Salut à tous,
Ayant récemment déménagé, j'ai dû changer de
CSAPA. J'ai donc consulté il y a peu, pour la première fois, dans le nouveau
CSAPA de la ville où j'ai emménagé.
J'avais RDV un vendredi à 16h00, et malheureusement, je savais que j'allais être en retard. J'appelle donc le
CSAPA pour les prévenir de mon retard et leur dire que je serais là vers 16h20. La secrétaire me répond que la psychiatre addicto a déjà quelqu'un à ce créneau. Je demande donc, un peu inquiète mais en voulant rester tout de même polie et calme, "donc ce n'est pas la peine que je vienne"? (lol, "pas la peine"... vu l'importance de la situation... ma propre formulation me fait rire jaune
mais bon, je craignais qu'on me reproche mon retard, du coup j'ai voulu la jouer cool et décontract' pour pas créer d'histoires...
).
Et donc la secrétaire me dit qu'elle va demander à la psychiatre si elle peut me recevoir. Après un court instant, elle (la secrétaire) me confirme que c'est bon, je peux venir pour 16h20.
J'arrive donc dans le
CSAPA à 16h20 au lieu de 16h00 comme prévu initialement, avec un retard de 20 minutes, donc. Je ne vois personne d'autre, j'étais la seule (et dernière) patiente du
CSAPA (qui ferme à 17h00). Bref, j'arrive à l'accueil du
CSAPA et la psy s'y trouvait et m'attendait. Tiens, c'est bizarre, il n'était pas censé y avoir un patient au créneau de 16h20 ?
Au premier regard entre elle et moi, j'ai senti un truc malaisant, je sais pas quoi... mais j'étais pas en confiance. Et surtout: déçue.
Et j'ai senti que c'était réciproque.Elle me reçoit donc en consultation, et elle va ultra vite. Comme si ça faisait déjà milles et une fois qu'elle l'avait fait (et j'imagine bien que c'est le cas) et que ça la gonflait. Je me suis dit que c'était peut-être à cause de mon retard. Je pense donc à m'excuser, et elle me répond que ce n'est pas grave (plus par politesse qu'autre chose j'imagine).
Elle me demande quelle est mon addiction, et je lui réponds que ce sont les
opiacés et que je prends principalement du
tramadol et du
skénan.
Elle poursuit avant de me dire ensuite (d'un ton pas très convaincu): "
il va falloir que vous nous expliquiez ce que vous attendez de nous, de notre équipe...".
Ben je sais pas, je suis venue pour prendre des cours de peinture en fait... ? Sérieux, c'est quoi cette question? Désolée, autant je peux comprendre quelqu'un qui consulte pour la toute première fois en
CSAPA, pour aider la personne à définir clairement ses objectifs, autant là j'ai vraiment pas compris, sachant que j'étais déjà "une habituée" du
CSAPA qui a juste changé à cause d'un déménagement. Et franchement, j'ai pas du tout aimé sa question, j'ai l'impression que je devais me justifier de pourquoi j'étais là. La psy avait vraiment pas l'air convaincu (sans vouloir rentrer dans les clichés, j'ai pas vraiment une apparence de toxico: personne se douterait jamais que je consomme quoi que ce soit en me voyant... je fais très "sage"). J'ai eu le sentiment que ma présence était pas légitime (peut-être à cause de mon apparence) et que je devais "prouver" que j'avais réellement besoin d'avoir recours au
CSAPA.
Elle me demande ensuite: "
qu'est-ce que vous voulez? Vous voulez qu'on continue à vous prescrire des produits, du skénan...? Parce que nous, on ne fait pas ça".
Euh... ? Hein ? Pardon ? C'est quoi encore, cette question de m*rde ? Alors moi je suis là pour prendre mon
TSO, c'est tout. Et c'est à ce moment-là que c'est comme si j'avais eu cette "confirmation" qu'elle était pas du tout convaincue du motif de ma présence. Comme si je venais en
CSAPA pour essayer de berner, de tromper, et pour obtenir quelque chose, un prod à consommer... (j'imagine que c'est le cas de certaines personnes, mais à quel moment on COMMENCE immédiatement par incriminer un(e) patient(e) qu'on ne connait pas, comme ça, de cette manière, d'autant plus qu'on voit pour la première fois?).
L'entretien se poursuit et elle me demande comment j'en suis arrivée là, et je lui explique que ça a commencé par une dépression, avec le sentiment de vouloir consommer quelque chose pour "couper" ou "supprimer" les sentiments négatifs, fuir la réalité et ses problèmes, etc. Et là, j'ai senti qu'elle était toujours pas convaincue. Elle me demande: "
vous avez été diagnostiquée? Vous étiez juste un peu déprimée, ou vous pouviez ne plus sortir de chez vous, ne rien faire de vos journées?". Je devais vraiment me justifier jusqu'au bout. Je lui réponds que je pouvais tenir des journées de cours ou de travail mais que c'était compliqué, et elle avait toujours pas l'air convaincue. Elle me demande si j'avais un traitement, et je lui dit que j'avais un antidépresseur, un régulateur de l'humeur ainsi que des anxiolytiques. Et là, elle dit "ah, oui". Ouf, ça y est, enfin convaincue: j'avais enfin officiellement le statut de "vraie" dépressive.
Elle "m'explique" ensuite (ce que je savais déjà, mais c'est son rôle d'addicto de s'assurer que son patient(e) soit informé(e), je pense) très rapidement différentes choses sur les consommations que j'ai. Il faut augmenter continuellement les doses pour retrouver les mêmes effets. Il ne faut pas mélanger les
opiacés avec la
buprénorphine, sinon grave crise de manque. Attendre d'être en manque pour prendre la
buprénorphine. Etc, etc. Tout cela expliqué a une vitesse grand V (rapide, comme si j'avais appuyé sur le bouton "lecture accélérée" lol).
Ensuite, pour me prescrire la
buprénorphine, elle me demande dans quelle pharmacie je souhaite retirer le traitement. Je lui donne le nom du quartier où je réside, et elle me dit "il me faut le nom de la pharmacie". Je ne connais aucune pharmacie, ou du moins aucun nom de pharmacie, donc
je sors mon téléphone de mon sac pour aller sur google maps et regarder les pharmacies... mais la psy, pressée, avait déjà marqué sur l'ordonnance "pharmacie boulevard [nom du quartier]" (je précise que j'étais la dernière patiente avant qu'elle ne soit en week-end, donc je me suis demandée de si ça venait de là...). Sérieux, checker sur le tel aurait pris 30 secondes... Mais bref, une fois de plus, ne voulant pas faire d'histoires, je ne dis rien (j'aime pas les conflits et j'ai pas envie de me fâcher avec les gens, encore moins avec ceux qui s'occupent de moi). Je croise les doigts pour qu'il y ait une pharmacie sur l'adresse qu'elle a marquée sur l'ordo.
A la fin de la consultation, elle me demande s'il me reste des antidépresseur pour 1 mois (parce que le prochain RDV qu'on s'est fixé est prévu pour le mois d'après). Et je bégaie un peu parce que je ne sais pas, je ne sais plus, je ne suis sûre de rien... "euh, non, je suis pas sûre, peut-être". Une réponse suffisante pour mettre un terme à la consultation: elle se lève, et me raccompagne à l'accueil pour que je prenne le prochain RDV.
Bref, voilà, en sortant du
CSAPA j'étais vraiment dégoûtée, limite à 2 doigts de pleurer. J'ai détesté cette consultation, la façon dont j'ai été reçue, perçue, et comment je devais à chaque fois me justifier, comme si je n'étais pas légitime à être là... J'ai pas du tout envie de retourner là-bas.
Et surprise: il n'y a pas de pharmacie à l'adresse qu'elle a précisée sur l'ordonnance. Et bien sûr, c'était un vendredi soir, sinon c'est pas marrant...
Bref, vraiment dégoûtée de cette consultation... Je pensais pas qu'on pouvait être si peu pro, surtout pour un métier et un domaine aussi importants, psychiatre addictologue...
Et donc je voulais savoir si quelqu'un avait déjà eu une mauvaise expérience comme ça en CSAPA, ou autre?
Qu'est-ce que vous en pensez?
Et que feriez-vous à ma place ? Changer encore de CSAPA encore? (j'ai la possibilité d'aller à un autre, mais j'ai peur de devoir attendre une date longtemps...). Ou alors, est-ce que j'arrête les CSAPA et que j'ai vais simplement demander un renouvellement à un généraliste?Je regrette amèrement le personnel qui me suivait dans le
CSAPA où j'allais avant...
et je me rends compte seulement maintenant de la chance que j'avais de les avoir... FAIS CHIER.