Cannabis thérapeutique : vers une expérimentation avant la fin 2019

Préambule : cet article a été publié sur Le Monde le 27 décembre, mais sans le paragraphe en italique. L'article a été modifié le 28 décembre au soir sur le site du Monde avec l'ajout de cette partie en italique. Fil

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Un plant de marijuana à Vancouver, au Canada, pays qui autorise l’usage thérapeutique du cannabis. DON MACKINNON / AFP

La porte est désormais ouverte pour une légalisation – encadrée – du cannabis à visée thérapeutique. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a jugé « pertinent », jeudi 27 décembre, d’autoriser l’usage de cette plante pour les patients « dans certaines situations cliniques » et « en cas de soulagement insuffisant ou d’une mauvaise tolérance des thérapeutiques, médicamenteuses ou non ». Un avis qui reprend les conclusions émises le 13 décembre par le comité d’experts (CSST) mis en place par l’ANSM trois mois plus tôt à la demande de la ministre de la santé, Agnès Buzyn.

Ce feu vert a aussitôt été accompagné de l’annonce d’un premier calendrier. D’ici à juin 2019, le comité d’experts devra avoir rendu ses conclusions sur les « modalités de prise en charge médicale » des patients et avoir défini les conditions d’une expérimentation. « On souhaite mettre celle-ci en place avant fin 2019 et avoir une généralisation en 2020 », explique au Monde Dominique Martin, le directeur général de l’ANSM, qui juge « importante » l’étape franchie jeudi. « On va vers une modification réglementaire qui rendra légal le fait de pouvoir utiliser du cannabis thérapeutique dans certaines circonstances », dit-il.

D’importantes limitations ont toutefois d’ores et déjà été posées, l’ANSM reprenant à son compte les indications formulées le 13 décembre. Seront ainsi concernées : les douleurs réfractaires, certaines formes d’épilepsie sévères et pharmacorésistantes, les soins de support en oncologie, les situations palliatives ou la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques. Soit « quelques milliers de patients en France non soulagés par des traitements conventionnels », estime le professeur Nicolas Authier, qui préside le CSST.

Pas de joint médical

Autre modalité validée jeudi : le cannabis ne pourra pas être fumé en raison des « risques pour la santé » liés à la combustion. Pas de joint médical donc. Charge au CSST de faire des recommandations parmi les autres modes d’administration possibles : spray, inhalation, gélule, gouttes, suppositoires, huiles, voie sublinguale, patch… Le cannabis ne devrait par ailleurs pas être prescrit en première intention.

Certains contours de l’expérimentation à venir s’esquissent déjà. « On peut imaginer des centres qui géreront la dispensation comme cela a été fait à la fin des années 1970-1980 avec l’accès à la méthadone pour les patients héroïnomanes, détaille M. Authier. Cela permettrait de donner un accès gratuit aux patients tout en colligeant les données scientifiques. »

Beaucoup de questions restent encore à trancher. Tous les médecins pourront-ils en prescrire ou seuls quelques spécialistes (neurologues, cancérologues) seront-ils autorisés à le faire ? Quelle sera la formation pour les médecins ? Quel cannabis, sachant qu’il existe des dizaines de variétés et aucune préparation standardisée, sera prescrit ? Quel sera le dosage ? Qui cultivera la plante ? Quel sera le remboursement par la Sécurité sociale ?

Outre ces questions, qui figurent dans la feuille de route du CSST, d’autres, très concrètes, pourraient surgir au regard de la loi de 1970 prohibant tout usage de drogue illicite. « Comment se passera le dépistage au volant ? Ou au sein de l’entreprise ?, interroge Yann Bisiou, spécialiste du droit de la drogue à l’université Paul-Valéry-Montpellier-III. Même si les personnes concernées sont souvent atteintes de pathologies très lourdes, ne travaillent et ne conduisent plus, la question de leur insertion sociale se pose. »

Pas d’aide immédiate aux patients

Les patients français qui sont soulagés par le cannabis thérapeutique sont pour l’instant contraints de se fournir de façon illégale, sans garantie sur la qualité des produits, ou d’aller dans des pays où le cannabis médical est autorisé, comme la Suisse. « Ils sont amenés à vivre un parcours du combattant pour se fournir », souligne le docteur Pascal Douek, membre de la Fondation ARSEP pour la recherche sur la sclérose en plaques. Il pointe également un aspect financier « important » qui réserve de fait l’usage de cette plante à « une frange de la population qui en a les moyens ».

Pour aider ces patients jusqu’à la légalisation du cannabis thérapeutique, les treize membres du CSST avaient préconisé de mieux les identifier et de mieux les accompagner afin de les aider à « optimiser leur usage ». Cet avis, qui aurait pu être interprété comme une sorte d’appel à la tolérance des forces de l’ordre et des tribunaux, n’a pas été repris par l’ANSM.

« Que les praticiens aient une attention particulière avec ces patients, on le conçoit bien, même si ces produits ne sont pas autorisés, explique Dominique Martin. Mais cet avis du CSST ne pouvait être repris en tant que tel, nous sommes une autorité réglementaire et nos décisions ont une portée réglementaire. »


Une trentaine de pays dans le monde, dont de nombreux Etats américains et le Canada, autorisent déjà le cannabis thérapeutique, dont vingt et un de l’Union européenne ainsi que la Suisse, la Norvège, Israël et la Turquie.

François Béguin


Source : lemonde.fr

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Autre modalité validée jeudi : le cannabis ne pourra pas être fumé en raison des « risques pour la santé » liés à la combustion.

Quelle bande de branleurs, on dirait qu'ils découvrent leur trou du cul ou que la terre est sphérique.

« Comment se passera le dépistage au volant ? Ou au sein de l’entreprise ?, interroge Yann Bisiou, spécialiste du droit de la drogue à l’université Paul-Valéry-Montpellier-III. Même si les personnes concernées sont souvent atteintes de pathologies très lourdes, ne travaillent et ne conduisent plus, la question de leur insertion sociale se pose. »

Les personnes concernées par la prise en charge de la douleur conduisent et travaillent.
C'est une excellente question.
Perso, avec mon ordo de morphine, de tranxène ou d'AD, j'ai toujours eu l'aval pour conduire, en étant prudent en début de traitement.
Il se trouve qu'en France particulièrement, les statistiques routières ont été faussées et on continue à condamner des patients qui prennent sur eux et leur douleur afin de ne pas conduire après une conso de cannabis. Malgré cela, de simple traces les condamnent.

Le cannabis ne devrait par ailleurs pas être prescrit en première intention

C'est vrai que c'est plus safe et logique de continuer à prescrire du fentanyl en première intention...


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"Pas de forme fumée" ....La dépénalisation/légalisation n'est pas pour demain

yes futur

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Tu peux difficilement conseiller la combustion à une personne qui se soigne.
Nous n'accepterions pas d'un médicament de tels effets secondaires...

La dépénalisation/légalisation n'est pas pour demain

Elle est portant inéluctable, même en France...
Quand tu vois que l'industrie du tabac et de l'alcool investissent en masse, je peux te garantir que la légalisation aura bien lieu.
Peut-être même après demain.

Dernière modification par Mister No (02 janvier 2019 à  12:08)


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"Pas de forme fumée" ....La dépénalisation/légalisation n'est pas pour demain

Ils ne peuvent pas dire autre chose d'autant plus que la vaporisation existe et est reconnue comme safe.

Quand à la dépénalisation/légalisation, je pense exactement comme Mister No : ça risque d'arriver bien plus vite qu'on ne le croit.

Amicalement

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#6 
Strych9 homme
Designer Drugs France
02 janvier 2019 à  17:26
A priori les formes seront celle que l'on connait déjà à savoir : marinol, sativex et un troisième dont j'ai oublié le nom mais qui coute un prix exhorbitant...

Mon meilleur client c'était Jean-Luc Delarue...

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Strych9 a écrit

A priori les formes seront celle que l'on connait déjà à savoir : marinol, sativex et un troisième dont j'ai oublié le nom mais qui coute un prix exhorbitant...

Le sativex c'est juste un problème de prix. demon1

Le THC de synthèse est prescrit depuis plus de dix ans mais il est très inconfortable pour les patients, mal supporté et pose un souci voire un écueil administratif pour le médecin car une autorisation temporaire d'utilisation doit accompagner chaque prescription.
Très compliqué et mal supporté, logique, même pas besoin d'être médecin pour savoir que du THC seul c'est pas agréable voire insupportable. De synthèse ou extrait de la plante c'est juste naze...

L'expérimentation de 2019 prévoit aussi l'inhalation qui permet l'effet d'entourage. cool

Faut lire certains pourris s'offusquer et s'étrangler sur certains médias pour comprendre que c'est en train d'avancer et qu'il faudra envisager des Flow remboursées sous peu...
Pour des pathologies graves au moins dans un premier temps, cela paraît certain.

Le nombre de brevets que dépose big pharma est hénorme...

https://globenewswire.com/news-release/ … tents.html

Leading Canada’s Cannabis Patent Race

CIBA-GEIGY AG (Switzerland): 21
PFIZER PRODUCTS INC. (United States of America): 14
GW PHARMA LIMITED (United Kingdom): 13
TELEFONAKTIEBOLAGET LM ERICSSON (Sweden): 13
MERCK SHARP & DOHME CORP (United States of America): 11
SOLVAY PHARMACEUTICALS B.V. (Netherlands): 7
KAO CORPORATION (Japan): 7
OGEDA S.A. (Belgium): 7
SANOFI-AVENTIS (France): 6
UNIVERSITY OF CONNECTICUT (United States of America): 6

Sanofi détient 40% d'Alcaliber qui produit depuis peu du cannabis, des opiacés depuis 40 ans pharma dont de l'héroïne médicale. :)

https://www.psychoactif.org/forum/p4059 … =m#p405965

Encore des doutes ?

Dernière modification par Mister No (02 janvier 2019 à  21:42)


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Ravale ta haine, tête de cul !

https://lecannabiste.com/wp-content/uploads/2018/12/image_content_23773030_20180606221048-150x150.jpg

Comme je ne voulais pas citer des médias d’extrême droite, je voulais vous montrer certains s'étrangler dans leur haine sur fond de corruption scientifique.

La pilule ne passe pas, il devrait vaporiser !

Nous avons également tenu à recueillir le témoignage du Professeur Jean Costentin pour qui l’annonce d’une régulation du Cannabis médical, n’est en revanche pas une bonne nouvelle.

« Il est singulier que l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) ait à juger du statut d’un médicament, sous des pressions de lobbies extérieurs et autres groupes de pression.  Que de plus elle prenne des décisions à partir de donnés très préliminaires et incomplètes, c’est à dire en l’absence  des données cliniques produites selon les très strictes règles qui encadrent ces études; et qu’ainsi elle fasse fi du sacro-saint rapport bénéfices / risques qui fonde désormais et depuis un assez longtemps déjà le statut même d’un médicament. »

Cet étranglement est paradoxalement une douceur.

Quel menteur ! Prescrire du fentanyl à ceux qui souffrent au lieu de commencer par des cannabinoides est un crime contre l'humanité... (cf espérance de vie en chute aux states)

Cela défie toute logique du rapport bénéfice/risque.

C'est juste une logique de... bénéfices.

J'espère qu'ils seront tondus à la libération.

https://lecannabiste.com/wp-content/upl … 50x150.jpg

Certains élus ne cachent plus leur conviction.

https://www.lamontagne.fr/gueret/econom … 94235.html

Dernière modification par Mister No (03 janvier 2019 à  12:32)


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#9 
avatar
Lecoq homme
Psycho junior France
14 janvier 2019 à  12:45
Bonjour,


Prescrire du fentanyl à ceux qui souffrent au lieu de commencer par des cannabinoides est un crime contre l'humanité...

Pu... qu'est ce que c'est vrai ! Même sans aller jusqu'au fentanyl.

J'en suis un témoin avec du paracétamol et du tramadol. Le tramadol a fait de moi un zombie en moins d'un mois et j'ai bouffé exclusivement du riz pendant six mois à cause du paracétamol qui m'a esquinté grave le foie.

Je ne sais pas pourquoi cela agit comme cela chez moi mais prendre maintenant un cachet de tramadol c'est pour moi des lendemains aussi pénibles que si j'avais bu 1 bouteille de vin + une bouteille de whisky.

Et pourtant, je ne peux pas me passer d'antalgiques sauf à passer des nuits blanches à cause de douleurs physiques.

Le discours de ce professeur est consternant de bêtises. Soit il ne connait absolument pas son sujet, soit c'est un manipulateur.
C'est à rien n'y comprendre.

Elle est portant inéluctable, même en France...
Quand tu vois que l'industrie du tabac et de l'alcool investissent en masse, je peux te garantir que la légalisation aura bien lieu.
Peut-être même après demain.

C'est pour moi une évidence.

amicalement,


La vérité est l'interprétation par l'esprit de la réalité. Par définition, elle est subjective et éphémère.

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Le discours de ce professeur est consternant de bêtises. Soit il ne connait absolument pas son sujet, soit c'est un manipulateur.
C'est à rien n'y comprendre.

C'est un chercheur qui n'est pas au contact pour soigner des patients.
Il est animé par la pensée récurrente que le cannabis est tellement toxique qu'il ne pourra pas être utilisé et utile en médecine.
Aujourd'hui, il gémit de l'absence d'études, alors qu'il a passé sa carrière à tenter de démontrer qu'il ne fallait pas utiliser les cannabinoides.
Au delà de ce fait, il outrepasse ses conpétences en alarmant la société sur la dangerosité de la légalisation ou d'un assouplissement des règles concernant l'usage de cannabis.
Il brandit la balance bénéfices risques en condamnant ceux qui souffrent à se faire prescrire des opioïdes en masse alors que du bon vieux chanvre fait parfois l'affaire.
Sachant que c'est un scientifique, il ne se rend pas compte que sa prise de position est devenue aussi ridicule que ceux qui prétendent que la terre est plate.
Sachant que je ne le range pas dans la catégorie des cons rayons difficultés cognitives, il est permis de se demander ce qui peut pervertir son système de pensée au point en filigrane de défendre la prescription d’opioïdes au détriment de celles de cannabinoides ?
En fait, sa position et celle de l'académie est tellement sectaire que nous pourrions envisager un signalement à la MIVILUDE.
Leur positionnement est très isolé du consensus international au sujet de l'usage des cannabinoides, c'est inquiétant.

Dernière modification par Mister No (15 janvier 2019 à  10:01)


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