Questionnements d'une fumeuse occasionnelle

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Tifs en pétards
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Bonjour,

  Ceci est mon premier post sur le forum PsychoActif. Je le lis depuis presque un an déjà , les drogues étant pour moi un sujet fascinant mais aussi effrayant : si je viens ici c'est pour m'informer, parce que face à  une nouvelle drogue je ne sais pas encore qui l'emporterait de ma curiosité ou de ma raison.
J'ai une foule de questions liées au effets du cannabis. Par avance, désolé si ça vous parait désordonné ou peu clair, ça n'est pas trop mon fort.

  L'été dernier je fumais régulièrement des joints, assez raisonnablement, quelques uns en soirée, parfois avec des amis, des sticks assez légers seule pour planer une petite heure.
  A mon souvenir j'avais plutôt accès a du shit, du très bon shit, parfois de la beuh voire des mix.
A ce moment les joints me procuraient une sensation de détente, des effets normaux et attendus par tous les consommateurs, ils duraient peu, et parfois je les ressentais à  peine, voire pas du tout. Si bien que j'étais assez excitée à  l'idée de m'en fumer un parce que je cherchais ces moments de plane que je n'atteignais parfois pas même après que plusieurs joints aient tourné dans un groupe.

  Quelques mois après j'ai été invitée à  une fête. Je me suis rapidement rendue compte que la soirée en question était emmerdante à  mourir, peu de gens, endroit étroit, musique agressive, peu de discutions, rien à  boire ni à  manger. Tout ce qu'il y avait à  faire, c'était fumer. Moi j'étais ravie car à  ce moment j'appréciais particulièrement la fumette. Seulement à  cette soirée j'ai fumé sur plusieurs joints, certains gros diamètre, d'autres purs, j'ai pris des soufflettes, et je me suis mise à  avoir un fou rire incontrôlable, rien d'anormal mais à  vrai dire à  l'intérieur j'étais plus angoissée qu'amusée. Après ce fou rire j'ai lentement mais sûrement commencé à  déprimer, à  cause de l'environnement qui m'oppressait. Il me semble avoir eut de petites hallucinations, un peu le même genre de chose géométriques qu'on voit dans le noir et que fabrique notre inconscient mais ça me stressait pas mal. J'avais également la certitude que j'allais mourir, et que tout était vain, ça ne me paraissait pas triste mais plutôt une sorte de fatalité : je me sentais vaincue et absolument pas en sécurité. J'avais également cette impression que tout autour de moi était faux, que le monde entier vivait dans le faux et voir ces "coulisses" était assez dur. Quelques heures plus tard, j'ai gerbé mes tripes, et ça allait beaucoup mieux.
  Je ne sais pas si on peut appeler ça un bad, je sais que c'est très mignon par rapport à  tout ce qu'on peut vivre de négatif en consommant des drogues.
  Cela dit cette soirée était tout de même un enfer, et dans les mois qui ont suivi j'ai diminué puis stoppé shit et cannabis (également perte d'intérêt), et arrêté les soirées, qui pour la plupart m'ennuyaient.            Seulement je recommence à  sortir en ce moment et quand on me propose un joint j'ai envie de tirer dessus, mais j'ai toujours ce sentiment de "peur" intérieure. Mauvaise surprise également puisque je me suis rendue compte que les effets me duraient longtemps à  présent et ne me détendaient plus. Je pense ressentir des effets normaux, mais ils me perturbent pas mal et m'empêchent de me détendre : tout analyser (ce que je fais déjà  naturellement) mais également m'auto-analyser ce qui me donne l'impression d'avoir 3 consciences en même temps; le décalage entre vitesse de pensée et l'extérieur qui me parait plus lent me déstabilise.

  Je n'arrive tout simplement plus à   m'amuser normalement quand je fume avec des amis. La plupart sont accros et ont une très grande tolérance, et c'est sûr qu'expliquer que tu te sens "un peu stressée par ta pensée" à  un mec tout relax qui fume 10 joints par jour te fait sentir bien con. Je connais également des amis non consommateurs réguliers à  qui le cannabis ne fait absolument rien, à  moins qu'ils en fument une très grosse quantité. C'est pour ça que j'ai décidé d'en parler ici, je n'ai pas grand monde à  qui en parler et en général je me sens stupide parce qu'on me dit que je "tiens pas".
Mais je tenais. Je ne fumais pas beaucoup et c'était agréable à  chaque fois.
  Les effets ne seraient-ils plus les mêmes parce que ma tolérance à  baissé ? A cause de cette mauvaise soirée ? (et d'autres) En fonction de la constitution physique et psychique du consommateur ? Je tiens à  préciser que je tiens génétiquement bien l'alcool et la fumette par mes parents et que même raide (ce qui est rare) je suis toujours maître de moi. Avez vous des conseils à  me donner pour arriver à  mieux me détendre ?

Peut être également que la réponse est que je ne "tiens pas". Je sais que je suis d'une personnalité rêveuse, créative, philosophe, idéaliste. Certaines personnes fument parce que cela développe certains de ces traits en eux. Est ce que quand on à  la capacité depuis l'enfance de rêver éveillé cela peux prendre de plus grande proportions en fumant ?


Voilà , j'espère que mes questions ne vous paraîtrons pas trop naïves, mais en effet je ne peux pas les poser sans me faire juger ou que l'interlocuteur me fasse "ah ça ne me fait pas tout ça, tu n'as pas de chance" , ce qui m'enfonce. Une des solutions que j'ai trouvées pour canaliser mon stress est de faire des travaux d'écriture sous influence car ma pensée est non seulement rapide et multiple mais chaque pensée est une métaphore poétique très lyrique (avec un seul joint). J'articule comme je peux "Papier, crayons", en espérant que mes petits yeux rouges  ne soit pas trop terrifiants, et je m'éclipse de la soirée avec ces outils pour déverser tout ce que mon cerveau lâche sous l'influence d'un joint ou un peu plus.


Pour finir j'aimerais préciser que je ne compte pas réellement "me remettre à  fumer" et consommer plusieurs pétards par jour, j'aimerais juste pouvoir en consommer quand je veux et quand ça se présente à  moi sans avoir à  stresser pour quelque chose d'aussi bête.

Merci d'avance pour vos conseils, vôtre honnêteté, en espérant que je serais plus rassurée.

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Ricoson
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Inscrit le 28 Jun 2012
1820 messages
Bonjour Tif en pétard

J ai souvent pu constater que pour certains, et du jour au lendemain, le THC ne leur apporte plus de positif, voir, leur devient désagréable, et qu ils leur faut un certain temps pour se défaire des habitudes, des habitus, et des souvenirs des "circuits de la récompense".

J ai 59 ans, et sur la dizaine de potes d enfances qui fumions, nous ne sommes que deux à  avoir continué régulièrement, 1 de temps en temps, 1 qui avait arrete à  son mariage puis repris à  son divorce.
Tous les autres ont arrêté, avec certaines difficulté parfois, mais définitivement.

Quand à  celui qui a repris, il regrette, même si cela lui plaît toujours, les effets de quand on avait 20 printemps enfouis au fond de sa mémoire comme le fou rire ou la dalle. (C est son ressentis, pas le mien).

En dehors de mes copains du troisième âge,  j ai pu remarquer souvent le même processus chez d autres consommateurs.

A toi de peser les avantages et les inconvénients, qui sont différents pour chacun, et d en tirer les conclusions qui t iront bien.

Bien venue sur PA,. D autres te donneront LEUR avis. Ce n ést que le MIEN.

Rico@Son

Dernière modification par Ricoson (01 août 2015 à  10:20)


Soyons réalistes, exigeons l'impossible !!

La majorité des imbéciles reste invincible et satisfaite en toute circonstance. La terreur provoquée par leur tyrannie se dissipe simplement par leur divertissement et leur inconséquence.

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Syam
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
Inscrit le 26 May 2015
3358 messages
Bienvenue ma chère Tifs et pour ton soucis écoute,

Lorsque le soucis lui-même est la tendance à  l'autoanalyse, il ne se résout pas par l'autoanalyse, il ne peut que s'aggraver par cette approche. Puisque maintenant tu n'arrives pas à  fumer sans commencer ce cercle vicieux, tu ne trouveras pas la sortie en poussant plus loin cette autoparanoïa. Comment dire... Si je te donne un cachet à  avaler en te disant "surtout ne pense pas à  un singe", c'est mort, à  chaque fois tu penseras à  un singe et tu pourras pas l'avaler.

C'est le problème des bads avec le cannabis, ils tendent à  se reproduire ensuite. J'ai envie de te dire qu'il y a plein d'autres façons de s'amuser et que l'abstinence de cannabis n'est pas une malédiction... Je peux aussi émettre l'hypothèse que parce que tu t'es servi du cannabis pour supporter des choses que tu n'aimes pas (les soirées pourries et Dieu sait que beaucoup de soirées sont juste vraiment pourries) ben ça t'est retombé sur le coin de la figure. On ne peut pas quand on a bon goût se forcer à  avoir mauvais goût juste pour les copains (qui ne sont pas des vrais copains du coup).

Donc si des gens te jugent en fonction de ta non-consommation de cannabis, c'est un peu le monde à  l'envers, n'accorde pas d'importance à  leur imbécilité et fais ta vie loin des soirées pourries. Y'a vraiment des choses bien plus intéressantes que tu as envie de faire alors commence une activité plus constructive et tu seras bientôt super contente de plus perdre ton temps à  essayer de copier des gens qui sont TOUT sauf des modèles!

Ptetre un jour tu retrouveras le plaisir d'un joint, mais franchement, c'est pas l'important et ça n'arrivera de toutes façons pas en t'analysant ou en te forçant à  fumer pour faire plaisir donc laisse tomber.

Dernière modification par Syam (01 août 2015 à  10:30)


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Tifs en pétards
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Inscrit le 01 Aug 2015
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Merci de vos réponses,
En effet je n'ai jamais voulu fumer pour "me faire accepter" mais pas curiosité, on va dire que j'ai découvert beaucoup de choses nouvelles en entrant dans des groupes (sans jamais leur appartenir, c'était des gens que j'appréciais sans plus et je tiens à  mon indépendance), ce qui m'a fait découvrir beaucoup de chose et pas forcément que sur le plan des drogues. Si je fumais c'était par plaisir et avidité du nouveau, mais il est vrai que je me sentais me rapprocher de ces gens là . Maintenant même quand je fume avec un bon ami je sens que je pars à  l'intérieur de moi ce qui m'isole un peu, même si je peux suivre ce qui se passe, pour le coup ça me fait l'effet inverse de l'alcool qui amp.lifie mon extravertisme. Les deux me font philosopher.

J'y ai réfléchi et il est mieux que je ne me prenne pas la tête vis à  vis de ça, certains on besoin ou envie de plusieurs joints, d'autres d'un, d'autres pas... Et je ne veux pas me mettre à  prétendre une consommation qui ne me vas pas.

C'est drôle Syam que tu me parles d'auto paranoïa, je ne souffre d'aucune paranoïa vis à  vis des autres quand je fume mais j'ai peur qu'ils se disent que je suis "complètement raide" (surtout parce que même non raide j'ai les yeux biens rouges très facilement)

Je sais où sont mes limites, je les ai déjà  testées par goût de l'expérience, de la connaissance, de la nouveauté. Il est tant que je consomme ou ne consomme pas, en me respectant.

Merci encore. :)

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Syam
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
Inscrit le 26 May 2015
3358 messages
Note que ce ne sont pas les fumeurs de cannabis que je stigmatise (j'y suis moi-même revenu récemment donc je suis l'un d'eux) mais seulement le désir de fumer basé sur des raisons assez artificielles donc qui ne se justifie pas (selon la partie que tu avais dévoilée de ton expérience bien sûr ensuite tu as apporté des précisions, mais je crois qu'on s'est compris sur le fond).

Pour la parano sous shit/cannabis, même si ce n'était pas du tout le sujet, c'est bien ainsi qu'elle se présente : la façon dont on se met à  douter sur la façon dont on est perçu, comme si forcément les gens avaient besoin de nous scruter. C'est assez imaginaire tout ça et quand même symptomatique de notre egocentrisme. Bien que cela puisse être dépassé, transcendé dans une consommation réussie (et je dirais même c'est seulement lorsque par quelque processus mystérieux de tranquillité intérieure cette parano du début est transmutée en une sorte d'extase que la conso de cannabis devient vraiment géniale) il ne faut pas s'imaginer qu'on est la seule personne à  paranoïer. En fait je te surprendrai peut-être en te disant que ceux qui se la jouent le plus "cool" sous herbe, sont justement ceux qui paranoïent et établissent cette façade "cool" justement pour se défendre. Quand on est vraiment bien sous cannabis, c'est un calme intérieur tellement limpide, tranquille et vaste, qu'on n'a pas du tout besoin de dire "c'est cool" et ce genre de banalités, ni d'encourager les autres à  fumer en faisant une apologie du produit (ni à  fortiori en ridiculisant leurs craintes).

La qualité du produit a aussi beaucoup d'importance, d'après mon expérience, les vrais bon moments sous hash nécessitent des bons produits : avec des choses moyennes, on arrive au mieux à  un compromis douteux. Et c'est vrai que ce produit ne supporte pas d'être pris dans une atmosphère qu'on n'aime pas, et il ne supporte pas non plus -ou pas bien longtemps-, d'être pris pour oublier des choses qu'on n'aime pas. Parfois quand on prend des produits en croyant qu'ils vont nous aider à  nous mentir, on se rend compte par la suite qu'ils ne sont pas si mensongers que ça, voire au contraire sont les premiers à  nous renvoyer dans la figure notre hypocrisie ou à  nous mettre violemment devant nos contradictions.

Bref ce sont pas les produits qui mentent, on leur met toujours sur le dos les conséquences de nos propres mensonges, mais eux sont innocents.

Dernière modification par Syam (01 août 2015 à  14:10)


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Tifs en pétards
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Inscrit le 01 Aug 2015
5 messages
J'aime beaucoup ce que tu dis sur l'innocence des produits, et ça me rappelle ces très belles phrases de Jean Cocteau, opiomane, et superbe écrivain :

"Suis-je un menteur ? Je vous le demande. Je suis plutôt un mensonge. Un mensonge qui dit toujours la vérité."

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Syam
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
Inscrit le 26 May 2015
3358 messages
Superbe ^^

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majama
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635 messages
Salut Tif ,,

Je pense que Syam explique bien le processus du bad amorcé par la pensée,ça c'est un fait ..
Perso j'ai fumé beaucoup beaucoup de cannabis depuis très tôt dans ma vie (14 ans)..
J'ai fumé sans que ça n'est aucune vrai incidence sur mon quotidien ou du moins je le pensais.Mon entourage proche familiale,mes potes,pour eux et moi c'était normal de fumer tout le temps.
Surtout pour mes potes le moment incontestable de l'adolescence (pré/post) ou si tu fumes t'es décidément trop Hype  big_smile ..Fur et à  mesure je me suis détachée du cannabis parce-que ce produit ne me convenais plus du tout j'ai mi un certain temps à  le comprendre..J'me suis comme toi posé certaine question surtout que je consommait depuis 15 ans ...Pourquoi je n'arrivais plus à  concéder au cannabis toutes les vertus que j'avais pu lui attribuer jusque là ...
Il se passait tout le contraire quand j'en consommais crise d'angoisse sur crise d'angoisse a tel point que parfois j'ai cru mourir et fini par tel au samu..
J'aime beaucoup le gout l'odeur de la beuh,vraiment....Du coup j'ai récidivé encore et encore et finalement une grosse crise ma vraiment terrassé parfois quand j'ai bien bu je me permet de tirer sur un oinj 2 Tafs juste pour le gout ...
J'ai du me résoudre à  l'idée que fumé ne me convient pas et que quoi qu'il se passe ou dise,bien c'est comme ça ...
Comme dit Syam si tu sors du lot parce-que tu as cette faculté à  analyser que t' en profite pour sortir du lot,j'ai envie de te dire tant mieux !!
Prend soin de toi Tif en pétards ..
C'est drôle,tu me fais penser à  quelqu'un...Peu importe...En tout cas on s'en vraiment que tu sors du lot,pas parce que tu fume ou pas,rien à  voir c'est autre chose  ..
A bientôt wink

Dernière modification par majama (01 août 2015 à  23:21)


Peu importe le flacon pourvu qu'on aie l'ivresse..

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