Comment gérer la transition entre héroïne et méthadone ?

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Blanco
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Inscrit le 22 Jan 2010
39 messages
J'ai été très longtemps sous Skenan. Je ne prenais plus de drogues illégales. Puis, suite à  un problème, j'ai dû repasser à  la méthadone il y a quelques mois et ça ne va pas vraiment.
Bon, je ne suis qu'à  12mg de méthadone. Pendant mon hospitalisation, j'ai réduit drastiquement la dose. J'espérais arrêter vraiment mais dès la sortie de l’hôpital, c'est reparti de plus belle.

Depuis, je reprends principalement de l'héro pour le moment.
À chaque fois que je n'ai plus d'héro, j'essaye de repasser à  la méthadone mais c'est une galère sans nom.. Au départ, je ne prenais plus de métha tant que j'avais de l'héro. Mais quant je commence, je plonge jusqu'au cou. Je n'arrive pas à  me contrôler, je n'arrive pas à  ne prendre qu'un gramme une fois de temps en temps et revenir pépère à  la méthadone.
Ensuite, j'ai essayé de prendre la métha un peu avant que je n'ai plus de dope, mais finalement j'allais fréquemment rechercher. Enfin, je prenais un peu de métha avec l'héro, en prenant plus de méthadone juste avant que je ne n'ai plus de came mais à  chaque fois, je me sens très mal lors de la transition entre les produits et cela pendant plusieurs jours avec l'effet d'un manque très atténué et aussi le manque psychologique...
Je ne supporte plus cela.

Je ne sais pas quoi faire pour que ce se passe en douceur.
Effectivement, le meilleur moyen serait de ne plus prendre d'héro, mais pour le moment, je n'y arrive pas....

Comment gérez vous cette situation ?
Pour le moment je n'ai pas repris mon travail, mais quant je vais reprendre mon emploi, tout cela sera ingérable. Cela m'est déjà  arrivé avant avec le Sub dont l'effet agoniste/antagoniste était pareillement ingérable. J'étais souvent absent au boulot car j'étais mal ou je partais carrément de mon poste pour aller pécho et naturellement je me suis fait licencié plusieurs fois dans cette situation...

Il n'y a que le Skenan/morphine qui a réussi.

Dernière modification par Blanco (24 février 2015 à  01:01)

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tonybrown
a chaque jour suffit sa peine...
Inscrit le 11 Feb 2015
132 messages
Salut je vais suivre avec atentions ton sujet car je sais pas si ça peut te rassurer ou non mais je suis exactement comme toi!! Et les 2 3 premier jours de reprise de metha je ne pense que a la came et je me sens très moyens mais heureusement qu'il y a la métha kan même car sans ça la vous connaissez c'est vomissements mal partout transpi et aucune force enfin l'horreur quoi....et pourtant on y retourne hein...bon courage a toi et tous les autres aussi..

Une nouvelle page va s'écrire après avoir définitivement tourner la précédente...

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similana
Psycho junior
Inscrit le 08 Sep 2014
395 messages
Salut Blanco,

J'ai vécu ce que tu vis, j'ai essayé ceci cela pour m'en sortir, et d'échec en écec j'en ai conclus que tant que je pouvais me défoncer je me défoncerai. La solution que j'ai trouvée et qui a marchée a été de faire en sorte de ne plus pouvoir consommer ( ou presque ) : ne plus avoir les moyens d'acheter.

J'ai donné mon congé à  mon employeur sans m'inscrire au chômage, résilié mon bail à  loyer, donné mes choses et suis allé squatter ici et là  jusqu'à  vider mes comptes bancaires. Ensuite j'ai galèré, puis j' ai atteint mon objectif : me soigner. Stabiliser ma métha pour commencer. Puis'ai fais un sevrage,s uivi de tout le tralala, uniquement parce que j'ai détruit ce qui étais ma vie et ce qui me procurais un accès quasi illimité aux drogues.

Je ne te cache pas que j'aurais aimé être plus fort et plus intelligent afin de trouver une solution moins extrême, mais je me connais et je sais que j'aurais trouvé moyen de me truander moi-même. Finalement je suis pareil à  l'héroïne : tout ou rien. Voilà  comment je gère les opiacés, aucuns opiacés. Je ne me suis pas infligé cela par choix, c'est un choix par défaut. Mais elle en valait la peine la salope!

Je bosse à  50% pour pas gagner trop de thune, pssé un certain seuil je risque de déconner. J'apprends la valeur de l'argent.

:-)  c'est pas cool hein, j'aurais aimé te proposer d'autres alternatives, mais je n'en connais pas. Par contre du moment que tu en es à  la métha renseigne-toi quand aux dosages...un dosage adéquat ne doit pas laisser la place à  des envies obsessionnelles de poudre

Les ténèbres n'existent pas. Nous errons dans le noir car aveuglés par trop de lumière !

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Amarnath
Ni ceci Ni cela
Inscrit le 26 Jan 2014
1041 messages
Salut,

Je suis dans un processus décidé avec le médecin et infirmier du CSAPA, de faire une induction méthadone, tout en continuant en partie, l'oxycodone.
J'ai commencé vendredi dernier et je peine un peu à  augmenter la dose de méthadone, car elle me perche à  mille lieux, mais en y allant crescendo, je trouve que c'est un peu plus confortable qu'il y a un an, quand j'avais arrêté l'oxy du jour au lendemain.
Déjà , de pouvoir continuer l'oxy, cela calme un éventuel mouvement psychologique, comme le craving. La seule chose à  laquelle il me faut être prudent, c'est l'OD. Pour cela le doc me demande de ne rien prendre avant trois heures après la prise de méthadone.

Ce matin j'ai pris 40 de métha et ce soir je reprendrai 20. Pour le moment j'ai pris 20 mg d'oxy pour revenir à  un taux normal, car hier je n'avais eu que 20 mg de méthadone, ne sachant pas si le doc aller me proposer de commencer un autre traitement ou pas.
Mais non, après discussion, c'est la méthadone qui est choisie.

De plus, si cela ne fonctionne pas, je passerai sous AD léger, toujours accompagné de l'oxy, pour faire un sevrage lent. Mais je préfère la méthadone pour la stabilité. Rien qu'en cinq jours, j'ai déjà  envie de faire des choses, de bouger, de vivre.

Il y aune chose importante, c'est d'être très clair avec soi même. Arrêter le produit qui donne du plaisir, doit être une envie avant que ce soit un besoin. Sauf si évidement, c'est un problème d'argent, le choix est vite vu.

Il faut bien comprendre aussi le fonctionnement de la méthadone. La prise d'opiacé à  effet rapide est venue construire dans le cerveau, des récepteurs supplémentaires, pour que le plaisir soit plus important. Si nous avions en temps normal, seulement cinq récepteurs,(ce n'est pas le vrai chiffre) le plaisir serait à  la hauteur de ces cinq compartiments. Maintenant si artificiellement on augmente la dose de plaisir, pour qu'il soit ressentie il faut que le corps fabrique de quoi enregistrer le signal de cette jouissance. Mais une fois que le produit manque, les nouveaux récepteurs reste toujours actifs, mais sans plaisir, de ce fait ils se manifestent pour être à  nouveau comblés.
Du coup c'est comme des petits oisillons qui hurlent de faim, sans rien recevoir. Ce sont les hurlements, qui créent des douleurs et finissent par rendre fou.

La méthadone, c'est une sorte d'énorme ver de terre qui va rentrer dans le bec de l'oiseau et le remplir jusqu'au trou du cul, ce qui fait qu'il fini par s'endormir le temps de la digestion, qui va durer environ 36 heures.

A l'instar, l'héroïne est un petit ver avec du piment dessus. Ça stimule l'oisillon dans tout les sens tout en l'apaisant de la faim, mais tout cela pour un temps très court, car le ver est tout petit.

Le manque psychologique, c'est l'absence d'ambiance dans le nid, l'absence du côté pimenté de la vie. Avec un énorme ver sans piment, cela rend juste l'oisillon un peu apathique, sans vraiment grand chose d'excitant.

Mais dans le fond, ne vaut-il mieux pas, être dans une ambiance assez ordinaire, qu'être dans une ambiance de manque terrible à  en faire perdre ses plumes ?

La méthadone endort les récepteurs pour toujours, si on ne les réveils pas un jour, à  nouveau avec un produit. Parce que l'oisillon devenu oiseau, n'oubliera jamais le bonheur du petit vers pimenté, même si cela avait tendance à  lui bruler le trou du cul, quand il allait chier.
Dans la vie, on oublie vite les désagréments en se souvenant que de ce qui faisait plaisir.

Bon dans tout les cas, il est clair qu'il faut s'occuper pour ne pas avoir cette petite pointe du désir de stimulation. Car c'est comme l'envie d'une clope, c'est intense, c'est puissant, mais ça passe vite. Sauf si on a le malheur de donner de la place à  cette envie. Juste un tout petit peu d'attention suffit, pour que cela prenne toute la place dans la tête.

Bon enfin voilà  mon petit canaris, je ne t'apprends rien.

Sur ce je te dis bon courage et bonne journée. A plum

Amarnath

Dernière modification par Amarnath (24 février 2015 à  13:06)


Et si tout ceci, n'était qu'une blague !

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gourou
Nouveau Psycho
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73 messages
En lisant le fil de vos discussions , je me rends compte que l'on est tous pareil face à  ce problème.

Une fois que notre esprit à  connu les extases du produit; même la méthadone ne nous empêche pas de céder quelques fois, à  condition que ça ne soit pas une rechute ...
Dur dur de gérer entre tout ça ....

Ça fait plaisir de voir que ce n'est facile pour personne, et que tout est question de volonté, et même la volonté n'est rien face au plaisir que l'on quitte en passant au traitement.

Mais lorsque l'on s'offre des extras de temps en temps , c'est d'autant plus difficile de gérer son traitement ...

Bon courage à  vous !!

-   « Félicitez-vous d'avoir fait quelque chose d'étrange et d'extravagant qui a brisé la monotonie de votre époque. » Ralph Waldo Emerson

-   " Avant, on cherchait à  déformer la réalité en prenant du LSD, maintenant que la réalité est déformée, on prend du Prozac pour tenter de la voir normalement ." anonyme

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Blanco
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Inscrit le 22 Jan 2010
39 messages
J'ai repris de la morphine pendant quelques jours ces derniers temps et avec la morphine, tout va nettement mieux, même sans injections.
Mon problème étant justement l'injection, je me suis souvenu qu'il existait une forme de morphine libération prolongée sur 24 heures quasiment impossible à  injecter (de grosses billes quasiment impossible à  dissoudre), le Kapanol que j'avais déjà  pris il y a de nombreuses années.

J'ai parlé de cette alternative à  mon médecin et au service d'addictologie qui, ayant vu que cette préparation était ininjectable, ils n'ont pas exclus cette solution. Mon médecin et le service d'addicto savent que j'ai un problème avec les injections, ils ne me feront pas confiance avec une forme du produit qui puisse être détourné.

Mais en me rendant à  la pharmacie, j'ai appris que le Kapanol avait été arrêté d'être commercialisé depuis 2009.

Je cherche une autre préparation de morphine orale en libération prolongée qui soit (pratiquement) impossible à  injecter comme l'était le Kapanol ou comme l'est le Sophidone par exemple (on perds tellement de produit que ce n'est pas la peine d'injecter cet opiacé).

Je suis très embêté. Connaitriez-vous un autre produit à  base de morphine libération prolongée impossible à  injecter.
Déjà  pour moi-même, car je ne sais pas si j'arriverais à  ne pas me fixer et surtout pour que les professionnels acceptent le protocole.

Dernière modification par Blanco (27 février 2015 à  04:46)

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Blanco
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39 messages
Mon médecin m'avait prescrit du Kapanol mais le produit étant arrêté, il m'a prescrit du Moscontin. Je ne l'ai pas encore, je le recevrais demain.
Je ne sais pas si cela va aller. Quoi qu'il en soit, je dois absolument arrêter les injections et j'ai passé des années avec les injections, il est vraiment dur de m'en défaire...

Je cherche un opiacé qui ne puisse être détourné. Bon, la morphine est déjà  difficile à  obtenir en temps que substitution alors je ne sais pas si ça va passer.
Il existe un opiacé, la Sophidone qui est très difficile à  détourner pour injecter. Apparemment, d'après ce que j'ai lu sur ce site, l'injecter est un gâchis. En plus de cela, la morphine me permet d'avoir une vie normale sans être défoncé, sans piquer de zen contrairement à  l'héroïne qui me défonce. Je ne sais si c'est la même chose avec les autres opiacés.
Je pense qu'il me faut un produit soit, qui ne puisse absolument pas être injecté, sinon (mais c'est interdit en France) un produit réellement injectable (dommage, dans d'autres pays c'est autorisé....) pour ne pas avoir les problèmes inhérents aux opiacés non prévus pour les injections (non stériles, infections, etc.).

Je vais essayé. Mais vu les problèmes que j'ai eu à  cause des injections, je dois absolument trouver une solution.

C'est peut-être stupide mais j'ai pensé à  l'hypnose pour être "reprogrammé" pour que je ne supporte plus les injections.
Avez-vous déjà  entendu des histoires dans le genre ? ou une autre méthode pour arrêter les injections compulsives ?

Dernière modification par Blanco (02 mars 2015 à  18:06)

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Blanco
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Voilà , cela fait presque 15 jours que j'ai commencé le Moscontin. Je n'injecte plus le médicament mais en arrêtant la morphine il y a quelques mois, j'ai retrouvé l'héro. J'ai retrouvé l'effet nettement meilleur (quant le produit est correct) que j'avais presque oublié depuis quelques années et l'injection me manque donc je prends encore régulièrement de l'héro en shoot.
L'avantage est que, avec la méthadone, je redoutais la transition entre l'héro et la metha, quelque soit la dose. À moins de n'avoir plus d'argent, je cherchais à  tout prix à  ne pas prendre de métha. À présent, lorsque je n'ai plus d'héro, je peux prendre un cachet de Moscontin, sans injecter.
De plus, chez moi il y a beaucoup de came "commerciale" coupée à  la caféine et paracétamol, de très faible qualité, difficile à  injecter (le produit se solidifie dans la pompe) dont j'ai horreur. J'arrive à  me retenir et d'attendre de trouver un meilleur produit.

Je rêve que la politique sur les drogues change en France et que de réels opiacés injectables deviennent autorisés comme cela se fait dans d'autres pays pour les usagers résistants aux traitements "classiques".
Au moins, on pourrait faire des études, des expérimentations pour voir si cela peut réduire les problèmes rencontrés dans la société et pour les usagers.
En Suisse, j'ai entendu qu'il y a eu un référendum sur l'arrêt ou la continuation du programme d'héroïne médicalisée. Le parti conservateur est au pouvoir et pourtant, la majorité du peuple a voté pour la continuation du programme.

Mais je ne pense pas que çà  arrive de si tôt en France vu la mentalité sur le sujet et les préjugés de la population....

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gourou
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Vous avez le " Skenan LP " à  libération prolongée ou " l'actiskenan " qui agit directement si je ne me trompe pas ...
Après pour un effet direct, suffit d'ouvrir les gellules puis de les écraser ; le produit devient actif instantanément .

Je sais que pour moi, ça m'avait servit de bonne transition entre la came et la méthadone wink .

Mais ATTENTION, assurez vous d'avoir une bonne couverture sociale car le traitement du skenan pour un mois j'avais payé plus de 200e, faute de sécurité sociale à  l'époque ...

Après je ne connais pas suffisamment le moscontin pour en faire la comparaison ...



Bien à  vous, et bon courage surtout !!drogue-peace

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