Toxicomanie, viols, violences : EMDR, mon dernier espoir

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gooldenyears
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Bonsoir à  toutes et tous,

Pour ceux qui ont pu suivre un peu mon histoire sur le forum, me voilà  de retour pour témoigner d'une thérapie qui nous vient tout droit des U.S.A. pour traiter entre autre les syndromes post-traumatique, mais également les addictions. C'est mon CSAPA qui m'a orientée vers cette thérapie en "dernier ressort", pour ma part suite à  des viols et violences conjugales subit durant ma période de toxicomanie, puis un dernier viol (cf post: "coupable d'avoir été toxicomane"), hors cadre conjugal car j'ai quitté ce conjoint violent. .

Ce post est un journal de bord, je viens vous présenter ma thérapie par l'EMDR dans le but de vous en informer et j'espère, aider certain(e)s. Cette thérapie, encore peu connue en France, bien que reconnue mondialement pour ses résultats impressionnants, est malheureusement victime de conflits d'intérêt. Je vous présenterais une explication de la thérapie par l'EMDR, comment trouver un praticien reconnu et bien sûr mes séances une à  une et je l'espère, son évolution positive!



Je vous poste de suite le "contexte" et une explication (très claire je trouve) de la thérapie EMDR, trouvée sur une brochure destinée aux patients et éditée par l'Association EMDR France (référence française en la matière).

Dernière modification par gooldenyears (29 mars 2015 à  18:36)

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gooldenyears
Nouveau Psycho
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Me revoilà  pour poser le contexte qui m'a poussé à  me tourner vers l'EMDR. Je reviendrais ensuite sur le déroulement mes deux premières séances car je n'en ai pas fait plus actuellement.

Aujourd'hui, j'ai 22 ans. L'EMDR m'avait déjà  été évoqué il y a deux ans par un premier CSAPA qui me suivait à  l'époque, puis il m'a été vivement recommandé en janvier dernier, suite à  une très grosse dépression où j'étais littéralement submergée de flash back, du dernier viol, au quotidien qui me tuaient chaque jour un peu plus que la veille...

Tout a plus ou moins commencé en mai 2010, j'étais alors en fin de terminale dans un lycée situé dans une petite ville. A l'époque, j'étais en grande dépression, constamment apathique, passant le plus clair de mon temps assise sur une chaise à  regarder dans le vide en attendant que le temps passe...

Je ressentais un grand clivage entre moi et les autres jeunes de ma génération. Mon cerveau cogitait de trop et je n’en pouvais plus de ces questions existentielles et de ces démons du passé (enfance douloureuse suite à  la disparition d’un de mes frères durant quatre longues années). Un jour, l’accumulation de toutes ces petites choses, les conflits perpétuels avec ma mère avec qui je vivais à  l’époque, m’ont poussé à  faire quatre ou cinq overdoses médicamenteuses (benzodiazépines entre autre). Il a fallut attendre deux mois avant que ma mère pense à  mettre sa pharmacie sous clé ! J’alternais alors entre hôpitaux psychiatriques et séjours dans la famille en campagne pour mettre des distances avec ses prises compulsives de médicaments.

A cette même époque, j’ai fait ma première « rencontre avec le diable » alors que j’étais à  l’apogée de la vulnérabilité et de la provocation. Il avait 25 ans de plus que moi. Et peu à  peu, ma situation s’est dégradée. Avec d’abord l’alcoolisme, puis le crack, je suis par la suite devenue une grosse consommatrice d’héroïne. Entre temps, les violences et viols conjugaux avaient pris le dessus. Je n’étais pus maître de mon existence et noyait mon désespoir dans le produit, qui me permettait de me voiler la face.

J’ai été rapidement isolée et sous l’emprise totale de mon conjoint qui était, on peut le dire, un sacré pervers. Je tiens à  préciser que c’était ma première expérience « amoureuse » (si on peut appeler ça de l’amour) et donc mes premières expériences sexuelles. Tout ceci à  duré un peu plus de deux ans. Après plusieurs overdoses d’héroïnes et une situation qui se dégradait de plus en plus avec mon conjoint, l’instinct de survie a pris le dessus.

J’ai rencontré un homme très gentil et « équilibré » avec qui je me suis enfuit dans une autre ville. Il est mon actuel conjoint. En parallèle, je suivais depuis un an un traitement par méthadone et était donc suivi par un centre de soins. Ma première année d’installation dans cette nouvelle ville et donc nouvelle vie n’a pas été de tout repos car j’ai développé un gros symptôme de stress post-traumatique qui m’handicapait totalement mentalement comme physiquement (eczéma très douloureux sur tout le corps par exemple).

Mon CSAPA de ma précédente ville, où je retournais de temps à  autre donner des nouvelles m’a alors parler de l’EMDR vis-à -vis des violences et viols répétés que j’avais subit avec mon ex-conjoint. Des résultats impressionnants on me disait. Mais à  l’époque, je n’avais pas les moyens d’entamer un tel traitement et quelque part aussi, je n’avais pas la force de revenir sur tout ça.

Et quand les choses se sont apaisées plus ou moins naturellement, mais avec une aide médicamenteuse tout de même, en décembre 2013, j’ai enfin soufflé. Mais malheureusement pas pour longtemps…En janvier 2014, je subissais un énième viol par un homme que je connaissais de l’époque de mon ex-conjoint. Je l’ai recroisé chez le maintenant ex-meilleur ami de mon conjoint actuel. J’ai porté plainte le soir-même mais étant ancienne toxicomane et l’agresseur ayant plaidé l’acte consenti contre héroïne, les flics ne se sont pas trop attardé sur l’affaire. J’avais pourtant fait tous les tests pour prouver que je ne consommais plus, et c’était vrai depuis environ un an. J’ai été traité comme de la m***e par une femme flic durant une semaine d’audition. Je n’en pouvais plus.

Trois mois plus tard, j’apprenais un classement sans suite. Quelque part, j’étais rassurée car je ne voulais plus affronter les juges, l’avocat de mon agresseur et surtout mon agresseur lui-même. Je me souviens de ses « putain de junkie ! » qu’il répétait sans cesse durant la confrontation. Je me souviens le viol où il répétait en boucle « je ne suis pas comme X, je ne suis pas comme X » (X étant mon ex-conjoint, car il était au courant de mon histoire avec lui), comme pour s’alléger la conscience. Je me suis dit « mon dieu, ça recommence », j’étais sidéré, tant sidérée que je n’ai pas pensé à  crier. Il y avait en effet l’ex meilleur ami de mon conjoint qui dormait dans la pièce d’à  côté. Cela m’a été énormément reproché. Mais que faire ?...

En janvier 2015, je « fêtais » le triste anniversaire de ce dernier viol, j’ai pris une baffe dans la figure, tout m’est revenu et je me suis retrouvée submergée par tout ça. J’ai sombré dans une grosse dépression. Voyant que tout allait presque en s’empirant depuis quatre ans, le CSAPA de ma ville actuelle m’a dit qu’il était temps pour moi d’essayer quelque chose. Les médicaments avaient eu leurs limites, la thérapie classique aussi, on m’a alors parlé de l’EMDR comme un traitement aux résultats impressionnants sur les syndromes post traumatiques.

Je ne me sentais pas vraiment prête à  ré affronter tout ça mais au final, j’ai tellement mal au plus profond de moi, d’avoir cette permanente impression de ne posséder ni mon corps ni mon esprit, que je me suis dit qu’il fallait essayer, et qu’il n’y avait finalement pas de « bon » ou « mauvais » moment. Le moment était venu, c’était tout. Tout ça ne pouvait plus durer, j’étais réellement minée. Je me suis alors rendue le lendemain même sur le site de l’association EMDR France et ai choisit le seul homme psychologue pratiquant l’EMDR sur ma ville. Peut-être parce que j’avais été jugée tant de fois par des femmes auparavant, inconsciemment, je les redoutais. L'EMDR représentait alors à  ce moment-là  mon dernier espoir. Non pas tant une "solution miracle" mais un certain apaisement de mes différents syndromes liés au stress post-traumatique. Mon premier rendez-vous a eu lieu trois semaines plus tard, je vous dévoilerais son déroulement dans un prochain post, demain au plus tard.


Je m’excuse pour ce long post et vous remercie si vous êtes parvenu(e) à  me lire jusqu’au bout ! Mais je trouvais important de poser le contexte pour que vous compreniez mieux sur quoi je base actuellement mon travail en EMDR.

De suite je vous poste la note explicative sur l'EMDR éditée par l'association EMDR France

Asia

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gooldenyears
Nouveau Psycho
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En matière de référence au niveau national, je vous conseille l'association EMDR France dont voici le lien ici

Vous y retrouverez toute l'actualité de la thérapie par EMDR, des explications claires, des témoignages de patients et enfin l'annuaire des praticiens EMDR reconnus par cette grande association.


Qu’est-ce que la thérapie EMDR ?
L’EMDR est une approche psychothérapeutique, découverte aux Etats-Unis en 1987 par Francine SHAPIRO, psychologue américaine et membre du Mental Research Institute de Palo Alto, et pratiquée depuis dans le monde entier auprès de milliers de personnes de tous âges et de toutes conditions souffrant de troubles psychologiques.


A qui s’adresse l’EMDR ?

La thérapie EMDR s’adresse à  toute personne (de l’enfant - même en bas âge - à  l’adulte) souffrant de perturbations émotionnelles généralement liées à  des traumatismes psychologiques.
Il peut s’agir de traumatismes « évidents », avec un grand « T », tels les violences physiques et psychologiques, les abus sexuels, les accidents graves, les décès, les maladies graves, les incendies, les catastrophes naturelles, les situations de guerre et attentats, ...
Mais il peut s’agir aussi d'événements de vie difficiles ou de traumatismes avec un petit « t », qui passent inaperçus et peuvent être la source d’émotions ou de comportements inadaptés ou excessifs dans la vie quotidienne (enfance perturbée, séparations, fausses couches et IVG, deuils, difficultés
professionnelles, etc...) Ces perturbations émotionnelles s’expriment sous diverses formes : irritabilité, angoisse, cauchemars, tendance à  l’isolement, état dépressif,
comportement agité voire violent, douleurs physiques, somatisations, régression chez l’enfant, ...

D’autres troubles psychologiques relèvent aussi, dans certains cas, de traumatismes récents ou anciens, parfois inconscients : dépression, addictions, troubles du comportement alimentaire, attaques de panique, phobies, ...
Ces perturbations apparaissent quand notre cerveau est dépassé par un choc traumatique et n’arrive pas à  traiter (ou digérer) les informations comme il le fait ordinairement. Il reste bloqué sur l’évènement, sans que nous en ayons conscience, et ce sont les vécus traumatiques non digérés qui sont sources de ces perturbations.

La thérapie EMDR permet de débloquer les mécanismes naturels de traitement de l’information, et ainsi le traumatisme peut enfin être retraité (ou digéré), même de nombreuses années après.
La thérapie EMDR est aujourd’hui une approche thérapeutique
mondialement reconnue par la communauté scientifique pour son efficacité dans le traitement des troubles post-traumatiques. Elle est la seule avec les thérapies comportementales et cognitives dont l’usage est officiellement recommandé pour le traitement des états de stress post traumatique par la Haute Autorité de la Santé (HAS) qui intervient dans la validation des soins
médicaux, depuis juin 2007. La liste des principales études et de nombreux articles sont disponibles sur le site www.emdr-france.org


Comment se passe un traitement EMDR ?

Une préparation est indispensable : des entretiens préliminaires
permettent au patient d’établir une relation de confiance avec son praticien et d’identifier, avec son aide, le ou les souvenirs traumatiques à  l’origine de ses difficultés.
Ces souvenirs seront ensuite retraités, un à  un, lors des séances. Il faut parfois plusieurs séances pour traiter un seul souvenir. Pour les enfants, le traitement EMDR peut se faire en présence des parents en fonction de l’âge de l’enfant.

Le processus de traitement activé par la méthode est un processus conscient. Il correspond à  ce que fait naturellement notre cerveau quand il ne se bloque pas. Au début d’une séance EMDR, le praticien demande au patient de se concentrer sur l’évènement perturbant, en gardant à  l’esprit les souvenirs
sensoriels de l’évènement (image, son, odeur, sensation physique), ainsi que les pensées et ressentis actuels qui y sont associés.
Le praticien commence alors des séries de stimulations bilatérales alternées, c’est-à -dire qu’il stimule le cerveau alternativement du côté gauche puis droit, soit par des mouvements oculaires, soit par des stimulations tactiles, soit par des bips sonores. Entre chaque série, il suffit alors que le patient remarque ce qui lui vient à  l’esprit. Il n’y a aucun effort à  faire pendant la stimulation pour obtenir tel ou tel type de résultat ; l’évènement se retraite spontanément, et différemment pour chaque personne selon son vécu, sa personnalité, ses ressources, sa culture.

Les séries de stimulations bilatérales continuent jusqu’à  ce que le souvenir de l’évènement ne soit plus source de perturbations mais soit associé à  des ressentis calmes ainsi qu’à  des pensées positives et constructives. Une séance d’EMDR dure de 60 à  90 mn (plus courte chez l’enfant). Pendant cette période, le patient peut traverser des émotions intenses, et à  la fin de la séance, il peut généralement ressentir une nette amélioration.


Comment trouver un praticien qualifié en EMDR ?

La thérapie EMDR, depuis sa découverte, fait l’objet de
nombreuses recherches scientifiques et s’est développée dans le monde entier au travers d’associations, EMDRIA aux Etats Unis et EMDR Europe sur notre continent, qui garantissent le niveau requis de formation des praticiens pratiquant cette méthode en délivrant le titre de praticien EMDR accrédité EMDR Europe. L’efficacité et l’innocuité de cette approche thérapeutique dépendent en effet d’une formation initiale et continue rigoureuse, dispensée par une équipe de formateurs agrées. Il n’y a actuellement en France qu’une seule façon d’obtenir et de conserver le titre officiel de praticien EMDR Europe : être formé par des formateurs accrédités EMDR Europe et recevoir la validation de sa formation par l’Association EMDR France.

L’association EMDR France regroupe les praticiens EMDR et met
à  la disposition du public le site www.emdr-france.org où figurent de plus amples informations sur cette approche. Vous y trouverez la liste des praticiens, superviseurs et formateurs accrédités EMDR Europe ainsi que les formations répondant aux critères EMDR Europe.

Les mêmes informations peuvent être obtenues en écrivant à  :
Association EMDR France
30, Place St Georges
75009 PARIS
Tel : 01 83 62 77 75
Mail : info@emdr-france.org


Voilà  donc les extraits de la brochure explicative à  destination des patients conçut par l'association EMDR France.
Et pour info: une séance d'EMDR coûte environ 60€ mais pour 1H15 à  1H30

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gooldenyears
Nouveau Psycho
Inscrit le 15 Dec 2012
58 messages

Avant de commencer à  décrire mes premières séances, je réponds par avance à  une question que vous pouvez vous poser si vous consommez, êtes sous TSO ou autre traitement type antidépresseur ou régulateur d'humeur, anxio, etc.

Dès la première séance, j'ai demandé à  mon psychologue si le fait d'avoir six traitements différents de ce cités ci-dessus, et même si j'en avais eu un seul, pouvais avoir un impact sur la thérapie et "fausser" une évolution. Je vous rassure donc, l'EMDR agit directement sur notre mémoire traumatique "profonde" si je puis dire (désolé je n'ai pas le jargon en tête), contrairement à  tous ces médicaments. Cela ne pose donc aucun problème d'être en traitement, quel qu'il soit, lors d'une thérapie par l'EMDR.

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gooldenyears
Nouveau Psycho
Inscrit le 15 Dec 2012
58 messages
Désolé, un peu K.O., je vous envoie mon impression sur les deux premières séances demain !
Bonne fin (ou début) de soirée à  tous et toutes !

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Mammon Tobin homme
Modéranimateur à  la retraite
Inscrit le 07 Sep 2007
5574 messages
Aouch, histoire difficile à  lire... mais méthode intéressante .
Dur à  lire mais mais ça donne encore plus envie d'espérer que ça fonctionne pour toi merci-1
J'attend la suite, en espérant que ça soit un film qui finisse bien ^^

Tobin

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BoilingBlood homme
PsychoHead
Inscrit le 02 Feb 2013
1288 messages
Je suis un traitement EMDR depuis bientôt 2 ans si tu souhaites en parler en MP, il faut se dire que le gros du résultat ne se fait pas pendant les séances, mais plutôt comme si les séances declenchaient un processus qui tournerait comme en "tâche de fond" et te permettrait de progresser seule, et je me rends compte qu'entre 2 séances, j'avais changée ma manière de voir les choses, comme si tu étais plus détachée  et que tu voyais tes problèmes sous un autre angle, plus pragmatique je pense et sans se laisser dépasser par les émotions...
En tous cas, pour moi, l'EMDR c'est super, et c'est vraiment une méthode douce pour un résultat profond!
Par curiosité : on te fait pratiquer ça par mouvements oculaires ou par tapings  (sur les genoux par exemple)
Bon courage à  toi et n'hésite pas à  en parler en MP si tu souhaites en discuter plus dans les détails!

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prescripteur homme
Modérateur
Inscrit le 22 Feb 2008
11142 messages
Tu as raison d'en parler. Mais l'efficacité de l'EMDR est bien reconnue, pas de problème, même si, en effet, ce n'est pas encore facile de trouver partout  en France des praticiens.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Bicicle
Rat de laboratoire
Inscrit le 08 Aug 2011
1701 messages
ça à  l'air très intéressant, si j'ai bien saisi, l'idée c'est d'associer aux souvenirs traumatiques des sensations "sensorielles" (pléonasme..) de calme et de sérénité ? En gros c'est une sorte de reformatage du cerveau, je pense que l'idée est très bonne, sûrement bien plus rapide et efficace que des thérapies "classiques" longues et à  l'issue incertaine...

J'aimerais bien essayer l'EMDR, mais si j'ai bien saisi le coût est assez élevé, et il n'y a pas possibilité d'y avoir accès gratuitement dans un CSAPA ou CMP par exemple ? C'est le gros point noir, du coup je ne pourrai pas y avoir accès avant un certain temps, n'ayant pas les moyens, étant juste étudiante.. C'est dommage.

Enfin tant pis, sinon tiens nous au courant de l'évolution de ta démarche du coup, c'est intéressant, j'espère que ça débouchera sur une amélioration pour toi smile
Je te souhaite bon courage :)

Dernière modification par Bicicle (29 mars 2015 à  11:14)


"Quiconque fait deux cent mètres sans amour, va à  ses funérailles vêtu de son linceul." W.Whitman

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Leaf homme
Psycho sénior
Inscrit le 31 May 2014
844 messages
Ca m'intéresse beaucoup ce EMDR, ayant vécu des traumatismes similaires aux tiens, je suis vraiment curieux de voir ce que ça donne, tiens nous au courant!

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gooldenyears
Nouveau Psycho
Inscrit le 15 Dec 2012
58 messages

Bonjour  à  toutes et tous !

Merci pour vos nombreuses réponses, même si mon histoire est difficile à  lire, je pense, je vous remercie de m’avoir lu jusqu’au bout ! Je vais faire au mieux pour tenir ce journal de bord séance après séance pour vous faire constater, je l’espère moi aussi, des résultats pertinents et positifs ! J’ai constaté que beaucoup de changement ont eu lieu depuis ma deuxième séance d’EMDR, je vous raconte tout ça en commençant par la première séance.

Lorsque je suis arrivée à  la première séance d’EMDR, je ne savais pas du tout à  quoi m’attendre si ce n’est par rapport à  la brochure que je vous ai copié collé depuis l’association EMDR France. Dernièrement, j’étais en très grosse dépression et beaucoup d’angoisses très fortes qui me submergeaient, comme je vous l’ai dit dans le second post. J’avais donc cet espoir que l’EMDR parvienne à  m’offrir ce que la thérapie classique ne parvenait pas à  faire depuis des années : l’évolution en terme positif de mes symptômes post traumatiques (flash-back quotidien, somatisation, sexualité niveau zéro, angoisses fortes, etc.). Je savais que l’EMDR n’effacerait pas ce qui a été fait, mais j’espérais que cela me permette de mieux vivre avec.

C’est dans cet état d’esprit que je suis arrivée à  ma première séance, à  bout mais avec une certaine lueur d’espoir. J’ai tout de suite accroché avec le psychologue qui m’a reçut. On a longuement parlé de ce qui m’amenait, de mon parcours avec les toxiques, les violences, les viols, mon enfance, etc. histoire de poser le contexte. Il faut savoir qu’on ne fait jamais d’EMDR dès la première séance, elle est faite pour créer du lien, cerner notre parcours, notre problématique et se préparer à  la thérapie par l’EMDR. Le praticien m’a dit que l’EMDR était une bonne option pour moi, mais qu’il y avait pas mal de choses à  traiter, et j’allais m’en rendre compte dès la seconde séance…

L’entretien a duré 1H30, c’est appréciable et cela permet de prendre le temps d’échanger longuement. Il m’a rassuré sur le fait que l’EMDR n’avait pas pour but d’être une thérapie « violente ». C’était un peu ma crainte, me replonger complétement sur ma dernière agression, la première chose que nous allions traiter. C’est en effet la moins complexe des histoires même si les deux sont très liées, il n’y avait pas de relation d’emprise psychologique comme avec mon ex, ce qui me fait encore parfois défaut pour réussir à  me dire que oui, c’était des viols, même conjugaux. La raison me dit que ce n’est pas de ma faute mais le trauma me fait parfois dire que c’est le cas.

Les choses commencent à  devenir intéressantes à  la deuxième séance, et surtout ce qui est apparu après la seconde séance… Je vous poste la suite très vite !

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gooldenyears
Nouveau Psycho
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BoilingBlood a écrit

Je suis un traitement EMDR depuis bientôt 2 ans si tu souhaites en parler en MP, il faut se dire que le gros du résultat ne se fait pas pendant les séances, mais plutôt comme si les séances declenchaient un processus qui tournerait comme en "tâche de fond" et te permettrait de progresser seule, et je me rends compte qu'entre 2 séances, j'avais changée ma manière de voir les choses, comme si tu étais plus détachée  et que tu voyais tes problèmes sous un autre angle, plus pragmatique je pense et sans se laisser dépasser par les émotions...
En tous cas, pour moi, l'EMDR c'est super, et c'est vraiment une méthode douce pour un résultat profond!
Par curiosité : on te fait pratiquer ça par mouvements oculaires ou par tapings  (sur les genoux par exemple)
Bon courage à  toi et n'hésite pas à  en parler en MP si tu souhaites en discuter plus dans les détails!

Salut et merci pour ta réponse, je n'hésiterais pas à  te poser quelques questions car au terme de la deuxième séance, il s'est passé des choses assez surprenantes, tu as du passer par là  toi aussi, enfin je m'étendrais sur le sujet dans mon post concernant la seconde séance et ce qui a suivi :)

J'ai commencé par les mouvements oculaires dans un premier temps car le tapping me dérange quelque peu (je ne supporte pas qu'on me touche dès que je repense à  cette histoire, mon corps doit vivre ça comme une agression). A la fin de la seconde séance, j'ai tout de même expérimenté le tapping mais n'était pas très à  l'aise, pour le moment en tout cas !

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BoilingBlood homme
PsychoHead
Inscrit le 02 Feb 2013
1288 messages
Je comprends!
Pour moi, il me fait ça par mouvements oculaires.
Sinon, après les séances,  je ressors assez fatigué mentalement... Mais à  la séance d après,  je me rends compte que je ne vois plus le problème de la même manière, plus pragmatique et moins envahi par les émotions...
Sinon pour Bicicle : c'est le psychologue de mon csapa qui me fait ça (gratuitement ça va de soi! ), donc peut être peux tu trouver le même genre de service dans un centre style csapa aussi! Je te le souhaite en tous cas!

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Shaolin femme
Modératrice à la retraite
Inscrit le 20 Sep 2009
3454 messages
Je te remercie énormément Goldenyears pour ton témoignage, et surtout pour ton courage.
Pas simple de parler de ça....
Je suis comme Leaf, très curieuse de voir ce que donne cette fameuse méthode.
J'espère de tout coeur qu'elle t'aidera à  aller mieux, tu le mérites.

Amicalement.

Faut rien regretter... Revendique tes conneries, elles sont à  toi. Et surtout, vis à  fond! On vieillit bien trop vite. La sagesse, ça sera pour quand on sera dans le trou.        Jacques Brel

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Snoop' femme
Modératrice à  la retraite
Inscrit le 09 Jul 2012
2280 messages
salutgoldenyears,
comme shao, je te remercie grandement de nous faire partager ton experience et cette methode que je ne connais pas et qui semble vraiment interressante (et un peu flippante sur les "retours en arriere"), ainsi que pour avoir eu le courage de parler de ce genre de sujet

si tu peux nous en dire un peu plus, ou prescripteur, qui semble connaitre aussi, surtout n'hesites pas, je trouve vraiment ca tres interessant (et je pense ne pas etre la seule dans ce cas) !!

un grand merci a toi merci-1

amicalement,

snoop'

Born by accident, Bastard by choice, just...Bad seed...

"Si chaque personne savait ce que les uns disaient sur les autres, il n'y aurait pas deux amis au monde"

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Dy-eyes homme
Banni
Inscrit le 15 Feb 2014
127 messages
Effectivement c'est une histoire difficile a lire..
Je te souhaite un prompte rétablissement a travers cette nouvelle thérapie si j'ai bien compris.
J'ai connu dans mon entourage très proche une jeune femme victime de viols, je sais très bien a quelle point cela peut être dévastateur psychologiquement.
Je te souhaite beaucoup de courage et surtout un bon rétablissement !

Ici est un petit monde a par de notre société ou jugement et cliché n'existent pas. Si tu le souhaite n'hésite pas a venir discuter sur ce forum.

Encore bon courage.

Dylan,
touché au plus profond de moi par ton histoire 

Amicalement

Dernière modification par Dy-eyes (11 avril 2015 à  00:35)


J'ai jamais fait d'overdose dans la baignoire de quelqu'un d'autre. Je considère que c'est le comble des mauvaises manières. (Keith Richards, The Rolling Stones)

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gooldenyears
Nouveau Psycho
Inscrit le 15 Dec 2012
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Bonjour tout le monde !

Je m'excuse pour le manque de nouvelles, j'ai parfois du mal à  être régulière dans mes posts et il faut le dire c'est parfois également un effort pour moi de me concentrer sur ce sujet. A l'heure où je vous parle je sors de ma séance d'EMDR bi-mensuelle, j'en ai donc fait deux il me semble (j'ai un doute?) depuis le premier entretien de "prise de contact". Aujourd'hui le thérapeute m'a demandé comment je me sentais après ces premières séances. "Incroyablement bien!" je lui ai répondu, il m'a dit, tout comme les infirmiers de mon CSAPA, que quelque chose dans mon visage avait changé. Quelque chose de plus "mature" alors qu'il y a deux mois de ça, je me sentais comme une gamine écorchée vive qui pleurait sa mère tellement elle souffrait à  en crever.
J'ai d'ailleurs relu les courts posts de mon blog "Coupable d'avoir été toxicomane", que j'avais rédigé durant ma grosse dépression de janvier février (un an après mon dernier viol) et je n'ai pu que constater le changement ! Je vais essayer de vous raconter mes séances et ce qui se passe entre deux séances de la façon la plus claire possible. Je vous préviens, à  partir de la deuxième séance, cela devient très surprenant mais bien réel...

Je vais poster chaque séance au fur et à  mesure, je vous remercie par ailleurs tous et toutes pour vos messages qui sont toujours un plaisir à  lire, je me sens comprise ici et c'est très important pour moi. Je tiens vraiment à  poster ces témoignages, en prenant le temps qu'il faudra, car je pense réellement qu'ils peuvent apporter quelque chose à  certain(e)s d'entre vous. Pour ma part, ces séances m'ont apporté pour le moment bien plus que je ne pouvais l'escompter.

Bonne lecture à  tous et toutes et une belle journée !

Dernière modification par gooldenyears (20 avril 2015 à  13:39)

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gooldenyears
Nouveau Psycho
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J'ai donc un doute à  savoir combien de séances j'ai réellement fait mais je crois trois en tout (premier entretien compris), je vais de toute manière, en toute logique, vous raconter ce dont je me souviens.

Pour commencer je dois dire que la différence flagrante entre l'EMDR et la thérapie dite classique, c'est mon assiduité ! Je n'ai absolument pas envie de louper une seule séance d'EMDR, je ne me pose même pas la question, tellement j'ai l'impression qu'elle m'apporte énormément.
Attention ! Je ne veux absolument pas dénigrer la thérapie classique, je parle en mon nom et pense tout de même que la thérapie classique doit pouvoir s'inscrire en amont de l'EMDR, sans quoi cette dernière, qui est une thérapie non-violente (je le répète), risquerait de l'être à  mon sens. Je veux dire par là  qu'il est important d'avoir pris au préalable conscience du problème/traumatisme.

Je précise aussi que cette deuxième séance remonte un peu et je ne pourrais malheureusement pas trop la détailler. Je fais au mieux!

Je suis donc arrivée pleine d'entrain et d'espoir à  cette seconde séance. Le thérapeute reprend le contexte avec moi. Pour démarrer la thérapie par l'EMDR, il me demande qu'est ce qui, à  mon sens, me pose le plus de problème aujourd'hui par rapport à  mon dernier viol, et qu'est ce que j'aimerais pouvoir changer. Ce à  quoi je lui répond "la culpabilité, elle me tiraille". Il oriente donc son travail à  partir de ça. Je suis assise en face de lui et il me demande de me concentrer sur cette culpabilité. (Parenthèse: il faut savoir qu'il y a, contrairement à  la thérapie classique, très peu de dialogues dans la thérapie EMDR, le tout étant surtout de prendre conscience des réactions du corps lorsque l'on pense à  telle ou telle chose). Je suis donc assise en face de lui et il fait des mouvements rapides avec sa main. Je dois les suivre sans bouger la tête. Cela dure à  peu près une minute, après quoi il s'arrête et me demande ce que je ressens dans mon corps. Je suis un peu bloquée, un coup je sens de la tension, un coup je ne sens rien. On réitère plusieurs fois et c'est toujours la même: mon cerveau fait barrière.

Il me dit alors qu'il va essayer une variante plus performante de l'EMDR (tout nouveau en France et très peu connue): le brainspotting. Ce qui va suivre peut paraître un peu rat de laboratoire (!) mais attendez un peu...

Il prend une baguette, il la fait déplacer doucement de gauche à  droite devant mes yeux. Je dois lui dire stop à  l'endroit où je ressens le plus de tension dans mon corps. C'est vers le milieu je crois. Ensuite il va monter et descendre la baguette, de même, où je sens la tension "au pire". C'est en haut.
Je ne sais plus bien si c'est avant ou après, mais j'ai également un casque sur les oreilles avec un bruit bilatéral, donc qui commence à  gauche puis à  droite, etc.

En écoutant ce bruit, je dois également me contrer sur la baguette.

Les résultats se font plus rapidement ressentir: spasmes, petite angoisse, tremblements, respiration bloquée, etc. je ressens tout ça dans mon corps, et la culpabilité.

Ça dure un moment, de temps à  autre il fait des pauses et me demande ce que je ressens.

Quand il voit que j'accroche bien avec le souvenir (je précise que ce n'est pas violent à  vivre, je ressens juste ces mêmes sensations corporelles, mais je suis bien ancré dans l'espace-temps), il me demande si il peut effectuer des tapotements bilatéraux sur mes épaules (mon traumatisme étant physique, ça peut me gêner). Moi, voulant à  tout prix essayer pourvu que ça marche ! Je lui dit OK.

Je ferme alors les yeux selon ce qu'il me dicte, et il me tapote les épaules un coup à  gauche un coup à  droite. Je dois toujours me concentrer sur mes sensations corporelles.
C'est étonnant mais je vis les mêmes sensations que j'ai vécu durant le viol mais ça va plutôt bien ! Je ressens juste ça, et des sentiments positifs commencent à  être liés à  ce souvenir.

Il me dit alors d'ouvrir les yeux, et alors là  ! Surprise, j'ai l'impression d'être totalement ailleurs, dans le brouillard complet. En fait je fait une dissociation. C'est le fait de fermer les yeux qui m'a plus ou moins détaché de l'espace temps et je revis exactement la même chose que durant mon viol, à  une chose près: je suis euphorique ! mais alors complément.

Ayant déjà  fait des dissociations, je connais ce sentiment de ne pas "être dans la réalité". Je ne panique donc pas, je sais que ça va partir, mais je lui raconte tout ça.

Il me dit que c'est normal et qu'on évitera de fermer les yeux par la suite, mais ça peut arriver au sens où mon cerveau a reconnecté avec ce souvenir et me fait revivre les émotions et sensations.

Il me fait de nombreux exercices pour essayer de me rattacher à  "l'espace temps" (je sais que tout ça peut paraître un peu extraterrestre, je peux comprendre ayant moi-même été plus que surprise !)

Il me fait des exercices de respirations aussi, je redescend mais très très doucement., mais je vais super bien, super euphorique !

La séance se finit ainsi, je lui dit que mon ami est venu me chercher, ça va aller, il me dit que surtout je dois l'appeler si ça ne va pas, il me reprendra gratuitement pour faire 20 minutes d'EMDR.

Je sors du rendez-vous encore euphorique, ça a bien duré deux heures après être sortie (la dissociation et l'euphorie), c'est redescendu progressivement. Étonnant mais bien réel ! Et ce qui va suivre entre deux séances, même les traitements n'ont pu le faire !

Je vous écris tout ça très vite,

Une belle journée ensoleillée !

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Snoop' femme
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salut goldenyears,

merci beaucoup pour les infos detaillés de la methode EMDR, je ne connaissais pas, et ton dernier post m'a fait entrevoir le type de therapie que ca reprensente; tres interessant, vraiment !!

ce serais bien que des therapies de ce genre soient accessibles dans les structures csapa/caarud, ca aiderait certainement pas mal de monde, mais j'ai cru lire quetes seances étaient payantes, donc, j'ai une question : où (par quel organisme) peut on acceder a cette methode EMDR ??

amicalement,

snoop'
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"Si chaque personne savait ce que les uns disaient sur les autres, il n'y aurait pas deux amis au monde"

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gooldenyears
Nouveau Psycho
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Bonjour snoopy,

Ça doit paraître très surprenant j'imagine "vu de l'extérieur" mais comme tu le dis c'est une thérapie vraiment intéressante ! Je suis d'accord avec toi quand tu dis qu'elle devrait être mise en place dans certains dispositifs mais le chemin est long !

Je dis ça car l'EMDR est souvent mal vu par les psychologues (celle de mon CSAPA en est la preuve), ils doivent considérer que c'est une thérapie violente alors que non. Ma psy avait de sacrés rictus quand je lui parlais de mes séances ! C'est une freudienne en plus donc leur fonctionnement est à  mille lieues de ce que représente l'EMDR !

Mais pour ma part, la thérapie classique stagnait. Comme l'explique mon thérapeute EMDR, elle est moins performante car elle n'agit pas directement sur la mémoire traumatique. On ne peut pas atteindre cette partie du cerveau uniquement par la parole.

Pour faire de l'EMDR, il faut un professionnel reconnu dans cette pratique. Ils sont tous référencés sur le site de l'association EMDR FRANCE. Il faut faire attention et bien se référer à  ce site car il y en a beaucoup qui prétendent faire de l'EMDR, dans les faits c'est autre chose.

Qui pratique l'EMDR? Psychologues, psychothérapeute et très rarement des psychiatres (le calcul est vite fait pour certains, l'EMDR coûte 65€ mais pour 1H30). Le rythme en général c'est deux séances par mois, car trois semaines ça commence à  faire long !

Pour ma part j'ai préféré choisir un psychologue, allez savoir !

Je vous poste aujourd'hui je pense, la suite de mon témoignage "entre deux séances".

Je vous souhaite à  tous une bien belle journée qui semble déjà  ensoleillée !!

Amicalement

Dernière modification par gooldenyears (21 avril 2015 à  10:58)

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gooldenyears
Nouveau Psycho
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Dimanche 22 février 2015

« Chaque jour est semblable au précédent et le ciel est gris. Tu sais je me sens comme un fantôme hanté par ses souvenirs, je fais peur à  certains tandis que d’autres jouent avec moi. Je ne peux ni reculer ni avancer à  cause de ce mur qui fait barrière et je passe mon temps à  tourner en rond. Je suis claustrophobe et c’est la vie qui m’étouffe tu sais ! S'ils n’étaient pas là  je pourrais partir aujourd’hui. Les valises sont prêtes et le train est en gare. »

Aujourd'hui...

Salut tout le monde !

Me revoilà  pour la suite de mon journal de bord, aujourd’hui j’ai du temps à  y consacrer ! Merci encore une fois pour l’intérêt que vous portez à  ce topic. J’espère que vous allez bien, pour ma part énormément de choses ont changé depuis mon dernier post et ma dernière séance d’EMDR du lundi 20 avril. Je vous ai mis un petit texte que j’avais écrit durant ma grosse dépression de janvier-février 2015. Deux mois seulement se sont écoulés depuis ce texte et les choses ont bien changé ! Cinq séances d’EMDR ont eu lieu et ça y est, je peux vous dire que depuis vendredi dernier, il s’est réellement passé quelque chose en moi.

Durant ma dernière séance, j’ai travaillé cette fois sur les viols et violences conjugales que j’ai subit de 2010 à  2012. J’ai fait une dissociation à  nouveau mais beaucoup plus modérée que celle dont je vous ai déjà  parlé, j’avais les yeux ouverts donc je pense que ça a contribué à  modérer cette sensation.

Je veux surtout vous parler de ce qui s’est passé suite à  cette dernière séance car c’est le plus important et incroyable ! Et puis les séances d’EMDR se ressemblent beaucoup, j’aurais peur de me répéter.
Lundi midi, je sortais donc de ma séance, à  nouveau euphorique ! L’après-midi même, je constatais qu’il se passait quelque chose là -dedans !

La différence majeure entre quand tu sors du psy et quand tu sors de l’EMDR, c’est qu’après ta séance de psy, tu cogites, après l’EMDR, tu RESSENS les sensations dans ton corps. Pour ma part ce fut un peu désagréable, passé l’euphorie. Je ressentais un petit malaise qui s’imposait à  moi, comme durant les séances d’EMDR (au début de la séance), une petite perturbation de l’ordre de 5/10.  Je décidais de ne pas appeler le thérapeute, je sais que c’est « normal » après une séance, ça va passer.

Le mardi, ce fut encore autre chose ! Il faut savoir que les séances d’EMDR ré active des mécanismes de la mémoire traumatique et c’est pourquoi beaucoup de personnes ressentent une fatigue exacerbée les deux trois jours suivant la séance. D’habitude, ça me faisait ça trois jours comme je vous l’ai dit. Il faut savoir qu’en ce moment mon sommeil est plutôt bien réglé (8h/9h par nuit), mais les deu trois jours suivant l’EMDR, je dors toujours environ 15H ! Mais ce mardi là , dès le lever, j’étais dans le brouillard et j’ai dormi quasiment debout toute la journée si bien que je n’ai rien pu faire ! Je piquais littéralement du nez. D’habitude ce n’était pas à  ce point là . Le mercredi ça allait un peu mieux mais toujours fatiguée, le jeudi soir, j’ai commencé à  sentir que quelque chose se passait mais je ne savais pas quoi !

C’est le vendredi matin, en me levant, que je n’ai pu que constater que je n’étais plus la même que la veille. J’ai gardé ça pour moi toute la matinée sans en parler à  mon homme. Je me dis que ça va peut-être passer, un poil méfiante de peur de m’emballer !

Mais la journée passe et c’est toujours la même ! Je pense à  mon viol, d’habitude, ça perturbe mon corps comme mon esprit à  disons 8/10, là  je dirais à  peine 2 ! Je n’ai jamais raisonné comme ça depuis mon viol. Je pense à  l’agression mais elle ne me touche pas. Contrairement à  d’habitude, ce n’est pas la dissociation qui me fait dire ça, à  savoir que mon esprit ne réalise pas que c’est sur moi que c’est arrivé donc il n’est pas touché. Non, là  je réalise très bien que ça m’est arrivé, mais c’est comme ça, c’est « la vie », c’est tout. En fait je rationalise. Même mon corps qui d’habitude est parcouru de spasmes, de tremblements et d’angoisses profondes lorsque j’y pense semble là  complétement apaisé. J’en parle à  mon homme et on en vient à  la même conclusion, quelque chose a bel et bien changé !

Il faut savoir qu’on entend souvent que les bénéfices commencent à  se faire sentir dès la cinquième séance dans la majorité des cas.

Le samedi, quand je me suis réveillée, j’étais bien, si bien, je ne me suis jamais réveillée comme ça depuis des années ! Je ne sais même pas si je me suis déjà  réveillé aussi bien de toute ma vie  pour tout vous dire !

L’impression d’être totalement sereine, plus du tout sur le qui-vive, et la p****n de joie de vivre !
J’ai croisé le jeudi et vendredi des infirmiers du CSAPA, des clients de mon activité, des amis, tous m’ont posé la même question ! « Qu’est ce que tu as fait à  ta tête ?? », et moi, toujours la même réponse « Rien ! ». « C’est incroyable, incroyable ! » m’ont-ils tous répondu « Il y a quelque chose qui a définitivement changé dans ton visage ! C’est impressionnant ! » Ils m’ont dit que je faisais plus mature, plus sereine, alors qu’avant je semblais prête à  mordre, sur le qui-vive, et là …d’une sereinité déconcertante, les traits compléments détendus…

Je précise également que je ne prends plus d'anxiolytiques, que mon eczéma a totalement disparu tout seul depuis deux semaines, ce que même les traitements n'ont jamais réussi à  faire.

Je réalise alors le texte qui précède ce post et me dis qu’il y a bien quelque chose qui a changé, peut-être bien qu’il y a à  nouveau cette flamme dans mes yeux. La rage de vivre!

Je n’en reviens toujours pas…

Dernière modification par gooldenyears (26 avril 2015 à  15:07)

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Merci beaucoup pour ce témoignage, ça fait chaud au coeur et au ventre. Amarnath

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Turbulette femme
Nouveau membre
Inscrit le 08 May 2015
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Bonjour Gooldenyears,
Je tenais tout d'abord à  vous remercier pour votre écriture tres concise et également à  vous féliciter pour tout votre mérite face à  votre vécu si horrible.
Je démarre, pour ma part, lundi ma 1ère séance d'EMDR et j'ai peur... Je sais cependant grâce à  vous que cette 1ère séance ne sera destinée qu'à  "poser les choses" mais si la psy me disait que mon profil n'était pas adapté à  la technique je crois que je ne m'en remettrais pas..
J'ai 55 ans et n'ai eu de cesse d'être sous anti-dépresseurs et vu beaucoup de psy, en vain...
Mon fils est venu me voir en  janvier et m'a demandé s'il pouvait me livrer un cauchemar me concernant. Évidemment j'ai répondu par l'affirmative. Et sa révélation m'a fait partir en larmes sans que je ne puisse les contenir. Il a rêvé que petite j'avais subi des attouchements d'un membre de ma famille.
Puis il m'a dit qu'on ne pouvait pleurer ainsi sans raison...
Ça c'était en janvier. Et depuis je cogite, refoule mais à  présent il faut y aller. Mais si ça n'était pas vrai ? Là  est ma peur. Cependant je crois avoir vécu cela de la part de mon père et de mon oncle mais les images sont floues, très floues. Pourtant  je suis une personne enjouée, aimant la vie mais depuis que je suis devenue maman, il y a fort longtemps, des angoisses et une anxiété intense m'amènent régulièrement à  tomber en dépression.
Quand je vous lis j'y vois plein d'espoir et je suis aussi heureuse pour vous.
Je vous tiendrai informée des suites de cette tentative pour moi.
Je vous embrasse virtuellement :-)

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Amarnath homme
Ni ceci Ni cela
Inscrit le 26 Jan 2014
1041 messages
Salut,

J'ai rencontré pour une première séance, une praticienne confirmée EMDR qui n'a pas voulu me suivre, prétextant que mon traitement à  base d'opiacés ne pouvait permettre des séances...
Du coup j'ai appelé EMDR France qui m'ont donné les coordonnées du plus diplômé de France sur Nîmes, le docteur Marx.

Première séance protocolaire et il accepte de me suivre et pratiquer avec moi.
J'ai fais qu'une seul séance mais au préalable j'en avais fais une sur youtube en auto-pratique. Et bien franchement depuis, j'utilise le protocole moi même avec un objet ou mon doigt que je suis du regard et c'est impressionnant comme cela fonctionne bien. C'est génial, dès que je sens une montée négative en connaissance de "mes" problématiques, je pratique et je peux me rendre compte de la baisse significative de la charge émotionnelle qui lui est rattaché. Cette technique est vraiment incroyable de simplicité pour une efficacité redoutable.

Alors merci mille fois aux personnes qui sont venues en parler ici et qui m'ont permis de connaitre son existence, je sens que cela annonce de grands changements là  où, la psychologie ne servait pour moi, vraiment à  rien.

Je pense que une seule séance par mois c'est trop peu pro traiter les problèmes et que certains praticiens font un suivis toute les semaines.

Le Dr Marx que l'on peut voir sur youtube car il est passé à  Télématin, propose des séances en groupe deux fois par mois en soirée et fin Août, deux jours intensif.

Nous avons de la chance d'avoir appris l'existence d'une telle pratique qui relève pour certains cas, du "miracle". Je me permets d'utiliser ce mot car quand quelqu'un souffre depuis des années d'un traumatisme et que en deux séances, il se retrouve libéré, c'est vraiment incroyable.

Bonne journée

P.S : si des personnes sur la région de Lyon cherchent les coordonnées d'une praticienne de qualité, j'en ai rencontré une dans le cadre de mon travail et elle est très efficace. Les séances durent deux heures et demi et elle est soucieuse de son prochain, ce qui n'est pas toujours le cas, car l'argent peut être une motivation pour certains.

Et si tout ceci, n'était qu'une blague !

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majama femme
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 12 Nov 2014
635 messages
Hey,

C'est marrant j'ai regardé ce matin la technique via you tube et testé bien évidement ..
Je me suis senti bien aujourd'hui.J'avais ce point dans le dos qui a disparu au fil de la journée..
J'ai bien envie moi aussi d'approfondir.
Contente Amarnath de te sentir si emballé ça me met un peu en confiance .. wink
Bien à  vous.

Peu importe le flacon pourvu qu'on aie l'ivresse..

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gooldenyears
Nouveau Psycho
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Bonjour tout le monde !

Me voilà  de retour après une énième traversée du désert...
Je vous remercie d'avoir continué à  faire vivre ce post car cela contribue, je pense, à  fa

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gooldenyears
Nouveau Psycho
Inscrit le 15 Dec 2012
58 messages
fausse manip désolé !
Cela contribue donc, je pense, à  faire connaître l'EMDR, et je suis plus qu'heureuse de voir que cela sert à  certain(e)s ! A ce jour je poursuis toujours ma thérapie par l'EMDR, il faut dire qu'il me reste un tas de choses à  traiter, et lorsque certains souvenirs se portent mieux, d'autres refont surface, mais je ne me décourage pas et parviens à  tirer le positif de tout ça.
Un jour arrivera où les souvenirs qui referont surface me paraitront un peu plus dérisoires à  comparer de cette épopée si je peux nommer ça comme ça...

Aujourd'hui, mon eczéma, qui était plus que violent, est totalement parti, et ça fait trois mois au moins ! Ça fait un bien fou! Ça ne m'était jamais arrivé même une semaine entière en trois ans ! Je suis on ne peut plus sereine qu'avant !
J'ai même réussit à  retourner le week-end dernier dans la ville où s'est déroulée toute mon histoire et où vit actuellement ma famille. J'ai parcouru les rues du centre-ville sans faire la moindre crise d'angoisse, j'étais super fière !

Je dirais que ça va mieux, mais je voulais, dans la continuité de ces derniers posts, vous faire part des difficultés actuelles dans ce long cheminement qu'est ma thérapie.

Si l'EMDR m'a permis beaucoup de choses, la sereinité d'abord, l'amoindrissement des cauchemars, des insomnies à  cause de la peur de dormir, les délires de mort imminentes dû à  l'angoisse exacerbée, aujourd'hui, les choses ont une tournure étrange. Comme beaucoup de choses se sont réglées en un rien de temps, vous allez me trouver peut-être compliqué ! mais je ressens une sorte de spleen, non pas de l'ancienne période je vous rassure ! Simplement comme tout semble aller mieux, je ne parviens pas à  formuler mes états d'âmes, tout devient de plus en plus flous.
C'est un peu comme si, quelque part, je m'étais habituée à  toute cette m**de !
Comme si je devais réapprendre à  être heureuse, et je ne sais plus comment faire.

Si la plupart des symptômes évidents ont presque disparus, il reste encore des choses à  régler telles que l'intimité qui me pose, j'ai l'impression, plus de problèmes qu'avant en ce moment.

Tout ça est très ambivalent et j'ai du mal à  saisir ce qu'il se passe, pour une fois.
Mon thérapeute m'a dit que c'était normal, que cela pouvait arriver lorsque les premiers effets de l'EMDR font surface, je ne saurais expliquer clairement ses propos mais c'est un peu ça, tout devient plus flou. J'ai l'impression de me plaindre à  vous sans qu'il n'y ai de raison concrètes ! Compliquée la fille...

En attendant je persévère et continue à  traiter le plus gros car tout ça n'est pas encore fini, loin de là , mais tout de même, je vous assure, tout va mieux globalement, ça, je ne peux pas le renier !

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gooldenyears
Nouveau Psycho
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58 messages

Je suis à  l'aube d'un nouveau tournant et à  vrai dire je ne sais ce qui m'y attend. J'ai le sentiment que ça pourrait aller d'un extrême à  l'autre: un rien pourrait me faire sombrer, telle énième claque ou "révélation", je pourrais aussi me sentir plus forte que je ne l'ai jamais été ! Je me sens si forte et en même temps si esseulée... Je ressens une solitude profonde pourtant je n'ai jamais été si entourée. Oh il y a tant de fantômes du passé qui ont ressurgit. Il y a les positifs, et il y a les spectres qui demeurent, d'un autre côté, je suis focalisée sur l'instant présent et rien ne retient plus particulièrement mon attention. Un mélange explosif et je suis si fatiguée... Pourtant je paraît également en forme. Je me sens en standby et je ne sais ce que demain me réserve... Je n'ai pas peur, aucune crainte, je semble juste attendre, attendre je ne sais quoi... Le temps s'est suspendu et tout a même cessé dans ma tête. Les flashs, les émotions si dures, si profondes. Je ne suis pas apathique non plus. Émue parfois, pas malheureuse ni même heureuse. Rien ne me fait rêver et je pourrais errer toute la journée d'une pièce à  une autre en écoutant ma playlist préférée pour parvenir à  faire sortir un semblant de réaction... Mais que m'arrive t-il ?

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wastedreamor2 femme
coz I've Wasted a Dream or 2
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Goldenyears, merci pour ton témoignage, tu as tout mon soutien en cette période de doutes/ataraxie/attente/évolution? J'ai passé une bonne partie de la journée à  suivre ton parcours, tes posts, ton blog, me suis même décidée à  raconter "mon viol" après avoir lu le tien, et je pense, en désespoir de cause et après avoir essayé beaucoup de choses, que l'EMDR serait relevante dans mon cas. J'en ai marre de parler, j'ai plus grand chose d'autre à  raconter depuis longtemps. Je tourne en boucle de thérapeute à  doc à  psy dont je n'espère plus rien. J'ai réduit mes ordos à  peau de chagrin, mais j'ai sérieusement besoin de régler des choses pour avancer.

Je me pose juste une question pragmatique, au niveau du financement, je sais bien que les psychothérapies ne sont pas remboursées, mais les psychiatres le sont, en tous cas je suis à  100% pour mes "troubles psy" on dira.

Il y a quelques psychiatres qui pratiquent l'EMDR sur Paris, je dois justement m'en trouver un nouveau ( vaste programme).

Est ce que quelqu'un pourrait me dire si dans le cas d'un psyCHIATRE qui pratique cette thérapie, on peut espérer se la voir rembourser par la sécu? J'ai arrêté de croire au père Noà«l à  l'âge de 11ans, sinon...

Sinon, je n'ai pas les moyens d'y songer cette année. Quoique si je mettais mon budget came chez un psy ça le ferait largement, mais ça ne marche pas comme pas ça, la drogue c'est de l'imprévu plus ou moins prévu dans le désordre de mon budget.

"We obey people we don't trust, to buy things we don't need, to impress people we don't like, using money we don't have, for gratifications that don't last, killing animals we don't hate, for pleasures that don't satisfy, dreaming of a life we don't deserve, and praying for an afterlife that doesn't exist : we are a stupid species"   Philip Wollen

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majama femme
Adhérent PsychoACTIF
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Salut Wastedreamor,

Perso je vais commencer une thérapie"EMDR" que je me suis vu proposer alors que je m'y attendais plus du tout après maintes et maintes demande d'un suivi psy correct===> par mon csapa ..AlllélouYaaa !!!
Si toute fois ça reste une piste à  explorer.,?
Perso je voyais un psy mais les consult à  57 euro même si elles me sont remboursée il m'a fallu en annuler parce-que j'avais pas les thunes et pas de chéquier à  la fin du mois quand j'avais pas de thune..
J'attends beaucoup de cette thérapie je sais pas trop pourquoi mais généralement j'ai une bonne intuition et la je le sens..
L'espoir fait vivre,...parait  !!
T'as tout mon soutien en tout cas ..
A bientôt ..

Peu importe le flacon pourvu qu'on aie l'ivresse..

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gooldenyears
Nouveau Psycho
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Coucou tout le monde !

Je profite d’une (grosse et interminable) insomnie pour vous écrire après une longue traversée du désert…


Pour celles et ceux qui me lisent pour la première fois, je reprends rapidement le contexte… Agée de 24 ans aujourd’hui, je suis tombée, essentiellement dans l’héroïne, crack également, lorsque j’avais 18 ans. Ma toxicomanie est apparue dans un contexte de violences psychologiques lourdes, mais aussi physiques (viols essentiellement) au sein de la cellule conjugale. J’ai fuit ma ville pour tenter de remonter la pente en 2012, laissant mon ex et premier conjoint après deux ans de vie commune, idem pour l’héroïne. A cette époque j’étais déjà  sous méthadone. Dans l’euphorie du nouveau départ et avec ce besoin impérieux de rompre avec ma vie passée, j’ai arrêté brutalement mon TSO. Au terme du sevrage physique, après de semaines de lutte acharnée, de fatigue accumulée, et une fois les effets anxiolytiques de la méthadone estompés, j’ai réalisé le calvaire que j’avais vécu durant ces deux interminables années.
J’ai développé un syndrôme de stress post traumatique ainsi qu’un état que l’on pourrait assimiler au syndrôme de Stockholm vis-à -vis de mon ex-conjoint. J’ai du reprendre mon traitement méthadone cinq mois après l’arrêt ainsi que différent traitements type anxiolytiques, antidépresseurs, régulateurs d’humeur…


Mes symptômes étaient nombreux et invivables forcément, je n’étais pas maître de mon corps ni de mon esprit tant la peur d’avoir peur avait pris le dessus. Les deux premières années, j’ai développé des troubles aggravés de l’humeur (je suis à  ce jour toujours sous Abilify), une hyperactivité exacerbée, délires de mort imminente avec la tachychardie, peur des autres, violentes crises d’angoisses, cauchemars, eczéma sur tout le corps, amnésie, difficultés flagrantes dans les tâches du quotidien (j’avais l’angoisse de me laver tellement le contact à  mon corps, venant des autres ou de moi-même, était douloureux tant au sens propre que figuré), lourde dépression, idées suicidaires, paranoïa, flash-back et j’en passe...

En mars 2015 (et ce jusqu’en octobre) j’ai commencé une thérapie spécifique au traitement des états de stress post traumatiques : l’EMDR. Cette thérapie a rapidement porté ses fruits (atténuation voire disparition des angoisses, des cauchemars, guérit également de l’eczéma en trois séances !). J’ai rapidement trouvé mon équilibre et à  la fin de l’été, je n’étais plus la même personne qu’il y avait seulement quelques mois. Beaucoup plus sereine, moins alerte et sur le qui-vive. J’avais besoin alors besoin de « finaliser » cette évolution avec l’arrêt de la méthadone. J’ai débuté mon sevrage en septembre et à  ce jour tout se passe bien, je n’ai pas retouché à  l’héroïne ni à  la méthadone et ai du affronter seulement deux fois ce besoin impérieux de consommer auquel je suis toutefois parvenue à  faire face.


Seulement voilà , c’est la première fois que je fais face à  mon passé sans aucune substance psychoactive (si ce n’est l’abilify mais qui permet de tempérer mes émotions sans trop d’altération du comportement). Voilà  une chose bien nouvelle et l’équilibre que j’avais atteint avec l’EMDR sous méthadone a laissé place à  la nervosité, à  la déprime, aux insomnies quotidiennes. Bien sur, ce qui a été traité avec l’EMDR est irréversible, au sens positif du terme ! Certes, ça va mieux et je ne suis plus oppressée par ces souvenirs douloureux mais je réalise que si j’ai parcouru beaucoup de chemin, la route est encore longue vers la guérison. Si les souvenirs ne sont plus présents « physiquement », je suis simplement usée depuis quelques temps, c’est un ressenti global et je remarque tant « d’anomalies » dans mon comportement, je perds souvent le contrôle des choses, de ma vie, de mon esprit.


Aujourd’hui et depuis la fin de mon sevrage et l’arrêt des médicaments, que je ne regrette absolument pas malgré tout, je ressens de plus en plus de fatigue nerveuse. Un peu lessivée et triste quand il m’arrive de penser que je suis une cicatrice ambulante des traumatismes vécus. Et oui il est indéniable que ces deux années de ma vie particulièrement ont contribué largement à  faire de moi ce que je suis aujourd’hui : une jeune fille un peu brisée, désabusée, qui oscille malgré un régulateur d’humeur entre euphorie et lourde déprime.
Je ne gère rien et mon comportement est complètement imprévisible. Je ne dors plus, pourtant habituellement je ne pense à  rien de tout ça de toute la journée mais les conséquences elles sont toujours là  bien qu’atténuées.


Je me suis décidée à  reprendre l’EMDR, thérapie que j’avais mise de côté pour des raisons financières suite à  ma séparation avec mon second conjoint en octobre dernier.


J’aimerais travailler plus en profondeur sur les répercussions type syndrôme de Stockholm car je sens une brêche à  ce niveau. D’un côté je suis lucide et de l’autre je ne contrôle rien. Je ne pourrais pas retourner avec mon premier conjoint, bien que l’idée m’a parfois traversé l’esprit de façon « irrationnelle ». Cependant je comprends bien que mes pensée vis-à -vis de lui ne sont quant à  elles pas rationnelles : je sais bien qu’un moindre coup de fil, mail, texto ou le fait de la croiser me replongerais sous son emprise à  l’instant T et me dérouterais plusieurs semaines comme cela est déjà  arrivé lorsqu’il me recontactais. J’éprouve de la sympathie à  son égard et je le visualise comme un protecteur bien qu’il soit à  l’inverse même de ce comportement. Quelque part, il est toujours, bien qu’absent physiquement, un repère dans ma vie. Pas des meilleurs, mais il faut croire que mon estime de moi n’est toujours pas au beau fixe, quatre ans après !


Je suis consciente qu’il y a eu d’énormes progrès de fait, mais il en reste à  faire. Je suis curieuse de voir comment je me sentirais en recommençant l’EMDR sans que les résultats de cette thérapie puisse être un peu faussé par des substances psychoactives. Quelle personne je vais devenir sans toxiques et après être guérie de ces syndrômes. A vrai dire, est-ce que je rencontrerais cette personne un jour ? Parfois j’en doute, malgré le fait que je connaisse les résultats rapides et impressionnants de l’EMDR. Je pense qu’il est temps de s’y remettre et d’y croire, se battre, toujours le steak entre les dents !

Faut mener la bataille, c’est comme ça !

Je vous tiens au courant,

Bonne journée à  tous et toutes et à  très vite !
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Merci du partage, très intéressant (bijord)
 
Oui merci à  toi,contente de voir que tu avances même si c'est pas simple ..Maj

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