Bad trip, besoin de votre aide.

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Poppy Seed femme
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Inscrit le 21 Feb 2015
2 messages
Bonjour,
Je suis nouvelle ici, je me suis décidée à  parler de mon histoire sur ce forum car en lisant les autres témoignages, je n'ai pas trouvé d'histoire similiaire et surtout je trouve vos réponses toujours très intéressantes.
Je suis extrêmement perdue, et bien que j'aie parlé à  une psy et à  mes proches de mon mal-être, j'ai l'impression que celui-ci traîne sans bien s'en aller.
Je vais essayer d'expliquer mon histoire.
Tout a commencé en octobre 2014.
Je prends de la md, de la cocaïne et autres drogues festives dans le cadre des soirées uniquement. Je fume de la weed très très occasionnellement.
Tout s'est toujours bien passé, jamais de gros bad. Et puis étant de nature calme, pas stressée ou angoissée, et plutôt équilibrée, j'ai toujours réussi à  gérer les mini angoisses qu'on a tous au bout d'un moment quand on prend de la drogue.
En octobre donc, il y a eu une grosse soirée. J'ai sniffé énormément de cocaïne, md, avalé et sniffé, et bu, puis vers 10h du matin.. J'ai fumé un peu avec des amis, et là ............
Wow.
J'ai commencé par voir tout en 3D, super intense, tout était en carrés et l'image se soulevait, j'ai commencé à  comprendre qu'un truc était pas normal et que je pouvais plus rien contrôler. Puis je me suis vue sortir de mon corps, j'ai vu mes potes du haut de la pièce, leurs voix s'éloignaient et je partais doucement de la pièce. Je me suis cramponnée au sol comme pour rester, mais c'était trop tard.
Du coup je suis partie m'isoler, et une copine est venue me voir. Je ressentais comme si j'avais une pastille effervescente dans mes poumons, qui entrait en ébullition et partait dans mes veines, dans chacun de mes membres, et électrisait jusqu'à  mes doigts. Cette sensation recommençait sans cesse, par vagues. J'entendais mon corps bouillir de l'intérieur, être en alerte. Et je ne pouvais pas parler, ou c'était un effort incroyable. Je me voyais à  l'intérieur de moi enfermée dans une cage je hurlais mais aucun son ne sortait. Puis cette voix qui me disait que j'étais une cassos, que j'avais pas réussi à  gérer, que je faisais pitié, que j'allais rester coincée comme ça toute ma vie et perdre ma famille, mon copain, mes amis etc..
Je n'ai jamais eu cette sensation de panique totale, c'est au-delà  de mes mots je ne peux même pas vous l'expliquer. Ce jour-là , quelque chose s'est cassé en moi.
Ca a duré ce qui m'a paru des heures, je fermais les yeux et je voyais des images à  toute vitesse qui défilaient, des couleurs des pensées qui m'inondaient et je ne contrôlais rien, j'étais juste terriblement angoissée.
Je suis partie dormir et j'ai un peu repris mes esprits, traumatisée.
Après ça, évidemment ça a été très compliqué pour moi de reprendre de la drogue. A chaque fois que j'en prenais, j'avais un mal de ventre assez aigu, mais je n'ai jamais réussi à  savoir si c'était psychosomatique ou si c'était mon corps qui m'envoyait une alerte "stop".
Ca a continué comme ça jusqu'au mois de novembre où j'ai décidé de faire une pause, surtout que mes douleurs de ventre s'accompagnaient bien souvent d'angoisses, et de culpabilité.
Je n'ai rien repris jusqu'au 31 décembre, puisque c'était une grosse soirée.
J'ai sniffé un peu, et dans les secondes qui ont suivi, j'ai commencé à  avoir peur de paniquer. Je me suis recroquevillée sur moi-même, je culpabilisais et je me disais ça y est ça va recommencer ! Du coup j'ai vomi, et après ça allait.. Enfin, j'ai pris de la md pour être dans le délire, ça a été sans plus, les joies de la md comme avant, je sais plus si j'aurai ça.. Le lendemain j'en ai tellement chié. Mal partout, dépression énorme, culpabilité et impossible de me lever. J'ai dormi pendant 15h d'affilée.
Du coup je me suis dit que c'était le moment de faire une énorme pause (voire d'arrêter ?), et j'ai rien repris depuis. Le problème est qu'il m'est arrivé des choses bien étranges.
J'ai eu 2-3 fois des sensations d'être "high" à  nouveau (alors que j'étais absolument pas dans une soirée), et cette terrible angoisse à  nouveau, incontrôlable au point que je ne me reconnais plus. Je ne sais plus qui je suis, je ne sais plus ce que je fous là . Je n'arrive plus à  respirer, et une peur incroyablement intense de devenir folle. De tout perdre. Impossible de me calmer, je ne contrôle plus rien..
J'en ai parlé à  une psy, qui m'a pas vraiment aidée au final. J'ai l'impression qu'elle ne m'a pas vraiment comprise, elle m'a dit que ça allait passer. Comme si j'étais coupable parce que j'avais pris de la drogue (même si dans un sens c'est vrai, ce n'est pas ce que j'attendais de cet entretien). Elle m'a jugée, comme toutes les personnes qui ne prennent pas de la drogue en fait.
J'ai essayé d'en parler à  mes amis, à  mon copain, mais ils sont tous dans le délire drogue drogue, soirée.. et c'est tellement difficile pour moi de m'y faire une place aujourd'hui.
Un côté de moi est répugné par les drogues, ça me dégoûte, je n'en veux plus.
Et un autre côté de moi est triste que ça soit arrivé, et aimerais être la party girl inscouciante que j'étais, pouvoir en reprendre de temps en temps sans me sentir si angoissée.
Juste être bien, sereine.
Je ne sais plus comment m'y prendre, j'ai l'impression que ça a pris une ampleur énorme, ça m'a crée des tensions avec mes proches, à  qui j'en veux de pas toujours comprendre. Et en même temps je ne peux pas leur en vouloir.
Je tiens à  préciser que j'ai une vie stable et je fais ce que j'aime, à  part ça, tout va bien.
C'est le weekend, quand je suis confrontée à  ce monde-là , que tout s'obscurcit...... Et je panique.
Je vous remercie d'avoir tout lu et si vous pouviez m'apporter des témoignages, une aide, tout je suis preneuse.
Merci.

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Trippe ta mine homme
Psycho périodique
Inscrit le 07 Sep 2014
143 messages
Salut Poppy,

Mon conseil ce serait de prendre tes distances avec ce milieu pendant quelques temps, ou au moins de garder en tête qu'il ne faut pas retaper tout de suite. Ce pétard de trop a sans doute déclenché une dépersonnalisation chez toi, et les prises de drogue auront de grandes chances de faire empirer le truc malheureusement, même l'alcool.

C'est l'occaz de se mettre un peu au vert, de changer de moyen de sociabilisation, et de continuer à  voir tes potes mais dans d'autres contextes. On se répète beaucoup dans ce genre de commentaire, mais une bonne hygiène de vie est la solution à  tout... Faire des exercices physiques, mentaux, bien manger et bien dormir. Et dans ton cas spécialement (dépersonnalisation oblige), prendre un peu de temps chaque jour pour te reconnecter au monde extérieur, bien te concentrer sur tes perceptions pour te les "réapproprier", faire des exercices de respiration, te refamiliariser avec toi-même en gros. Reposer les pieds sur terre ^^

T'inquiète pas ça finira par passer, ça va demander un ptit effort et du temps mais c'est gratifiant au final.

A+

Discovers the meaning of life.
FORGETS IT.

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AndrewR homme
Junkie
Inscrit le 20 Mar 2014
54 messages
Hello! :)

Ce que tu es en train de vivre, c'est vraiment juste une phase. Après ce n'en est pas des moindres: tu réalises là  où la drogue peut t'emmener, et qu'il n'y a pas de limite à  son pouvoir.

J'ai eu une expérience similaire (J'ai pensé que je ne servais à  rien, au bord du gouffre, que j'étais impuissant face à  mes problèmes comme un gamin qui se ferait mal dans la rue, tout seul...) avec une prise de champignons monstrueuse en dosage qui m'a fait arrêter la drogue pendant 2/3 semaines.
Durant mon bad, j'ai eu une hallucination visuel du Cercle (pour ceux qui connaissent ce film) qui me fixait assis sur une chaise; résultat des courses: 1 mois à  revivre cette scène tous les soirs, à  cause des retours.

Tout ça pour dire que parfois, les choses semblent désespérées, mais qu'il faut se laisser du temps et ça s'arrange (Aujourd'hui je consomme encore, un peu tout et n'importe quoi, mais pas n'importe comment; c'est l'enseignement que j'en ai tiré).

Remets toi bien de ton expérience, et bonne chance! wink

Paradoxalement c’est au nombre de ses interdits et non pas de ses permissions que l’on reconnaît une société pervertie. Une société qui interdit la drogue avoue son penchant pour la drogue.

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Intervenant Nuit Blanche homme
PsychoHead
Inscrit le 04 Mar 2014
1287 messages
Salut Poppy,

J'ai eu aussi ce genre d'expérience il y a 20 ans, je suis sorti de mon corps sous Mdma, au milieu du dancefloor... c'est vrai que ça surprend, ça chamboule, ça perturbe et ça questionne !!! Et suite a cette expérience (je consommais depuis 4 ans), j'ai bien calmé le jeu, puis arrêté complètement un an plus tard car je partais en vrille a chaque prise. Je n'ai rien pris pendant 12 ans et ces 3 dernières années j'ai repris un peu de Mdma une fois par an et j'ai pris bcp de plaisir là  ou j'en avais plus avant.

Tout ça pour te dire, que tu dois prendre de la distance avec les molécules pendant quelques temps. Tu dois retrouver confiance en toi et sérénité sans ça tu vas toujours repartir dans des trips négatifs.

En parler a des personnes qui ne peuvent concevoir, comprendre ce que tu as vécu ne sert pas à  grand chose... tu vas les inquiéter, ils vont te prendre pour une folle et de plus tu vas perdre encore plus confiance en toi car aucune écoute, aucun soutien ! Donc tu as bien fais de venir parler de cela ici :-)

Ta priorité aujourd'hui est de bien remettre les pieds sur Terre comme a dit Trippe te mine... pour ma part, ce qui m'a aidé c'est la randonnées, le tai chi, des exercices de respiration et une longue thérapie, avec une thérapeute qui connait le monde astral et les expansions de conscience donc non jugeante, au contraire, très guidante... Si tu veux poursuivre avec une psy, trouve une personne à  qui tu fais pleinement confiance, c'est primordial !

Si tu as des questions plus spécifiques, je suis ouvert a te répondre en MP

Et tiens nous au courant de l'évolution de ta situation

INB

Dernière modification par Intervenant Nuit Blanche (21 février 2015 à  14:58)


Intervenant Nuit Blanche - Action de réduction des risques en milieu festif à  Genève - www.nuit-blanche.ch

Travail photographique personnel : www.regards-et-perceptions.com

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Poppy Seed femme
Nouveau membre
Inscrit le 21 Feb 2015
2 messages
Je remercie infiniment ces trois personnes qui ont pris le temps de me lire et de me répondre.
Ca m'a fait énormément de bien !

Trippe ta mine : tu as raison, prendre du recul un peu sur ce monde, me serait bien utile. Le problème est que tout mon cercle d'amis sort tous les weekends dans ce monde. Je suis souvent confrontée au dilemme "sortir sans rien prendre ou rester à  la maison toute seule" ? Et dans les deux cas ça ne me convient pas. Il faut encore que je trouve la meilleure solution, peut-être le faire un weekend sur deux.
Tu as tellement raison sur les exercices physiques et mentaux, je les découvre doucement et c'est vrai que ça m'aide énormément. Merci :)

Andrew : j'apprends effectivement (à  mes dépends) que la drogue peut être capable du meilleur comme du pire, et qu'apparemment on a tous des moments de galère là -dedans. J'aimerais arriver comme toi, à  consommer plus intelligeamment. Il me faut un peu de temps, mais j'y arriverai :) Merci pour ta réponse.

INB : c'est vraiment agréable de pouvoir parler avec quelqu'un qui en prend depuis longtemps, puisque comme tu t'en doutes ce n'est pas un sujet que je peux aborder avec mes parents. Ils n'en ont jamais pris et ils seraient fous d'inquiétude s'ils apprenaient que j'en prends. Je dois absolument retrouver confiance comme tu le dis, et un équilibre. Je viens de m'inscrire aux pilates, et je vais me mettre sérieusement à  la méditation :) je te remercie pour ta réponse, et je penserai à  te MP si jamais. Ca fait plaisir de savoir qu'on peut être écouté quelque part, sans jugement.

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