[ Arrêt & Sevrage ]
Sevrage de méthadone: méthode brutale!

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Salut à  tous

Voilà  un moment que je parcours le forum, j'ai finalement décidé de m'inscrire étant donné le peu de posts qui concernent le sevrage brutal de la metha. Je me suis dis que partager cette expérience pourrait permettre d'informer les gens sur le sevrage brutal d'un TSO.

Je vais tenter de replacer rapidement les choses dans leur contexte, histoire que vous compreniez le rapport que j'avais au prod et à  la metha. Excusez moi d'avance pour l'interminable pavé que je vais essayer de rendre le plus clair possible, malgré tout.

Une histoire de fascination...

Tout d'abord, mon addiction à  la came a été le résultat de deux ans de fascination inexpliquée pour ce produit. Deux ans à  y penser du matin au soir, chaque jour, sans répit, comme si j'étais déjà  dépendante d'un produit que je n'avais pourtant encore jamais expérimenté ni même vu. Oscar Wilde disait "Le seul moyen de se délivrer d'une tentation c'est d'y céder. Résistez et votre âme se rend malade à  force de languir ce qu'elle s'interdit". Voilà  l'état d'esprit dans lequel j'étais lorsque je décidai de rencontrer enfin celle qui m'avait tant obsédée...Bien entendu, elle répondit à  toutes mes attentes, l'H et moi étions alors parties pour un bout de chemin.
C'est lorsque mes parents se sont rendus compte que je shootais de l'H qu'on m'a plus ou moins imposé un arrêt de celle-ci, assez brutal à  mon goût, trop. Je n'étais visiblement pas prête à  quitter, à  cette époque, celle que je considérais comme l'amour de ma vie (oui, carrément), la meilleure amie, celle qui ne t'abandonne pas, jamais. Je suis retournée chez ma mère et ai entamé un traitement Sub. Maigre consolation que 10mg de BHD à  s'envoyer dans le pif, sinon dans les veines, en souvenir d'Hélène... Au vu de mon mode de conso, on me fit passer à  la metha au bout de six mois de Sub. La metha, j'en avais tant entendu parlé et je misais beaucoup sur ce nouvel essai de TSO. "La metha coupe l'envie de came" Voilà  ce que j'avais tant entendu. Quand j'ai débarqué fin septembre 2011 au CSAPA, j'espérais avoir enfin trouvé le moyen de calmer cette obsession pour l'héroïne. Hélas, forte désillusion! Rien n'y fit, et quelques rechutes s'en suivirent, on me réaugmenta mon traitement passant ainsi à  100mg.

Mon rapport à  la methadone

Depuis mes 16 ans (âge où était apparu cette fascination pour l'héro), j'avais donc bâti toute mon identité d'adulte en devenir autour de ce prod, du mode de vie inhérent à  cette addiction. A mes yeux j'étais une héroïnomane et pas grand chose de plus. Pour moi il était indéniable que cette étiquette me suivrait à  vie. A 19 ans, quand je commençai mon traitement méthadone, il était clair qu'elle n'était qu'une béquille pour me faire patienter, en attendant les retrouvailles avec Hélène, au pire ou au mieux, je me voyais déjà  prendre de la metha à  vie.

Pourquoi j'ai arrrêté la metha?

Fin septembre 2012 je tente de reprendre mes études en attaquant une L1 de socio. Peine perdue. Impossible d'être attentive en cours. La metha ne me faisait en général pas somnoler, mais le fait d'être là , passive, assise sur les bancs de l'amphi, ça me donnait une moyenne de 20min max avant de commencer à  piquer du zen. Ca me déprimait, le fait d'être en train de tout foirer à  la fac à  cause d'un produit qui m'était alors indispensable. Mais autant dire que la metha me semblait incompatible avec une reprise d'études.

Le bilan de cette année métha n'était pas plus réjouissant: beaucoup de périodes de rechutes et toujours cette envie obsédante de came, la metha n'y changeait strictement rien.

Un mois plus tôt. Août 2012. Je rencontre mon nouveau copain, un ex-héroinomane sevré depuis un an, zéro rechute depuis. J'ai admlré la force d'esprit de ce gars de par son rapport au prod: il continuait à  évoluer parmis ses potes toxs sans plus jamais céder à  la tentation d'une trace. Ca me paraissait impossible d'avoir une telle maitrise, en même temps, il me boostait involontairement, j'avais envie de le voir fier de moi, forte face aux prods.

Bref, toutes les conditions étaient réunies. Pourtant le 24 septembre 2012 au soir, je me disais encore que la metha, ça serait à  vie. Il a suffit d'une discussion avec mon copain (au cours de laquelle il me fait comprendre que je suis encore faible par rapport à  certain nombre de choses, dont mon addiction) pour me lancer un défi plutôt innatendu: arrêter la metha. Jamais jusque là  je n'avais décidé d'arrêter ne serait-ce qu'une fois la metha ou même la came, mais j'avais la certitude que le jour où je déciderai de me lancer, je foncerai, déterminée. Je n'ai pas dit un mot, surtout pas de "Demain, j'arrête" ou "une dernière fiole". Le 25 au matin j'annonçais à  mon copain mon intention de ne pas prendre de metha aujourd'hui, ni les jours suivants d'ailleurs... Surpris mais encourageant, ce qui ne fut pas le cas de tous "Arrêter à  100mg? Mais t'es malade, t'y arrivera jamais". Mais têtue et sûre de moi, pour le coup, je me suis lancée, l'après midi même je revendais mon stock de metha pour éviter les tentations.

Pourquoi un arrêt brutal?
Comme noté plus haut, je n'avais encore jamais eu le courage ni l'envie de stopper la metha. Mais je savais que le jour où cette décision serait prise, je ne pourrais pas diminuer progressivement. Non si je décidais d'arrêter, la rupture serait et devait être...imminente. Décision irrévocable. J'ai été dégoûté de la métha d'un instant à  l'autre, c'est ça qui m'a donné la force d'arrêter, pour moi il était par conséquent hors de question de continuer à  la prendre plusieurs longs mois durant.



Expérience du sevrage et post sevrage


Trois premiers jours

Les trois premiers jours se sont plutôt bien passés, au point que j'ai eu la naïveté de me dire "oh mais ça va le faire, c'est supportable comme je ne m'y attendais pas!" Dans les mêmes temps, mon copain et moi lisions un article dans lequel il était écrit qu'avec un sevrage brutal de metha on risquait vraiment de finir à  l'HP. On a bien ri sur le coup, beaucoup moins deux semaines plus tard...
Les trois premiers jours, bien supportables, s'expliquent par le fait que la metha peut mettre jusqu'à  72h pour être éliminée de l'organisme, chose que je n'avais pas envisagé, malheureusement pour moi. Je pensais vraiment que ça irait mieux d'ici un ou deux jours.

Septième jour
Mais le quatrième jour fut nettement moins drôle, le cinquième pire encore que la veille, idem pour le sixième, jusqu'à  atteindre ce fameux septième jour, apogée de la douleur. Inutile de préciser à  des Psychonauts chevronnés combien ce fut difficile. Je n'avais pas fermé l'oeil depuis le premier jour du sevrage, épuisée et recroquevillée sous un amas de couettes, grelottante, mon odeur pique les yeux, j'ai des jambes en bétons (et ce fut bien ça le pire), le mal de bide, même eu le droit aux hallucinations. Mon copain me fait régulièrement prendre des bains bien chauds, j'y reste deux minutes tout au plus sinon j'étouffe, ça apaise un peu les jambes cinq dix minutes. Je n'ai plus aucune force, le plus dur c est le fait de ne pas dormir un instant. Mon copain tente de rester éveiller le plus longtemps possible, mais je passe tout de même la moitié de la nuit à  me tourner et retourner, n'osant pas le réveiller, pour lui parler, pour ne plus penser à  cette douleur, ou lui demander de taper sur mes foutues jambes, plus la force de le faire par moi même. J'avais, comme tout le monde, vécu des crises de manques, mais celle-ci dépassait bien les autres. Au bout du septième jour, la douleur, toujours affreusement intense, s'est mise à  stagner, les cinq six jours suivants, elle est restée comme au 7e jour.
Epuisée mais toujours déterminée. Au moins cette fois je savais pourquoi je souffrais. Et plus les jours passaient, plus je me disais que je n'avais pas le droit de faire marche arrière. Complétement sonnée mais paradoxalement plus éveillée que jamais, je voyais défiler devant mes yeux toutes les étapes importantes de ma vie, ces étapes qui m'avaient mené à  cet instant présent. J'assistais à  ça en tant que simple spectatrice, sans commentaires ni regrets aucuns. Ca m'a libéré, voire même purifié l'esprit, le fait d'avoir le sentiment de revivre en une seule fois toutes les douleurs et galères que j'avais pu croiser sur mon chemin. Elles étaient toutes réunies là , en moi, à  cet instant, elles se déchaînaient, mais dans quelques semaines tout ça serait derrière moi, les galères et souffrances passées avec, comme si elles se réunissaient là , une dernière fois.
Je passais mes nuits à  visionner le DVD LIVE AID, Won't get fooled again des Who en boucle. L'intro me fait penser à  une montée de base tellement la chanson me prend aux tripes, mon seul plaisir durant cette période; l'écouter, encore et encore. Point négatif à  ça, rapidement, un gros craving de coke s'installe (puisque mon cerveau dit stop aux opiacés momentanément), s'ajoute alors le calvère psychologique au physique. Mon copain préfère que j'attende pour la coke, la descente serait d'autant plus insupportable au beau milieu de cette période, la plus intense en douleurs, physiquement parlant.

Quinze jours et +
Les quinze premiers jours m'ont sacrément vidée, la douleur commence à  peine à  faiblir en intensité. Toujours pas dormi, ou une heure par nuit tout au plus. Je comble toujours mes nuits avec le DVD LIVE AID. Je m'imagine un bon taquet de coke pour me remonter le moral, faire une pause, même courte, mais faire une pause... J'imagine bien que ça n'est pas la meilleure des solutions mais j'ai besoin de cette bouffée de bien être. Le sevrage de metha c'est drôlement long merde!

Troisième semaine
Je me lève enfin du lit et essaye de bouger un peu, de sortir, mais j'ai toujours drôlement mal aux jambes, au bide et ces frissons, encore et toujours accompagnés de cette bonne odeur vinaigrée... Niveau moral, je fais beaucoup moins la maligne, je repense à  cet article que j'ai lu en début de sevrage rapport aux sevrages brutaux de metha et le risque de finir en HP. Tout ça me semble maintenant beauco
plus clair. Trois semaines de nuits blanches accumulées à  la douleur toujours bien présente, le cerveau ne suit plus. Je deviens totalement apathique et je passe par des états de confusion relativement flippant . Je ne ressens plus rien, plus aucune émotion, dépassée par l'intensité des douleurs et de la fatigue. Je supplie mon copain de me trouver de la coke. Et quatre interminables jours et nuits plus tard, je m'accorde enfin la première "pause" de mon sevrage. Connerie me diriez vous, c'est refaire une petite marche arrière après tout le boulot déjà  effectué. Coke, hero, un gramme de chaque pour la soirée. Côté héro, je me tape un flash semblable à  mon tout premier, et ça avec un 0.1g (inespéré!), la coke, elle, me rebooste à  bloc. L'instant d'une soirée, toute cette merde est derrière moi, même si j'en ai à  payer le prix dès le lendemain, peu importe. Et le lendemain effectivement, rebelote. Les douleurs se sont un peu intensifié, par contre je tombe enfin d'épuisement chaque nuit vers 6h/7h du mat', et c'est parti pour deux heures de sommeil. Tout ça finit par stagner à  nouveau. Je suis toujours apatique, je me sens vide et vidée.

Un mois et une semaine
Au bout d'un mois et d'une semaine je me réveille encore chaque matin dans des draps rincés par la sueur, j'ai les jambes lourdes et des gênes assez importantes, mais rien de comparable aux quinze premiers jours.

Deux mois
Il me faut deux mois. Deux mois pour que mon copain puisse à  nouveau me toucher, pour ne plus sentir cette odeur dégueulasse, pour ne plus sentir les frissons, bref, pour être bien, physiquement en tout cas car moralement, c'est le contre coup de ces semaines plus qu'épuisantes. Je me demande comment j'ai fait pour ne pas disjoncter après tout ça, tout cet épuisement et ces douleurs, du fait de leur longueur entre autre. Ok, c'était peut être fou de ma part de stopper brutalement à  100mg, n'empêche que physiquement, l'affaire est réglée et je ne regrette pas.
Mais c'est là  que viens la pire période au final. Je dirais que j'ai encore préféré le manque physique, au moins je savais pourquoi je souffrais, même si c'était franchement dur. Là  c'est le coup de blues, l'atterrissage brutal. Toutes les choses et les problèmes que la metha avaient occulté me tombe dessus en masse. Moi qui me sentait "normale" sous metha, et bien visiblement ça n'était pas le cas. J'ai un boulot monstre, un tas de trucs à  régler avec moi même avant de pouvoir vraiment me relever et rebondir. J'oscille entre l'apathie et la déprime. Mon copain, toujours là  mais quelque peu épuisé après deux mois non-stop à  veiller sur moi, commence à  penser qu'on ne verra pas tout de suite le jour et toute patience a ses limites, surtout dans ce genre de conditions. Ca devient tendu, on a les nerfs à  deux doigts de lâcher.
Point positif, depuis que l'épisode physique est passé, je me lève très tôt chaque matin, complétement speed, ça change. J'ai envie de faire un tas de choses mais je ne sais pas par où commencer. La fac c'est niet, trop de cours à  rattraper. Peu de choses alors pour combler le vide des journées. Je tourne en rond et ça m'insupporte. Mon CSAPA me prescrit un antidépresseur (SEROPLEX), ça marche un temps, un peu, mais les effets secondaires sont carrément insupportables (tremblements, mydriase, machoire crispée, bref tous les effets secondaires des amphets sans les bons côtés), j'ai arrêté le traitement il y a de ça deux semaines.


Trois mois
Voilà  maintenant trois mois que j'ai pris ma dernière dose de metha. Bilan? Comme on l'entend souvent, déprime post-sevrage, impression de tourner en rond, fatigue mentale, les nerfs qui lâchent depuis deux semaines, donc assez grande vulnérabilité face aux prods. Mais pas franchement envie de redevenir complétement accro à  quoique ce soit, je suis donc retournée donc illico presto au CSAPA pour voir mon médecin. Ils m'ont proposé une solution qui me convient tout à  fait vu le contexte, à  deux doigts du burn-out, permettant de se poser un peu et s'occuper de soi activement: l'hôpital de jour en addictologie. Si tout se passe bien j'y entre en février, liste d'attente oblige. Cinq semaines, du lundi au vendredi, 9h-16h, diverses activités (sport, art, écriture et j'en passe), rendez vous quotidien avec psy et médecin, groupe de paroles, entre autre. Prévoir ça, ça me permet de tenir moralement d'ici février. Je prends un temps pour régler ou du moins parler de tous ces problèmes que la métha avait inhibé, trouver des alternatives aux prods pour régler mes soucis, bref, tout ne se réglera pas en un jour, patience patience, encore et toujours, mais ça me permet de me poser et m'écouter, enfin, après ces années yoyos sans répit. J'espère qu'au terme de cette post-cure j'aurais retrouvé l'énergie nécessaire afin de me donner les moyens de réaliser mes projets. Il y a plein de choses qui me branchent, c'est juste que je n'ai pas l'énergie d'y réfléchir, de m'y mettre, HS la petite...


Bilan

Long et laborieuse tâche qu'un sevrage brutal de metha. D'après ce que j'en sais et ce que le CSAPA dit, peu échappent à  la déprime post sevrage, les problématiques sont récurrentes: difficile acceptation de la "banalité" de la vie, ennui, impression de tourner en rond, .... Et c'est encore cette période la plus difficile à  surmonter, à  mes yeux en tout cas.

Je réalise bien une chose, c'est que je n'aurais pas réussi ce sevrage seule, ni même entreprit. Notre couple y a survécu non pas sans peine car les moments durs ont été monnaie courante: entre impatience, incertitude, incompréhension, épuisement, déprime et apathie mais nous sommes toujours là , ensemble et en bonne voie pour mener une existence plus stable et posée, bien méritée, et pour un petit moment si possible...

Si j'ai décidé d'arrêté la metha, il n'est pas question pour moi de stopper définitivement mes autres consos. Déjà  car je n'ai pas la prétention de dire "plus jamais", on ne sait jamais quelle tournure prendront les évènement n'est ce pas? Ensuite parce que je n'ai pas eu le déclic pour la came, que je consomme très occasionnellement depuis le sevrage (trois fois en trois mois), pas envie de me retaper un manque ou une tolérance trop élevée. Au final je consomme même beaucoup moins depuis que j'ai stoppé la metha, j'ai nettement moins envie de consommer, en général. Pourquoi ça? Parce que le fait d'être sous metha m'entretenait dans un système de consommation et de dépendance, aussi parce que j'avais fait de la metha un produit de consommation plus qu'un TSO, le fait d'arrêter pour ma part, c'est avoir la force de dire non à  un produit dont j'étais complétement accro, lui dire stop.

Point positif du sevrage: je me sens plus forte face aux produits de manière générale, je sais que je suis maintenant capable de refuser l'un d'eux, chose impossible auparavant. Le sevrage brutal est ancré dans ma mémoire et je me le garde dans un coin, ça aide pour me donner un coup de pied au derrière lorsque j'ai envie de consommer.
Point difficile: Le temps, qu'il va falloir organiser pour éviter l'effet je tourne en rond, histoire d'éviter au mieux d'être victime de la déprime post-sevrage
La patience, encore, toujours... longue est la route mais ça en vaut le détour!




Voilà  voilà  tout ce qui me passe par la tête quand je repense à  ce sevrage, je vous tiendrais au courant des évolutions si évolutions il y a! Merci à  ceux qui auront eut la patience de me lire jusqu'au bout, j'espère ne m'être pas trop égarée dans mon récit...

Bonne soirée à  tous

Dernière modification par gooldenyears (15 avril 2013 à  12:38)

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#2 
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spartiate
jeune de la vieillerie
16 décembre 2012 à  10:33
salut Gooldenyears, salut , bienvenue sur le forum!

Tout d'abord merci pour ce témoignage, rare, détaillé, qui permet vraiment de visualiser les difficultés inhérentes à  chaque étapes de l'arret MTD, perso j'aprends des choses

Ensuite chapeau pour ce tour de force! meme si ta démarche comporte des dangers, tu démontre que c'est une alternative possible en terme de sevrage.

Je te souhaite bon courage pour la suite, fais juste gaffe au risque d'OD accru si tu reconsommes ponctuellement,

Au plaisir de te lire à  nouveau!!  bravo

" Si un État est gouverné par la raison, la pauvreté et la misère sont honteuses ; si ce n’est pas la raison qui gouverne, les richesses et les honneurs sont honteux. "
Confucius

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bienvenue salut

Idem je te félicite, mais je ne peux néanmoins penser que tu as quelque part mit un peu ta vie en danger.
(un sevrage brutal de 100mg de méthadone c'est mettre comme tu as pu le voir son organisme a très rude épreuve et ce n'est pas tout le monde qui peu l'encaisser).

Visiblement tu avais une motivation en béton armé !! Par conséquent tu aurai peut être pu atténuer toutes ces souffrances et peut être diminuer l'aspect psychologique ou tu te trouve, en passant par la méthode chinoise par exemple, ou une diminution accéléré sur 2 mois.

Après comme chacun sais, on a tous un organisme qui nous est propre, et peut être que cela n'aurai rien changer :)

En tout cas, chapeau quand même ! merci-1

100mg de méthadone en sevrage sec, et visiblement "réussi" , c'est pas rien super

(bien qu'il faille attendre que ton cerveau est pleinement repris son fonctionnement avec les endorphines responsable de cet état de déprime pour enfin se sentir sevrer, et surtout ne pas recraquer, mais vu ta motivation et les semaines de torture que tu as passé, je pense que tu est pleinement consciente de l'erreur que tu ferrai a te laisser aller a reconsommer ^^)

Après d'un autre coté, je ne recommanderai pas a quelqu'un de faire la même chose, car même si c'est rare on peu hélas mourir d'un sevrage a la dure neutral
Et si ton organisme a pu le supporter, ce n'est pas le cas de tout le monde.

Enfin l'essentiel c'est que tu n'ai visiblement pas eu de complications de santé, et que cela semble être bientôt fini wink

Bonne continuation et ne lâche rien, notamment en partant vers une consommation d'un autre produit pour compenser (alcool, coke, crack).

C'est la aussi pas inhabituel que des gens qui arrivent a se sortir d'une grosse addiction a la came, une fois sorti de la, plonge dans une autre addiction car le besoin de compenser était bien la.

Mais visiblement tu as l'air d'avoir un bon mental, alors tiens bon :)

Вам не нужно делать ничего, кроме перевода подписи

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#4 
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pierre
Web-Administrateur
16 décembre 2012 à  12:17
Merci d'avoir raconté ton expérience. C'est exactement cela que nous attendons sur Psychoactif. À part quand tu dis que c'est pour "les plus courageux". Le courage n'a rien a voir la dedans.
Il s'agit de se sentir bien avec ou sans tso,  et d'accepter qui on est.

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Merci pour vos posts. Effectivement l'arret brutal reste risqué sur de nombreux points mais globalement je dois dire que je m'en tire pas trop mal! Le moral va un peu mieux en ce moment et la perspective de la post cure m'apaise.

Le terme courageux n'etait pas le plus adapté en effet, à  changer je choisirai plutôt le terme motivé, parce qu'il en faut tout de meme de la motivation pour entreprendre ce qui dans mon cas s'apparentait à  un défi fou. En y repensant je me dis que j'ai vraiment foncé tête baissé, sur un coup de tête, c'etait pas gagné d'avance et donc peu recommandable au final. Mais ça doit être mon côté entêté, qui sait...

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#6 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
17 décembre 2012 à  20:57
Bravo à  toi GooldenYears !

Je t'ai lu avec attention et oui, rares sont les témoignages comme le tien.... et, quel projet "fou" que d'abandonner la méthadone à  si haut dosage... mais bravo bravo bravo et suis heureux de voir que ça s'est pas si mal passé dans ton cas !!! C'est une beau témoignage, qui nous rappelle à  tous, que, OUI, il est réellement possible de se défaire d'un substitut...

encore faut-il souligner que si ça a fonctionné pour toi, c'est absolument une démarche à  ne pas faire ainsi - car dans la majorité des cas, le résultat est catastrophique - plongeant progressivement l'usager dans un état de crise durable, avec parfois décompensations et délires avec passage à  l'acte débouchant 9/10 sur un internement HP, reprise du traitement dans les bons cas de figure. Dans mon CSST, un jeune de 23 ans est mort cet été - 6 semaines après avoir balancer son TSO sur un coup de tête - overdosé. C'est tres fréquent.

A rappeler ici, le contexte dans lequel tu t'es battu, tu es très jeune (moins de 20 ans), que tu n'a pas été dépendante trop longtemps (+/- 3 ans), que tu as pris de la méthadone qu'une seule année (si j'ai bien tout compris) que c'est ton premier vrai sevrage et surtout que tu as le soutien d'un partenaire ex-UD présent nuit et jour,  - cela n'enlève en rien le caractère héroïque de ta démarche - mais ça favorise le succès et ce n'est pas le cas de tout le monde... et qu'à  tous égards, une lente diminution avec réhabituation physique et mentale progressive est la bonne marche à  suivre.....

Mais je savais que le jour où cette décision serait prise, je ne pourrais pas diminuer progressivement. Non si je décidais d'arrêter, la rupture serait et devait être...imminente. Décision irrévocable.

L'idée que l'arrêt doit passer nécessairement par une rupture franche et brutale est une idée préconçue, héritée de vieux préceptes moraux qui tendent à  nous faire croire qu'il "faut forcément passer à  la caisse" et que dérouiller un bon coup est la meilleure façon pour s'en sortir et se rappeler que la drogue c'est..... mal ! smile Tout le monde est capable de diminuer un TSO, il suffit juste d'en faire l'expérience sur un ou deux palliers pour se rendre compte que c'est faisable...ensuite, il vaut mieux prendre une tranche de temps longue pour reconstruire durablement sa vie avec la béquille et le bouclier methadone en soutien...

mais je peux comprendre ta démarche car à  20 ans, on a pas la même notion du temps et s'entendre dire qu'il va falloir prendre un produit comme la métha pendant des mois peut paraitre fortement grisant. pourtant, je reste d'avis que ca n'aurait pas été du luxe que d'entamer une diminution graduelle sur quelques mois mais c'est fait, c'est fait, et tant mieux...

à  mon sens, tu as quand même fait le plus difficile même si quand les choses se tassent, on découvre souvent avec déception qu'il n'y a pas vraiment de "sortie franche et définitive", que vivre sans drogue est un combat au quotidien et que c'est difficile de ne pas y "retoucher".... ce qui reste le seul moyen efficace de laisser le temps effacer l'ardoise, ce qui me parait indispensable au moins un certain temps après un sevrage.


Si j'ai décidé d'arrêté la metha, il n'est pas question pour moi de stopper définitivement mes autres consos. Déjà  car je n'ai pas la prétention de dire "plus jamais", on ne sait jamais quelle tournure prendront les évènement n'est ce pas? Ensuite parce que je n'ai pas eu le déclic pour la came, que je consomme très occasionnellement depuis le sevrage (trois fois en trois mois), pas envie de me retaper un manque ou une tolérance trop élevée. Au final je consomme même beaucoup moins depuis que j'ai stoppé la metha, j'ai nettement moins envie de consommer, en général. Pourquoi ça? Parce que le fait d'être sous metha m'entretenait dans un système de consommation et de dépendance, aussi parce que j'avais fait de la metha un produit de consommation plus qu'un TSO, le fait d'arrêter pour ma part, c'est avoir la force de dire non à  un produit dont j'étais complétement accro, lui dire stop.

Ca me parait quand même extremement tôt pour s'autoriser des extras, et super casse gueule. Ce serait dommage de devoir en repasser par là .. Je dis ça, avec 15 ans de plus que toi, j'en suis là  aujourdhui et Dieu sait que j'en ai chié des nuits à  attendre d'aller mieux avec les jambes en bois...

bonne continuation

Life on Mars ..........................................

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De retour pour faire part d'une évolution que je pense intéressante à  partager, histoire de connaître l'avant, pendant et surtout l'après...

J'avais donc arrêté brutalement la méthadone fin septembre 2012, sous un élan euphorique: une nouvelle ville où je débarquais pour me protéger des prods, un nouvel ami abstinent,, un ras-le-bol de la dépendance, l'envie de me "retrouver", en ont été les causes principales.

Le témoignage s'arrête à  trois mois, voici ce qui s'est passé par la suite...

Décembre 2012



Après deux mois sans fermer l'oeil et de fortes douleurs permanentes je suis devenue totalement apathique, je ne ressentais plus aucune émotion. Vide, "morte vivante", je pouvais rester prostrée des heures sur mon canapé sans lâcher un mot, le regard vide et vidé. C'est là  que j'ai craqué. Il fallait que je ressente une émotion, quelle qu'elle fut, et je n'ai vu d'autres solutions que les produits.
L'héroïne c'était non, la coke m'obsédait mais c'est sur le speed que je suis tombée.
J'ai passé mon mois de décembre à  taper des shoots de speed, ça m'a fait plus perdre la boule qu'autre chose, j'étais si mal. Auparavant mon GRAAL c'était la came, à  ce stade c'était l'injection, le flash, quelque fut le produit.
Mais sous cette apathie se tramait autre chose que je compensait par les prods, histoire de ne pas voir la réalité en face, c'est quand je suis, difficilement mais sûrement, redescendue de ma période speed que j'ai réalisé ce qui m'était arrivé. Je me suis pris la claque de ma vie, j'ai revu les trois dernières années de ma vie sur un  nouveau regard, lucide, trop lucide. Je suis restée en état de choc. Je n'ose pas trop aborder ce traumatisme ici, mais pour ceux que ça intéresse mon témoignage est ici.
Quand j'ai réalisé ça j'ai tout stoppé mais on m'a quelque peu noyé sous les medocs.
Avec le sevrage et ce "trauma" si je puis dire, je passais des nuits blanches, la peur au ventre de m'endormir à  cause des cauchemars "post-traumatique", je suis allée jusqu'à  400mg de tercian sans pouvoir fermé l'oeil. Ça a duré jusqu'au mois de février, mois où j'ai retapé du sub pendant une semaine.
J'ai pu dormir paisiblement, mais avec un sevrage à  la clé. Une semaine après ce sevrage mon CSAPA me remettait sous Sub.
J'en avais déjà  eu auparavant, très mauvaise expérience car je le sniffais faute de vouloir l'injecter, j'ai voulu me laisser une seconde chance mais je me suis mentie à  moi même.
J'ai sniffé jusqu'à  16 mg par jour tout en passant des journées en manque, irracible. Les cauchemars et nuits blanches sont revenues. J'ai tenu un mois.

Aujourd'hui je suis en sevrage, mon CSAPA me remet à  la méthadone lundi matin.
Retour à  la case départ avec une petite expérience en poche que je ne réitérerai pas même si elle m'a permis de réaliser certaines choses, certes difficiles, mais il valait mieux que ça arrive au plus tôt.
J'ai actuellement un suivi psychologique et suis en hôpital de jour en addictologie deux jours par semaine.
Je suis rassurée de repasser à  la methadone et ce sevrage m'a permis de comprendre les raisons qui m'ont poussés à  consommer, c'était juste un moyen de renier un grave problème, de le supporter. Je dirais que mon addiction, comme beaucoup, fut une nécessité à  un moment clé.

Voilà  pour l'histoire, j'étais loin d'imaginer vivre un post sevrage tel que le mien mais la vie est ainsi faite et même si ce jour là  j'ai voulu tout lâcher, je me suis accrochée. Je ne vois pas ce retour à  la metha comme un échec mais comme un besoin vital actuellement.

Je trouvais important de partager avec vous cette évolution, on parle souvent du sevrage, peu de l'après.
Voici donc mon expérience personnelle.

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Encore merci pour ce témoignage merci-1

Ceci dit, moi je trouve que justement on parle de plus en plus au gens de la période qui viens "après" le manque physique.

(personnellement chaque fois qu'il m'est permis de la rappeller a quelqu'un qui projette un sevrage méthadone, je lui explique)

Sinon si je me trompe pas, tu ne sera donc resté sous méthadone que 2 ans, sans jamais diminuer (avec surement des extra de came ?), avant de te lancer dans ton sevrage sec.

Quelque part outre le fait, de mettre sa vie en danger, c'est extrêmement fréquent qu'on retombe vite dedans assez vite, et c'est visiblement ce qui c'est passé sad

Statistiquement un sevrage sec, amène le plus souvent a une rechute rapide, voir a un addiction a un autre produit (alcool, codeine, benzo, le plus souvent, ce qui est loin d'être plus simple).

Tu avais fait le plus dur, tu avais passé la période "hardcore" du manque qui monte crescendo, puis la période encore plus "hardcore" ou une fois sevré physiquement, le cerveau prend son temps pour refabriquer ses propres endorphines.

(entre 1 mois et 3 mois ou ont déprime et ont a gout a rien et ou on reste inerte sur son canapé en gros ...)

Et du coup prendre du speed, je ne t'apprend rien a du encore ralentir ce temps de ré-adaptation au cerveau, vu que tu lui as amener du "plaisir" non naturel grosso modo.

Mais surtout comme tu le dit, tu t'est retrouvé confronté a beaucoup de chose "psychologiquement" parlant !!

Et pour ne pas retomber dans la défonce après un sevrage sec, il faut être sur de son coup (on ne l'est jamais), avoir fait "le point" de sa tête au maximum, faire le ménage dans l'entourage pour éviter les tentations, et tant de choses ....

En gros se sentir presque déjà  sevrer psychologiquement (on en est jamais sur).

Et visiblement, je pense que tu n'est peut être pas resté assez longtemps sous méthadone, pas assez ou n'as tu pas assez prit de temps pour te préparer a tout cela, sans compter qu'au vu de ta motivation (forte !!), tu aurai pu diminuer le dosage facilement et rapidement (y a plein de méthode pour que ca passe sans qu'on sente rien, surtout a 100mg).

Et cela t'aurai surement fait beaucoup moins souffrir ... !!!

Et au final, comme tu dit, te voila reparti a la case départ, a reprendre de la méthadone.

Tu n'est hélas pas le/la premièr(e) et ne sera pas le/la dernièr(e)

Car tu se lancer dans un sevrage sec, quand on a toujours au moment T des envies de came, d'IV, de défonce, forcement au moment de la déprime, on ne résiste pas longtemps, si justement on a pas fait le point sur ca au préalable.

En ce qui me concerne, mes tentatives de sevrages secs ne m'ont jamais rien apprit.

En revanche les années passé sous méthadone, m'ont amené a réfléchir sur beaucoup de chose, et aujourd'hui je me sais sevré "psychologiquement", je n'ai plus aucune pulsion/envie pour la came ou autre opiacés.

Ceci dit je te remercie d'être venu nous donner des nouvelles, d'autant plus que ton témoignage permettra de faire comprendre au gens, qu'un sevrage sec de méthadone, niveau durée c'est long !!

Et surtout qu'une fois le manque physique disparu, il reste souvent le plus difficile a traverser ...

Et au final, si tu est "bien sous méthadone", alors inutile de vouloir brusquer les choses ! Si ton TSO t'apporte un confort de vie, pourquoi changer ? En tout cas tu peu toujours diminuer tout doucement si tu as envie de diminuer, de nos jours avec les gélules de "1mg" c'est très facile.

PS : De plus plus les sevrage "sec" s'enchaine, plus ils sont plus difficile, la encore beaucoup je pense pourront en témoigner.

Courage !

LLoigor

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MERCI, MILLE MERCIS pour ton témoignage !

Il est rare, complet et la conclusion rejoint le mot de Pierre : "Il s'agit de se sentir bien avec ou sans tso,  et d'accepter qui on est."

Ton récit m'a renvoyé 30 ans en arrière lorsque j'ai fait un sevrage a sec de ma polytoxicomanie. Le manque n'avait été qu'une anecdote en comparaison au sentiment sidéral de vide qui a suivi et qui m'a plongé dans un alcoolisme furieux (pour moi le traumatisme est là ) dont la sortie a été réussie et a occulté le reste.

20 ans après, une petite rechute (c'est comme cela que ceux qui jugent appellent un accrochage à  la codéine) et passage à  la méthadone. La phrase de la psychiatre qui m'a mis sous méthadone et qui connaissait ma fragilité psychique : "vous ne survivrez pas à  un manque de méthadone durable................"  est restée gravée au fer rouge.

Le constat après de années de modération sur le forum est que les TSO, qui sont une énorme avancée pour les usagers, ne sont pas acceptés dans leur utilité vitale alors qu'ils accompagnent parfaitement une vie qui peut avoir besoin parfois de stabilité.

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PS : fais chier Lloigor de poster en même temps que moi drapeau-blanc

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#10 
kilou412
Psycho junior
14 avril 2013 à  15:04
Merci pour ton témoignage !! Ça montre qu'on peut être motivé

J'ai lu tout ton article avec intérêt

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#11 
avatar
ziggy
Michel HAmBurger avec nous
14 avril 2013 à  17:09
Merci pour ton témoignage,

et surtout pour ta grande honnêteté intellectuelle, tu es capable de ravaler ta "fierté" en témoignant de ta ramasse et ça tout le monde n'a pas la force d'admettre ouvertement de la connerie entreprise pour ne pas dire pire....

Et aussi et surtout heureux (même si je ne te connais pas) de te savoir en vie après une telle démarche.

Car tout le monde n'a pas forcément cette chance, je suis bien placé pour pouvoir parler de ça en ce moment et  quand le drame frappe, ce genre de situation emporte dans la tornade tout les proches avec (sur le plan psychique tant judiciaire aussi...). et oui, ça n'arrive pas qu'aux autres.

Donc oui dommage, ton expérience de sevrage qui malheureusement se termine comme prévu, cela était plus que prévisible (pour ne pas dire) et se termine comme à  chaque fois - te revoilà  donc sous metha Lundi.

Alors oui bien sûr, on pourrait toujours mentir pour "positiver" en disant que tu as acquis une expérience qui te rendra plus forte pour l'avenir, que cela fera la différence pour le jour ou tu seras prête etc... blablablabla...

en tout cas moi - je ne te dirais rien de la sorte bien au contraire -  étant donné que mon expérience et celle de dizaines d'amis m'a montré au cours du temps que rien n'est plus faux - que chaque sevrage opiacés provoque une réelle usure intérieure physique et mentale - que le corps n'oublie rien et qu'il y a de lourdes conséquences à  raquer ...  force est de constater qu'une expérience de gros sevrage foiré constitue un vrai handicap pour l'avenir, notamment pour le pronostic de possibilité d’arrêt et diminution du traitement.

Alors oui, quand j'entends ou lis des gens qui poussent au sevrage avec comme argument "essaie toujours, tu n'as rien à  perdre" ou le fameux "un sevrage opiacé n'a jamais tué personne" en passant par le très classique "c'est la meilleure façon de ne pas oublier que la drogue c'est mal" , clair ça m'insupporte plus que jamais car rien n'est plus con et même dangereux :
- un sevrage bâclé et brutal n'a absolument aucune chance de succès même la plus infime (les statistiques sur le sujet sont de l'ordre de 99.99% de rechute et souvent le 0.1% restant est lié au décès de l'usager....)
- même les sevrages les mieux réalisés par diminution graduelle sur plusieurs années ne permettent qu'à  une infime partie des usagers de se passer de leur tso pour vivre convenablement
- le risque de mortalité dans les semaines qui suivent est multiplié par 10 en moyenne
- et que l'immense déséquilibre engendrée par le sevrage provoque de vrais effets négatifs à  long terme voire irréversibles à  savoir syndrome dépressif majorée, anxiété chronique, difficulté à  retrouver un équilibre avec le TSO,
- et que la répétition de ce types d'expérience  conduit à  terme à  une totale impossibilité de se sevrer un jour (voire même de pouvoir diminuer).

Oui, il y a donc beaucoup à  perdre à  se lancer dans ce type de démarche à  commencer par la vie, puis la possibilité de succès de son traitement en passant par sa santé mentale et son confort de vie...

et je suis même étonné du "manque de réactions" de mise en garde suite à  ton premier message....

A quand un prospectus ou un trac de RDR sur les dangers du SEVRAGE ????

Ce serait un premier pas pour informer les usagers dont de nombreux cultivent encore la perspective de pouvoir balancer son traitement aux chiottes sans risque aucun, et qu'il s'agit avant tout d'une question de courage et de volonté...

Life on Mars ..........................................

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ziggy a écrit

Alors oui, quand j'entends ou lis des gens qui poussent au sevrage avec comme argument "essaie toujours, tu n'as rien à  perdre" ou le fameux "un sevrage opiacé n'a jamais tué personne" en passant par le très classique "c'est la meilleure façon de ne pas oublier que la drogue c'est mal" , clair ça m'insupporte plus que jamais car rien n'est plus con et même dangereux :

A quand un prospectus ou un trac de RDR sur les dangers du SEVRAGE ????

Ziggy, tu me sembles plus alerte que moi en ce moment. Ta remarque sur le trac de RDR à  propos des dangers du sevrage est plus que pertinente tant on voit d'inconscients se diriger vers cette voie sans en mesurer l'énormité des conséquences.

Ceci n'est pas un jugement sur ton histoire "gooldenyears". Tu as l'intelligence de venir en parler sans pudeur mal placée et j'ose espérer que tu seras lu tant par des usagers que par les soignants.

Fil


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A Ziggy et Filouski,
Tout à  fait d'accord sur les dangers du sevrage, qui ne devrait être entrepris qu'après mûres reflexions et certainement un parcours complet, sinon la récidive est très probable avec sa surmortalité de plus de 800%.
C'est pourquoi les opposants au TSO devraient vraiment parler pour eux même mais se garder de donner des conseils aux autres. cela inclut evidemment les familles et les proches qui poussent leurs proche qui prend des TSO "à  en finir avec tout çà ".
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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#14 
avatar
Alain Will
ancien Vice-Président
14 avril 2013 à  23:37
Je partage tout à  fait ce qui vient d'être dit et mille mercis merci-1 à  toi Goldenyears pour ce témoignage en plusieurs actes qui est passé dans "les moments forts" de la plate-forme wink

Amicalement, Alain W.

Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade [i](Le ma

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Je vous remercie de tous vos messages, que j'ai lu avec la plus grande attention, et remercie également les modérateurs d'avoir placé ce topic dans les moments forts de Psychoactif. Je pense qu'il est important que ce témoignage soit partagé afin de prévenir le sevrage brutal de méthadone. Je rejoins Ziggy sur le fait qu'une brochure à  ce sujet serait pertinente. Pourquoi ne pas commencer par ajouter ce sujet dans le Wiki de Psychoactif?

Je vous remercie également de votre franchise, et oui ça fait toujours du bien! Toutefois, à  titre personnel, je ne regrette absolument pas cette expérience qui m'a beaucoup apporté même si je ne la réitérerai pas!
Bien que ce genre de sevrage soit en général un échec, je pense qu'l faut également souligner le contexte et le vécu de chaque UD. Personnellement l'arrêt de la méthadone et de son effet anxiolytique puissant a réveillé en moi un important traumatisme, cause principale de ma toxicomanie, qui a été un facteur de rechute important. Je ne cherche pas là  des excuses, c'est juste des faits.

Aujourd'hui je suis (enfin!) repassée à  la méthadone donc, et j'en suis heureuse. Comme je l'ai dit plus haut je pense qu'elle est une nécessité dans un contexte particulier, pour mon état psychologique et ma stabilité.

Quand je disais qu'on parle peu de "l'après" sevrage, je parlais plus au niveau des professionnels de santé, personnellement je n'ai pas été accompagné ni informé et en général, je dis bien en général, dans quelque forum soit-il.

Aujourd'hui il me reste deux semaines à  l'hôpital de jour, et j'en suis heureuse, ça devient rébarbatif! Cela dit il m'a beaucoup aidé à  gérer ma toxicomanie et rebondir dans la vie. Je reprends tranquillement mais sûrement mon investissement dans le CAARUD AIDES de Rennes, une autre activité qui m'aide également beaucoup.

Une question me trotte dans la tête, quels sont concrètement les risques d'un sevrage brutal et pourquoi, mis à  part finir en HP (cause qui est très clair dans ma tête parce que ça a bien faillit se finir comme ça malheureusement)

Dernière modification par gooldenyears (15 avril 2013 à  12:31)

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Salut la compagnie,

Et oui, je comprends ton histoire gooldenyears. J'en avais parlé sur ce forum, mon envie d’arrêter la métha. a la dur.
J'avais réussis pendant presque 1 mois.

60mg ou 40mg je ne sais plus,Mais le pire était aprés comme tu le dis.
J'ai eu des angoisses effroyable et le mot est faible.
J'avais quand même pris des produit comme le rachacha et kratom pour le sevrage.

Une fois que j'ai repris mon sirop de métha. c'était le paradis.
Sirop car en cachet je ne supporte pas. Je sais suis zarbi. Je ne sais pas l'âge que tu as mais, moi a 49 ans je crois que je finirais avec ma métha.
Tout ça pour dire que la métha. ce n'est pas de la rigolade. Faut bien réfléchir quand t'on dis oui.
Mais ça ma sortis de la came de rue de merde.
Bonne continuation.

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Pour les dangers du sevrage, je remets encore une fois ma traduction d'un article anglais qui montre la surmortalité majeure (800%) après sevrage. D'autres articles semblent montrer que la tolérance à  l'OD (=la protection contre l'OD) diminue tres rapidement (une semaine apres l'arret environ) alors que celle aux effets psychoactifs diminue lentement. Ce qui fait que la "marge de sécurité" est tres diminuée rapidement apres le sevrage des opiacés. Donc, si l'usager reprend ses doses habituelles en cas de rechute, il est à  risque d'OD mais aussi même si il teste sa dose avec prudence.
En pratique, ce n'est pas une hypothèse, les témoignages d'OD au cours et au decours d'un sevrage sont nombreux.
Amicalement

Risque de décès pendant et apres TSO en Médecine Generale : etude prospective
observationnelle à  partir de la Base de Données de Recherche en Médecine
Générale du Royaume Uni (UK).
Risk of death during and after opiate substitution treatment
in primary care: prospective observational study in UK
General Practice Research Database
Rosie Cornish, statistician,1 John Macleod, professor in clinical epidemiology and primary care,1
John Strang,
professor in the psychiatry of the addictions,2 Peter Vickerman, senior lecturer in mathematical
modelling,1,3
Matt Hickman, professor in public health and epidemiology1
1 School of Social and Community
Medicine, University of Bristol,
Bristol BS8 2PS, UK
2 National Addiction Centre,
Institute of Psychiatry, King’s
College London, London, UK
3 London School of Hygiene and
Tropical Medicine, London
Correspondence to: M Hickman
matthew.hickman@bristol.ac.uk
Cite this as: BMJ 2010;341:c5475
doi:10.1136/bmj.c5475
http://www.bmj.com/content/341/bmj.c5475.full
Traduction Pascal Millet ALTAU Le Relais (pmillet2@gmail.com)
Résumé
(non traduit)
Introduction
Les usagers d'opiacés ont un risque élevé de décès et contribuent notablement à  la mortalité des
(jeunes) adultes. Les revues de littérature montrent un risque annuel de décès d'environ 1% soit
plus de 10 fois celui de la population générale, qui contribue pour plus de 10% à  la mortalité des
(jeunes) adultes. Au Royaume Uni et dans de nombreux autres pays, la plupart des décès des
usagers d'opiacés et due aux overdoses et les opiacés sont la cause la plus frequente de deces par
empoisonnement par substance controlée dans la population générale. Les estimations de
prévalence de consommation d'opiacés au Royaume Uni suggèrent une augmentation de 30 fois
entre 1970 et 2000 mais les estimations plus recentes sont stables autour de 250 000 usagers
(approximativement 0,8% des adultes de 15 à  64 ans).
Il existe de bonnes raisons de penser que les Traitements de Substitution des Opiacés (TSO) ,
essentiellement Methadone et Buprenorphine, sont efficaces sur une gamme d'objectifs, tels que la
reduction de la mortalité globale, l'amelioration de la santé physique et mentale, la diminution des
consommations illegales, de l'activité criminelle et du risque d'infection HIV. Dans le Royaume
Uni , les TSO sont delivrés essentiellement dans le cadre de la Médecine générale, souvent en
collaboration avec des institutions specialisées. Dans la derniere decennie , les prescriptions de
TSO ont plus que doublées alors que le nombre de décès par Méthadone et les saisies policières de
Methadone ont diminués , coincidant en partie avec l'introduction et le deploiement de TSO mieux
supervisés Toutefois, le nombre global de décès par overdose par opiacés n'a pas diminué et les
objectifs de réduction du taux d'overdose en Angleterre et au Pays de Galles n'ont pas été obtenus,
malgré une stabilisation du nombre de consommateurs et des investissements considerables dans les
prises en charge.
Le risque de décès pendant et après TSO ne paraît pas uniforme. Les Guides Therapeutiques, et des
études récentes le confirment, suggèrent que les premiers 28 jours de traitement peut vetre associé à 
un risque accru de décès. De plus , deux grandes etudes de cohorte en Italie et Australie, suggérent
une augmentation de mortalitéé dans la periode suivant immediatement l'arret du traitement (TSO).
Notre étude s'est donc attachée à  montrer l'effet des TSO sur la mortalité (toutes causes confondues)
en contexte de Medecine Generale dans le Royaume Uni, à  rechercher une augmentation de la
mortalité à  l'initiation et à  la fin du traitement et à  predire l'impact probable des TSO sur la mortalité
liée à  la toxicomanie pour differentes durees de traitement.
Methodes
Les Données de cette étude proviennent de la Base de Données de Recherche en Médecine
générale (www.gprd.com), une grosse base de données anonymisée venat de plus de 460 cabinets
de Médecine Générale du Royaume Uni. Elle collecte les données de 3,5 millions de patients, soit
5,5% de la population. La cohorte étudiée comporte les patients ayant reçu au moins une
prescription de Methadone ou Buprenorphine entre le 1er janvier 1990 et les 31 decembre 2005 et
ayant un diagnostic de toxicomanie. Nous avons exclu les patients de plus de 60 ans à  la
primoprescription, ceux qui avaient une prescription par voie injectable et ceux qui avaient une
prescription d'opaicés spécifiquement contre un etat douloureux. Les enregistrements de
prescription comprenaient le numero d'identification du patient, la date de prescription, la nature,
quantité et durée de traitement ainsi que la dose quotidienne. Le numero d'identification a permis
de relier ces enregistrements au dossier général pour determiner kl'age, le sexe et les
coprescriptions. Si la quantité prescrite, la durée ou la dose quotidienne n'etaient pas mentionnées
elles etaient calculées (si possible) à  partir des autres données de la prescription. Nous avons defini
les patients comme « traités » juqu'à  la date de leur derniere prescription. Toutefois s'il existait un
delai de moins de 28 jours entre la fin d'une prescription et un renouvellement de prescription les
patients etaient considérés comme « traités » durant ce délai. Nous avons choisi cette option car ,
alors que les ehnregistrements peuvent etre incomplets en cas de prescription au long cours, nous
pensons qu'il et improbable qu'un patient arrete et redemarre reellement un traitement TSO en
moins de 4 semaines en contexte de medecine generale. De plus, en etudiant les données générales
nous aAmicalement

Risque de décès pendant et apres TSO en Médecine Generale : etude prospective
observationnelle à  partir de la Base de Données de Recherche en Médecine
Générale du Royaume Uni (UK).
Risk of death during and after opiate substitution treatment
in primary care: prospective observational study in UK
General Practice Research Database
Rosie Cornish, statistician,1 John Macleod, professor in clinical epidemiology and primary care,1
John Strang,
professor in the psychiatry of the addictions,2 Peter Vickerman, senior lecturer in mathematical
modelling,1,3
Matt Hickman, professor in public health and epidemiology1
1 School of Social and Community
Medicine, University of Bristol,
Bristol BS8 2PS, UK
2 National Addiction Centre,
Institute of Psychiatry, King’s
College London, London, UK
3 London School of Hygiene and
Tropical Medicine, London
Correspondence to: M Hickman
matthew.hickman@bristol.ac.uk
Cite this as: BMJ 2010;341:c5475
doi:10.1136/bmj.c5475
http://www.bmj.com/content/341/bmj.c5475.full
Traduction Pascal Millet ALTAU Le Relais (pmillet2@gmail.com)
Résumé
(non traduit)
Introduction
Les usagers d'opiacés ont un risque élevé de décès et contribuent notablement à  la mortalité des
(jeunes) adultes. Les revues de littérature montrent un risque annuel de décès d'environ 1% soit
plus de 10 fois celui de la population générale, qui contribue pour plus de 10% à  la mortalité des
(jeunes) adultes. Au Royaume Uni et dans de nombreux autres pays, la plupart des décès des
usagers d'opiacés et due aux overdoses et les opiacés sont la cause la plus frequente de deces par
empoisonnement par substance controlée dans la population générale. Les estimations de
prévalence de consommation d'opiacés au Royaume Uni suggèrent une augmentation de 30 fois
entre 1970 et 2000 mais les estimations plus recentes sont stables autour de 250 000 usagers
(approximativement 0,8% des adultes de 15 à  64 ans).
Il existe de bonnes raisons de penser que les Traitements de Substitution des Opiacés (TSO) ,
essentiellement Methadone et Buprenorphine, sont efficaces sur une gamme d'objectifs, tels que la
reduction de la mortalité globale, l'amelioration de la santé physique et mentale, la diminution des
consommations illegales, de l'activité criminelle et du risque d'infection HIV. Dans le Royaume
Uni , les TSO sont delivrés essentiellement dans le cadre de la Médecine générale, souvent en
collaboration avec des institutions specialisées. Dans la derniere decennie , les prescriptions de
TSO ont plus que doublées alors que le nombre de décès par Méthadone et les saisies policières de
Methadone ont diminués , coincidant en partie avec l'introduction et le deploiement de TSO mieux
supervisés Toutefois, le nombre global de décès par overdose par opiacés n'a pas diminué et les
objectifs de réduction du taux d'overdose en Angleterre et au Pays de Galles n'ont pas été obtenus,
malgré une stabilisation du nombre de consommateurs et des investissements considerables dans les
prises en charge.
Le risque de décès pendant et après TSO ne paraît pas uniforme. Les Guides Therapeutiques, et des
études récentes le confirment, suggèrent que les premiers 28 jours de traitement peut vetre associé à 
un risque accru de décès. De plus , deux grandes etudes de cohorte en Italie et Australie, suggérent
une augmentation de mortalitéé dans la periode suivant immediatement l'arret du traitement (TSO).
Notre étude s'est donc attachée à  montrer l'effet des TSO sur la mortalité (toutes causes confondues)
en contexte de Medecine Generale dans le Royaume Uni, à  rechercher une augmentation de la
mortalité à  l'initiation et à  la fin du traitement et à  predire l'impact probable des TSO sur la mortalité
liée à  la toxicomanie pour differentes durees de traitement.
Methodes
Les Données de cette étude proviennent de la Base de Données de Recherche en Médecine
générale (www.gprd.com), une grosse base de données anonymisée venat de plus de 460 cabinets
de Médecine Générale du Royaume Uni. Elle collecte les données de 3,5 millions de patients, soit
5,5% de la population. La cohorte étudiée comporte les patients ayant reçu au moins une
prescription de Methadone ou Buprenorphine entre le 1er janvier 1990 et les 31 decembre 2005 et
ayant un diagnostic de toxicomanie. Nous avons exclu les patients de plus de 60 ans à  la
primoprescription, ceux qui avaient une prescription par voie injectable et ceux qui avaient une
prescription d'opaicés spécifiquement contre un etat douloureux. Les enregistrements de
prescription comprenaient le numero d'identification du patient, la date de prescription, la nature,
quantité et durée de traitement ainsi que la dose quotidienne. Le numero d'identification a permis
de relier ces enregistrements au dossier général pour determiner kl'age, le sexe et les
coprescriptions. Si la quantité prescrite, la durée ou la dose quotidienne n'etaient pas mentionnées
elles etaient calculées (si possible) à  partir des autres données de la prescription. Nous avons defini
les patients comme « traités » juqu'à  la date de leur derniere prescription. Toutefois s'il existait un
delai de moins de 28 jours entre la fin d'une prescription et un renouvellement de prescription les
patients etaient considérés comme « traités » durant ce délai. Nous avons choisi cette option car ,
alors que les ehnregistrements peuvent etre incomplets en cas de prescription au long cours, nous
pensons qu'il et improbable qu'un patient arrete et redemarre reellement un traitement TSO en
moins de 4 semaines en contexte de medecine generale. De plus, en etudiant les données générales
nous avons identifié un certain nombre de patients avec une prescription de dihydrocodeine à  des
doses de TSO et des antecedents d'utilisation dans la Base. Nous avons donc inclus ces patients
comme ayant un TSO, mais nous n'avons pas inclus ceux qui ne presentaient qu'une prescription
isolée de dihydrocodeine.
Pour chaque episode de traitement, nous avons recherché si le patient recevait au moins une dose
queotidienne excedant les recommandations de doses de maintien de 60 mg pour la Methadone, 12
mg pour la Buprenorphine et 600 mg pour la dihydrocodeine. Pour les patients sous Methadone ou
Buprenorphine nous avons défini le « sevrage planifié » sur la base d'une diminution progressive du
traitement avec une derniere prescription de 10 mg ou moins pour la Methadone et 4 mg ou moins
pour la buprenorphine. Nous avons calculé un score de comorbidité comme le nombre total de
prescriptions pour d'autres traitements que les TSO pendant chaque année de suivi. Cette methode
donne des resultats equivalents aux mesures plus complexes de comorbidité, qui n'etaient pas
disponibles dans la base jusqu'à  recemment.
Etude statistique
Le critère étudié etait la mortalité, toutes causes confondues. Le suivi des patients cessait soit un an
apres la derniere prescription de TSO, ou à  la date du décès ou du transfert dans un autre cabinet de
Medecine générale, s'il survenait pendant la prescription de TSO ou dans cette période d'un an
apres la fin du TSO. Nous avons calculé la mortalité « brute » (raw) comme le nombre de deces sur
la pomulation suivie dans chaque sous groupe. Nous avons utilisé la regression de Poisson pour
estimer le ratio de mortalité (entre periodes de traitement et sans traitement) ajusté sur le sexe , l'age
, la periode, la comorbidité etc..).
Nous avons calculé la mortalité standardisée indirecte sur la base des taux de mortalité par sexe et
tranche d'age de 5 ans, pour l'Angleterre et le Pays de galles en 1998.
Nous avons utilisé Stat version 10.0 pour les analyses.
Etudes de sensibilité et secondaires
(non traduit)
Resultats (note du traducteur=résumés)
Cohorte initiale = 6252 patients (16 à  ,59 ans)
Apres exclusions (diverses, voir « methodes ») restent 5577 patients. Avec 231 272 prescriptions de
M ou B + 35 731 de dihydrocodeine soit 267 003 prescriptions.
Caracteristiques de l'echantillon (voir table 1)
Methadone seule 57%
Bupre seule 8%
Methadone et Buprenorphine (note du traducteur =pas en meme temps bien sûr) 9%
Methadone et Dihydrocodeine 19%
Bup et DHC 4%
Les 3 successivement 4%
Age 58% < 30 ans
Sexe Masculin 69%
Au total 13593 traitements (mediane 2 par patients) avec une mediane de duree de 70 jours et une
moyenne de 240 jours
Note du traducteur
La mediane est le nombre de jours de traitement pour lequel il y a autant de patients ayant moins
de durée que de patients ayant plus que cette durée. (partage le nombre de patients en deux effectifs
egaux).
La moyenne est la moyenne des durees de traitement = quand le traitement est long, par exemple
240 jours il pèse autant que 6 traitements de 40 jours. C'est pourquoi la moyenne est tres
superieure à  la mediane. Elle indique un grand nombre de traitements courts mais un certain
nombre de traitements tres longs.
De fait, 36% des patients ont eu un traitement superieur à  12 mois (duree moyenne de Tt 245 j pour
la Metha vs 181 pour la B).
24% des traitements ont au moins une dose quotidienne au dela des doses recommandées ( rappel
M=60 mg , B=12 mg, DHC=600mg)
Effets des TSO sur la mortalité
Un total de 178 patients sont décédés (3%), dont 62 (35%) sous TSO. La mortalité brute est presque
double « hors TSO » que « traité » (1,3 vs 0,7 par 100 patient-années). Et apres ajustement (age,
sexe etc..) le taux de mortalité etait plus de 2 fois plus élevé (multiplié par 2,3 CI 95% 1,7 à  3,1)
Note du traducteur CI 95% indique que la « vraie » valeur a 95% de chance de se situer dans cet
intervalle.
Le taux standardisé de mortalité (par rapport à  la population d'Angleterre et du Pays de Galles,
statistiques de 1998) etait de 5,3 (CI 95% 4 à  6,8) sous traitement vs 10,9 « hors TSO »(9 à  13).
note du traducteur = cela signifie que la mortalité des usagers d'opiacés sous TSO est égale à  5
fois celle de la population générale de même âge et sexe , mais quand ils ont interrompu le
traitement (soit entre deux episodes de traitement, soit « definitivement » depuis moins d'un an) elle
est de 10 fois celle de la population générale, ce qui rejoint la declaration ouvrant l'introduction.
Le taux de mortalité est double chez les hommes (par rapport aux femmes) mais comme c'est aussi
le cas dans la population générale, les taux standardisés sont equivalents chez l'homme et la femme.
La table 2 ( cf le document initial en anglais) montre les principaux resultats
La mortalité augmente avec l'age et avec le taux de comorbidité (= autres prescriptions
medicamenteuses = moins d'une fois par mois, entre une fois par semeine et une fois par mois, plus
d'une fois par semaine) . Elle est inferieure dans la periode 2005-2006 que 1990-1994. (mais cette
relation n'est plus significative apres ajustement). Il n' y a pas de difference en fonction du taux de
depassement des doses recommandées.
La mortalité brute sous TSO mais apres plus de 4 semaines de traitement etait de 0,6 par 100
patients-années, mais elle etait multipliée par 3,1 dans les 2 premieres semaines de traitement
(semaines 1 et 2) et 2,4 dans les semaines 3 et 4 (par rapport à  la mortalité sous TSO apres 4
semaines de TT).
Elle etait aussi notablement élevée dans la periode suivant immediatement l'arret du traitement
(4,8 /100 pts-années) dans les deux premieres semaines d'arrets et 4,3 dans les deux semaines 3 et 4
apres arret) pour se stabiliser à  1 /100 pts-années dans le reste du suivi (et pendant un an).
Taux standardisé de mortalité par rapport aux periodes sous TSO (apres 4 semaines de Tt) =
mortalité multipliée par 8 pendant le premier mois d'arret et par 2 pendant le reste du suivi sans
TSO (pour un maximum d'un an).
Analyses de sensibilité et secondaires.
Pas de difference de mortalité apres le traitement selon le caractere planifié ou non du sevrage.
(planifié = detection « informatique » de prescriptions à  doses decroissantes avant l'arret).
Pas de difference entre Buprenorphine et Methadone.
La figure 2 montre le rapport de mortalité sous et hors TSO, selon la durée du traitement
note du traducteur = risque relatif de 2 dans les 10 premieres semaines de traitement mais devenant
inferieur à  1 (= la mortalité sous TSO est inferieure à  la mortalité hors TSO ) apres 30 semaines de
traitement et diminuant progressivement jusqu'à  2 ans de traitement (environ 60% de la mortalité
hors TSO).


Duration of treatment (weeks)
La figure 3 montre la probabilité d'une reduction de la mortalité par le TSO en fonction de la durée
de traitement. Cette probabilité est presque nulle pour les TSO de 10 à  20 semaines, augmente à 
65% pour les TSO de 40 semaines et culmine à  85%apres 2 ans.

100vons identifié un certain nombre de patients avec une prescription de dihydrocodeine à  des
doses de TSO et des antecedents d'utilisation dans la Base. Nous avons donc inclus ces patients
comme ayant un TSO, mais nous n'avons pas inclus ceux qui ne presentaient qu'une prescription
isolée de dihydrocodeine.
Pour chaque episode de traitement, nous avons recherché si le patient recevait au moins une dose
queotidienne excedant les recommandations de doses de maintien de 60 mg pour la Methadone, 12
mg pour la Buprenorphine et 600 mg pour la dihydrocodeine. Pour les patients sous Methadone ou
Buprenorphine nous avons défini le « sevrage planifié » sur la base d'une diminution progressive du
traitement avec une derniere prescription de 10 mg ou moins pour la Methadone et 4 mg ou moins
pour la buprenorphine. Nous avons calculé un score de comorbidité comme le nombre total de
prescriptions pour d'autres traitements que les TSO pendant chaque année de suivi. Cette methode
donne des resultats equivalents aux mesures plus complexes de comorbidité, qui n'etaient pas
disponibles dans la base jusqu'à  recemment.
Etude statistique
Le critère étudié etait la mortalité, toutes causes confondues. Le suivi des patients cessait soit un an
apres la derniere prescription de TSO, ou à  la date du décès ou du transfert dans un autre cabinet de
Medecine générale, s'il survenait pendant la prescription de TSO ou dans cette période d'un an
apres la fin du TSO. Nous avons calculé la mortalité « brute » (raw) comme le nombre de deces sur
la pomulation suivie dans chaque sous groupe. Nous avons utilisé la regression de Poisson pour
estimer le ratio de mortalité (entre periodes de traitement et sans traitement) ajusté sur le sexe , l'age
, la periode, la comorbidité etc..).
Nous avons calculé la mortalité standardisée indirecte sur la base des taux de mortalité par sexe et
tranche d'age de 5 ans, pour l'Angleterre et le Pays de galles en 1998.
Nous avons utilisé Stat version 10.0 pour les analyses.
Etudes de sensibilité et secondaires
(non traduit)
Resultats (note du traducteur=résumés)
Cohorte initiale = 6252 patients (16 à  ,59 ans)
Apres exclusions (diverses, voir « methodes ») restent 5577 patients. Avec 231 272 prescriptions de
M ou B + 35 731 de dihydrocodeine soit 267 003 prescriptions.
Caracteristiques de l'echantillon (voir table 1)
Methadone seule 57%
Bupre seule 8%
Methadone et Buprenorphine (note du traducteur =pas en meme temps bien sûr) 9%
Methadone et Dihydrocodeine 19%
Bup et DHC 4%
Les 3 successivement 4%
Age 58% < 30 ans
Sexe Masculin 69%
Au total 13593 traitements (mediane 2 par patients) avec une mediane de duree de 70 jours et une
moyenne de 240 jours
Note du traducteur
La mediane est le nombre de jours de traitement pour lequel il y a autant de patients ayant moins
de durée que de patients ayant plus que cette durée. (partage le nombre de patients en deux effectifs
egaux).
La moyenne est la moyenne des durees de traitement = quand le traitement est long, par exemple
240 jours il pèse autant que 6 traitements de 40 jours. C'est pourquoi la moyenne est tres
superieure à  la mediane. Elle indique un grand nombre de traitements courts mais un certain
nombre de traitements tres longs.
De fait, 36% des patients ont eu un traitement superieur à  12 mois (duree moyenne de Tt 245 j pour
la Metha vs 181 pour la B).
24% des traitements ont au moins une dose quotidienne au dela des doses recommandées ( rappel
M=60 mg , B=12 mg, DHC=600mg)
Effets des TSO sur la mortalité
Un total de 178 patients sont décédés (3%), dont 62 (35%) sous TSO. La mortalité brute est presque
double « hors TSO » que « traité » (1,3 vs 0,7 par 100 patient-années). Et apres ajustement (age,
sexe etc..) le taux de mortalité etait plus de 2 fois plus élevé (multiplié par 2,3 CI 95% 1,7 à  3,1)
Note du traducteur CI 95% indique que la « vraie » valeur a 95% de chance de se situer dans cet
intervalle.
Le taux standardisé de mortalité (par rapport à  la population d'Angleterre et du Pays de Galles,
statistiques de 1998) etait de 5,3 (CI 95% 4 à  6,8) sous traitement vs 10,9 « hors TSO »(9 à  13).
note du traducteur = cela signifie que la mortalité des usagers d'opiacés sous TSO est égale à  5
fois celle de la population générale de même âge et sexe , mais quand ils ont interrompu le
traitement (soit entre deux episodes de traitement, soit « definitivement » depuis moins d'un an) elle
est de 10 fois celle de la population générale, ce qui rejoint la declaration ouvrant l'introduction.
Le taux de mortalité est double chez les hommes (par rapport aux femmes) mais comme c'est aussi
le cas dans la population générale, les taux standardisés sont equivalents chez l'homme et la femme.
La table 2 ( cf le document initial en anglais) montre les principaux resultats
La mortalité augmente avec l'age et avec le taux de comorbidité (= autres prescriptions
medicamenteuses = moins d'une fois par mois, entre une fois par semeine et une fois par mois, plus
d'une fois par semaine) . Elle est inferieure dans la periode 2005-2006 que 1990-1994. (mais cette
relation n'est plus significative apres ajustement). Il n' y a pas de difference en fonction du taux de
depassement des doses recommandées.
La mortalité brute sous TSO mais apres plus de 4 semaines de traitement etait de 0,6 par 100
patients-années, mais elle etait multipliée par 3,1 dans les 2 premieres semaines de traitement
(semaines 1 et 2) et 2,4 dans les semaines 3 et 4 (par rapport à  la mortalité sous TSO apres 4
semaines de TT).
Elle etait aussi notablement élevée dans la periode suivant immediatement l'arret du traitement
(4,8 /100 pts-années) dans les deux premieres semaines d'arrets et 4,3 dans les deux semaines 3 et 4
apres arret) pour se stabiliser à  1 /100 pts-années dans le reste du suivi (et pendant un an).
Taux standardisé de mortalité par rapport aux periodes sous TSO (apres 4 semaines de Tt) =
mortalité multipliée par 8 pendant le premier mois d'arret et par 2 pendant le reste du suivi sans
TSO (pour un maximum d'un an).
Analyses de sensibilité et secondaires.
Pas de difference de mortalité apres le traitement selon le caractere planifié ou non du sevrage.
(planifié = detection « informatique » de prescriptions à  doses decroissantes avant l'arret).
Pas de difference entre Buprenorphine et Methadone.
La figure 2 montre le rapport de mortalité sous et hors TSO, selon la durée du traitement
note du traducteur = risque relatif de 2 dans les 10 premieres semaines de traitement mais devenant
inferieur à  1 (= la mortalité sous TSO est inferieure à  la mortalité hors TSO ) apres 30 semaines de
traitement et diminuant progressivement jusqu'à  2 ans de traitement (environ 60% de la mortalité
hors TSO).


Duration of treatment (weeks)
La figure 3 montre la probabilité d'une reduction de la mortalité par le TSO en fonction de la durée
de traitement. Cette probabilité est presque nulle pour les TSO de 10 à  20 semaines, augmente à 
65% pour les TSO de 40 semaines et culmine à  85%apres 2 ans.

Duration of treatment (weeks)
Fig3| Probabilitythatopiatesubstitutiontreatment(OST)
bmj.com
reducesoverallmortalityfordifferentdurationsoftreatment
Discussion
En comparaison de la population générale, les usagers d'opiacés ont dans cette étude une mortalité
notablement augmentée. Le risque sous TSO etait inferieur à  celui apres arret du TSO.
Note du traducteur = ici rappel des resultats, notamment comparaison des mortalités avec et sous
Tt, en debut ou immediatement apres la fin du Tt et effet de la durée du Tt.
Forces et faiblesses de l'etude
Jusqu'ici les etudes portant sur des populations importantes n'avaient pas recherché l'effet des TSO.
Il est important de faire des etudes avec des populations importantes. Par exemple , bien que la
mortalité au debut du traitement soit notablement plus élevée, il s'agit d'un etat transitoire et comme
cela represente un mort pour 1000 traitements environ, il est improbable qu'un medecin, même avec
une grosse clientèle, puisse l'evaluer dans son experience quotidienne.
Notre etude a plusieurs faiblesses et biais potentiels.
D'abord la classification « sous TSO » et « hors TSO » peut etre affectée par des erreurs ou
manques dans le fichier. Toutefois les resultats restents coherents lorsqu'on etudie des groupes
restreints (dernier episode de traitement avant arret) et ne sont pas en contradictions avec d'autres
etudes.
Ensuite 10% des patients ont quitté la Base (apres transfert dans un autre cabinet medical) et n'ont
pas pu etre suivis. (Note du traducteur = reponses « techniques »)
Troisiemement, nos covaraibles sont relativement « limitées » , notamment en ce qui concerne la
comorbidité et la qualité de prises en charge.
Quatriemement, le resultat etudié etait la mortalité toutes acuses confondues et nousd n'avons pas
pu etudier la mortalité spécifique
Enfin, nos comparaisons de mortalité en fonction de la durée du traitement sont des données
calculées et non directement constatées. Il faudra donc necessairement dans le futur des etudes
prospectives de cohorte.(note du traducteur = suivi prospectif de groupes de patients pendant un
certain temps apres initialisation du traitement et non etude retrospective à  partir de fichiers
informatisés comme cette étude).
Mise en perspective par rapport à  d'autres études
Nos resultats sont coherents avec les statistiques relevées dans la litterature médicale.
Le taux de mortalité etait superieur chez l'homme , ce qui est coherent avec un taux d'overdose plus
élevé chez l'homme. Toutefois dans certains pays où le taux de mort par infection est plus élevé, le
taux brut de mortalité chez les usagers d'opiacés peut etre similaire chez l'homme et la femme.
La difference de mortalité avec et hors TSO est importante et bien connue mais jusqu'ici la
surmortalité en début et fin de traitement etait moins étudiée ; Des etudes en Hollande et Australie
ont montré un risque de mort multiplié par 2 dans le10 premier mois de traitement (l'etude
australienne a montré que c'etait lié à  des overdoses et d'autres atteintes). Par contre l'augmentation
de mortalité immédiatement apres la fin du traitement mise en evidence dans notre etude est bien
plus élevée que celle trouvée dans l'aetuse australienne (fois 3) et surtout hollandaise (pas de
surmortalité). Par contre nos resultats sont similaires à  ceux d'une etude italienne qui montre une
surmortalité par overdose multipliée par 10 apres la fin du traitement.
De plus le quadruplement du risque (multiplié par 4) est en coherence avec la surmortalité
immédiatement apres sortie de prison (etude dans le Royaume Uni, surmortalité de la période
immédiate comparée à  la periode non immediate apres sortie de prison).
Implications pour la pratique
Notre etude n'a pas pu examiner les mecanismes de la mortalité, donc les conclusions doivent etre
prudentes. Toutefois nous savons deja que le risque d'overdose est élevé quand la tolerance aux
opiacés a été réduite par une periode d'abstinence volontaire ou involontaire et , par ailleurs, que le
taux de rechute est élevé après sevrage.
C'est pourquoi les premieres utilisations d'opiacés, après sevrage, comportent un risque élevé
d'overdose. L'induction d'un TSO, noatemment par la Methadone, comporte egalement un risque
élevé d'overdose, notamment quand la dose initiale est trop élevée ou qu'il existe des
consommations parallèles (d'autant que le changement peut induire une detresse psychologique).
Un meilleur contrôle de l'initialisation des TSO , ainsi que des methodes plus efficaces pour
prevenir la recidive pourraient attenuer ces effets et des recherches sont souhaitables. Mais
l'identification et l'evaluation de tels programmes sera complexe et demandera d'autres etudes de
grande taille.
L'etude future de l'impact de l'usage d'opiacés sur la mortalité, au Royaume Uni et ailleurs, est
necessaire, notamment avec l'etude des causes specifiqueRisk of death during and after opiate
substitution treatment
in primary care: prospective observational study in UK
General Practice Research Database
Rosie Cornish, statistician,1 John Macleod, professor in clinical epidemiology and primary care,1
John Strang,
professor in the psychiatry of the addictions,2 Peter Vickerman, senior lecturer in mathematical
modelling,1,3
Matt Hickman, professor in public health and epidemiology1 s de mortalité. Comme la plupart des
etudes n'ont pas acces à  ces données, il est necessaire d'evaluer la validité des criteres de
substitution de la mortalité comme le delai avant rechute ou la proportion d'usagers.
Enfin rappelons que, bien que le nombre de TSO ait notablement augmenté auRoyaume Uni, le
nombre total de deces par overdose d'opiacés n'a pas diminué et les objectifs nationaux de reduction
du risque n'ont pas été obtenus.
Nous faisons l'hypothese que la surmortalité observée au debut et à  la fin du traitement peut annuler
l'effet protecteur des TSO sur la mortalité, à  moins que les TSO n'aient une durée suffisante. Dans
notre etude la durée moyenne de traitement etait de 34 semaines, ce qui d'apres les données de notre
étude (cf figure 3) ne conduit pas necessairement à  une reduction de la mortalité. Des etiudes
supplementaires sont necessaires pour tester cette hypothese et etudier l'effet de la duree du
traitement sur la mortalité liée à  l'usage d'opiacés.

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Merci beaucoup pour cet article prescripteur !

Au delà  du risque d'OD accru, j'avais cru comprendre, quand on me disait que "j'avais risqué ma vie", que le sevrage brutal de méthadone en lui même m'aurait pu être fatal, or, j'ai toujours entendu que les sevrages opiacés, bien que spectaculaires, n'etaient pas mortels. J'ai sûrement mal compris ce que les autres forumeurs m'ont dit, d'où mon questionnement.

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Le sevrage des opiacés n'est en principe pas mortel mais, associé à  d'autres problèmes de santé, il peut le devenir. Notamment, comme le montre l'article la rechute ou la prise d'autres medicaments pour supporter, qui peut se reveler plus dangereuse que le sevrage. Mais aussi l'association à  des pbs cardiaques etc..
D'ailleurs l'article ne montre que l'association statistique entre sevrage et mortalité mais ne discute pas des mecanismes, qui peuvent etre multiples.
Amicalement

Dernière modification par prescripteur (15 avril 2013 à  16:02)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Merci mille fois Prescripteur!

On m'a assez cassé les pieds avec "le manque ça n'a jamais tué personne..." présenté par un représentant de la loi bien borné, qui connait le "haschich" parce que on lui en a montré (laisse tomber les solvents industriels smileoù il font un éthylotest qui est négatif et essayent de "communiquer" à  voir sur Youtube). Déjà  ces personnes ne sont pas qualifiée dans l'Art de Guérir et, je me répète mais il le faut, ils outrepassent d'emblée leurs fonctions et vos droits, question d'être à  l'aise directement....

Et entre parenthèses, le "plus malheureux du monde aujourd'hui, c'est moi!" comme disait une maquerelle travesti que j'ai dû rencontrer(...,!?!aux NA woooh)

Bonne semaine à  tous, amicalement

seba59

"Ils ont cru s'enivrer des Chants de Maldoror, et maintenant ils s'écroulent dans leur ombre animale." H.F. Thiéfaine

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#21 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
23 avril 2013 à  11:05
Il y a sevrage et sevrage.

Perso, éprès 10 ans dans les opiacés et des dizaines de tentatives qui m'ont toutes ramenées plus ou moins à  la case départ plus ou moins rapidement, je m'aperçois que le seul sevrage qui est à  la fois porteur d'espoir, de mieux-être et de ce qu'on pourrait appeler une réexpérientation positive de ses ressentis corporels est le sevrage degressif lissés sur le long cours (voire tres long cours) avec meme l'idée que plus le temps est long mieux c'est... sans s'endormir non plus mais aussi à  opérer avec sérénité comme avancer dans un parcours de santé ou le bien etre est recherché et non la torture. J'entends par là  que diminuer les opiacés est extremement positif si cela est fait comme il faut.

Pour moi c'est exactement comme la plongée sous marine, et le retour surface. En bas, tout au fond, faut pas rester trop longtemps sinon c'est la narcose (dixit shooter x gr de came par jour) mais une remontée d'urgence (sevrage brutale) se solde 9/10 par le danger de la bulle d'azote (extremement grave). Pour moi c'est un peu la meme chose le sevrage rapide - surtt avec substituts.

Et puis a quoi se tortionner ? Autant pas se prendre la tête.

Je connais tellement de gens qui ont réussi à  descendre leur methadone jusqu'a très bas sans ressentir aucun manque, a quoi bon vouloir courrir ? au risque de tout foirer ? Baisser jusqu'a 10 semble se faire pour la plupart dans la douceur. Arreter complétement semble une autre chanson, quoi que pour donner de l'espoir à  ceux qui projettent ce chemin, apres avoir passé plusieurs semaines à  1mg de metha puis à  1 mg de meth 1 jour sur 2, ca a été de loin le sevrage le plus indolore qu'il m'ait été donner de faire. Un léger coup de baisse de tonus de 2-3 jours à  la fin de la premiere semaine d'arret et c'est tout, bien qu'un sommeil plus court moins profond et des ressentis dépressifs plus présents. Avec le recul, je regrette car si j'étais resté à  cette petite dose de meth, peut etre que je n'en serai pas de nouveau la aujourdhui apres 6 mois de shoot, des bras en bois, des problemes judiciciaires, des problemes d'argent, et tout en haut du dosage substitutif encore et encore...

Life on Mars ..........................................

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Salut Ziggy,

Je vois que tu es en train, je pense, de terminer ta "lune de miel" avec les opiacés ou, au moins faire preuve d'une grande sagesse dans tes propos. Il est clair que ça ne sert à  rien de souffrir si on sait (au plus profond de soi) que l'on est pas prêt à  rester sans aucun produit, la métha (et autres TSO) permet de solidifier son psychisme vis-à -vis des opiacés et rien ne vous empêche de continuer des petites doses de métha pendant des années ou même à  vie.

Tu tiens le bon bout Ziggy, carpe diem!

seba59

"Ils ont cru s'enivrer des Chants de Maldoror, et maintenant ils s'écroulent dans leur ombre animale." H.F. Thiéfaine

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#23 
coksinelle
Nouveau membre
26 avril 2013 à  00:14
bonsoir, pour ma part je suis a 5mg de metha je suis abstinente depuis 3 ans et j'en ai vraiment marre, juste envie d'être libre et pas peur de ne plus rien avoir a prendre chaque jours... récemment je l'oublie même une journée defois mais mon corps me le fait trés vite ressentir.. je ressent un manque encore trés fort quand il arrive... récemment j'ai eu des medicaments tels que la codeine ou le tramadol (opération des dents) et j'ai remarqué que cela remplacait la metha mais au bout de 2 ou 3 jours je craque a chaque fois jai peur que ce soit une pire dépendance . quelqu’un peut il me dire si je peut arrêter la methadone avec ce genre de cachet ou si il faut vraiment que je descende de 1 en 1 mg ?? merci

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La Methadone est certainement moins "toxique" que le Tramadol et la Codeine , donc je te conseille de rester sous Metha, quitte à  diminuer de 1 mg tous les mois si tu veux vraiment arreter. Mais le temoignage de Ziggy est à  prendre au serieux. Nous voyons beaucoup de personnes traitées par Methadone (même à  petites doses) et qui vont bien. Elles "en ont marre" comme toi et decident d'arreter et 6 mois + tard elles se retrouvent dans la conso. Donc reflechis et fais toi aider avant de "plonger".
Amicalement
PS Evidemment il serait souhaitable que pour les gens comme toi les contraintes de la metha soient allégées mais pour le moment ce n'est qu'un voeu pieux.

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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#25 
coksinelle
Nouveau membre
26 avril 2013 à  15:47
j'avoue qu'aujourd'hui je me suis réveiller super mal et effectivement je pense que ce sont des médicaments encore pire! pourquoi m'en a ton prescrit alors que je suis sous traitement et que je lai signalé!? enfin pour te répondre "prescripteur" je suis attentive au témoignage tel que celui de ziggy mais j'ai pas envie de me laisser trop influencer parce que je me dis que pour moi, ça peut très bien se passer.
je me shootais 5g par jour d’héro pendant 4 ans, j’étais au plus bas et j'ai réussi a m'en sortir et a tout arrêter. je ne résiste même plus je n'en ai plus envie, j'ai trouver d'autres centres d'intérêt. Par contre il est vrai que quand je ne prends pas de metha pendant 1 ou 2 jours, je suis un peu énervée et je me fais chier.. mais je me dis qu'avec un suivi et de la motivation ca doit bien passer.. ce n'est quand même pas eternel?

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Ce n'est pas moi qui peut répondre c'est toi et toi seule. Notre boulot de soignant est seulement de te mettre en garde et de t'aider à  y voir clair. Et comme je l'ai dit,  nous constatons les dangers du sevrage  assez souvent, c'est pourquoi je te mets en garde.
Quand à  la question du temps de traitement à  la methadone, il m'est difficile de répondre. Dans le temps on considérait qu'il fallait arreter le Tt assez vite (moins de 5 ans environ) et on pensait que c'etait OK parce qu'on ne revoyait pas les personnes. En fait nous savons maintenant que les echecs et les rechutes etaient frequents mais que nous n'etions pas au courant pour la plupart, et donc surévalions la reussite. Du coup la pendule est maintenant plutôt du côté "continuez à  petites doses le plus longtemps possible".
Où est la vérité ?? Il y a sûrement beaucoup d'experts et d'opinions mais peu de vrai savoir.
En tous cas, tu es la meilleure experte de TON cas, c'est pourquoi tu prendras ta décision, mais si possible  après avis et reflexions. Et il est important aussi de mettre un filet de protection contre la rechute, et en tous cas en cas de rechute pour réduire les risques.
Et, en général, les témoignages des usagers, comme dans ce forum, peuvent sinon apporter LA vérité, du moins contribuer à  sa mise à  jour.
Amicalement

Dernière modification par prescripteur (26 avril 2013 à  16:59)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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#27 
avatar
ziggy
Michel HAmBurger avec nous
27 avril 2013 à  14:40
Salut ici,

Bonjour Cocci,

Qui vivra verra !

A mon sens quand on arrive vers 10 mg de metha, on a fait seulement fait "la moitié du traitement"et il reste à  parcourir la moitié suivante - de 10 à  0 mg , un parcours qui est relativement difficile pour des raisons essentiellement psycho et aussi beaucoup de fausses croyances. On a tendance à  aller trop vite, à  se dire que c'est bénin et à  s'estimer plus fort qu'un "petit dosage de metha". Alors que la bonne conduite à  tenir est justement le contraire, à  ralentir de plus en plus les palliers, à  aller de moins en moins vite.

Il n'existe qu'une seule façon vraiment efficace : la lenteur.

Ca peut se faire avec une cure chinoise ou avec la metha gellule (en descendant de 1 par 1, une fois par mois maximum).

Et encore, même avec toutes ces précautions, ce sera pas évident, il y aura des ressentis de stress, des retours d'envie, des sensations de mal etre, des sueurs, des maux de jambes etc....

et il ne faut pas sous-estimer la violence du manque methadone meme à  tres basses doses - manque qui n'est pas intense mais qui peut s'avérer extremement éprouvant sur la longueur ( 2 à  3 mois en léger manque...)

Cela ne sert à  rien de développer plus, il y a tellement de milliers de témoignages sur cette question.

A mon centre, il y a un mec de 60 piges qui prenait 1 mg de methadone depuis plusieurs années. Tout se passait bien, il vivait en harmonie, mais le mieux étant l'ennemi du bien, il voulait se sortir de là  définitivement. Pourtant dieu sait qu'il fonctionnait en pleine forme avec son petit mg quotidien de methadone qui le protégeait sans qu'il s'en rende compte. Ce mec a arrêté ce traitement et il est mort trois mois après, son corps n'ayant pas supporté une dose normale de speedball en IV. Un mec qui n'avait pas touché une seringue depuis plus de 15 ans....

Piano Sano !

Life on Mars ..........................................

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C'est de toute façon une histoire de pourcentages.

Enlever même 5mg (pour ceux qui sont au sirop) quand on est a 100mg, c'est juste "5%" de sa dose qu'on enlève, autant dire qu'on ne sent pas grand chose.

En revanche, quand on est a 10mg, rien que d'enlever 1mg, c'est déjà  "10%".

Alors forcement, chaque milligramme qui suit, est une proportion encore plus grande du dosage qu'on enlève,

Exemple si on est a 5mg, qu'on enlève une gélule de 1mg, boom ça fait direct "20% de la dose en moins" ! neutral

1mg en moins de 4mg : 25% en moins
1mg en moins de 3mg : 33% en moins
1mg en moins de 2mg : 50% en moins

Et enlever le dernier, ben c'est tout supprimé ^^

Et le temps d'adaptation sur ces paliers est plus lent, (et il vaut mieux qu'il le soit) afin d'attendre d'être bien re-stabiliser, pour encore diminuer.

Pour ma part, je pense qu'arriver a 10mg, j'opterai pour la méthode chinoise, ou du moins j’essaierai merci-1

Вам не нужно делать ничего, кроме перевода подписи

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Et pourquoi ne pas coupler la "méthode chinoise" à  la réduction des comprimés? Je m'explique : vous êtes à  10 comprimés de 1 mg. Vous faites votre préparation chinoise en diluant 10 mg dans, disons 100ml de sirop ou je ne sais quoi qui se conserve. Le premier matin vous prenez 9 comprimez, plus 10 ml de la solution mandarine à  laquelle on rajoute alors 10ml de diluant. Puis on recommence chaque jours pareil. Comme ça le passage de 10 à  9 se fait en douceur. Et ainsi de suite pour le passage de 9 à  8, 8 à  7, etc... Et éventuellement, en arrivant à  5 mg, adapter le mélange chinois en diluant cette fois 20mg pour n'en prélever que 5ml chaque jours... Voir adapter la méthode chinoise à  chaque réduction de comprimés, si vous aimez le calcul...

Ignorez-moi souverainement si c'est déjà  comme ça que vous faites roll.

Dernière modification par Cosmococcyque (28 avril 2013 à  09:25)

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Non au contraire c'est une alternative wink

Toute façon, y a plein de méthodes pour faire passer les choses plus en douceur.

On peu aussi repasser au sirop sur les 10 derniers mg, et diminuer de 0.5mg (voir moins) en utilisant des seringues et en faisant quelques calculs :)

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