Sevrage héroïne

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Poulpe34
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Inscrit le 03 Mar 2016
3 messages
Bonjour bon je ne sais pas si j ai le droit de faire ça mais si ce n est pas le cas j effacera is mon message.
Je me suis inscrite sur le forum car je viens d apprendre que mon frère prends de l héroïne 1g par jour. Il a entamé une sevrage à  l aide de la methadone.
J aimerais l aider mais ne connaît rien dans ce milieu pouvez vous me donner des conseils svp
Alors je vous donne son profil.
Il a commencé jeune le canabis, je m inquietétais pas car pour moi ce n est pas grave.
Ensuite il a commencé la cocaïne on s en est aperçu et on a essayer de l aider il a sûrement arrêter un petit moment et repris.
Il allait en teuf donc je pense aussi quil à  du essayer 2 3 truc.
Et la il vient de m avouer ce week end qu'il prends de l héroïne.
Il a commencé la methadone mardi mais il test son dosage du coup il est en manque le soir.
Si vs pouvez me dire comment l aider? Merci

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Syam
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
Inscrit le 26 May 2015
3358 messages
Est-ce que pour toi l'aider signifie : l'aider A ARRÊTER l'héroïne?
Ou bien est-ce que pour toi l'aider ça veut dire : l'aider à  être heureux et bien dans sa vie pour ne plus être dépendant de l'héroïne (mais sans chercher à  le forcer à  arrêter / en acceptant sa conso)?

Si c'est la première option, je ne peux pas t'aider pour deux raisons : (1) je n'approuve pas l'idée, (2) ça ne marchera pas ou fera du mal.
Si c'est la seconde option, on aide quelqu'un en lui donnant l'écoute, la compréhension, l'aide inconditionnelle d'une part, mais aussi en lui transmettant la rigueur d'autre part. C'est un subtil équilibre où on fait les choix par amour de l'autre. Un consommateur d'héroïne est au prises avec une incompréhension TOTALE de son entourage, et une impossibilité de s'exprimer vu que tout le monde considère sa conso comme le mal et n'envisage plus sa relation avec lui que sous l'angle "comment le faire arrêter". A partir de quoi le dialogue est rompu et le consommateur marginalisé par son propre entourage - autant dire sa situation est encore pire qu'avant que l'entourage essaye de "l'aider".

Mais ça ne veut pas dire non plus qu'il faut tout passer. Simplement qu'il faut mettre l'écoute et la compréhension en premier dans la balance, et ensuite rester fidèle à  ses convictions en les partageant lorsque c'est possible, mais sans les imposer autrement. Surtout, il faut arrêter d'exiger de l'autre ce qu'il est incapable de donner. C'est souvent (entre autre) parce qu'il était dans une impasse de ce genre (décalage entre ce que les gens attendent de lui et ce qu'il est capable de faire) qu'il a fuit dans un produit pour trouver dans le produit la satisfaction qu'on lui refuse autrement. Tu comprends donc qu'il ne s'agit pas d'aggraver cette rupture souvent déjà  consommée en exigeant toujours et encore de lui!

Si un consommateur est heureux dans sa vie, s'il trouve dans sa relation avec l'autre la valorisation dont il a besoin, il ne sera plus dépendant de l'héroïne, cela ne veut pas dire qu'il va arrêter, il est libre d'arrêter ou non, mais cela veut dire qu'il pourra arrêter s'il le veut. Le sevrage sera pour lui une formalité qui prendra le temps nécessaire et c'est tout. Et s'il n'arrête pas, au moins il abandonnera les comportements les plus à  risques (surdoses, OD, manque d'hygiène, maladies etc.)

Pour moi c'est là  la priorité absolue. Maintenant pour certains personnes, il n'y a que "il faut qu'il arrête car l'héro est responsable de ses problèmes". Ce genre de personnes, je n'ai rien à  leur dire, ils vont s'entêter, la situation va empirer et à  la fin ils n'auront rien appris mais il leur restera les yeux pour pleurer.

Justification scientifique (parfaitement résumée et expliquée) de mes conseils :
http://www.stuartmcmillen.com/comics_fr/parc-aux-rats/

Il faut bien entendu aussi le soutenir dans son choix (puisque c'est le sien) d'une substitution, l'encourager à  continuer les démarches auprès des soignants pour trouver le bon dosage (il faut un dosage où il se sente bien, sinon ça risque de ne pas marcher). Je dis ça parce que l'entourage est souvent obnubilé par le fait d'arrêter au plus vite et à  tout prix ce qui est horriblement contreproductif.
Il faut savoir qu'il est possible (pas nécessaire mais possible) qu'il prenne une substitution pour arrêter les galères mais qu'il ait la volonté de continuer l'héro quand même (sous forme d'extras) et mon conseil c'est de l'écouter et de ne pas diaboliser. Il est déjà  dans une démarche très positive à  ce qu'il semble, le mieux est de l'encourager, pas de lui mettre la pression. L'erreur inverse existe aussi : tout passer au consommateur par "amour pour lui" : certains parents payent la came au jeune consommateur, supportent ses caprices etc. Il ne semble pas que vous soyez dans ce cas mais évidemment, c'est tout aussi néfaste que de le comportement opposé. Désapprouver sa conso n'est pas constructif, mais l'approuver et la faciliter non plus.

Dernière modification par Syam (04 mars 2016 à  04:54)


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Poulpe34
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Inscrit le 03 Mar 2016
3 messages
Bonjour merci de me répondre.

Je souhaite qu'il arrette sa consommation bien sûr, mais je sais que c'est très dur pour lui et qu'il n y arrivera pas du jour au lendemain, et sans un soutien de notre part. Les choses sont claires entre lui et moi je veux bien l aider lui faire ses courses l aider pour ses papiers, l aider psychologiquement, lui faire à  manger. Mais je ne lui donnerais jamais d argent.
Certes je n approuve pas son comportement mais je suis fière et très heureuse qu'il est pris conscience de lui même que son addiction lui pourrisait la vie et je veux le soutenir un maximum pendant le sevrage et pour l après, qu'il ne retombe pas dedans quand  il s enuira ou qu'il sera tenté.
Il fait un très gros effort en demandant de l aide, et je veux l aider mais sans trop savoir comment m y prendre? J ai bien compris que si il est dedans c est qu'il ne vas pas bien et bien sûr beaucoup de gens qui côtoyait avant sa dépendance lui on tourné le dos ce que je comprends aussi parce que moi je suis sa soeur je peut pardonner comprendre les vols les mensonges,le voir chuter, on a le même sang mais des amis c est pas la même.
Il va dans un centre tout les jours je me dis que cette fois c est peut être la bonne car il a décidé de lui même, (je pense qu on ne pas forcer quelqu un à  faire quelque chose qui ne veut pas) alors si je peux faire quelque chose pour éviter la rechute je le ferais

Ce que j aimerais savoir c est plus comment l aider quand il est en état de manque? Physiquement et psychologiquement?
Donc si il y a des consommateurs qui pourrait me dire ce qu'ils veulent qu on leur apporte quand ils décrochent ca serait cool.

Dernière modification par Poulpe34 (04 mars 2016 à  08:24)

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Poulpe34
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3 messages
Je précise aussi c est que je me suis jamais pris la tête avec lui que je ne l harcelé pas sur sa consommation même j évite le sujet a part si il est defoncé quand je le voit je lui dis"t as pris quoi tu a pas l air bien". Comme je dis on ne force pas quelqu un à  faire quelque chose qu'il ne veut pas, du coup j ai prefere attendre le moment ou il deciderait d arreterpour l aider et lui dire ce que je pense de tout ça.
Donc mtn vous avez un peu nos deux profils peut être ça sera plus facile pour me conseiller.
Merci

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Inscrit le 22 Feb 2008
11142 messages
Bonjour,
Premièrement la methadone n'est pas un traitement de sevrage mais de substitution. Ce qui veut dire qu'il en prendra (si possible) tant qu'il en aura besoin. mais beaucoup de gens prennent aussi des traitements quotidiens (diabète, cholesterol, HTA) et donc cela ne doit pas t'inquiéter, d'autant que la Méthadone quand on la prend bien est particulièrement bien tolérée.
L'important est donc de se sentir bien, de tourner la page et alors (alors seulement) de se sevrer de la Métha.
Mais le chemin est long et semé d'embuches. Beaucoup de patients traités à  la méthadone font des écarts mais l'immense majorité finit par prendre la Métha sans écart et mènent une vie normale.
Au tout début de la Méthadone il est vrai qu'il faut trouver, prudemment, la dose adéquate , c'est pourquoi les premiers jours peuvent être difficiles. Mais s'il est bien suivi ça va s'arranger rapidement.
Pour la suite les commentaires de Syam t'ont tout dit !!
Pour reprendre l'idée du sage chinois qui montre la lune et l'idiot regarde le doigt, il ne faut pas regarder excessivement les consommations mais surtout essayer de mener une vie aussi sereine que possible (la lune) et c'est là  que tu peux l'aider. Mais si tu ne regardes que ses consommations (le doigt) tu seras toujours à  côté de la plaque.
Amicalement

Dernière modification par prescripteur (04 mars 2016 à  09:45)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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