[ Film ]
Scorsese dans la poudre

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Mascarpone homme
Vieux clacos corse pas coulant
22 septembre 2017 à  19:57
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Quand il commence à tourner “New York, New York”, le réalisateur américain n’a pas de scénario. Mais il a de la cocaïne.

Une star qui s’enferme dans sa loge et, pendant des heures, fait attendre sur le plateau toute l’équipe de tournage, ce n’est pas rare. Il est moins fréquent que ce soit le cinéaste qui joue les divas et se déclare incapable de tourner tant que ses problèmes personnels ne sont pas réglés. C’est pourtant ce qu’ont vécu des dizaines de techniciens et cent cinquante figurants en costume sur le tournage de «New York, New York», quand Martin Scorsese s’est réfugié dans sa caravane avec son psy.

La cause de ce mal-être insurmontable ? Il l’a désignée depuis : «La coke.» Au lendemain du succès de «Taxi Driver», Scorsese a plongé. Deux années d’enfer, au cours desquelles il a pourtant réalisé un film, «New York, New York» et un documentaire musical, «The Last Waltz». Lui qui depuis toujours se bourre nuit et jour d’une quantité insensée de médicaments carbure désormais à la cocaïne.

La drogue lui coupe l’appétit ? Tous les trois jours, il se remplit des pires aliments qu’il puisse trouver. La drogue lui fait perdre le sommeil? Seuls le vin et la vodka lui permettent de dormir un peu. La drogue lui donne l’illusion qu’il peut réaliser quatre films à la fois? Il a bien du mal à en réaliser un seul. « New York, New York », surtout, énorme production, qu’il commence à filmer sans avoir encore de scénario.

L’histoire, celle d’un saxophoniste (Robert De Niro) et d’une chanteuse (Liza Minnelli), court sur plusieurs années de l’après-guerre et Scorsese y pense depuis longtemps. Le scénariste Earl Mac Rauch y a travaillé deux ans – bientôt rejoint par Julia Cameron, ancienne journaliste devenue Mme Scorsese – avant de déclarer forfait. A son épouse, le cinéaste adjoint alors son vieux pote Mardik Martin, qui a écrit «Mean Streets», mais les deux ne s’entendent guère. D’ailleurs, personne ne s’entend avec Julia Cameron, jugée possessive au-delà du possible, agressive, alcoolique et droguée. Les deux scénaristes livrent leurs scènes le matin du jour où elles doivent être filmées.

Là encore, la consommation de cocaïne n’est pas sans effet, qui inspire au metteur en scène un sentiment de toute-puissance : Scorsese est convaincu qu’il réglera tous les problèmes sur le plateau, au dernier moment. Les décors doivent sans cesse être modifiés pour répondre aux nouvelles exigences du script, les acteurs sont souvent contraints d’improviser, le film prend du retard : aux quatorze semaines de tournage prévues, il faudra en ajouter huit.

Et ces vingt-deux semaines, Scorsese les passe sans quitter le studio de la MGM, à Culver City; il dort sur place, il écrit, il filme, il s’entretient avec son psy, il noue une liaison avec Liza Minnelli (qui est mariée et dotée déjà d’un amant officiel, le danseur Mikhaïl Barychnikov), il picole, il se drogue, il s’empiffre de junk food.

Et, pour tout arranger, Julia Cameron est enceinte, tout comme Diahnne Abbott, la compagne de De Niro, et le personnage que joue Liza Minnelli. Scorsese comprend que son mariage est un échec, il se séparera de Cameron après la naissance de leur fille, Domenica. La cocaïne et les dollars dépensés par la MGM le rendent arrogant, il n’écoute plus que ceux qui lui cirent les pompes, il se coupe de ses amis de toujours, Brian De Palma en tête.

Présenté en juin 1977, « New York, New York » sera accueilli fraîchement, et son manque de structure attisera les critiques. Scorsese en concevra moins du dépit que de la colère. Au même moment, le premier épisode de la saga «Star Wars», sorti un mois auparavant, rencontre un succès d’une ampleur jusqu’alors inimaginable. Le cinéma venait de basculer dans une ère nouvelle.

En 1978, venu présenter «The Last Waltz» à Cannes, Scorsese lança un «plus de cocaïne, plus d’interviews» demeuré célèbre. Bien sûr, il plaisantait. Il n’en fit pas moins envoyer à Paris un jet privé, qui lui rapporta les doses qui lui étaient nécessaires.

source: http://bibliobs.nouvelobs.com/de-l-ecri … oudre.html

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