[ Arrêt & Sevrage ]

ENOA

Bonjour à tous,

Je suis aujourd'hui à j+6 d'un sevrage sec de codeine . Je précise que je ne prenais "que" 60 mg de codeine par jour (exceptionnellement 120) depuis 2 ans.

Évidemment après lecture du forum je m'aperçois que j'aurais peut être du y aller plus progressivement...mais voilà...j+6, je n'ai pas envie de revenir en arrière...

Bref...ce matin...je me sens triste et j'ai peur...sous codeine je suis active, enjouée ouverte....je ne savais pas que la codeine provoquait de l'euphorie...je pensais que c'était ma nature...

Bref depuis l'arrêt (peut être pas le lendemain mais...) je suis triste, déprimée, je n'ai envie de rien...

Ma question est la suivante , à vous qui êtes sorti de votre dépendance, puis je espérer me "retrouver"...j'ai peur de ne pas réussir à fonctionner sans ce petit booster ... je suis maman et vivre cette apathie est extrêmement compliqué

Merci

Bhjfgeop

Bonjour,

Je te félicite d'abord pour ce sevrage.

J'ai 18 ans et il y'a un an je suis aussi passé par un sevrage de codéine, Xanax, bromazepame.
J'ai ressentie cette tristesse, ce grand vide pendant au moins 2 mois. Je n'étais plus moi-même.

Le sevrage est très difficile, mais il en vaut la peine, il faut s'accrocher. Il est toujours possible de demander à ton médecin traitant une solution moins "sèche" que d'arrêter d'un coup.

Je te souhaite du courage, fixe toi des objectifs pour te sortir de cela.

Bonne soirée.

Morning Star

Ayant "pausé" plusieurs fois, la tentation de la remplacer par un autre produit a été très forte.

Seul un antidépresseur peut te procurer un effet quasi-similaire, selon moi.

Cela booste ta sérotonine, et donc permet au moral d'être presque aussi "boosté" qu'avec la codé.

Morning Glory

Pas du tout... Ce n'est pas la sérotonine qui provoque le "boost" de moral, mais le déterrage progressif des rafts lipidiques amenant in fine à l'augmentation du BDNF dans certains régions précises du cerveau, donc l'hypocampe par exemple. En clair, les antidépresseurs sont des agents neurotrophiques. Mais ça ne les dénue pas de dangers comme la perte parfois irréversible de libido et de plaisir sexuel, mais aussi de l'apathie généralisée. Bref pas y prendre à la légère non plus.

Je doute assez fortement que les opioïdes soient neurotrophiques, mais en leur qualité d'antidouleurS ils sont en fait des "anti-mal-êtres", et donc la privatisation de ceux cis peut amener un sevrage puis un post sevrage (PAWS). Je pense que c'est de ça dont parle l'OP.

Et si, normalement au bout d'un temps c'est sensé passer, encore que pas pour tout le monde. Mais normalement tu devrais revenir à la normale d'ici quelques mois de sevrage...

C'est pourquoi on pense ici avant tout aux sevrage dégressifs, progressifs pour éviter ce mal-être.

Dernière modification par Morning Glory (12 février 2024 à 20:01)

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