[ Arrêt & Sevrage ]
Comment je suis en train d'arreter le crack

#1 
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Numéro54
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09 mars 2015 à  15:27
Salut a tous,

ca faisait un petit temps que je n'etais plus passé par le forum. j'y reviens pour y apporter un témoignage.

A la naissance de ma fille, il y a 3 ans, ma consommation de cocaine, jusque la, plus ou moins récréative, quelquefois par an (comme d'autres drogues) et 1 ou 2 fois plus secretes (par an aussi) s'est envolée rapidemment. En commencant a baser ma coke, je me suis retrouvé un an plus tard a souvent 4 grammes par jour dans le pire et a 2 grammes tous les deux jours au mieux.

Apres un an a ce regime (soit 2 ans plus tard), toujours dans le secret, personne n'etait au courant, j'ai commencé a essayer de reduire ma consomation (principalement pour des raisons financieres, vous vous en doutez), au bout d'un an, en utilisant ca et la des RC et un peu d'hero (fumée bien sur), je suis descendu a 2-5 grammes par semaine, jusqu'a ce que, le matin du 25 decembre 2014 (mes plats etaient pret pour le lendemain), je parte en depression respiratoire, due a une OD d'hero choppée sur le DW.

Ma famille, ma femme et ma fille m'ont trouvé, froid comme un mort, bleu, bavant de la bave et respirant par intermittence devant mon ordinateur.

Une heure de réanimation et 24h d'oxyganation plus tard, je suis sorti de l'hosto, chancelant mais avec la ferme intention de m'appuyer sur ce point d'orgue pour decrocher totalement de l'usage anecdotique d'hero mais surtout de ma dependance au crack.

A cette heure, j'arrive a trois mois d'abstinence, dans la joie et la bonne humeur, dans la beatitude presque, de recuperer mes sens, et de pouvoir etre a nouveau attentif au petites intensités de la vie.

Rien n'est simple apres, recuperer la confiance des siens, dejouer les tour du mental pour justifier les rechutes, recuperer une sexualité libérée des produits, se refaire financierement, avec les arrierés...

La chose qu'il me manque et que je recupererai peut-etre ici, c'est un peu de reconnaissance.
La moitié de mes amis estiment que leur consomation est normale et que c'est moi qui ait un probleme avec la drogue (faible envers la drogue genre) et l'autre moitié ne comprend la difficulté de ces efforts que par le biais d'images faussées comme les films ou les docus peuvent en fournir. On ne me crois d'ailleurs souvent pas.

La personne avec qui je peux parler de tout sans trop de travers a toujours ete mon amie avec qui je partage ma vie depuis 13 ans. depuis, j'ai du mal a trouver en elle l'ecoute nécessaire. Et pour cause, je lui ai mentit pendant trois ans et elle était au premieres loges lors de l'accident. Experience o combien douloureuse si j'en crois les temoignages.

C'est étrange de ne pouvoir en parler comme d'un cancer gagné ou un infarctus évité.

Numéro 54

Quasimor - Une certaine éducation pour la jeunesse

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C'est cool que tu es réussi à  t'en sortir en te servant d'un mal pour un bien !

Vis à  vis du fait de vraiment exprimer sa souffrance à  quelqu'un d'autre c'est presque impossible.

Ton entourage a une image de toi, ils savent que t'es prêt à  encaisser la défonce, mais jamais ils verront ça sous le prisme d'une souffrance que tu t'infliges, et je l'ai remarqué plus d'une fois chez moi, dans mon entourage et sur les forums !

En fait tu peux dire aux gens que c'était dur, que c'était fort, que t'en as chié, à  ce niveau là  ça passe parce que tu ne communiques pas plus d'émotion que ça, tu restes dans le théorique et les gens en t'écoutant s'imaginent la douleur dont tu leur parles sans vraiment la ressentir plus que ça, et ils peuvent l'encaisser.

Alors qu'au moment où tu poses des mots durs sur toute la souffrance que tu as ressenti au travers de la défonce, là  tu partages une vraie émotion et tu la communiques à  tes interlocuteurs qui réaliseront émotionnellement que tu en as vraiment chié. L'intensité de tes propos va alors les envahir et ils vont passablement refuser de la voir soit en niant ce que tu dis, soit en le dédramatisant, soit en partant pour ne plus t’écouter parce qu'il n'y a rien de pire que de renvoyer à  autrui sa propre souffrance, sauf si tu veux jouer le rôle du vilain petit canard parmi des gens encore dans l'illusion quand toi tu en sorti parce que la douleur t'a rappelé que tu n'étais qu'un être humain sensible et surtout mortel.

Pour en revenir à  l'image que les gens ont de toi, ils te perçoivent au jour le jour comme un mec qui se défonce mais pas comme un mec qui souffre, parce que toi même en donnant le change tu ne communiques pas ta douleur, jamais ou presque tu t’apitoies sur ton sort parce que t'as pris de la drogue ou parce que ta vie ceci ou cela...tu ne te plein pas trop quoi, et c'est possible que tu nies chez toi un mal être qui te ronge et te pousserait à  te défoncer toujours plus, jusqu'à  ce que tu fasses une ou plusieurs OD avant de réaliser qu'en fait tu ne vas pas si bien que ça pour t'infliger de telles souffrances...et ça ton entourage ne le perçoit pas si tu ne le communiques pas, donc quand tu leur dis ce que tu ressens vraiment après coup, là  où toi tu as eu el temps de déréaliser ou justement de réaliser ce que tu t'étais fais, eux ne peuvent et ne veulent pas l'entendre et donc pas te croire, ils préfèrent avoir une image de toi souriant et fêtard un verre à  la main et une paille dans le nez, plutôt qu'à  moitié mort avec les lèvres bleues et la bave qui coule de ta bouche, c'est pas le genre d'image qu'on aime se faire d'un proche...

Bref c'est le genre de sujet que tu peux aborder en fin de soirée quand les gens sont trop déchirés pour ressentir ton mal être mais ont encore assez d'empathie pour te comprendre, toi ça te fait du bien d'en parler et de vider ton sac, eux auront surement tout oublié le lendemain et la vie continue...sinon tu gardes tout pour toi et si ça sort malgré tout parce que c'est pas rien quand même de faire une OD, d'après mon expérience vaut mieux éviter de le dire à  tes personnes qui t'aiment parce que c'est quelque chose d'effectivement insupportable d'être confronté à  la souffrance d'un proche et personne n'a envie de ça. Bon dans ton cas c'est différent parce que ta famille y a été confronté, mais l'important c'est selon moi d'en parler pour s'expliquer, regagner la confiance de ta femme et ne pas laisser ta fille se poser trop de question sur la drogue, et ensuite mettre un bon couvercle sur toute cette mouise et passer à  autre chose en évitant les allusions qui feraient remonter à  la surface des émotions que vous ne voulez pas partager.

"Alors vous c'était pas mieux avant, ça sera mieux plus tard !"

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#3 
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pierre
Web-Administrateur
09 mars 2015 à  23:22
Merci pour ce texte.
Est ce que tu peux en dire un peu plus sur "comment dejouer les tour du mental pour justifier les rechutes" ? Ou sur ta gestion du craving si tu en as ?

Pierre

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#4 
Fabrice
Psycho junior
10 mars 2015 à  02:25
3 mois d'abstinence est une période très courte quand il s'agit de crack, c'était dans mon cas le délais minimum pour constater une diminution des cravings.

Autre remarque, j'ai plusieurs fois rechuté après avoir écrit sur des forums comment je m'en suis sorti avec l'héroine.
Je ne dois pas être le seul dans ce cas, aussi je tiens à  te prévenir du risque de rechute.

Pour rejoindre Pierre dans sa question, je serais intéressé à  savoir tes méthodes, exercices mentaux, astuces pour ne pas céder à  la cohorte de cravings consécutifs à  un arrêt de cocaine basée.

Merci pour le témoignage Numéro54.

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#5 
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Numéro54
Nouveau membre
10 mars 2015 à  11:12
Bonjour,

ben tout d'abord merci de votre intérêt :) ca me fait franchement extrêmement plaisir, preuve que je suis en manque de reconnaissance :).

je constate que j'ai été assez évasif sur bien des points... je ne pensais même pas être aussi long quand j'ai commencé a écrire...

Il faut tout d'abord savoir qu'au faîte de ma dependance, je n'ai jamais tout perdu. J'ai continué a aller au taf (souvent dans des états impossibles, certes), m'occupais de ma fille, faisait ma part (le minimum, j'avoue) dans la baraque et suis toujours parvenu a jouer de la musique sans etre un frein pour mon groupe. Comme je ne pouvait pas fumer au travail, je sniffais souvent un gramme dans le courant de l'apres-midi aux toilettes. Ce que je veux dire, c'est que cultiver le secret m'a permis de garder a l'esprit qu'une certaine limite ne devait pas etre franchie. Il ne fallait pas que ca se voie.

de ce fait, j'ai toujours eu des cravings forts, meme quand je consommais, que je gérais assez betement en grignotant, et pourtant je pense que les crackheads qui ont prit 15 ans kilos en 2 ans ne sont pas légions:)

Au bout de cette deuxieme année (la plus rude question consommation), mon etat de santé s'est fort dégradé, je m'endormais aux réunions de travail, arrivais systematiquement en retard le matin et le midi (fumette oblige), étais dans l'incapacité d'avoir une relation sexuelle non objectivante qui se terminait la plupart du temps par une "culture solo" interminable. Et surtout je commencais a m'endetter serieusement (je ne regardais jamais mes finances en face)

J'avais entrepris entre-temps, une thérapie orientée addiction, qui au bout d'un an, n'avait pas franchement comblé mes attentes, j'avais avancé certes mais j'étais toujours accro et je me mentais toujours quant a ma consommation. J'ai donc commencé une nouvelle thérapie de type EMTE (qui marche donc bien avec les menteurs :)) et la, petit a petit, j'ai commencé a décortiquer les raisons pour lesquelles j'utilisais la drogue. Ce qui faisait que depuis que je suis petit j'ai une fascination pour ca, et que je suis passé d'une drogue a l'autre depuis, j'ai 37 ans. Pour la petite anecdote, j'ai gardé mes 2 tutes en caoutchouc jusqu'a 5 ans car j'en utilisais une pour bien la renifler apres l'avoir longuement frotté contre ma main, la brulant legerement.

J'ai pu donc commencer a espacer mes prises, en ne gardant que celles "qui en valaient vraiment la peine", celles ou j'étais seul, celles qui ne me mettaient pas en danger (surtout en famille, au taf, c'etait moins important). virer la prise ou j'ai 1m30 pour faire ma prepa sinon je me ferait capté, ce genre de choses....

Sans parvenir a arreter totalement, j'ai pu gerer les cravings liés a ma diminution en faisant quelquechose comme me poser la question : "c'est vraiment le bon moment maintenant?". C'etait d'autant plus facile que toute ces dernieres années mes prises devenait de plus en plus angoissantes. a chaque prise, je pensais mourir. Je ressentais de grosses douleurs dans la poitrine et j'etais tiraillé d'angoisses, que je chassais avec de grandes quantités de vodka. Et pas seulement pour gerer les descentes, mais aussi les montées. Je me souvient meme que je préférais ne pas consommer si je n'avais pas la possibilité de me procurer de l'alcool.

C'est a ce moment la que j'ai découvert le DW et que je me suis mis a commander d'autres choses, pour espacer mes prises.

Disons que cette mise en contexte essaye de faire comprendre que j'ai toujours essayé de gerer ma conso, que je ne l'aie jamais laissé s'emballer au point de tout perdre. et que du coup, j'ai toujours plus ou moins souffert de craving (j'ai essayer d'arrêter tant de fois wink)

Apres l'OD, j'etais tellement estomaqué de ce qui m'etait arrivé et tellement degouté de moi-même d'avoir fait souffrir autant tout ceux qui me sont chers, que la premiere semaine, la question ne s'est pas posé. J'avais juré de ne plus rien prendre. j'ai fumé quelques cigarettes, 3-4, quand je me sentais en manque (j'ai arreté de fumer il y a 6 ans plus ou moins et je n'avais plus jamais fumé ni un joint ni une cloppe depuis)

Le premier mois, j'ai repris ma place a la maison en promettant de suivre un programme externe d'aide au toxicomanes (conseillé par l'hosto), assistante sociale pour les finances, psy pour la dependances et médecin pour la substitution. Je vois toujours le psy pour l'instant car il est malin et me fait avancer, meme si ce n'est pas tellement autours de la dependance que nos séances tournent.

Le cravings etaient nombreux, tres nombreux, plusieures fois par jours mais d'une intensité relativement faibles. du moins je l'ai ressenti comme cela. J'etais encore fortement traumatisé (pas tellement par l'OD dont je ne me souviens que tres peu) mais surtout par le boum que ca a créé autours de moi, mes pires consommateurs d'amis ont pleuré et ont stoppé leur consommation au moins trois semaines (c'est dire ^^), ma femme me battait froid, m'a tapé dessus en me demandant comment elle allait continuer avec un type qui lui a menti pendant trois ans.

Il faut s'avoir que nous nous aimons sincèrement et probablement de plus en plus depuis ces 13 dernières années. On a eu toute les galères, dependances en commun (speed notamment), extreme difficulté a avoir un enfant et j'en passe. Bref, je ne voulais absolument ni la perdre ni lui offrir la vie de co-habitante de toxico.

Ca plus ma petite fille en tete a chaque appel toxicomaniaque, j'ai commencé a développer une methode, grandement inspirée par celle d'Allen Carr que j'ai connue en arrêtant la cloppe, dans la joie et la bonne humeur. Je l'ai appliquée sciemment a la coke.

Diaboliser le produit et ses derivés au maximum ("c'est la derniere bentley que je paie a ces fils de putes de narcos"), valoriser la vie liberée des prods (respirer, marche en pleine conscience, meditation active, etre attentif a l'equilibre qui se reconstruit et l'energie qui afflue dans le corps), se tenir loin des possibilités de se fournir (changement de numero pour eviter d'etre a nouveau hameconné, effacement de tous les numéros de dealers), mettre quelqu'un entre moi et le dealeur (un psy, SOS drogue, un parrain NA ou que sais je), se tenir pour un temps loin des soirée a risque. Autant dire que pour le nouvel an, la liste de mes amis non consommateurs etait de deux. Réactiver des modeles de vertus (exit Kurt Cobain, bienvenue Henry Rollins), désactiver le romantisme lié a la drogue.  Restait le DW, mais le simple fait de savoir qu'il faudra au moins 3 jours pour etre fourni me semble suffisamment rédhibitoire, quand je veux c'est maintenant, pas la peine de chercher des plans pour dans une semaine.

Je ne voulais galerer pour arreter sous aucun pretexte. Je n'ai aucune volonté, si je devais le faire a la dure, je n'y serais jamais parvenu.

Une fois que les cravings arrivaient, j'avais donc une série de petites reponses toutes faites, liées a ce conditionnement, qui court-circuitent directement, d'abord consciemment, mais au fur et a mesure de plus en plus inconsciemment, la mise en branle du mental. Quand un coup dur se pointait et qui risquait de me faire replonger, meme combat, je me disais que si je passais ce coup dur sans en reprendre, les galeres suivantes seraient plus faciles (ce qui est en partie vrai, d'ailleurs, j'ai arreté la cloppe au pire moment, resultat : quand des moments durs se sont pointés, je n'ai meme pas pensé a rechutter).

J'avais promis aussi.

Le deuxieme mois, les cravings se sont espacés, mes petites mecaniques etaient moins souvent mises en branle. Mais par contre, ils étaient plus forts, plus puissants, je prenais un peu plus longtemps a me defaire de ces pensees, a calmer mon mental.

J'avais commencé a soigner mes relations car je les avaient pas mal négligées ces derniers temps. J'etais donc a un concert qui s'est vu Sold Out a l'entrée avec un ami consommateur mais qui etait abstinent depuis 3 semaines. On a donc retrouvé des amis en ville dans un bar et tout a coup, j'ai vu mon pote me demander de tenir son gsm ou plusieures lignes etaient deja tracées. Je m'attendais pas spécialement a devoir me poser cette question a ce moment la bien que je m'etais un peu preparé a etre en contact avec du speed a ce concert, nous devions retrouvé un groupe d'amis pour qui c'est une routine.

Sur le moment, je ne me suis pas posé de question car j'ai vu le désarroi dans ces yeux. Quelque part, je pense avoir capté qu'il se sentait mal en faisant cela (sa femme etait plus d'accord pour ca, il était censé attendre un mois et pas trois semaines, etc.) et de fait mon égo a joué : je suis capable de tomber dedans, on a pas tous la chance d'etre des enfants de coeur, mais s'il s'agit de ne pas se faire saigner par la came, je suis encore capable d'etre ce type. ce type qui arrete la came. Je reconnais que c'est pas la meilleure méthode mais pour les gens qui ont un bon ego (j'avoue avoir fantasmé ce fait longtemps avant d'arreter) ca marche ponctuellement.

Un peu plus tard, j'ai du trouvé une autre parade, car une fois que tous les copains étaient dans ma voiture, a se refiler ce gsm rempli de cocaine, je me suis sincerement posé la question de comment j'allais faire pour pas prendre big_smile. Alors j'ai de nouveau appliqué une variante de la méthode : Est ce que ma vie actuellement est satisfaisante : oui, grandement, j'ai retrouvé mes sens, je n'ai plus de sautes d'humeurs, je suis libéré de devoir toujours penser a la came, mon argent ne fond plus comme neige au soleil, mon pere est fier de moi, j'ai enormement d'initiatives musicales, j'ai plein d'idées, je ne dilapide plus mon desir en fantasmes objectivant et deletaires. Est ce que cela vaut la peine de troquer ce bel equilibre que je suis en train de recreer pour 10 minutes (car soyons franc, a ce stade de consommation, on a juste droit a 10 minutes de bien-etre, apres c'est mal a la poitrine, conscience constante de ce qu'il reste encore dans le pacson, picole et companie.

La réponse en mon ame et conscience était que non. ca ne valait pas la peine. J'allais tout perdre pour 10 minutes de pseudo bien-etre? beuu ... non.

J'ai dis au revoir a tout le monde sans jugement et je suis rentré chez moi (deja un peu saoul), on m'a meme félicité de ne pas avoir craqué smileC'est ironique venant de la part de quelqu'un dans la def, qui pense que moi j'ai un probleme avec la droque :). Ce quelqu'un qui a tenu trois semaines bec et ongle, a coup de volonté brute et qui me dit ca, l'oeil torve wink

Depuis, croyez le ou nom, mais je n'ai presque plus de craving. Ils deviennent rares. Je n'ai juste pas envie la plupart du temps. En plus de ne pas me l'autoriser. Si je dois craquer, j'irai plutot fumer un joint :)

Restaient les moments ou je suis seul a la maison, les plus delicats, typiques de ma conso. Et bien aussi con que cela puissent paraitre, j'ai repris wow en endgame. J'avais arreté pour cause de came, impossible de jouer correctement a ce niveau sous crack.

Je ne m'estime pas gueri. Je sais que les choses ont des cycles. Je me donne deux ans a ce regime, pour estimer m'en etre sorti.

Numéro 54

nb : je ne m'etais pas rendu compte de la tartine...; je devrais peut-être faire un blog ^^ Merci a ceux qui m'ont lu jusque'ici :)

Dernière modification par Numéro54 (10 mars 2015 à  13:23)


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Bonjour a tous :)

je venais un peu aux nouvelles (j'ai du parfois me tenir un peu éloigné du forum lors de passages un peu trop tendu de mon abstinence... ca fait un peu mal a admettre mais ca incite quand meme un peu parfois :)). je passais pour vous dire que tout va bien :) je suis a bientot 10 mois et je pense pouvoir dire que c'est fini :) je n'ai plus jamais envie, je n'ai pas l'intention d'y replonger, mon interet n'y est plus du tout. Bien sur, je paie un peu les pots cassés de ces trois années passées le nez dedans, mais globalement question cravings, ca va bien faire 3 mois que je n'en ai pas éprouvé un, meme un petit. Comme quoi, si on m'avait dit ca il y a un an, et bien je ne l'aurai pas cru big_smile

un petit message d'espoir donc pour tout ceux et celles qui se sentent tellement dedans que vivre sans semble impossible. c'est faux. ma vie est mieux maintenant. incroyablement mieux.

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#7 
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Numéro54
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13 juin 2016 à  13:49
Bonjour a tous,
je profite de ce topic pour donner un peu des nouvelles :)

Comme expliqué plus haut, j'ai arreté ma conso de crack en décembre 2014 suite a une od d'hero que je prenais principalement pour arreter mes stress des descentes.

Je me suis tenu loin du crack toute l'année 2015, j'ai en fin de compte éprouvé une série de cravings hors normes (tout l'esprit embrumé par l"envie de consommer du crack) que j'ai réussi a stopper ou a détourner vers d'autres drogues, sauf une fois, ou j'ai obtenu un 0,1g de crack et deux traces de coke (en mai-juin), les deux fois, ca m'avais mis tellement mal que ca ma confirmé l'idée de plus jamais reprendre. Au début de l'année, je refumais un peu des joints et j'ai dévié un craving une fois vers du speed (5g) (avril), et plusieurs autres fois vers de l'hero (une dizaine entre avril et juillet).

Et puis plus rien, je tiens a dire que malgré ces ecarts (que j'appelle maintenant des rechutes), je me sentais plutot bien et dans l'ensemble, "sorti d'affaire" en quelque sorte et puis plus rien jusqu'à  décembre, ou pour des raisons assez claires, ma consommation d'alcool s'est envolée. J'ai perdu l'equilibre mental necessaire pour ne pas avoir besoin de revenir a la came, equilibre assez fragile en vérité qui demande une observation constante de ce qui se passe en soi et de maintenir l'equilibre global, auto-estime, sexualité enrichissante, financier sous controle etc. Toutes ces choses doivent etre constemment nikel chez moi, sinon c'est le desequilibre et j'ai tendance a avoir envie de reprendre.

Après 6 mois clean a part un joint de temps en temps et etre saoul de temps en temps aussi, je me suis retrouvé a chopper de nouveau de l'hero (achetée bourré cela va sans dire) et la. 2eme OD. la meme quoi, reveillé a l'hosto en pleine panique, la famille, ma femme. tout le monde down.

A la premiere OD, les miens se sont dit : "Ha c'est pour ca qu'il etait pas bien, maintenant qu'on le sait et qu'il veut s'en sortir, ca va le faire". A la deuxieme, ca s'est transformé en : "Ok, c'est reparti ca ne s'arretera jamais..."

Ce fut dur de gerer la souffrance faite aux autres. tres dur, le plus dur sans doute.

J'ai compris a ce moment la que on ne peux pas vraiment dévier ses cravings, ils faut les afronter. Ils signifient beaucoup et peuvent nous en apprendre beaucoup sur nous meme, sur nos failles. La dépendance qui m'amine peux s'exprimer par le crack mais en fait aussi avec n'importe quoi d'autres. Substituer m'a ramené quasi au point de depart.

Extremenent décu de moi-meme et degouté d'avoir encore fait si mal a ceux que j'aime, j'ai donc rebondi une nouvelle fois sur mon echec. J'ai arreté de boire et de fumer du shit. J'arrive a six mois de clean complet avec une energie nouvelle. Je ne pensais pas que la picole aie un impact tel sur ma vie. J'avais le sentiment de renaitre déja l'année passée, en sortant de la quotidienneté du crack, et la c'est de nouveau la meme chose, encore plus fort.

Je me sens equilibré, émotionnellement plus stable, plus creatif dans la musique, un meilleur amant, tout est mieux et pourtant...

Et pourtant mon mental se remet a tourner autours du crack en ce moment meme. Et je sais que si je craque, ca ne sera pas du tout satisfaisant, je perdrais probablement le bel equilibre que je construit petit a petit. Je dervais mentir probablement encore. Sans parler du risque de rechute.

C'est compliqué cette histoire. on a beau tout faire et pouvoir profiter de la vie pleinement, y a encore toujours parfois une petite voie qui trouve que tout foutre en l'air est attirant...

Je trouve ca étrange. J'en suis pas au point de commander demain mais je sais par exemple quand dans 1 gros mois j'aurrai la possibilité de consommer a mon aise (famille en vacances), j'adorerais arriver a ce moment en etant dans un etat d'esprit plus constructuf, et etre fier de moi au sortir de ces deux semaines de seul a la maison. et en meme temps, je fantasme un peu l'idee de consommer... juste une fois bien sur...

Bref. Y a moyen mais y a toujours des moments ou c'est plus dur que d'autres.

Merci de votre lecture.
54

Quasimor - Une certaine éducation pour la jeunesse

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bonjours ,
tout d'abord j'ai trouver ton temoignage hyper interessant et touchant... je suis passer par la aussi , avec les shoot de coke l'hero etc... aujourdhui j'ai une vie stable proprietaire d'une maison , je rembourse un credit voiture je paye seul toutes les factures etc bref je suis bien incerer dans la vie et je n'est pas de soucis particulier . ( mis a part les souci que rencontre tout le monde ) sa fait un peu plus de 10 ans que je suis sorti des TSO et un peu moin de 10 ans que je me suis sorti de la coke en iv... et pourtant jai toujours des craving , des periode ou je ne pense qu'a sa sa m'obsede sans me rendre malade malgres tout . je me dit que la vie et courte et que cest chose la peuvent faire parti des plaisir de la vie tout comme l'alcool . donc exeptionnellement je m'accorde un extra genre une ou 2 fois par ans. je trouve sa bien sur le coup et puis apres je passe a autre chose. parce que bien que jai des periode ou jy pense beaucoup ( comme en se moment ) je n'est aucune envie de redevenir dependant a quoi que se soit... donc je me fait une raison mais je ne m'interdit pas un extra de temps en temps. apres pour toi se craving cache peut etre un probleme de mal etre et dans ces condition je pense que tu devrai tabstenir de consommer et dabord essayer d'ameliorer ton mental autrement afin d'eviter de ne pas retonber dans la drogue... apres ne culpabilise pas et essaye de comprendre pourquoi tu a des periode ou ty pense beaucoup et essaye de resoudre le probleme autrement que par la drogue... et dit toi que tu y pensera toute ta vie a sa ton cerveau n'oublira jamais et te le rapelera toujours. cest a toi a relativiser et a passer au dessus de sa a devenir plus serein et surtout si tu t'autorise quelque extra dans lannée rien ne sert de te miner on a le droit a se faire plaisir apres tout la vie et faite pour sa aussi. ce quil faut cest rester dans une conso recreative donc forcement une fois de temps en temps parce que une conso tout les jours ne sera plus recreative mais problematique... a toi d'essayer de te comprendre et de ne pas culpabiliser parce que tu pense a sa wink

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#9 
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Numéro54
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13 juin 2016 à  15:02
Oké merci pour le temoignage...
c'est interressant de voir que certains gros usagers peuvent revenir a une conso recreative par la suite... c'est des questions que je me pose en effet, notemment par rapport a l'alcool.
Je me base toujours sur le principe classique du "une fois c'est trop, mille fois pas assez". j'ai repris la cloppe apres 6 ans d'arret car j'ai refumé un peu des joints ci et la... et du coup hop... j'ai evidemment peur que ca m'arrive avec d'autres substances.
Mais cela dit, je me sens bien attention, je suis gerant de ma petite entreprise, les chiffres sont bons, ma femme et ma fille sont supers etc. je me sens parfaitement inséré dans la société aussi :)
juste que :)

Quasimor - Une certaine éducation pour la jeunesse

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#10 
Sheva
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22 décembre 2017 à  21:49
Bonjour,
Mon ex petit ami est tombé dans le crack il y a environ 2ans et demi, j'ai essayé de l'aider à s'en sortir pendant plus d'un an.
Il a dépouillé mon appartement de tout ce qui peut se vendre pour s'acheter ses galètes, même la tirelire de mon fils et mon compte bancaire jusqu'à "possibilités de retrait épuisées"...
La fenêtre de la seule chambre de mon appart est brisée à coup de poing (une de ses sautes d'humeurs qd je lui disais qu'il avait recommencé et qu'il refusait de l'admettre...).
Après lui avoir proposé un centre, l'avoir emmené et ramené du bled où sa famille l'avait placé chez des cousins (histoire de "régler le problème")...
Il a rechuté à chaque fois, et à chaque fois je le retrouvais à dormir sur mon pallier,
dès que j'ouvrais la porte il forçait même si je refusais, s'infiltrait chez moi et s'affalait comme un cadavre pendant des heures voir jusqu'au lendemain sur mon canapé, et se réveillait pour me descendre de reproches, d'insultes, de crises de paranoïa...
Voyant que je n'avais plus de solutions (sa famille qui me haïssait déjà, m'a tourné définitivement le dos qd je l'ai ramené en France.)...
J'ai décidé de ne plus le laisser rentrer chez moi-(malgré tte la peine que j'avais pour lui car il m'arrivait souvent de céder)-
cela voulait dire pour moi aussi, passer la nuit dehors puisqu'il pouvait passer des nuits et des journées entière sur mon pallier à m'attendre.
J'ai donc confié un temps mon enfant à son papa, loin de toute cette merde dans laquelle je m'étais foutue avec et pour lui...pour finir par le fuire tellement l'enfer qu'il me faisait vivre n'était plus vivable. J'étais sa codépendante.. Sa roue de secours, son refuge qd il rentrait de ses défonces, en fait sans m'en rendre compte au départ je favorisais ses consos, en lui faisant à manger, lui laissant mon lit, la télé qu'il regardait tte la journée avant de retourner se buter...et voler même mes paires de chaussures ou mes propres vêtements pour se payer sa came.
Et moi je m'efforcais de trouver de l'argent pour lui payer à manger, les factures... Pendant qu'il disparaissait tous les 2 jrs...pour se défoncer de plus bel.
Quand je lui trouvais un travail, au bout d'à peine qqes jrs il abandonnait.
Tout était comme ça: dès qu'on faisait un pas, il en faisait 10 en arrière.
À ce jour, il a disparu depuis 3 mois, et je suis enceinte de lui.
Je me bats seule pour essayer de changer de vie, mais l'enfer que j'ai vécu avec lui me ronge chaque nuit.
J'ai partagé son mal être et sa dépendance avec lui, sans pouvoir l'en sortir..
Et pourtant bien avant lui dans ma jeunesse j'ai touché à pas mal de drogues et bcp d'alcool, seulement j'ai pas de famille proche ni aucun soutient, si je tombais, je perdais mon enfant, mon logement, ma situation que je peine déjà à améliorer...
Aujourd'hui j'écris sur ce post parce que j'ai lu vos témoignages et je vous admire, je sais que vous revenez de loin et je prie chaque jour pour que tous ceux qui voudraient s'en sortir s'en sortent, et apprennent à regarder la réalité en face sans rien, même si elle est souvent loin d'être belle, la vie elle, devrait l'être.
Je vous souhaite à tous de réaliser vos rêves, d'aimer vos proches sans leur mentir,
De leur expliquer un maximum ce que vous ressentez, faites tomber les barrières...
Et allez jusqu'au bout de vos volontés.
Sheva

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Salut Sheva,

Ton compagnon a l'air d'etre dans une période addictive avec tout s'qui va avec !
Les grosses sessions de crack font perdre a certains tout repère comportementaux "normal" pour le commun des mortels.
Ce produit est très addictif et meme si tu donneras tout s'que tu as pour l'aider seule lui peut mettre un terme a cette situation.
Tu parle de co-dependance, je pense que tu as raison, arriver a un stade, essayer d'aider un UD meme si tu a de l'amour pour lui est peine perdu dans la grande majorité des cas.
Je peu comprendre qu'enceinte de lui tu espère que la situation s'améliore, mais toi tu en as déja fais beaucoup pour votre couple, je pense que le moment est venu de poser tes conditions, lui donner des limites, tes limites celle que tu ne veux plus qu'ils dépassent.
Je suis UD moi meme et j'aimerais que cela s'arrange pour votre couple, je ne suis pas en train de descendre ton compagnon, non, je te donne juste mon avis d'après mes expérience passées.
A ce stade il faut qu'il se fasse aider, les csapa sont des centres spécialisés dans l'addiction, cela peut etre une solution, mais il faut que cette demarche vienne de lui !
Protège toi le temps qu'il ailles mieux, dit lui comment tu vie sa dépendance, le dialogue est important.
L'important a ce stade c'est qu'il prenne conscience de son problème et qu'il veuille le régler, sinon cela va etre difficile!
Prends soin de toi.

Gas'.

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Bonsoir...

Je les veux bien les tuyaux ? sachant que l'on fais sa en couple. 1 veut s'en sortir et l'autre en met toujours sous son nez. G pris les choses en main. En janvier je serai vue ds un centre. En espérant revoir la lumière du jour et surtout être encore meilleur maman que je ne le suis déjà malgré tout.

A vos tuyaux!!!

D'avance merci de l'aide que vous pourrez m'apporter..

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#13 
Sheva
Nouveau membre
23 décembre 2017 à  05:18
Bonjour Gaspard,

Je ne m'attendais pas à une réponse aussi rapide, vraiment merci pour ton soutient.

Tu sais, il a disparu depuis 3mois, il ne sait pas qu'il sera père.
Je sais aussi qu'il a d'autres relations dans le milieu des consommateurs.

Je pense sincèrement que je suis le dernier de ses soucis.

Toi aussi tu consomme?

Sheva

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#14 
avatar
pierre
Web-Administrateur
23 décembre 2017 à  13:32
Sheva,
L’addiction n’excuse pas tout. Ça n’excuse certainement pas de se comporter comme un connard, en exerçant une violence inouïe envers toi.

Il y a plein d’addict ici, dont moi, qui n’ont jamais fait de mal à une mouche pour se procurer leur produit.

Et en même tu le dis très bien quand tu parles de codependance. Tu l’ a laissé faire et même encourager.
Je t’engage à aller voir un Csapa pour parler de ta codependance. Ils sont là pour ça aussi, pour l’entourage des addicts. Car j’ai peur que si il revient, vous tombiez à nouveau dans le même enfer....

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#15 
Sheva
Nouveau membre
23 décembre 2017 à  14:52
Pierre,
Merci beaucoup pour ta réponse,
Il faut dire que par désespoir moi aussi je l'ai giflé et insulté.
La dernière fois que je l'ai trouvé à ma porte et qu'il a levé la main pour que je lui ouvre, je me suis enfuie.
Quand il m'a envoyé des tas de messages d'insultes, et qu'il a osé me dire que je n'avais pas d'amour pour lui..
Je lui ai répondu que tout ce que j'ai fais pour essayé de l'en sortir c'est justement par amour...
Mais que ses cailloux sont plus forts.
Je réalise qu'il m'a juste manipulée pour obtenir tout ce qu'il pouvait de moi pour arriver à ses fins et m'enfoncer un peu plus la tête dans le trou sans aucun scrupule.. On vivait à trois sur mon RSA de 500 balles par mois, il en avait rien à foutre.
Mon enfant me suppliait pour le laisser tomber, du haut de ses 10 ans il me disait, maman, tu te réveille en pleine nuit pour aller le chercher, mais tu vois bien qu'il recommencera toujours, laisse le, il te rend malheureuse, il ne t'aime pas, il aime que sa drogue.
Je vis à porte de la chapelle, quand je vois tous ceux de mon âge qui tombent dedans, ça me tue...je vois aussi à travers eux la personne qui était ce bel homme intelligent se détruire et nuire autour de lui, ses galettes l'ont transformé en sheitan.
J'aurais pu tomber mille fois dedans, j'ai passé les 3/4 de ma vie dans le monde de la nuit et grandit pas mal dans la rue, mais quand je voyais ceux qui basaient en qqes temps devenir des zombies et tout perdre, alors qu'on a déjà pas bcp ici.. Je préférais l'alcool et le reste, mais pas ça. Lui a franchi le pas.

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Je vais te parler en cocaïnomane en sniff qui essaie de s’en sortir. S’il y a bien une chose qui me fait réagir et stopper mes consos, c’est quand je vois que j’abuse au travers des yeux de ma femme et des répercussions sur ma famille, en terme de budget, de moindre implication de ma part dans la vie du foyer, etc...
Je ne dis pas que c’est facile tous les jours mais pour ma famille je fais des pauses, j’essaie de diminuer avec l’objectif d’arrêter.
Au vu de ce que te fait vivre ton homme, ça semble un véritable calvaire pour toi et ton fils.
La décision d'arrêter ne pourra venir que de lui.
Bon courage

Soyez amoureux. Crevez-vous à écrire. Ne perdez pas votre temps. Écoutez la musique. Regardez la peinture. Lisez sans cesse. Ne cherchez pas à vous expliquer.
Écoutez votre bon plaisir.

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#17 
Sheva
Nouveau membre
23 décembre 2017 à  17:17
Vraiment je ne m'attendais pas à autant de soutient, je te remercie du fond du coeur ainsi que les autres pour leur réponse.
J'ai jamais osé parler sur un forum,
ça me fait flipper de raconter ma vie à des gens qui vivent bien pire et que je ne connais pas.
Tout ce que je peux lire dans ton message, c'est que tu as de l'amour pour ta femme, un amour sincère, c'est certainement lui qui te donnera la volonté d'arrêter.
J'ai pris de la coke pendant pas mal de temps jusqu'à mes 24 25 ans, avec beaucoup d'alcool jusqu'à mes 30 ans, sniffer de l'héroïne, fumer de l'herbe, cannabis, poppers, on m'a fait fumer des trucs dont je n'aurais pas pu dire le nom..
On m'a mis des cachets dans mes verres, je me suis retrouvée dans des endroits que je souhaite à aucune personne. J'ai connu des mecs qui me tappaient pas mal dessus parce que je l'ouvrais trop et me mesurais à eux. J'en passe et des meilleures..
Aujourd'hui je vis seule, recluse, alors qu'il n'y avait pas un soir où je faisais la fête.
Qd je fais le bilan de cette vie, tous ces délirs dans lesquels j'étais, je cherchais le kiff à tous prix, je voulais un monde où les sensations étaient plus fortes, plus belles... J'ai préféré l'héroïne à la cocaïne, en fait je cherchais le paradis.
Les descentes ça me faisait pas peur, je savais que j'allais passer un autre bon moment et je me tappais pas mal des conséquences.
Mais au fond je crois que je cherchais de l'amour, sans me l'avouer.
J'obtenais souvent le contraire évidemment, et celui qui aujourd'hui est tombé dans le crack m'a connue à cette époque, il ne prenait rien à par du shit et de l'alcool. Il préférait se barrer voir ses "amis" du quartier tenir les murs des halls de nos tours, plutôt que de me dire arrête tout ça, reste auprès de moi on regarde un film si tu veux, demain ça ira mieux, on ira se balader...
Aujourd'hui la donne s'est totalement inversée.
Je crois que c'est ce qui m'a fait bcp réfléchir, et dégoûter de ce monde.
Mais je te jure que c'est maintenant ma vraie "descente", je n'ai le goût à rien même si maintenant je travaille, et ma vie est redevenue "normale", je ne suis plus à la colline, à marcadet ou stalingrad à le chercher pour essayer de le ramener à lui-même...
Je vis avec son échec, je vis avec son malheur qui aurait pu être le miens.
Sheva

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#18 
Joel
Nouveau membre
20 février 2019 à  22:10
Coucou,

J'espère que tout le monde va bien !
Et  très sincèrement car même si on ne se connaît pas,  enfin pour ma part que depuis quelques dizaines de minutes et qu'à travers vos écrits et témoignages ( je ne pensais pas et surpris à partir d'aujourd'hui de penser que  l'avantage de l'anonymat puisse dépasser l'inconvénient de s'y cacher).
Je ne pensais pas non plus ce matin (en prenant les 2 bases que j'avais gardées la veille pour pouvoir avancer aujourd'hui) que j'écrirai sur un forum et d'abord et avant tout si je le fais c'est pour vous remercier.
Car je pense que vous avez déjà aidé des gens qui vous ont lu et pour ma part vous êtes et je ne le pensais pas, le seul soutien et réconfort après 5 jours ( voir 6 mois ) de défonce (16 kg perdus).
J'espère également qu'en écrivant mes pensées ce soit le début de ma nouvelle vie.
Car comme vous l'avez évoqué peu de gens comprennent et nous sommes face à nous-même.
Ne pas se mentir.
Être fort, car même entouré et aidé, nous restons bien seuls face à nos propres décisions.
Peut-être( et j'en sais même pas moi-même ) commencer par éviter de nier ou de culpabiliser.
Commencer par croire et être convaincu qu'une autre vie, certainement meilleure (comme dit numéro54) nous attend au lieu de passer du temps à chercher sa prochaine défonce.
C'est le point pour ma part le plus important auquel je vais penser en me couchant (à 6h du mat') et en ayant fini le dernier (j'espere) gramme au lieu de garder une base pour demain.
Ça va être dur mais j'en ai marre de consacrer mon temps, ma santé et mon argent à cette merde.
Prochaine étape.
J'espère je pense et au-delà de la culpabilité je suis convaincu revenir vers vous avec de bonnes nouvelles.
À très bientôt

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#19 
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Numéro54
Nouveau membre
17 mai 2020 à  23:27
Bon ben ça a re merdé, j'ai rechuté. Ma femme le supporte plus. Et je viens de tout perdre. Ma fille m'a femme et mon associé. Ma boîte a coulé. Je suis en train de me perdre moi même. Je dois trouver un biais pour ne pas sombrer et redevenir quelqu'un pour qui j'ai de l'estime. Ce n'est pas un combat quotidien l'abstinence loin de la. Le combat c'est quand on est plus abstinent, quand il ne s'y rededans et qu'on ne peux plus s'empêcher de rappeler ou de répondre au rappel des dealers. Une fois qu'on a arrêté c'est jouable. C juste que on est pas préparé a tout ce qui pourrait nous faire rechuté et j'étais pas préparé a trouver un ami mort chez lui. Depuis jai rechuté . Dans le tramadol, puis lhero, puis j'ai stoppé et suis retombé dans la coke. Je ne sais pas ce que je vais faire, j'écris dans un désarroi profond, sachant que j'ai perdu tout ce qui m'étais cher. Je fait du mal aux miens. C'est abominable comme sensation. A cause de cette salope. Cette traîtresse de coke base. Je la hais. Au plus haut point. Elle est en train de tout me prendre. Et commencer par le peu d'amour que j'ai de moi.

Dernière modification par Numéro54 (17 mai 2020 à  23:37)


Quasimor - Une certaine éducation pour la jeunesse

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Numéro54 a écrit

Bon ben ça a re merdé, j'ai rechuté. Ma femme le supporte plus. Et je viens de tout perdre. Ma fille m'a femme et mon associé. Ma boîte a coulé. Je suis en train de me perdre moi même. Je dois trouver un biais pour ne pas sombrer et redevenir quelqu'un pour qui j'ai de l'estime. Ce n'est pas un combat quotidien l'abstinence loin de la. Le combat c'est quand on est plus abstinent, quand il ne s'y rededans et qu'on ne peux plus s'empêcher de rappeler ou de répondre au rappel des dealers. Une fois qu'on a arrêté c'est jouable. C juste que on est pas préparé a tout ce qui pourrait nous faire rechuté et j'étais pas préparé a trouver un ami mort chez lui. Depuis jai rechuté . Dans le tramadol, puis lhero, puis j'ai stoppé et suis retombé dans la coke. Je ne sais pas ce que je vais faire, j'écris dans un désarroi profond, sachant que j'ai perdu tout ce qui m'étais cher. Je fait du mal aux miens. C'est abominable comme sensation. A cause de cette salope. Cette traîtresse de coke base. Je la hais. Au plus haut point. Elle est en train de tout me prendre. Et commencer par le peu d'amour que j'ai de moi.

Mec .... demande un sevrage forcer avec qq chose pour re placer ensuite tu dois aller vers un autre prod « moins grave » je suis sur que ca peux t’aider .... ton histoire me touche serieusement


La drogue c’est essayer de prendre de l’avance sur Dieu.

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Je viens de lire la page, pareil ca me touche aussi sad
J'espère que ca va mieux pour Sheva.

No54 tu pourrais contacter un CSAPA proche de chez toi, perso c'est ce que j'ai fait.
Si des fois t'as besoin de parler pas de soucis en MP si tu veux, je me suis aussi bousillé à la coke basée quelques temps je connais bien le sujet.

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#22 
ASSASSlNS
Nouveau membre
23 août 2020 à  00:09
Super touchant l'ami courage tout mon soutien donnes des nouvelles.

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Slt mec force a toi pour arretez la came   ! la coke cest un peut comme les sirène dans la mythologie grecque ... elle tappele te charme  pour mieu te faire sombrer.
faut etre caustaud pour pas craquer surtout dans les grandes villes fr .
mais si tu veux regagner l'amour de tes proches jai limpression que tu as plus dautre choix que labstinence just do it bro  drogue-peace

Plus sa vie est infâme, plus l'homme y tient ; elle est alors une protestation, une vengeance de tous les instants.

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#24 
avatar
CiZuM
Nouveau Psycho
19 février 2022 à  00:48
Magnifique témoignage numero 54
C’est bien écrit, tu prends le temps de donner des nouvelles à plusieurs années d’intervalles, d’avoir un suivi ici (  entre abstinence et rechute) et ton récit est riche. Je suis désolé pour toi j’espère que ça va (un peu?) mieux.

Polé Polé

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#25 
Anna0108
Nouveau membre
30 octobre 2022 à  11:12
Pensées toi numéro 54 et Shein.

Numéro 54: ton témoignage me touche énormément. Gardes la foi et n'oublie jamais que ton chemin de vie est exceptionnel. Peu de personnes comprennent. Moi c'est mon conjoint qui vit ça depuis presque 20 ans. C'est très dur mais je vois toute son évolution à travers la construction de notre couple.

Plusieurs personnes nous ont aidé et on été des grands pas dans notre chemin. Un hypnotiseur spécialisé dans ce domaine et un osteopathe très intense qui te ramène à l'ancrage de ta vie en faisant sortir ta souffrance et en te ramenant à ton essence.

Ce n'est pas miraculeux si la personne ne veut pas à la base et bien sur dans le chemin il y a les rechutes. Mais l'important est de toujours se relever.

Tu en es largement capable. Aies confiance en toi.

Shein: je comprends ton désarroi et j'espère que ça va mieux depuis. Et que ce bébé a bien grandi. Tu as été une belle personne avec cet homme. Et quelque part sache qu'il le sait. Ca n'excuse pas son attitude mais laddictio est une maladie qui peut modifier totalement le mental.


Dans mon cas, j'avais écrit un long témoignage mais tout s'est effacé par une fausse manipulation.

Je suis très touchée car enfin je lis des gens qui comprennent réellement l'enfer de laddiction au crack.

J'ai vu mon conjoint évoluer et aujourd'hui encore il se bat. Mais ce n'est pas évident.

Bien à vous.

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@Anna0108 :

Deux conseils pratiques : regardes les dates des différents posts. N°54 = mai 2020 et Sheva = 2017.

Il n'y a quasiment aucune chance que ton message soit lu par ces personnes.

Et puis, quad on arrive sur notre forum, c'est super bien de se présenter ici : https://www.psychoactif.org/forum/2022/ … 12_15.html

La-dessus, portes toi bien.

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très bon rappel pour la pres et pour ce déterrage déterrage inutile

Analysez vos drogues gratuitement et anonymement avec ATP-IDF et Psychoactif

Si tu pisses contre le vent, tu vas mouiller tes sandales !

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