Grossesse "0 alcool". Arrêtez de prendre les femmes pour des imbéciles

Publié par ,
14751 vues, 15 réponses
groovie
Adhérent
Inscrit le 13 Feb 2016
5107 messages
"Zéro alcool" pendant la grossesse. Arrêtez de prendre les femmes pour des imbéciles


http://referentiel.nouvelobs.com/file/16225480-zero-alcool-pendant-la-grossesse-arretez-de-prendre-les-femmes-pour-des-imbeciles.jpg

l est des sujets qui n'admettent pas de discussion. L'alcool pendant la grossesse ? C'est non. Tut ! Tut ! Une main en l'air se dresse comme pour vous repousser. Voici comment réagissent les gens quand vous vous mettez à questionner la drastique politique française du "zéro alcool".

C'est comme ça. "Pas de discussion !" on a dit.

A l'occasion de la journée sur le syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF) du 9 septembre, la ministre de la Santé a tweeté en faveur de cette politique zéro alcool.



Suit une série d'article de confrères qui tous disent la même chose : zéro alcool, zéro alcool, zéro alcool !

"Non mais cette tête !"



En tombant sur "le Parisien" du jour, Pauline, 34 ans, enceinte de six semaines, a été glacée. Elle nous a dit :
"Tout fait peur dans la page, jusqu'au dessin du bébé. Non mais cette tête ! Ces yeux exorbités. Il fait flipper. C'est vraiment hallucinant. C'est un parfait exemple d'éducation ou dressage des femmes par la peur."
http://referentiel.nouvelobs.com/file/16225384.jpg

Dans les affiches de la campagne nationale, le pauvre fœtus a des yeux moins inquiétants (ils sont fermés) mais il baigne shooté dans du pinard ou de la bière.

/forum/uploads/images/1505/1505224396.jpg


Pauline a bu joyeusement au tout début de sa grossesse. Elle ne se savait pas enceinte. Après lecture de l'article du "Parisien", elle se demande :

"Quand est-ce qu'on nous donne des infos ? Là, dans cet article, on me dit juste : 'Tu as bu, tu es enceinte d'un attardé. Tant pis pour toi.' Ça sert à quoi de faire ça ?"

Enfin, elle remarque que tout cela nourrit un imaginaire. Celui du corps de la femme enceinte comme temple sacré d'utilité publique.

"Il faut que tu sois pure. Plus une goutte d'alcool ne doit parcourir ton corps, plus de fumée de cigarette ne doit te traverser. Tu deviens mère, il faut devenir pure. L'injonction à être une mère parfaite commence dès la grossesse."

Je partage la colère de Pauline. Depuis plusieurs jours, ça monte, ça monte. Reprenons depuis le début.

Faire assimiler

Tout ceci (la campagne zéro alcool, le tweet du ministère, les confrères, "le Parisien") s'accompagne d'une nouvelle étude.

Est-ce que cette étude prouve les méfaits de l'alcool sur les enfants ? Est-ce qu'elle apporte des informations supplémentaires aux femmes enceintes sur les risques qu'il y a à boire pendant la grossesse ? Pas du tout.

Il s'agit d'une étude d'opinion en réalité (deux pages de pourcentages) qui pose cette question : les Français sont-ils bien au courant qu'il ne faut pas boire pendant la grossesse ?

Apparemment oui, ça va, lit-on-dans ladite "étude".

Mais ce n'est pas encore suffisant.

"Le dispositif de communication déployé depuis deux ans par Santé publique France semble avoir porté ses fruits car le principe de précaution est de mieux en mieux assimilé. Santé publique France déploie un large dispositif digital pour renforcer les connaissances et faire adopter le bon réflexe 'zéro alcool pendant la grossesse'."

Le but est donc "de faire assimiler", "de faire adopter un bon réflexe". Comme à un lycéen qui prend des cours de conduite. Ça va finir par rentrer, le clignotant.

Des études rassurantes

Ce qu'il faudrait nous dire plutôt : c'est que la toxicité dépend bien sûr de la quantité d'alcool consommée et de la période, qu'il y a des fenêtres de vulnérabilité encore mal identifiées, et des études rassurantes quant à la consommation légère d'alcool.

L'Inserm résume ainsi les résultats d'une équipe de chercheurs :
https://www.inserm.fr/actualites/rubriq … -cerebrale

"L'exposition du fœtus à l'alcool est délétère pour la maturation du système nerveux central, que ce soit au niveau des neurones ou des microvaisseaux qui irriguent le cortex cérébral. Cette toxicité dépend de la quantité d’alcool consommée par la mère et de la période à laquelle le fœtus y est exposé (fenêtre de vulnérabilité)."

Et mettre le nez dans les études est plutôt rassurant. Personne n'incite à boire pendant sa grossesse bien sûr. Mais ...

   • Dans une étude menée sur 11.513 enfants, Yvonne Kelly, chercheuse en épidémiologie à l'université de Londres, remarque après des années d'observation sur les enfants dont les mères ont bu modérément : "A l'âge de 5 ans, les enfants dont les mères avaient bu un à deux verres par semaine ou par occasion pendant leur grossesse n'étaient pas diagnostiqués comme ayant plus de trouble du comportement ou de déficits cognitifs que les enfants dont les mères n'avaient pas bu."

    • Sur le site du Centre de référencement sur les agents tératogènes (CRAT), dépendant de l'hôpital Armand-Trousseau, on lit ensuite : "En dessous de 2 unités d’alcool par jour, ou moins de 1 binge drinking par semaine, la fréquence globale des malformations n’est pas augmentée. Les études sur des effectifs très importants (plus de 15.000 enfants), semblent, dans l’ensemble, écarter un retentissement neuro-comportemental de ce type de consommation maternelle d’alcool chez les enfants évalués à un âge de 2 à 14 ans."

    • Le Cochrane est une organisation internationale, indépendante et à but non lucratif, qui s'est donné pour mission de "rassembler et résumer les meilleures données probantes issues de la recherche pour aider [les citoyens] à faire des choix de traitement éclairés". Sur son site, on peut lire : "Il a été démontré qu'en faible quantité, la consommation d'alcool de la mère n'était pas associée à des effets indésirables sur le bébé, mais que la consommation excessive d'alcool entraînait un certain nombre d'anomalies congénitales ainsi que le syndrome de l'alcoolisme fœtal."

Chez nos voisins anglais

On se demande donc comment on en arrive à cette campagne qui culpabilise des femmes enceintes qui ont bu deux verres de vin blanc ces deux derniers mois.

C'est d'autant plus fascinant à observer qu'il suffit de passer une frontière pour découvrir qu'on peut traiter ce sujet différemment.

Chez nos voisins anglais par exemple, on conseille aussi de ne pas boire du tout. Sur le site du NHS, système de santé public anglais :

"Les experts ne savent toujours pas quelle est la quantité d'alcool que l'on peut consommer sans prendre de risque quand on est enceinte – et si la réponse est zéro. L'approche la plus prudente est donc de ne pas boire pendant qu'on attend un enfant."

Déjà, vous remarquez, on ne dit pas "zéro alcool" comme un ordre à un enfant. Ensuite, toujours sur le site du NHS, dans un article sur la consommation d'alcool à faible dose pendant la grossesse, les résultats de l'étude d'Yvonne Kelly sont présentés.https://www.nhs.uk/news/pregnancy-and-child/light-drinking-in-pregnancy/
Et tout en saluant ses méthodes rigoureuses, le NHS émet une réserve : les mères ont déclaré leur consommation a posteriori (les bébés avaient 9 mois).

Les préconisations du NHS sont ensuite rappelées :
    • "Les femmes enceintes et les femmes qui envisagent une grossesse devraient être invitées à éviter de consommer de l'alcool au cours des trois premiers mois de la grossesse, car il peut être associé à un risque accru de fausse couche."
   •  "Si les femmes choisissent de boire de l'alcool pendant la grossesse, on leur conseille de ne pas boire plus de 1 à 2 unités  une ou deux fois par semaine (1 unité équivalant à une demi-pinte de bière, un shot [25 ml] de spiritueux et un petit verre de vin [125 ml] peut atteindre 1,5 unité au Royaume-Uni). Bien qu'il y ait une incertitude quant au niveau bénin de consommation d'alcool pendant la grossesse, à ce faible niveau, il n'y a aucune preuve de préjudice pour le bébé à naître."
    •  "Les femmes devraient être informées que l'ivresse ou le binge drinking (défini comme plus de cinq boissons standards ou 7,5 unités en une seule occasion) peuvent être nocifs pour le bébé à naître."
https://www.nhs.uk/news/pregnancy-and-c … pregnancy/

Serait-ce trop demander en France que de disposer d'une information aussi mesurée ? Peut-on arrêter de nous prendre pour des idiotes ?


Nous avons contacté Santé publique France. Au téléphone, Pierre Arwidson, directeur scientifique réagit :

"Quand on regarde les recommandations internationales, elles vont toutes dans le sens du zéro alcool. Nous ne sommes donc pas originaux. Ensuite, quand on observe les suivis de la littérature, il y a des travaux qui vont dans un sens, d'autres qui vont dans l'autre."

Il cite le travail de Sarah Lewis, chercheuse en psychologie à l'université de Bristol et selon laquelle l'alcool a une incidence sur le QI des enfants même à dose modérée (jusqu'à 6 unités).
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26588883

Pourquoi ne pas présenter les différents travaux aux femmes ? Pierre Arwidson remarque que c'est aussi le travail des journalistes, de proposer une information nuancée.

Il dit aussi qu'"il faut être simple". Je lui demande si on nous pense incapables de comprendre la complexité. Gros silence. Puis :

"Il n'y a pas une volonté de paternalisme. La campagne est forcément simplificatrice. Il y a une hiérarchie avec des messages courts et des messages plus élaborés."

Enfin, il renvoie les femmes vers "les médecins et vers Alcool info service"...

Voilà. Pour l'instant le discours sanitaire français est donc le suivant : il y a un doute, donc zéro alcool. Mais cet ordre en dit très long sur le rapport des Français aux médecins. Nous sommes censés obéir tout le temps. C'est toute la différence avec la médecine anglo-saxonne qui considère que le patient et le soignant sont une équipe qui travaille ensemble.

Qu'on nous informe, qu'on vulgarise des études et qu'on les nuance comme a pu le faire le NHS. Ensuite, les femmes enceintes pourront faire un choix éclairé. On vous jure qu'elles en sont capables.

Auteure : Renée Greusard
https://twitter.com/reneegr?lang=fr

Source:
http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/no … ciles.html


Analyse de produits psychoactifs aux effets indésirables ou inhabituels et de manière anonyme, gratuite et par courrier. modos@psychoactif.org
https://www.psychoactif.org/sintes
Compte inactif!

Hors ligne

 

avatar
Cobe
Braindead
Inscrit le 03 Feb 2014
967 messages
Je vois pas trop l'intérêt de cet article (le fait de l'écrire pas de le partager hein wink ). C'est sensé être un pamphlet pseudo féministe en mode "les femmes sont libres et boire pendant leur grossesse est leur droit" ?
Si les gens sont pas capables de se priver d'alcool pendant 9 mois il faudrait peut être qu'ils se remettent en question.

Pour l'instant le discours sanitaire français est donc le suivant : il y a un doute, donc zéro alcool.

Ca me parait plus que normal.A partir du moment où le problème peut toucher quelqu'un d'autre (ton futur enfant en l’occurrence) ça me parait normal de jouer la prudence plutôt que d'y aller en mode YOLO sur la bouteille...

Ca fait vraiment vieux caprice de féministe 2.0 cet article, en plus d'être totalement irresponsable.


Prototype personnel de Dieu, mutant à l’énergie dense jamais conçu pour la production en série. Il était le dernier d’une espèce : trop bizarre pour vivre mais trop rare pour mourir.

Hors ligne

 

avatar
Recklinghausen
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 09 Mar 2015
6185 messages
Salut,

Dire qu'il y a une quarantaine d'année, les nouvelles mamans avaient leur petite bouteille de pinard sur le plateau repas lorsqu'elles avaient accouché...

Décidément, il parait vraiment très compliqué de vivre dans un monde qui ne fait pas dans l'excessif.

J'ai néanmoins une petite pensée pour Pauline qui commence une grossesse bilan angoissée en raison des quelques verres qu'elle a bu alors qu'elle n connaissait pas ncore sa grossesse.

Le femme est donc la personne sacrifiée dans ce mond d'hommes car elle devrait même cesser de picoler alors qu'elle souhaite simplement avoir un enfant... Ceci pour son bien et servira ainsi à l'éviter de s'inquiéter tant qu'elle n'est pas encore enceinte.

Tsss... Le demande si le monde serait le même si les décideurs en étaient ( des femmes ) ?

En tout la, la culpabilisation est à le mode, ça c'est certain !!!

@ +


Reck.

L'amour d'une famille, le centre autour duquel tout gravite et tout brille.

Hors ligne

 

groovie
Adhérent
Inscrit le 13 Feb 2016
5107 messages
Salut Cobe,

je ne vais pas te répondre sur le fond ni sur la forme de ton message mais simplement te poser une question:
que pense tu de la situation de Pauline ? 

Pauline a bu joyeusement au tout début de sa grossesse. Elle ne se savait pas enceinte. Après lecture de l'article du "Parisien", elle se demande :

"Quand est-ce qu'on nous donne des infos ? Là, dans cet article, on me dit juste : 'Tu as bu, tu es enceinte d'un attardé. Tant pis pour toi.' Ça sert à quoi de faire ça ?"

La culpabilité qu'elle ressent est plutôt naturelle, partagée, pourquoi cette campagne fait polémique?

sinon j'ajouterai que le contrôle du corps des femmes reste un "nerf de la guerre", que l'on peut glisser pas mal de messages via des campagnes de préventions (fumeurs de cannabis, gobeur de mdma etc.). Bonne mère, bonne femme, bonne fille, bonne employée. "(...)Toujours pareil, boom boom dans les oreilles." comme disait "salut c'est cool".

L'idée n'est pas forcément de défendre la consommation d'alcool lors de la grossesse mais plutôt de regarder avec un certain recul la situation, analyser la campagne de prévention en faisant preuve d'empathie pour les futurs mamans.
Est ce que c'est comme ça que tu ferais de la prévention? qu'est ce que tu aurais amélioré, modifié?

cordialement
groovie


Analyse de produits psychoactifs aux effets indésirables ou inhabituels et de manière anonyme, gratuite et par courrier. modos@psychoactif.org
https://www.psychoactif.org/sintes
Compte inactif!

Hors ligne

 

avatar
mikykeupon
Modérateur à la retraite
Inscrit le 10 Mar 2009
9631 messages
Moi je vois très bien l'intérêt de cet article : destigmatiser les femmes qui se permettent de boire un verre de temps en temps. Le tabac aussi est très nocif, y compris et peut-être surtout durant la grossesse mais il ni a pas de campagne aussi calomnieuse que celle contre l'alcool.
Avec leur morale pro-hygieniste on en arrive à un stade où il ne faut plus rien faire : ne boie pas trop de café, de thé, d'alcool, attention à boire de l'eau minérale, faire du sport, manger équilibré, ne pas trop regarder la télé, ne pas faire trop de bruit, bien lire les étiquettes sur les emballages de ce que l'on achète... et la vie dans tout ça, on y pense quand ?


Je suis d'accord avec le fait de faire des mises en garde, mais là c'est plus de la peur que de la mise en garde qu'ils font.
Un peu comme les photos sur les paquets de cigarettes, quelle belle hypocrisie. Si c'est si dangereux interdisez la vente comme vous nous interdisez de nous droguer.

Donc même si cette étude n'est pas parfaite, je la remercie car elle a au moins le mérite de soulever un sujet tabou.

Hors ligne

 

avatar
Cobe
Braindead
Inscrit le 03 Feb 2014
967 messages
groovie -> Pauline a une réaction normal en culpabilisant un peu étant donné qu'effectivement pour tout le monde le mélange alcool + enceinte est mal vu. Mais Pauline peut se renseigner elle même grâce à internet et se rendre compte que quelques verre en début de grossesse n'ont rien de très dangereux et qu'elle n'a aucune raison de culpabiliser, surtout si elle était pas au courant de sa grossesse. Pas la peine d'en faire un caca nerveux je pense.

Sur ce sujet on met la femme au premier plan parce que c'est la mode alors qu'on devrait mettre le bébé. Je comprend que ce soit frustrant de pas pouvoir se défoncer pendant 9 mois si on a des problèmes avec la drogue, mais avoir un bébé à l'air de changer beaucoup de chose chez pas mal de drogués, que ce soit la mère ou le père. Comment ça se fait que les consommateurs de produits illégaux remettent la plupart du temps leur consommation en question alors qu'apparemment les buveurs d'alcool trouvent ça inacceptable de dire aux femmes de ne pas boire pendant les 9 mois de leur grossesse ?
Si on ne connait pas exactement les effets de l'alcool chez les enfants dans le ventre de leur mère, est-ce que ça vaut réellement le coup de prendre le risque de boire au nom de je ne sais quelle liberté ?

On dirait qu'avoir un enfant est un calvaire et que se priver d'alcool et de quelques aliments pendant 9 mois est absolument insupportable...

L'idée n'est pas forcément de défendre la consommation d'alcool lors de la grossesse mais plutôt de regarder avec un certain recul la situation, analyser la campagne de prévention en faisant preuve d'empathie pour les futurs mamans.
Est ce que c'est comme ça que tu ferais de la prévention? qu'est ce que tu aurais amélioré, modifié?

Le problème c'est qu'étant consommateur de diverses substances légales ou non pour moi ça ressemble juste à un texte bien hypocrite. On le sait très bien que l'alcool est une drogue de merde ultra toxique, et on sait très bien que la plupart des aliments qui finissent dans le ventre de la mère finissent aussi "dans" le bébé. A partir de ce moment ça me semble logique d'arrêter tout produits qui pourrait nuire au bébé non ? C'est + une question morale que purement scientifique.

Après si certaines femmes ont besoin d'être rassuré parce qu'elles ont un peu bu au début de leur grossesse je comprend, mais n'importe quel médecin lui dirait que c'est pas très grave. La en lisant l'article on dirait qu'il y a une chasse aux femmes qui ont bu pendant leur grossesse en france, faut arrêter la parano.


Prototype personnel de Dieu, mutant à l’énergie dense jamais conçu pour la production en série. Il était le dernier d’une espèce : trop bizarre pour vivre mais trop rare pour mourir.

Hors ligne

 

avatar
prescripteur
Modérateur
Inscrit le 22 Feb 2008
11142 messages
J'avais deja cité cet article.
https://www.psychoactif.org/forum/t2686 … .html#divx
Il me parait essentiel en effet de ne pas culpabiliser les femmes, tout en les mettant en garde.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

Hors ligne

 

avatar
pierre
Web-Administrateur
Inscrit le 15 Sep 2006
16690 messages

Après si certaines femmes ont besoin d'être rassuré parce qu'elles ont un peu bu au début de leur grossesse je comprend, mais n'importe quel médecin lui dirait que c'est pas très grave. La en lisant l'article on dirait qu'il y a une chasse aux femmes qui ont bu pendant leur grossesse en france, faut arrêter la parano.

Oui il y a une chasse eux femmes qui boivent pendant leur grossesse ! Et non aucun medecin ne dira que ce n'est pas grave....  c'est insupportable.

Tu ecoutes plein de médecin et autres soignants, à la moindre goute tu risques un SAF. Ce procédé est insupportable car c'est toujours la meme stratégie que la répression des drogues : essayer de faire peur, de faire paniquer,  pour la consommation cesse. La peur panique n'est pas du tout la meilleure conseillère, et surtout on sait que cela ne marche pas,si ce n'est de culpabiliser énormément les femmes qui boivent et les enfermer dans le silence sur leur conso d'alcool !

Hors ligne

 

avatar
psychodi
Pour ma santé :5 weed et j'les fume par jour
Inscrit le 24 Jul 2013
951 messages
En France : "Fumer tue" sur les paquets de sucettes à cancer
En Espagne ou en Angleterre  : "Fumer PEUT tuer"

toute la nuance est là...et force est de constater qu'en France, la prévention passe par la simplicité du langage pour que cela parle à tout le monde...au risque que la plupart trouve ces messages infantilisants...ce qui est aussi la position soignante parfois concernant les addictions (en France là encore) : le soigné doit être un peu rééduqué pour revenir dans la norme (et la norme pour l'alcool, c'est boire comme tout le monde et se modérer, non mais...)

faudra que je retrouve quelques images des années 60 où l'alcool était alors PROMU auprès des femmes enceintes puis ensuite allaitantes : fallait qu'elles boivent de la bière pour avoir un nourrisson bien rose et bien joufflu !! Et celles qui n'en buvaient pas étaient alors dépeintes comme toutes grisounettes avec des gamins rachitiques !!

je partage le point de vue (taxé de "féministe" un peu rapidement selon moi) : qu'on informe les femmes (correctement) et ensuite, c'est de leur responsabilité de faire ou pas (en lien avec le père si possible...parce que si on peut dire "zéro alcool" pour les futures mamans...on dit quoi au papa qui est à côté ? changez rien pour vous ? Aidez si possible votre compagne en réduisant voire arrêtant vous aussi durant la grossesse de Me ? Quels messagespour les papas ?)

il y a des jours étranges
il y a des jours, j'm'étrangle
Surtout...ne pas se biler sur la route...
Psychoactif ? Faut s'abonner là, vite !!

Hors ligne

 

avatar
psychodi
Pour ma santé :5 weed et j'les fume par jour
Inscrit le 24 Jul 2013
951 messages
donc voilà

/forum/uploads/images/1505/1505378872.jpg

il y a des jours étranges
il y a des jours, j'm'étrangle
Surtout...ne pas se biler sur la route...
Psychoactif ? Faut s'abonner là, vite !!

Hors ligne

 

avatar
psychodi
Pour ma santé :5 weed et j'les fume par jour
Inscrit le 24 Jul 2013
951 messages
petite série du 19ème siècle

/forum/uploads/images/1505/1505378926.jpg


comme papy, gamin !!


/forum/uploads/images/1505/1505378954.jpg


/forum/uploads/images/1505/1505378966.jpg


le message était clair non ? préférez la belladonne...(ou alors j'ai pas compris)

/forum/uploads/images/1505/1505379012.jpg


Cointrau n'en faut...

/forum/uploads/images/1505/1505379031.jpg


ha c'est p'us c'que c'était, hein...

il y a des jours étranges
il y a des jours, j'm'étrangle
Surtout...ne pas se biler sur la route...
Psychoactif ? Faut s'abonner là, vite !!

Hors ligne

 

psychic
Psycho junior
Inscrit le 27 Jul 2017
488 messages
"
Consommé en début de grossesse, l’alcool peut altérer ou stopper le développement des organes vitaux, car c’est à ce moment-là que sont fabriqués le cœur, les poumons... Si la mère boit pendant le développement du visage, l’enfant aura plus de probabilités d’avoir un bec de lièvre par exemple.

Quant au cerveau, il se développe tout au long de la grossesse. L’absorption d’alcool, quelle qu’elle soit, pourra donc entraîner des difficultés d’ordre cérébral : troubles de l’attention, troubles du jugement, troubles des apprentissages, etc. "  (c) Dr Laurent Urso Baiardo (Addictologue)

Hors ligne

 

avatar
prescripteur
Modérateur
Inscrit le 22 Feb 2008
11142 messages
Oui, bien sûr, l'alcool est toxique pour le foetus. A fortes doses cela ne fait aucun doute.
A faibles doses (très occasionnel et sans dépasser un verre dans la même journée) c'est possible et même probable mais non prouvé à ce jour, à ma connaissance. C'est pourquoi la recommandation faite aux femmes est, dans le doute et donc par précaution , de s'abstenir totalement de boissons alcoolisées.

https://www.newscientist.com/article/21 … abys-face/

D'où je tire la conclusion

“We don’t know of a safe lower threshold,” says Chambers. “The recommendation to avoid alcohol in pregnancy is a wise one.”

"Nous ne savons pas s'il existe un seuil minimal de sécurité" dit Christina Chambers "La recommandation d'éviter l'alcool pendant la grossesse est donc sage"

Par contre ce qui pose problème est la culpabilisation des femmes qui ont bu de petites quantités avant qu'elles ne sachent qu'elles sont enceintes ou parce qu'elles n'ont pas pu résister à une pression sociale par exemple. Le doute dont j'ai parlé plus haut et qui justifie le principe de précaution justifie aussi qu'on ne culpabilise pas abusivement ces femmes et futures mères.
D'autant que le risque qu'il y ait "quelque chose" dans le futur de l'enfant, caprices, troubles du comportement ou de l'attention, malformation majeure ou mineure etc.. est assez élevé au naturel et qu'il est alors trop "facile" de le mettre sur le compte d'une consommation même ponctuelle de la mère.

En conclusion,  il faut recommander l'abstention d'alcool aux femmes enceintes en faisant appel à leur intelligence, leur compréhension et leur amour maternel et non en leur promettant l'enfer et la damnation.

Amicalement.


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

Hors ligne

 

avatar
Anonyme8541
Darlene is watching you
Inscrit le 01 Feb 2015
252 messages

Cobe a écrit

.A partir du moment où le problème peut toucher quelqu'un d'autre (ton futur enfant en l’occurrence) ça me parait normal de jouer la prudence plutôt que d'y aller en mode YOLO sur la bouteille...
.

Oh là, si tu penses ça :
Les parents UD, a qui il arrive parfois de faire passer le prod avant leur famille?
T'en dis quoi?

On vit pas dans un monde parfait, donc oui tt est pas nickel.
Mais les mères encientes qui tapent de l'héro ou meme restent juste sous TSO? On vient les pointer du doigt sur PA?

D'autant qu'il est prouvé qu'un sevrage brutal risque plus de tuer le foetus ou l'endommager qu'autre chose.

Et puis en tant quUD tu sais ce qu'est l'addiction. Faut arreter de penser que la grossesse est un truc mystique qui devrait nous transformer, et anhiler tout besoin.
Ta dépendance ne t'as jamais poussé à faire des choses que tu regrettes, fait perdre le sens des priorités?

Les femmes alcooliques sont MALADES c'est pas de la mauvaise volonté.
Et pour les autres, un petit verre ponctuellement, c'est pas pir que cloper....

J'aimerai mais TELLEMENT que les heureux futurs papas s'imposent toutes les restrictions qu'on devrait se poser une fois enceinte. La on rigolerai bien à mon avis big_smile

Bref, jspr ne pas paraître seche, mais un peu de logique et de mise en situation avnt de sortir des trucs comme ceux que tu as dit, ce serait pas mal.

Et mm si je répète, la culpabilisation, à part participer au cercle vicieux, ça pas bien utile.

Amicalement,t


«On m'a noyé dans du formol j'aurai toujours 20ans»  demon1
AMaZoneLibre

Hors ligne

 

avatar
Tetris68
Il était une fois l'héroïne...
Inscrit le 20 Mar 2016
2384 messages
Faire culpabiliser a outrance c'est stupide on est d'accord mais faire comme si c'était pas grave c'est du même niveau a mes yeux.

L'apprentissage par la peur est clairement une connerie mais le problème vient plutôt de la manière que du fond non?

Une femme sous TSO et une femme sous alcool pendant une grossesse c'est pas du tout la même chose pour le bébé, je pense pas qu'on puisse comparer car les risques ne sont pas les mêmes.

Pour ce qui est des hommes ils ne devraient rien dire car ils ne seront jamais confronter a une grossesse?
C'est un peu simpliste aussi non?

De même que j'ai jamais entendu quelqu'un dire que faire passer la came avant sa progéniture était une bonne chose.

Pour moi le problème est l'humiliation que ces femmes peuvent subir et la manière dont on essaie de les faire changer que le fait de savoir si c'est bon ou mauvais pour l enfant d'avoir une mère qui boit car la dessus y a pas débat et c'est un sujet plutôt bien documenté.

Dernière chose, bien-sûr que la femme qui a souhaité porter la vie a des responsabilités vis a vis de l'être vivant qu'elle porte en elle et le fait qu'aucun homme ne connaisse ça n y change rien.
Si un père s'inquiète pour sa progéniture en voyant sa femme boire c'est trop facile de lui répondre " fermes là tu sauras jamais ce que c'est " , c'est du même acabit que d'insulter les femmes qui consomment de l'alcool.

Il suffit pas de dire "tel chose est pas mieux" ou " faire ça c'est pire" pour balayer un sujet.


Je sens que je vais me faire defoncer mais en lisant certains trucs j'ai eu les poils qui se sont décollés et j'ai pas pu me retenir de donner mon avis.

En espérant que ça part pas trop loin... amicalement.

L'héro c'est fabuleux mais quand t'arrêtes faut redécorer.

Hors ligne

 

avatar
Anonyme8541
Darlene is watching you
Inscrit le 01 Feb 2015
252 messages
J'ai un petit cousin qui est né de mère alcoolique, mais genre vraiment. Elle s'est pas octroyé une petite coupette de temps en temps, c'était plus sky pur & co.

Donc oui jai pu voir les ravages de l'alcool sur un foetus c'est violent. Il est né cerné, pleurait sans arret.... Les 3 premières années de sa vie, jai vraiment cru qu'il etait foutu voir qu'il aurait de graves troubles psy.
Maintenant il a 13ans et se porte plutôt bien, très bon élève tout ça.

Avec ma tante on s'est tous épuisés à vouloir la «sauver», en vain puisque c'était à elle d'avoir le déclic. Ses sautes d'humeur avaient déjà un bel impact sur l'éducation de son 1er fils, alors quand elle est tombée enceinte... On a tous flippé.

Donc je ne dis pas «super fais peter la vodka et la coke pendant la grossesse». Non vraiment pas.
Mais elle était malade et sa culpabilité l'a poussé à ne pas (bien) se faire suivre. Elle avait une défiance envers le corps médical.
Comme son entourage, collègues, famille la jugeaient, ben elle s'est isolée et a picolé de plus belle.... bref.

Ce que je voulais dire c'est de ne pas culpabiliser les gens (chose qu'on a faite à l'époque).
La tolérance c'est pour tout le monde. Et ça ne veut pas dire cautionner.

Et ces mots viennent de quelqu'un qui DETESTE l'alcool, redoute d avoir un jour un compagnon alcoolique (ca va si vite, p*tain) et estime l'alcool comme une des drogues les plus destructrices.

Voilà voilà, pour compléter mon précédent post.

«On m'a noyé dans du formol j'aurai toujours 20ans»  demon1
AMaZoneLibre

Hors ligne

 


Remonter


Pour répondre à cette discussion, vous devez vous inscrire

Sujets similaires dans les forums, psychowiki et QuizzZ

logo Psychoactif
[ Forum ] Grossesse et alcool - Alcool et Grossesse, un article à lire
par prescripteur, dernier post 13 septembre 2017 par Mister No
  3
logo Psychoactif
[ Forum ] Alcool risques - début de grossesse ???
par sos75, dernier post 19 mai 2017 par JSP11
  12
logo Psychoactif
[ Forum ] Etude - Alcool et Grossesse : la premiere semaine est critique
par prescripteur, dernier post 13 mars 2023 par Emilyemyemy
  13
logo Psychoactif   [ PsychoWIKI ] Méthadone et grossesse
logo Psychoactif   [ PsychoWIKI ] Baclofène dans le traitement de la dépendance à l'alcool
logo Psychoactif   [ QuizzZ ] Auto-évaluer votre consommation d'alcool
16815 personnes ont déja passé ce quizzz !

Pied de page des forums