[ Arrêt & Sevrage ]
L'envie d'arrêter

Bonjour à tous,


Cela fait déjà un moment que je désire arrêter la cocaïne, dans un premier temps à cause des descentes qui étaient très difficiles pour moi (regrets, culpabilité, anxiété, larmes et dépressions, mais que j'ai in fine réussi a estomper en me servant de cannabis, ou de benzos tels que prazepam et le xanax), et aujourd'hui parce que je ne me sens plus en phase avec moi-même, mais aussi parce que je deviens esclave de cette drogue et qu'elle me pousse à consommer d'autres produits qui n'étaient nécessaires à mon bien être autrefois.

Auparavant, ma consommation excessive d'alcool me posait problème et m'empêchait d'apprécier pleinement mes soirées (désinhibitions et coucheries, regrets, disputes avec des amis, black-out, violences). La cocaïne est apparue dans ma vie comme un remède miracle à tous les désavantages de l'ivresse et m'a donné l'impression de rester conscient.
Peu à peu, ma consommation d'alcool s'est tempérée et est sous mon contrôle aujourd'hui.

Évidemment, c'est maintenant que je commence à comprendre l'effet pervers de la coke sur mon état général et j'ai récemment reconnu avoir un problème avec cette drogue. Je pensais garder le contrôle sur mes consommations. J'ai, bien sûr, consommé aujourd'hui et vous écris actuellement sous influence.

Je prends environ deux à trois grammes à chaque consommation. Elles sont maintenant de plus en plus rapprochées et tout mon salaire y est passé ce mois-ci.

J'ai la chance de ne pas payer de loyer et d'être gracieusement entretenu par mes parents et mon conjoint. Ce style de vie n'est finalement pas une chance, mais plutôt un privilège handicapant qui m'empêche d'appréhender la vie de façon normale. Entre les taxis, les voyages, le shopping, les restaurants et les sorties en boite. Je n'ai pas l'impression de dépenser beaucoup dans la cocaïne, car quand je fais les comptes, mon salaire représente peut-être 25% de mes dépenses mensuelles.

Je suis né dans le nord de Paris il y a peu près 28 ans et j'ai vu mes parents s'embourgeoiser au fur et à mesure que la vie avançait. J'ai donc connu des moments financiers compliqués sans manquer de rien, car mes parents se sont toujours sacrifiés pour m'offrir le meilleur. Cette vie a créé de forts complexes et j'ai toute ma jeunesse idéalisé la cocaïne en l'assimilant au décorum de la jeunesse dorée Parisienne dont j'étais bien évidemment exclu.

Aujourd'hui, j'appartiens à une classe sociale largement supérieure à la moyenne et me rends compte que la cocaïne est non seulement loin d'être glamours, mais aussi présente dans tous les milieux sociaux.

Je ne me trouve pas uniquement ridicule. J'ai peur, peur de ne jamais réussir à m'arrêter en dépit des démarches entreprises pour me sauver (je suis actuellement suivi par un psychiatre et une psychologue).

J'ai également exprimé le désir de suivre une cure de désintoxication.

Problème ! Personne mise à part les professionnelles de santé qui me suivent n'a été mis au courant de ma consommation excessive de cocaïne. Ni mes amis ni mes parents, encore moins mon compagnon qui ne vit pas avec moi.

Je n'ai pas envie que mes amis me jugent et m'abandonnent, j'ai très peur d'inquiéter mes parents qui me font confiance et m'admirent, grâce a mon très bon (en surface) parcourt scolaire et professionnel.

Quant à mon bien-aimé, issu d'un milieu très traditionnel, il ne comprendrait pas mes mensonges et risquerait de me quitter, il voit ma consommation de cocaïne comme un choix délibéré et réfléchi alors que je subis aujourd'hui ces usages.

Je regrette fortement d'avoir nié l'évidence de l'addiction et d'avoir menti à mon entourage dans le but de les rassurer parce que je pensais "gerer".

Ma dernière décision pour me sauver se régit autour d'un séjour de vingt-huit jours dans un environnement reculé de toutes tentations auprès de ma famille et mon conjoint.

Je pense bien sûr tenir le coup, mais redoute fortement le retour à la réalité et le craving que je vais ressentir le soir même ou je foulerai le territoire parisien.

Quelqu'un connait-il cette sensation ? Quelqu'un a-t-il des conseils pour éviter la rechute ?

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Bonsoir,

Pour faire court, oui je vois ce dont tu parles.

Si tu sens que tu ne gères plus, la « retraite » dans un environnement reculé peut être une bonne chose. Une cure peut l’être aussi ; j’ai pour ma part attendu bien trop longtemps pour en faire une, car je pensais m’en sortir seul. Erreur !

Dans tous les cas, ne culpabilise pas. Une addiction à cette substance n’est pas ta faute : c’est reconnu pour être quelque chose de très difficile à arrêter définitivement. N’ai pas non plus peur de perdre tes amis ; ceux qui te laisseraient tomber alors que tu décides de faire face, ne sont pas des amis.

Autre point ; lorsque tu vas mettre les choses en place pour quitter cette consommation, ne laisse personne t’en mettre « sous le nez ». Au besoin, tu t’en vas immédiatement.

Courage, tu vas t’en sortir.

Sky.

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#3 
Soso1234 homme
Nouveau Psycho
13 février 2023 à  10:27
Salut,

Beau message. Je veux juste te dire que "oui c'est possible", faut s'accrocher mais c'est possible

Pas mal de témoignages ici. Lis en un max...

https://www.psychoactif.org/forum/t3512 … .html#divx

Et dis toi que si tu y arrives pas la première fois tu y arriveras la fois suivante.

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#4 
Soso1234 homme
Nouveau Psycho
13 février 2023 à  10:29

SideEffects a écrit

Ma dernière décision pour me sauver se régit autour d'un séjour de vingt-huit jours dans un environnement reculé de toutes tentations auprès de ma famille et mon conjoint.

Je pense bien sûr tenir le coup, mais redoute fortement le retour à la réalité et le craving que je vais ressentir le soir même ou je foulerai le territoire parisien.

Quelqu'un connait-il cette sensation ? Quelqu'un a-t-il des conseils pour éviter la rechute ?

c'est dans tout le cas une bonne idée. Mais tu as raison le retour sera perilleux.

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Bonsoir,
Ton message fait terriblement écho en moi. La cocaïne fait partie de ma vie depuis maintenant 30 ans (j'ai commencé à 14 ans) et longtemps j'ai pensé que je gérais. Mère de famille, psychologue et psychomotricienne je travaille en psychiatrie... Bref ... Les cordonniers ....
J'ai longtemps caché ma conso à mon entourage et à mon conjoint dont la classe sociale de la haute bourgeoisie ne permettait pas ce type d'addiction "honteuse". À mon arrivée à Paris j'ai rencontré le père de la fille qui taffait dans le showbiz... Les soirées saladiers tous les WE et prises de 3g par jour pendant 3 ans. Quand j'ai eu ma fille il n'a pas voulu arrêté (il dealeait en plus de très grande quantité) et je l'ai quitté pour sauver mon enfant. J'ai rencontré mon conjoint actuel et j'ai arrêté pendant 5 ans. Et puis rechute ... Mais "maîtrisée"... De temps en temps. Il me disait que si j'en prenais il me quitterait. L'argent n'était pas un problème et en fait ça a été le plus gros des problèmes... Je n'avais aucune limite. J'alternais les phases de grandes defonces et les mois de clean de toute substance. Puis j'ai connu la Free base. J'ai adoré j'ai géré quelques temps et depuis deux ans je ne gère plus du tout. J'ai fait trois cures ... Là j'attends une place pour la 4eme ... J'arrive à 7g par jours tous les jours. Avec des potes de base parfois des 30g partent dans la nuit à 3. Terrible mais aussi terriblement génial là est le problème .
Mes humbles conseils : parles en à ton conjoint. J'ai été obligé de lui dire l'année dernière j'étais dans un trop sale état et franchement c'est mon plus grand soutien à ce jour. Tu ne pourras pas le cacher éternellement et s'il t'aime il t'accompagnera dans cette maladie qui nous assujettie et nous bouffe la vie. Pour les autres tu tries sur le volets ceux que tu penses pouvoir être en mesure de t'aider ... Tu n'as pas besoin de reproches mais de soutiens. L'éloignement de l'environnement est FONDAMENTAL... À ton retour tu changes ton numéro, plus de numéro de dealers, plus de rdv avec les potes qui consomment le temps de consolider. Essaies de trouver un Csapa ou un addicto en ville ... Ne tombe surtout pas dans la culpabilité si tu rechutes ... Tu es victime de ça ... Tu n'es pas responsable. Si tu rechutes ou que tu augmentés ta conso fais directement une cure avant d'être en miette ... Plus tu attendras plus la cure sera longue. Ne touche pas à la Free base si tu souhaites arrêter la coke ... C'est vraiment le meilleur des conseils que je puisse te donner . C'est un long combat ... Mais on peut le gagner ... Quant aux thérapies les tcc sont top si tu trouves un psy qui en fait ! Personnellement je prends en ce moment du mucovist et ça marche pas mal pour espacer les prises et faire baisser le craving . mais ce n'est pas un traitement miracle ... J'ai consommé toute la nuit et elle n'est pas finie ! .. comme je suis TDAH je suis sous ritaline et c'est aussi un traitement qui peut être prescrit pour éviter les rechutes. Et j'ai enfin pris la décision de quitter Paris ... Sinon j'ai peur de ne jamais pouvoir arrêter.
Courage ... N'hésite pas à m'envoyer un message au besoin !

Dernière modification par Calamitycrack (27 février 2023 à  04:44)

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