Résultats encourageants dans un traitement préventif contre le sida

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pierre
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Résultats encourageants dans un traitement préventif contre le sida
Le Monde.fr | 29.10.2014 à  11h17 • Mis à  jour le 29.10.2014 à  12h08

« Un grand succès dans la lutte contre le VIH/sida. » L'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) l'écrit en lettres capitales dans son communiqué diffusé le 29 octobre. L'essai Ipergay qui avait fait polémique lors de son lancement « démontre l'efficacité d'un traitement préventif (un antirétroviral) contre l'infection par le VIH/sida lorsqu'il est pris au moment des rapports sexuels », poursuit l'ANRS.

L'idée de ce traitement est d'utiliser un antirétroviral – habituellement utilisé dans les soins pour séropositifs et pour limiter la transmission du VIH de la mère à  l'enfant – sur des personnes saines, en prévention, et non plus simplement sur les malades. Cette piste de recherche est menée par plusieurs équipes dans le monde sur des personnes très exposées au VIH parmi les homosexuels masculins. Ces derniers représentent 42 % des nouveaux cas.


UN TRAITEMENT « HAUTEMENT PROTECTEUR »

Aux Etats-Unis, l'essai Iprex « a montré une réduction de 42 % du risque d'infection dans le groupe utilisant un traitement quotidien de deux antirétroviraux par rapport au groupe recevant son placebo », souligne l'ANRS. Plus récemment, l'essai britannique Proud a décidé, « au vu de résultats intermédiaires » démontrant que le traitement préventif s'avérait « hautement protecteur contre le VIH », de donner l'antirétroviral à  l'ensemble de ses participants, éliminant de fait le groupe sous placebo.

Le comité indépendant de l'essai français Ipergay a donc décidé de « lever l'aveugle », c'est-à -dire de regarder le nombre d'infections dans le groupe recevant l'antirétroviral Truvada par rapport au groupe recevant le placebo. Résultat : le traitement préventif a permis « une réduction très importante du risque d'infection par le VIH, bien supérieure à  celle observée dans l'essai Iprex ».

Le Truvada va donc être distribué à  tous les participants de l'essai français Ipergay, ceux auparavant sous placebo comme ceux qui y avait déjà  accès, aucun ne sachant à  quel groupe il appartenait.

POLÉMIQUE SUR LE PLACEBO

Pour déterminer si le traitement est efficace, l'essai nécessitait en effet de placer un groupe sous antirétroviral et un autre sous placebo. Et c'est justement l'utilisation d'un placebo qui avait suscité l'indignation dans la communauté gay et chez certains médecins lors du lancement de l'étude française Ipergay, en 2012. Ils dénonçaient un risque d'exposition accrue pour les personnes à  qui était administré le placebo.


Le professeur Jean-Michel Molina, coordinateur de l'essai, s'était défendu à  l'époque en expliquant que « le fait qu'il y ait un placebo protège au contraire les participants car ils ne savent pas s'ils ont un traitement efficace ou pas. Donc, l'ignorant, il est très important qu'ils prennent d'autres mesures de prévention comme le préservatif, que nous leur distribuons largement, ainsi que des conseils de prévention, un accompagnement renforcé, et des traitements et dépistages aux autres MST ».

Après les derniers résultats positifs de l'étude, il souligne néanmoins que « l'efficacité observée ne doit néanmoins pas faire oublier que le préservatif reste la pierre angulaire de la prévention ».

Source : http://abonnes.lemonde.fr/sante/article … 51302.html

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prescripteur homme
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11142 messages
Cet essai pose quand même un problème. Qu'à  court terme le traitement retroviral diminue la transmission du virus, ce n'est pas vraiment étonnant. Mais est ce que l'efficacité durera pendant des années ?? Quid des effets secondaires du traitement, des résistances du virus aux traitements etc..??
Si le risque de transmission est très élevé OK mais il ne faudrait pas que cela favorise les pratiques à  risque (notamment rapports non protégés) chez les personnes à  risque faible.
Amicalement

nb l'avis d'un site d'infos médicales

PrEP : les questions en suspens

Faut-il opposer les moyens de prévention ou les combiner ?

C’est évidemment la question de fond. La PrEP à  la demande est-elle la solution unique de prévention à  l’avenir ? Même si les investigateurs de l’étude IPERGAY insistent sur la complémentarité entre cette méthode préventive et les autres, qu’en sera-t-il en pratique lorsque le traitement préventif sera effectivement proposé ? Au demeurant, il n’y a pas d’unanimité dans la communauté homosexuelle. Dans des discussions avec Medscape France en 2012 Jonas Le Bail, coordinateur de la commission traitements & recherche à  Act-Up Paris estimait que « c’est un retour à  une médicalisation de la sexualité, qui accompagne la remise en question de la prévention sur le terrain ».

Comment interpréter un taux de contamination supérieur à  celui attendu dans le groupe « Counseling » ?

L’ANRS indique que le taux de contamination dans le groupe « Counseling » était supérieur au taux attendu. Autrement dit, malgré les conseils et la distribution de préservatifs, les hommes qui avaient une chance sur deux de prendre du Truvada® auraient pris plus de risques qu’attendu. L’agence ne donne aucune piste pour expliquer cette donnée. Mais celle-ci va à  l’encontre d’un bénéfice de l’accompagnement des personnes à  risque… Un « détail » à  creuser à  l’avenir.

Quelle observance chez les hommes traités ?

Les hommes qui se voient proposer le traitement ne le prennent pas tous effectivement. Une étude intermédiaire à  la fin des 10 premiers mois de l’essai montre en effet que du Truvada® n’était retrouvé dans le sang que chez 80 % des participants [4]. Qu’en sera-t-il à  plus long terme ?

Quelle sera la tolérance au long cours ?

Pour chaque rapport à  risque la durée de traitement préventif de Truvada® sera de 4 jours. Les participants étaient des hommes qui avaient eu au moins deux rapports anaux sans préservatifs au cours des 6 derniers mois. Mais en cas de rapports plus nombreux, il est possible que les durées de traitement soient prolongées, et que le traitement se rapproche d’un traitement continu, avec possibilité d’effets secondaires en conséquence.

ATU ou autre type de délivrance ?

Si, comme l’explique le Pr Jean-François Delfraissy, « les résultats de l’étude IPERGAY doivent faire changer les recommandations en France », comment et à  qui ce traitement devrait-il être prescrit ? Comment sélectionnera-t-on les sujets qui pourront le recevoir ? D’autres personnes que les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes seront-elles éligibles, les prostituées par exemple ?

Dernière modification par prescripteur (03 novembre 2014 à  16:57)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Topmax homme
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Salut les amis,

N'y a-t-il pas aussi une question de climat qui joue un certain rôle dans la transmission de virus? En lisant en diagonale certains articles américains sur Ebola, j'ai lu que l'humidité relative des climats (Africains, Asiatique,...) favorisait grandement la période de "survie" de certains virus et expliquait, en partie, les chiffres catastrophiques des contaminations dans ces régions déjà  frappées de pauvreté endémique.

Je ne sais pas si j'ai mis assez de conditionnels dans ma question, mais c'est purement à  titre informatif.

Amicalement

"Ils ont cru s'enivrer des Chants de Maldoror et maintenant ils s'écroulent dans leur ombre animale..."  H-F Thiefaine

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prescripteur homme
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Pour Ebola c'est possible que le froid réduise la contagiosité du virus, notamment sur les vecteurs animaux, mais à  mon avis pas trop vis à  vis des soignants et des proches (les liquides biologiques infectants sont à  la température de la chambre d'hopital pas à  celle de l'extérieur).
Pour le SIDA s'il y a un effet il est minime.
Le problème en Afrique est celui des soins insuffisants, du matériel manquant et aussi du respect des précautions dans un contexte difficile qui ne l'encourage pas.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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prescripteur homme
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J'ai rajouté à  mon post initial le texte suivant mais je le recopie encore
Amicalement

PrEP : les questions en suspens

Faut-il opposer les moyens de prévention ou les combiner ?

C’est évidemment la question de fond. La PrEP à  la demande est-elle la solution unique de prévention à  l’avenir ? Même si les investigateurs de l’étude IPERGAY insistent sur la complémentarité entre cette méthode préventive et les autres, qu’en sera-t-il en pratique lorsque le traitement préventif sera effectivement proposé ? Au demeurant, il n’y a pas d’unanimité dans la communauté homosexuelle. Dans des discussions avec Medscape France en 2012 Jonas Le Bail, coordinateur de la commission traitements & recherche à  Act-Up Paris estimait que « c’est un retour à  une médicalisation de la sexualité, qui accompagne la remise en question de la prévention sur le terrain ».

Comment interpréter un taux de contamination supérieur à  celui attendu dans le groupe « Counseling » ?

L’ANRS indique que le taux de contamination dans le groupe « Counseling » était supérieur au taux attendu. Autrement dit, malgré les conseils et la distribution de préservatifs, les hommes qui avaient une chance sur deux de prendre du Truvada® auraient pris plus de risques qu’attendu. L’agence ne donne aucune piste pour expliquer cette donnée. Mais celle-ci va à  l’encontre d’un bénéfice de l’accompagnement des personnes à  risque… Un « détail » à  creuser à  l’avenir.

Quelle observance chez les hommes traités ?

Les hommes qui se voient proposer le traitement ne le prennent pas tous effectivement. Une étude intermédiaire à  la fin des 10 premiers mois de l’essai montre en effet que du Truvada® n’était retrouvé dans le sang que chez 80 % des participants [4]. Qu’en sera-t-il à  plus long terme ?

Quelle sera la tolérance au long cours ?

Pour chaque rapport à  risque la durée de traitement préventif de Truvada® sera de 4 jours. Les participants étaient des hommes qui avaient eu au moins deux rapports anaux sans préservatifs au cours des 6 derniers mois. Mais en cas de rapports plus nombreux, il est possible que les durées de traitement soient prolongées, et que le traitement se rapproche d’un traitement continu, avec possibilité d’effets secondaires en conséquence.

ATU ou autre type de délivrance ?

Si, comme l’explique le Pr Jean-François Delfraissy, « les résultats de l’étude IPERGAY doivent faire changer les recommandations en France », comment et à  qui ce traitement devrait-il être prescrit ? Comment sélectionnera-t-on les sujets qui pourront le recevoir ? D’autres personnes que les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes seront-elles éligibles, les prostituées par exemple ?


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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