Bonjour à tous
Recherchant des avis et vécus, je vous fais également part de mon expérience :
Alcoolique depuis 6 ans (j'en ai 30), j'ai commencé par le petit verre de vin le soir après les cours, puis 2, puis...le chômage m'a amené au café "pour voir du monde" où la bière a vite remplacé le fameux café. Parcours "banal".
Je me suis retrouvée avec une consommation "moyenne" de 3L/jour (café et maison) avec une "petite bière pas méchante" 2h après le réveil.
Une grosse cuite avec déprime, larmes etc en public (au café...) m'a valu les pompiers et direct en cure pendant 3 semaines. Un échec total. J'étais suffisamment "fiable" pour avoir des permissions de sortie et revenir sans être contrôlée, donc j'allais me faire une petite mousse !
Une fois sortie, évidemment j'ai repris mes habitudes...
Ayant eu une suspension de permis suite à mon taux d'
alcool (
mea culpa), j'ai décidé de consulter un addictologue en centre. Celui-ci m'a prescrit du
baclofène à ses débuts d'AMM et je suis montée à de très grosses doses (les plus grosses du centre vu que nous faisions partie du premier panel de tests sanguins en France sur ce médicament, et j'étais la plus dosée) : aucun EI et aucun effet tout court pour moi ! A croire que le mental devait être plus fort, car légère diminution les premières semaines (placebo ?) puis reprise normale tout en augmentant les doses du médicament. Donc je n'étais pas la bonne cliente du baclo...
J'ai arrêté (le baclo) et suite à une rupture sentimentale (mi 2016), j'ai eu un déclic de me mettre au sport avec nouvelle hygiène de vie, alimentation etc... Je m'autorisais 1 demi avec les amis en rentrant du boulot et 2verres de vin le soir. J'ai perdu 15kg et une fois les analyses de sang au top (dont les GAMMA et VGM) j'ai récupéré le permis en plus ! J'avais un sang de bébé malgré ma bière et 2 verres de vin rouge.
Sur ma lancée, je décide d'arrêter de fumer (octobre 2016). Effets de
sevrage horribles malgré substituts et suivi, prise de 6 kg et dépression.... J'ai repris la clope au bout de 3 semaines, au fond du trou, et j'avais compensé avec la bouteille en plus !
Un ami, gros gaillard bon vivant qui boit bien, devient mon chéri. Super, c'est beau, mais je reprends grave les "apéros". Je vais donc consulter de nouveau en septembre dernier (2017). L'addicto me met sous
Selincro.
Peu d'effets secondaires hormis de petites nausées la première fois, et effectivement moins envie de boire, mais je pense que les habitudes et le fait d'être 2 à picoler n'a pas aidé car j'avais à peu près la même consommation. J'ai donc arrêté le médicament en décembre...et viens de reprendre !
Pour vous faire rire mais c'est pas drôle (mais on va arrêter de pleurer !) : afin de convaincre mon chéri de consulter aussi et de l'efficacité du médoc, j'avais trouvé la technique du "non c'est bon suis au coca-light" (j'en bois beaucoup) sauf que j'avais de la vodka dedans...
Donc bref la situation ayant changé avec le chéri (je ne vis plus chez lui, il vient chez moi certains soirs de semaine), je me suis motivée à retenter
Selincro. Ce coup-ci : l'horreur en EI !C'était la semaine dernière : nausées très douloureuses sur 3j et 3 nuits (pendant lesquelles impossible de dormir), tremblements, migraines, confusion et envie de ne rien faire, un peu zombie.
Mais ça passe ! L'avantage, mine de rien, c'est que je vomissais tellement que je n'ai rien mangé (pas bien) mais rien pu boire en
alcool (et j'ai tenté...) et ai réduit de moitié la conso de
cigarettes ! Bon, évidemment, une fois les maux passés, j'ai repris...
MAIS déjà premier déclic qui ne m'était pas arrivé depuis 6 ans (hormis la pseudo "cure") :
OUI JE PEUX NE PAS BOIRE D'ALCOOL PLUS DE 48h ! Mine de rien, pour les alcooliques comme moi qui n'ont pas les cuites hebdomadaires mais l'
alcool quotidien en extension de son bras, psychologiquement c'est important ! Je vomissais mais j'étais super contente de ce constat ! Je le savais bien sûr, mais c'est tellement dur de le tenter quand tout va bien...
J'ai revu mon addicto ce matin. Elle me dit de continuer le
selincro bien sûr (je n'ai repris que mardi dernier), de retenter de convaincre mon chéri de consulter ne serait-ce que pour un bilan santé (il a 50 ans et boit depuis ses 15 ans), et de profiter d'être revenue chez moi pour instaurer de nouvelles règles.
Sur ces 4 derniers jours,
j'ai consommé 6 unités/j au lieu de 12.
Je n'ai plus les effets secondaires du
Selincro et découvre le "bon je reprends une tite dernière avant d'aller me coucher ? Mouais...non, pas besoin."
Je ne dis pas que l'envie et l'habitude n'y sont pas, mais mon cerveau commence à me dire "Hé cocotte, t'as fait sans quand tu gerbais ? Bah alors, prends ton eau au citron et va bouquiner !"
Pas de miracles, mais j'espère être sur la bonne voie vers une sobriété quasi-totale, excepté restaurants, anniversaires etc.
Je vous tiendrai informés.
PS : il est sécable (enfin on peut le faire) car mon addicto m'a dit que j'aurais pu en prendre 1 un jour/2 ou 1/2 chaque jour au début si les EI étaient trop forts. Tant pis je les ai eus à fond mais pas de regrets !
Bon courage à tous !
Dernière modification par Moimaime (29 janvier 2018 à 13:44)