La
prep, ça fonctionne vraiment, à condition de l'utiliser correctement.
Le taux de
réduction des risques de 86% qu'on peut trouver dans les recherches scientifiques prend en compte les personnes qui prennent mal, voire ne prennent pas du tout leur traitement.
L'étude Ipergay conduite par le professeur Jean Michel Molina a montré que les 2 contaminations par le VIH sur les 176 personnes qui étaient sous truvada ne prenaient tout simplement pas leur traitement (contre 14/177 pour les personnes qui ont reçu un placebo). Si on se restreint aux personnes qui prennent correctement leur traitement, on obtient un taux de protection quasiment complet.
Et puis même si on s'en tient quand même aux 86% de
réduction des risques annoncés dans les différentes publications, c'est comparable, voire mieux que les chiffres prédits pour l'utilisation simple du préservatif : 69% de
réduction des risques dans
cette publication et 85% dans
ce rapport de séminaire.
Finalement, dans le monde entier, il paraît qu'il n'y aurait eu que 2 contaminations sous
prep due à une souche résistante au Truvada. Bon, là , par contre, je n'ai pas de source, désolé. C'est le Pr. Jean Michel Molina qui me l'a dit en personne au cours d'une consultation
prep parce que je lui avait posé la question justement.
La principale controverse de la
prep est causée par la deshinibition qu'elle provoque. En effet,
LA PREP NE PROTÈGE PAS DES AUTRES IST. Du coup, le raisonnement que j'ai personnellement constaté chez beaucoup de prepeux, c'est « osef du reste, de toute façon, ça se soigne ». Ce qui n'est pas faux dans l'absolu. Mais le problème, c'est qu'on observe du coup chez les prepeux une recrudescence d'IST en tout genres (Gonos, clams, syphilis, rayez la mention inutile). Et ça, par contre, c'est un vrai problème de santé publique.
Un autre défaut de la
prep c'est que c'est plus contraignant que le préservatif : le traitement doit être pris à heure fixe. Il est très facile d'oublier l'heure, ou de partir le matin au boulot/en cours/chez le plan cul/whatever, et à l'heure H : « Eh merde, les comprimés sont chez moi ! ». De plus, sous substances, t'as tellement autre chose à penser que t'as vite fait d'oublier de prendre ton comprimé si tu as à le prendre pendant l'acte. C'est ce genre de petit détail qui fait qu'en théorie, la
réduction des risques est de 99%, mais qu'en pratique, elle est de 86%.
À ceux qui sont sous
prep, mon conseil : mettez des alarmes sur vos téléphones et conservez toujours un comprimé de secours dans votre portefeuille.
Conclusion : La
prep, ça fonctionne vraiment et ça offre une protection scientifiquement démontrée
POUR LE VIH SEULEMENT et à condition de la prendre correctement. C'est un outil de prévention complémentaire au préservatif, mais qui n'a jamais eu pour vocation de le remplacer, ni ça, ni le fait de discuter avec son/ses partenaires, ni d'utiliser du matériel stérile, etc.
La réduction des risques est un processus et pas un produit.
Dernière modification par Yog-Sothoth (20 avril 2017 à 17:31)