Cannabis et développement personnel

Le paradoxe chez le Saddhus, c'est qu'ils renoncent à toute forme de dépendance, à la conso, à l'envie, au besoin.
Je ne pense pas que la dépendance soit un soucis, pas de problème pour se fournir en permanence, ils sont respectés et ancrés dans la culture comme le vin chez les juifs ou les chrétiens.

On est tous dépendants, à l'air, à l'eau à la nourriture, au sommeil etc... Par construction, nous sommes des êtres dépendants. Maintenant la plupart des êtres humains rajoutent d'autres formes de dépendance, le travail, les jeux, la possession, le pouvoir, l'argent, le sexe, la guerre, la violence. Pourquoi ? Parce que la dépendance permet d'échapper temporairement à la souffrance car nous sommes aussi, par construction, des êtres souffrants.

Mais qui dit pouvoir, argent, possession, sexe dit affrontements pour acquérir, conserver et protéger.
Qui dit affrontements dit karma, cette loi naturelle des relations entre les causes et les conséquences.
Et souvent les conséquences de ces dépendances sont plus néfastes que bénéfiques sur un plan spirituel autrement nommé développement personnel. C'est ce que l'on appelle le Samsara. (Le film "Samsara" est à voir. IL décrit et explique parfaitement ce cercle vicieux). En clair, elles finissent par produire plus de souffrances qu'elles n'en soulagent.

Alors que faire ? Si on réduit ces dépendances, on tombe dans les souffrances existentielles qui provoquent l'ennui, le désespoir, la mélancolie; si intenses qu'elles peuvent conduire à chercher la mort comme jean paul Belmondo dans le film "les tribulations d'un chinois en chine". Si on rentre dans le Samsara, on échappe temporairement à ces souffrances mais en provoquant d'autres formes de souffrances : la jalousie, l'envie, la colère, la frustration et surtout l'insatisfaction (dukkha en Sanskrit) qui nous pousse à en vouloir toujours plus. Le Burn-out, l'épuisement mental et toutes les maladies somatisées par ces souffrances sont les conséquences du Samsara.

Certaines spiritualités ont cherché un remède.
Au lieu d'essayer d'adapter le monde à soi, elles vont chercher à adapter le soi au monde par un travail sur le soi. C'est le véritable sens du mot spiritualité dont la locution "développement personnel" cherche à écarter l'aspect religieux. Mais la spiritualité, qui provient du mot spirit (esprit) en soi n'a rien de religieux même si la plupart des religions essaient d'accaparer ce domaine pour augmenter leur propre pouvoir sur les individus. Les religions font parties du Samsara, la spiritualité est un outil permettant d'y échapper.

"Pour le sage indien, le mental ordinaire est comme un petit singe qui saute en permanence d'une branche à une autre" (voir "les sages de l'himalaya" sur youtube)
L'outil principal de la spiritualité est la méditation qui va permettre à l'esprit de se modifier favorablement afin d'échapper aux souffrances existentielles et à la tentation du Samsara.

Et il se trouve que le cannabis est une plante qui permet aux méditants de se placer dans un état de méditation favorable au développement de la spiritualité. Très certainement par son action sur l'hyppocampe. Le moine renonçant échappe au Samsara (dans lequel nous sommes tous), sans tomber dans les affres des souffrances existentielles et le cannabis l'aide dans son dessein.

Pour le moine renonçant, une dépendance au cannabis est similaire à une dépendance à l'eau et si elle aide à échapper à la dépendance du toujours plus de richesse, de pouvoir, de sexe, de nourriture, d'envies de toutes sortes, de plaisirs mondains, bref si elle lui permet d'échapper au Samsara alors pour lui il n'y a pas photo.

Dans ce sens le cannabis est un outil d'aide au développement personnel parfois appelé spiritualité.

C'est la cause la plus profonde, la plus intime et aussi la plus inconsciente du rejet du cannabis par la société. La collectivité, elle même plongée dans le Samsara, cherchera toujours à maintenir l'individu dans le Samsara.

Dernière modification par Lecoq (06 avril 2018 à  11:23)