Y a-t-il une issue à  la dépendance ?

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Salut Pleasurepulse,

Oui c’est exactement ça. Cela dépend vraiment de chacun, de chaque personnalité dépendante. C’est vraiment du « cas par cas » si je peux le dire comme ça.

En lisant beaucoup de témoignages, j’ai pu constater en effet que certaines personnes très bien entourées, soutenues ne s’en sortaient pas forcément mieux qu’une personne seule.

Je me souviens qu’au tout début de la relation je disais souvent à  mon conjoint que je ne comprenais rien car il avait tout pour être heureux et il n’y arrivait pas et il foutait tout en l’air. Même à  une période de sa vie, il avait retrouvé du travail, il avait renoué les liens avec sa famille, il s’était stabilisé au niveau métha et même avec tout ça….il continuait à  déraper régulièrement.

J’ai compris que rien ni personne ne pouvait remplacer sa défonce et qu’il n’a jamais peut être trouvé un élément comparable ou similaire qui puisse remplacer celle-ci. Comment trouver quelque chose de « substitution » ? Est-ce qu’à  l’hopital on va lui donner des clés pour y arriver ? A sa sortie, il va retourné dans sa chambre d’hébergement, seul, sans travail, sans rien…..

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C'est d'autant plus dur de s'en sortir quand on a rien à  quoi se raccrocher par contre ; quoi que ce soit ; amour , passion, activitées, travail , vie sociale ,état de santé , projet envisageables ...etc

Dernière modification par pleasurepulse (30 octobre 2015 à  19:34)

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Dans tout ce que tu cites : il n'a rien !!

Voilà  pourquoi hier il m'envoyait sms à  son entrée à  l'hopital pour me demander de bien vouloir être là  pour lui.

Dur problème

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Pourquoi n'a t il rien ? peut etre parce qu'il ne priorise rien, qu'il veut tout tout de suite et donc qu'il échoue sur tout tout de suite.
Je pense qu'il faudrait l'encourager à  faire un choix entre toutes ces "solutions", à  faire un agenda au moins estimatif et à  s'y tenir.
Il y a parfois aussi un genre de chantage type "si tu ne veux pas me donner tout, alors ne me donne rien" qui est une forme de recherche de mise en échec de toute aide. Ce peut donc être pour toi une aide de ne parler que d'un projet ou espoir et de déclarer que tu ne veux pas parler d'autre chose.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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#65 
mona987
Nouveau Psycho
02 novembre 2015 à  21:56
hello,

Tu dis qu'il n'a aucun intérêt, mais il me semble d'avoir compris qu'il avait été un athlète de haut niveau ? il y'a pas qq chose à  creuser à  ce niveau ? Un nouveau sport à  commencer ? la spéléo ? la grimpe ? l'alpinisme ?

Il me semble d'avoir lu qq part que les sportifs de haut niveau, une fois leur carrière terminée avait énormément de mal à  se remettre dans une vie normal et qu'un certain nombre sombrait dans une quelconque dépendance, que cela soit le jeu, l'alcool ou la drogue.

est-ce que cela pourrait avoir un lien concernant le tien ?

Il a été un sportif, il doit apprécier l'effort physique,n'est-il pas possible de trouver à  sa sortie une structure ou il peut bosser en plein air, qq chose qui fasse qu'à  la fin de la journée il soit épuisé physiquement ?

Je connais une personne proche qui a pu profiter de ce genre de structure, mais elle était mineure. Je ne sais pas si il y aurait qq chose de semblable pour des adultes.

C'est dommage que dans ces centres il n'y ait pas plus d'activités physiques ou des structures accueillant des adultes et les faisant bosser en plaine air, J'ai vu à  ce propos un documentaire temps présent sur un refuge qui accueillait des jeunes en difficultés, mais là  ce sont des mineurs. IL y'a pourtant plein de refuges en montagnes !

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C'est exactement ça Prescripteur : du temps où nous vivions ensemble il voulait tout et tout de suite et Cetait valable pour tout ! Et donc à  chaque fois quasiment Cest l'échec assuré !!

Et Mona oui il a été sportif à  haut niveau .

Coup de théâtre samedi dernier ! Il m'a envoyé en me disant de le laisser finir qu'il allait tout me raconter ce qui le rongeait et la je suis restée 45 minutes a attendre qu'il finisse de menvoyer tous ses SMS hyper hyper long !!

Et la il m'a tout raconté de A à  Z de sa vie depuis 15 ans et par quoi il avait traversé et il m'a dit clairement ce qu'il a consommé et en quelle quantité etc...Jai eu tous les détails !!! Il m'a dit clairement qu'il était passé de grand sportif à  grand toxicomane et que la dépendance dirigeait sa vie ....il m'a tout déballer ce que Jattendais depuis 5 ans !!

Qu'en pensez vous ?

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#67 
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Bicicle
Rat de laboratoire
03 novembre 2015 à  09:07
Ben moi j'en pense qu'il est dans une période où il a compris la valeur de ta présence et de ton aide : s'il s'ouvre enfin à  toi c'est qu'il s'y sent prêt, que c'est le moment pour lui c'est tout.

Et c'est un énorme pas en avant, on se rend pas compte mais commencer à  parler de sa conso pour un usager ça peut être extrêmement difficile et pénible car on est souvent face au rejet, à  la moralisation, au jugement, etc et ça tend à  renfermer sur soi et à  s'isoler dans sa dépendance (ce qui est le pire).

Donc déjà  établir une communication de confiance, d'écoute bienveillante, c'est un grand pas. Il voit un psychologue avec qui il parle et peut se confier, entamer une thérapie ou pas ? Car il y a une différence entre le pseudo suivi psychiatrique "bonjour/votre ordonnance de saloperies/aurevoir à  dans 1 mois" et un vrai suivi thérapeutique.... Hum hum. Souvent ce genre de "médecin" (je peine à  utiliser le mot) peuvent arranger les usagers justement car ça permet une défonce facile aux médocs, mais c'est pas du tout du soin, on en est à  l'opposé même.. C'est juste du deal légal.

Sinon ça m'a un peu choqué que prescripteur dise qu'il est peut être fou. Même avec un point d'interrogation, je trouve que son comportement ne relève pas d'une folie installée, loin de là , mais d'actes de """folie""" dus uniquement à  ces mélanges de médicaments et sa détresse. Il faut pas négliger aussi que les médicaments genre anxyolitiques, benzo etc sont très puissants et ont des effets supers bizarres sur la "chimie" cérébrale : certains médocs même pris seuls peuvent faire faire des choses assez excessives et extrêmes car ça désinhibe, enlève les angoisses et sensations de danger etc etc. La liste des effets secondaires possible est aussi longue que le chiffre d'affaire des labos pharmaceutiques lol.


Bref, tout ça pour dire que le quitter ou non c'est à  toi de voir. Je comprends que tu revives sans lui, car il doit être devenu un poids. Mais il y a aussi le fait que tu ne peux pas forcer quelqu'un à  arrêter, et la culpabilisation ou la réprimande etc n'amène jamais aucun effet positif. Si tu es un peu sa mère qui le gronde quand il fait des "bêtises", c'est pas le bon angle du tout pour l'aborder car il va au contraire chercher à  tester toujours + les limites. C'est difficile mais le meilleur angle serait celui du non jugement sur la consommation...

Dernière modification par Bicicle (03 novembre 2015 à  09:22)


"Quiconque fait deux cent mètres sans amour, va à  ses funérailles vêtu de son linceul." W.Whitman

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Bicicle, J'ai en effet dit

Est il fou ?
Il faut evidemment examiner quel sens on donne à  ce terme mais d'après ce que tu dis il semble avoir des antecedents de soins pour maladie mentale.
Mais quoi qu'il en soit cela ne lui délivre aucun droit à  gâcher ta vie et celle de ton enfant.

Mais en référence à 

En couple avec mon conjoint depuis 5 ans. A l’époque, il ne prenait que de la métha. (d’après lui il n’a jamais pris d’héroine, il a commencé à  rentrer dans la défonce avec la métha justement…) Au fur et à  mesure, il a commencé à  prendre anti-dépresseurs, antipsychotiques, benzos.. ça tout au long des 5 ans. Plus les années passent, plus notre couple s’effondre.
- plusieurs fois baisse de méthadone (sans succès ou alors n’arrive plus à  baisser après)
- plusieurs changements de cachets « officiels » (tercian gouttes ou cachets, Seresta, ….)
- beaucoup de dérapages avec cachets « officieux » (diazepam, lorazepam, valium…)
- plusieurs fois fait appel au Samu car j’arrivais plus à  gérer ses dérapages, à  chaque fois ressorti de l’hopital,
- trois sevrages en milieu hospitalier aux benzos en 3 ans…(rechutes à  chaque fois – j’ai un doute sur le professionnalisme du centre hospitalier..)
- suivi psy
- suivi par un centre d’addictologie depuis toujours. A chaque fois qu’il est passé en ville, les dérapages survenaient.
- à  toujours réussi à  retrouver des missions en intérim mais jamais n’a réussi à  garder une mission longue…
-  100 fois et plus j’ai laissé une chance à  notre couple… en disant à  chaque fois « c’est la dernière »
- je gère les dépenses et tout le reste bien sur.

Je pense qu'il est normal de se poser la question mais tu remarqueras que je ne fais que poser la question.
Faire la part du psychiatrique et de l'effet des psychotropes dans les consommations accompagnées de troubles du comportement est toujours difficile mais, en pratique, la double prise en charge est souvent utile.
Amicalement

Dernière modification par prescripteur (03 novembre 2015 à  10:51)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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En fait depuis ses révélations, il me parle chaque jour en me disant que de mavoir parlé ça l'a libéré et chaque jour il m'explique les raisons.. Il me dit avoir eu honte toute sa vie de sa dépendance qu'il ne voulait pas admettre d'ailleurs.

Et là  pour lui, il pense déjà  à  l'après et veut se remettre au sport. Il cherche comment il va pouvoir occuper son esprit en sortant de l'hopital.

c'est sur qu'il ne m'a jamais dit tout cela. Mais voila, pardonnez moi, mais je ne peux m'empecher de mettre sa parole en doute en me disant que puisqu'il est à  l'hopital, sans moyen de se défoncer et donc lucide, c'est normal qu'il me sorte tout ça.

Mais honnetement jamais il ne m'avait raconté son histoire, le pourquoi du comment etc.... Il m'a meme dit qu'il allait devoir écrire une lettre à  sa famille pour leur expliquer....


Ai-je raison de mettre en doute ses paroles ? Est-ce justement la conséquence d'etre lucide ou a-t-il réellement pris conscience du probleme ??

Il a le droit de sortir ce week end et me demande bien sur que l'on se voit les trois...j'ai accepté.

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#70 
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stella
Psycho junior
03 novembre 2015 à  13:21
Tu n'auras malheureusement jamais la certitude qu'il va redevenir clean pour la vie. J'ai l'impression que c'est ce que tu attends. Il est possible qu'il aille mieux en effet et que les choses se remettent en place à  partir de sa cure mais il est également possible qu'il retombe comme un soufflet à  la sortie de sa cure. Une chose est sûre c'est à  sa famille de ne pas lâcher l'affaire.

À mon avis ce qui est important de savoir c'est si tu te vois encore l'aider, l'accompagner moralement pour la suite des événements qu'ils soient bon ou mauvais...

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Je rejoins Bicicle dans un sens , sur le fait que l'on ne peut pas en déduire qu'il puisse etre fou (j'avoue que je n'ai pas,tout lu non plus ) , juste par les quelques phrases reprises en citation par prescripteur, car nous n'avons aucunéindication sur les dérapages en question et les raisons précises qui l'ont poussé à  se faire admettre , de gré ou de force , en milieu hospitalier !
Tout cela pourrait juste etre en rapport avec des pétages de plombs dus aux produits et aux mélanges ,en plus de problèmes importants dans sa vie !

La drogue à  très haute dose peut pousser à  avoir des comportements maniaques ou irrationnels , limite de la folie parfois lorsque l'on fait certains exces !
La cocaine en est un des meilleurs exemples mais la souffrance ( lors des downs) et les ups and downs provoqués par les opiacés , mélangés avec les benzos et éventuellment l'alcool , ont uneffet détonnant ; je l'ai vu des tas de fois sur des gens que je connaissais !!
J'ai moi meme à  une certaine époque abusé largement de tout un tas de produits et quand j'ai commencé à  tout mélanger en sortant de cure ( pour l'hero, avant la substi) , sous benzos que je ne supportais pas , je fumais du cannabis toute la journée, j'y ai ajouté l'alcool pendant 8 mois ( la durée des benzos avant que je ne bazarde tout ça pour reprendre des drogues le temps de me sevrer des benzos qui me mettaient comme sous camisole chimique !) , puis j'ai augmenté la coke en shoot et le crack , saupoudré régulierement de LSD et de mdma ...

Alors oui, j'avais arreté la dope mais je suis devenu alcoolique pendant 8 mois ( des bieres ,une flasque de rhum et une bouteille de vin , tout ça par jour pendant des mois en plus des drogues , tellement'je souffais de l'arret des opiacés !!)  et au moment où j'ai bazardé les benzos ,j'ai arrété l'alcool et diminué de moi meme les doses de drogues,sans retomber dépendant à la dope ( que j'évitais de toucher trop régulierement ) pendant 7 ou 8 ans ( et je n'étais donc pas sous substitution, ni aucun benzos que j'avais arreté !

Et j'ai ensuite géré  tout à  fait correctement ( avec des exces parfois du au manque d'affection que je ressentais à  des moments où j'étais célibataire ) , en ayant un taff dans le son assez compliqué, à  plein temps pendant 4 ou 5 ans d'affilée et sans retomber dans la dope jusqu'en 2000 et une histoire avec une nana qui s'est mal passée !
Pendant les moments ou je prenais de la coke en IV ,j'ai fait quelques heures  de paranos par ci par là  quand je m'en étais foutu plein la gueule sans avoir dormi plusieurs jours !
Ce n'est pas pour ça que j'étais fou pour autant ! Lol

Mais mon comportement dans cet état était excessif et aurait pu se passer bien plus mal si je n'avais pas eu un minimum de comprehension de ma famille proche et de mes amis de l'époque !

Dernière modification par pleasurepulse (03 novembre 2015 à  13:41)

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C’est exactement ça, j’aimerais être sure à  300 % que jamais il n’y aura de rechute mais justement ça personne ne peut me le garantir et ça fait partie des risques.
Justement, ma crainte c’est que ce soit l’effet « sans cachets » de l’hospitalisation qui lui fasse tenir de si beaux discours….Malgré que je suis convaincue qu’il soit honnête, j’ai peur de l’effet « abstinence de l’hopital ».
Mais je sais très bien que pour le moment je ne suis pas capable de supporter la moindre rechute. Je ne pourrai pas. Psychologiquement et physiquement je tiendrai pas. C’est ça le problème et je ne sais pas comment lui dire sans le décourager.
C’est l’homme que j’aime, j’ai fait un pas vers lui en acceptant à  nouveau d’être à  son écoute, mais comment lui dire concrètement que je ne pourrai pas supporter une enième rechute alors que cela fera certainement partie de son long parcours….

Je l’aime, je rêve de reformer notre famille à  trois….mais j’ai trop peur de devoir à  nouveau supporter cela. J’ai tellement une qualité de vie quasi parfaite aujourd’hui que je ne veux pas prendre le risque de tout perdre et ça je ne sais comment lui expliquer…

Devons-nous consulter ensemble ? devons-nous suivre une thérapie de couple ? A sa sortie d’hopital il retournera en foyer d’hébergement sa chambre l’attend toujours…mais voilà  son changement de vie sera certainement plus facile à  la maison entouré de sa femme et son fils qu’en foyer seul sans boulot et sans personne… ou alors au contraire, le fait d’être seul le boostera…

Bref autant de questions sans réponse et je ne sais pas l’attitude que je dois avoir avec lui durant son hospitalisation.

Je veux bien l’écouter, être là , mais j’ai peur à  nouveau de me « faire rouler ».

Ce week end, il a une perm et donc retourne à  son foyer… dois-je lui proposer de venir passer le week en à  la maison….dur dur de savoir quelles sont les bonnes solutions

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Je viens vous donner quelques nouvelles pour ceux qui suivent : le discours de mon conjoint est toujours le même chaque jour : il ne veut plus entendre parler de « toutes ces merdes », il veut selon ses termes « retrouver la liberté » et ne plus que sa vie soit guidée par la dépendance. Il reconnaît que cela va être dur et long mais que la seule solution pour s’en sortir est LA VOLONTE et rien d’autre.

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Bonjour Kilou,

je viens de prendre connaissance des dernières nouvelles et par conséquence des interrogations qui t'assaillent actuellement.

Tout d'abord, et bien entendu ça n'engage que moi à  la lueur de ce que j'ai pu lire de ton histoire ici, je trouve comme d'autres te l'ont dit, qu'il s'agit d'une grande avancée.
En effet, que ton conjoint te parle de sa vie, de comment il en est arrivé à  devenir dépendant (etc). Il prouve qu'il a eu une prise de conscience. Une certaine prise de conscience : te parler c'est le début du chemin.
Parler de sa consommation, de sa dépendance, se raconter est un acte et un don de soi extrêmement délicat. Se raconter quand on n'est pas dépendant est déjà  effrayant alors lorsqu'en plus, on est nourri de honte et de culpabilité à  cause de la conso, c'est un pas de géant...

Quant à  tes doutes, tu sais, certains dépendants, même hospitalisés, peuvent rester un temps dans le déni. Voire même ne pas échanger autour de leur problématique avec leurs proches.
Parce qu'après le déni, c'est le constat, et après le constat, c'est... la honte, la culpabilité, la peur, la colère...

Après tes interrogations sont légitimes. Mais il ne faut pas vouloir aller trop vite. Prends ce qu'il te donne sans vouloir anticiper quoique ce soit pour le moment. Je pense que c'est la meilleure posture qui soit, en tous cas la moins gangrénante...

Je dois malheureusement écourter ce post. J'essaierai de revenir ce soir.

Concernant ta peur de la rechute, j'ai une question : as-tu plus peur d'une éventuelle rechute ou des conséquences découlant de cette éventuelle rechute ? Car tu entends bien qu'il ne s'agit pas de la même chose...
Quant à  son retour ou même ne serait-ce que la permission qu'il a ce week end, tu as une partie de la réponse au fond de toi. D'ailleurs tu la verbalises : la chaleur d'un foyer, entouré de ses siens, est bien plus prometteur que l'isolement dans une chambre. C'est vrai pour n'importe qui... Cependant, quoique tu décides par rapport à  ta propre histoire, fais le en posant des conditions. Car tu peux toi aussi poser un cadre à  respecter par exemple...

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#75 
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Shaolin
Modératrice à la retraite
05 novembre 2015 à  17:42

kilou412 a écrit

Ce week end, il a une perm et donc retourne à  son foyer… dois-je lui proposer de venir passer le week end avec nous

Salut Kilou.


Je ne sais pas si tu as pris ta décision pour ce week end. Néanmoins,  je vais te donner un avis.
Je pense que ce serait bien que tu l'invites à  venir passer deux jours avec son fils, en posant des conditions peut être? A toi de voir. Si tu veux garder une certaine distance encore, tu lui proposes de venir, tout en lui expliquant que ce n'est gagné pour autant.
Toujours si tu veux garder une distance, dormir séparément? Enfin bref, faire un pas vers lui, et surtout que lui en fasse plusieurs vers son fils.
Tu pourras aborder la question de l'après, genre trouver un ptit studio pour lui à  sa sortie, qu'il ait un chez lui décent et que toi tu ne culpabilises pas de le savoir en foyer.
Comme ça, tu pourras prendre le temps qu'il te faut pour savoir où tu en es et ce que tu souhaites faire, sans culpabiliser pour lui (enfin, en ce qui concerne le logement). Et lui ne se fera pas de film sur sa sortie. Il saura de suite qu'il devra continuer à  faire des efforts une fois la cure terminée.

J'espère que tu tiens moralement, ça doit pas être facile d'encaisser ça toute seule. En plus de la vie de maman célibataire qui n'est pas simple tous les jours.
Prends bien soin de toi et de ton loulou.

Amicalement.
Shao


Faut rien regretter... Revendique tes conneries, elles sont à  toi. Et surtout, vis à  fond! On vieillit bien trop vite. La sagesse, ça sera pour quand on sera dans le trou.        Jacques Brel

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#76 
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Bicicle
Rat de laboratoire
05 novembre 2015 à  19:12
Après excuse moi Kilou mais aucun usager de drogue n'arrête du jour au lendemain hein.

Je pense qu'il est sincère d'après ce que tu dis : il s'ouvre à  toi alors qu'il ne l'avait JAMAIS fait, rends toi compte de l'avancée énorme. Pour un usager, c'est souvent une vraie honte et une souffrance rien que de parler réellement de sa dépendance et de venir remuer les souffrances "collatérales" si je puis dire.

Moi perso, j'ai longtemps eu énormément de mal à  en parler autre que par écrit ou virtuellement, c'est petit à  petit par le non jugement et l'écoute bienveillante et compréhensive que j'ai pu m'ouvrir à  ce sujet auprès de professionnels (addictologue et psychologue).

N'attends pas de lui l'abstinence comme une maman qui punit son enfant car il a fait une bêtise en consommant, il rechutera forcément j'ai envie de te dire. Il lui faudra probablement un vrai suivi sérieux dans un CSAPA où on lui prescrira des médicaments à  titre de TRAITEMENT et s'il est bien dosé et les prends correctement, ça DEVRAIT pouvoir le calmer, l'apaiser et lui donner l'élan dont il a besoin, avec ton soutien, pour redémarrer une vie plus stable où il sera vraiment heureux.

Je crois que tous ces excès sont l'expression d'une souffrance qu'il n'arrive pas à  formuler : ces états assez pathétiques dans lesquels il se met sont vraiment l'expression somatique d'une souffrance mentale. Après est-ce qu'il y a une pathologie mentale derrière en + je n'en sais rien, il faudrait un diagnostique d'un psychiatre sérieux pour comprendre pourquoi il s'est vu prescrire des antipsychotiques etc. Etait-ce un psy dealer ou un "prescripteur" un peu con ? OU une vraie nécessité thérapeutique ?

Bref, je crois que faire un peu le vide parmi les professionnels qu'il voit serait pas mal et ne garder que ceux qui sont réellement utiles : c'est pas la quantité qui fait la qualité, il voit beaucoup de monde mais pour un résultat négatif et un accès aux médicaments super aisé... Hum hum... Donc ce serait bien déjà  d'inscrire sa démarche dans celle d'une prise en charge sérieuse, avec le/les traitements adaptés (que ça te plaises ou non, il en aura sûrement besoin !!! Que ça soit la métha et ou d'autres médicaments, sans excès, ce sont des aides très utiles qui permettent de vivre normalement) et puis vraiment qu'il ait un espace où parler, s'ouvrir sur toutes ces blessures (psychologue).

Car toi tu ne peux pas l'aider de ce point de vue là  à  toi toute seule, tu ne peux que le soutenir et ne pas le juger, mais tu ne peux pas le soigner, il n'y a que lui qui puisse vouloir changer, et les bons professionnels qui pourront l'y aider. Pas forcément dans un but d'abstinence hein, il faut pas rêver à  l'utopie du mec clean du jour au lendemain... Mais stabilisé sous traitement adéquat, moi je dis que ça PEUT fonctionner.

N'oublie pas que la réaction "réflexe" quand on est surveillé c'est de se cacher, quand on est traqué, c'est de se cacher, et de mentir quand on fait une "bêtise" et qu'on ne veut pas décevoir. Donc essaye de le mettre à  l'aise aussi, qu'il n'ait pas la pression par rapport à  toi : s'il rechute, il rechute, point. Il n'a juste pas le droit de te mettre en danger toi ou votre fille évidemment, ça c'est la limite infranchissable à  la tolérance selon moi...

Dernière modification par Bicicle (05 novembre 2015 à  19:16)


"Quiconque fait deux cent mètres sans amour, va à  ses funérailles vêtu de son linceul." W.Whitman

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en fait il s'est trompé concernant sa perm : l'hopital le laisse juste sortir le samedi matin et doit rentrer le même jour à  18h. On lui a dit que s'il voulait sortir tout un week end c'est qu'il était alors capable de sortir définitivement et qu'il n'y avait donc aucune raison qu'il reste à  l'hopital. Il a donc accepté cette petite journée de sortie.

Il me dit avoir beaucoup de suées (déjà  avec la métha il en avait) mais là  depuis l'arrêt de tout cachet il en a beaucoup plus....Et aussi énormément de nausées et de migraines

Il veut donc sortir de l'hopital sans AUCUN CACHET... l'hopital lui a proposé de l'Atarax et il a refusé. Il est donc juste avec 1/2 Loxapac au coucher.

j'avoue que pour moi c'est INCROYABLE !!! Et je me demande à  sa sortie si c'est faisable de rester sans plus aucun cachet, juste sa métha en fait.

Qu'en pensez-vous ?

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#78 
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stella
Psycho junior
06 novembre 2015 à  19:35
Je pense que c'est faisable si il arrive à  trouver une dose de confort avec la metha. C'est à  dire si il trouve avec la metha, un effet anti-depresseur et sédatif. Ça pourra sûrement l'aider à  ne pas se tourner vers d'autres produits.

Mais ce n'est que mon avis.

Dernière modification par stella (06 novembre 2015 à  19:36)

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Bonsoir à  tous

Verdict de cette journée passée avec mon conjoint : MAGNIFIQUE !!

Eh oui j'en reviens pas moi meme.

Surtout un état d'esprit complètement différent : il Én parle lui meme de son "problème" et m'a expliqué clairement qu'il voulait reprendre le pouvoir sur sa vie et ne plus se laisser guider par les cachetons ou autres ....

Que la vie Cetait Ca : profiter de sa famille avec des instants simples.Il m'a dit qu'il n'avait plus le choix aujourd'hui et qu'il se sentait LIBÉRÉ

Il m'a dit que niveau sommeil il galèrait mais que pour lui ne serait-ce que 2h de sommeil sans cachet juste par sa propre fatigue etait une satisfaction..

La pour le coup je l'ai trouvé métamorphosé.A passé du temps avec son fils,Sest occupé de lui acheter le nécessaire Én vêtements et chaussures etc...a été très attentif à  moi...bref pas du tout centré sur lui.

Jai reparlé un petit peu de la suite à  sa sortie sur le fait qu'il allait retrouver sa chambre au foyer et lui ai dit clairement mes inquiétudes et il m'a répondu que oui effectivement Cetait pas aussi chaleureux que de rentrer a la maison mais que pour lui Ca ne changerait pas son objectif de reconstruire sa vie.Et qu'il était prêt à  tout supporter pour pouvoir être libre.

Bien sur il me dit ouvertement qu'il attend qu'une chose Cest de retrouver sa femme et son fils a la maison...et je lui répond de me laisser du temps.

Cette journée m'a vraiment surprise Én positif je ne m'attendais pas à  Ca ! Ce qui me fait peur Cest que je me laisse à  penser à  son éventuel retour à  sa sortie d'hôpital ....a la maison...Je l'ai tellement vu transformé..

Alors je cogite.....

Si je lui propose de rentrée à  la maison : dois je établir des règles ? Et niveau fînancier je ne veux plus payer pour deux Cest terminé alors comment lui expliquer...

Me Voila chamboulée apres avoir vu mon conjoint comme Ca et surtout avec le SOURIRE !!! Ca peut paraître bizarre mais oui il avait le sourire comme libéré et heureux

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Désolée mais j'ai besoin de conseils ....

Que dois je faire ?? Me laisser influencer par cette journée....Lui dire de revenir à  la maison et de lui donner une "énième" chance si on peut appeler ça comme ça !! Yen a eu tellement de chances accordées

Moi toute la journée au travail...lui seul a la maison....mon angoisse va revenir...
Lui imposer chacun son argent et lui dire que je ne lui donnerai plus 1 centimes pour quoique ce soit....

Bref suis perdue...

Le laisser revivre une a deux semaines au foyer pour voir s'il se tient à  carreaux...??

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Bonjour,
Je crois que parfois il faut faire confiance, notamment au pouvoir positif de la confiance. Donc prends quand même des précautions (argent, limiter ce qu'il peut faire tout seul à  la maison) mais je pense que tu devrais le suivre dans sa progression, à  moins que tu n'aie l'impression qu'elle est purement factice, ce qui ne parait pas être le cas..
Amicalement

Dernière modification par prescripteur (07 novembre 2015 à  22:08)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Bonsoir prescripteur

Cela signifie quoi pour toi ce qu'il peut faire seul a la maison ?

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#83 
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Shaolin
Modératrice à la retraite
07 novembre 2015 à  23:34
Kilou, va t il avoir une autre permission de sortie avant la sortie définitive?
Si oui, tu verras s'il est toujours dans le même état d'esprit qu'aujourd'hui. Et si c'est toujours positif, je te dirais écoute ton coeur.
Autrement, ce qui est envisageable, vu qu'il dit ne pas vouloir flancher même s'il repart en foyer, c'est un retour progressif à  la maison. Vous voyez comment se passent les moments en famille, et si ça le fait, tu l'invites à  passer une nuit, un week end entier... Vous aurez le temps de parler, et toi de lui dire ce que tu acceptes et ce que tu n'accepteras plus jamais.

Pour répondre à  ton interrogation un peu plus haut, je pense qu'il est tout à  fait capable de vivre sans médoc, avec juste sa métha, à  condition de trouver sa dose de confort et de s'y tenir, et surtout, de conserver une aide psychologique pendant encore quelques temps.
Mais il n'y a pas que ça. Il devra s'occuper, se trouver un passe temps, ou plusieurs, faire des choses qu'il aime et,  je croise les doigts pour lui, trouver un boulot qui lui permettra de s'assumer un minimum et de ne pas vivre à  tes crochets (ce qui n'est jamais bon pour l'estime de soi au bout d'un moment, surtout pour un homme).

Valorise le dès que tu peux en tant que papa aussi. Ton fils l'aidera à  prendre confiance en lui. Il va falloir que tu te fasses un peu violence et que tu le laisses s'occuper seul de votre fils à  certaines occasions. Suivant son attitude bien sûr!
Fais en sorte qu'il ne se sente pas dépasser s'il doit gérer seul une après midi ou une journée.
Tout ça progressivement bien sûr, mais la confiance est la meilleure des preuves de soutien que tu pourras lui apporter, et s'il en est digne, toi tu te sentiras bien plus légère et sereine.
Sans compter votre petit bonhomme qui doit être heureux de retrouver son père en forme, et sa maman un peu apaisée ce soir.

Je suis contente en tout cas, qu'il ait su saisir cette chance de passer une bonne journée avec vous sans, comme tu dis, se centrer sur lui même. C'est plutôt bon signe.
Cette cure a l'air de lui être plus bénéfique que les autres. Le fait que tu ais été intransigeante avec lui juste avant a dû également contribué à  sa prise de conscience et sa remise en question qui m'a l'air sincère d'après ce que tu écris.

Je vous souhaite que cela dure et que vous arriviez à  vous retrouver tous les deux, tous les trois.

Amicalement

Faut rien regretter... Revendique tes conneries, elles sont à  toi. Et surtout, vis à  fond! On vieillit bien trop vite. La sagesse, ça sera pour quand on sera dans le trou.        Jacques Brel

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Bonjour,
Ce à  quoi tu penses aussi !!!  Attention, ce n'est que des possibilités, je ne le connais pas donc je ne l'accuse pas à  l'avance mais s'il consommait chez toi ou s'il piquait des trucs, cela t'embêterais. Donc, s'il revient il faut qu'il s'engage la dessus. Le mieux serait d'ailleurs qu'il aie lui aussi des activités au dehors , soins, mais aussi sport, bénévolat..... important de ne pas se retrouver avec des journées entières à  remplir par pas grand chose.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Oui Voila Cest ce que j'avais pensé : un retour progressif.

Je lui ai proposé ce matin de passer tous nos week end Én famille et de passer un jour et une nuit dans la semaine comme je ne bosse pas le mercredi et pour lui il m dit que c'était logique et il accepte volontiers

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Par contre il veut me donner la totalité de son RSA il me dit qu'il préfère

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Et moi je ne veux pas ! Je veux qu'il gère son argent et moi le mien

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#88 
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stella
Psycho junior
08 novembre 2015 à  15:26
Ben tu sais mon homme à  aussi des problèmes à  gérer son argent. Alors qu'il te laisse gérer son RSA je trouve que ce n'est pas stupide. Si il est d'accord et que c'est lui qui le demande... Tu peux t'occuper de la trésorerie du ménage, beaucoup de personnes font ça dans leur couple. Et chacun à  de "l'argent de poche" pour la semaine.

Ça le responsabilise quand même un peu vu qu'il doit gérer l'argent de sa semaine.
Moi c'est ce que je compte faire aussi avec mon conjoint quand on aura un enfant.

Dernière modification par stella (08 novembre 2015 à  15:27)

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On a déjà  essayé par le passé que je gère son argent et Ca na jamais fonctionné longtemps car Ya toujours eu un moment ou un autre ou il me réclamait de l'argent et me reprochait de pas lui donner.Le peu d'argent que je lui laissais pour son budget tabac bah soit il s'y tenait pas soit il avait besoin d'argent pour ses cachetons...

La Aujourdhui on pourrait esperee que ce soit différent mais Voila....je me base sur le vécu.

Troisième semaine d'HP et toujours le même discours plus que positif et surprenant.Je lui ai proposé de passer tous les week ensemble plus un jour dans la semaine Cest OK pour lui.Jr lui ai parlé d'éventuelles règles à  respecter si un retour à  la maison se faisait et il a dit OK et meme que Cetait normal pour repartir sur de bonnes bases et qu'il était prêt à  tout pour récupérer sa femme et son fils....

Que dire?.....

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Bonsoir

Pour info mon conjoint sort lundi.Il aura fait trois semaines (seulement) Én HP

Apparemment les médecins lui ont dit que de leur côtés ils n'avaient plus aucune raison de le garder et que s'il se sentait prêt Falkait quitter donc Lhopital...

Il ne prend absolument plus rien depuis seulement 4 jours !

Je ne sais pas si ma réflexion est bonne mais moi je trouverais ça normal qu'il reste à  Lhopital durant cette période où justement il ne prend plus RIÉN ...et pas justement lui dire de repartir chez lui !!!

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