[ Guerre à  la drogue ]
Fin des « mules » et des « go fast », cannabis bloqué en Espagne : les conséquences du confinement

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pierre
Web-Administrateur
08 avril 2020 à  12:19
Fin des « mules » et des « go fast », cannabis bloqué en Espagne : les conséquences du confinement sur le trafic de drogue

Dans un document daté de la fin mars, la police judiciaire décrit dans le détail comment les organisations criminelles s’adaptent au confinement.
Par Simon Piel Publié hier à 15h21, mis à jour à 10h38
Temps de Lecture 4 min.

Lundi 6 avril au matin, une équipe de douaniers a découvert 50 kg de cocaïne dans un conteneur en provenance des Antilles, débarqué au terminal de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique), à proximité de Saint-Nazaire. Cette saisie intervient quelques jours après celle de 300 kg de cocaïne réalisée le mardi 31 mars dans le port de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). La drogue avait cette fois été découverte dans un conteneur en provenance d’Amérique du Sud. C’est la deuxième saisie de cocaïne dans la région marseillaise, après celle qui avait vu, fin février, une cargaison record de 3,3 tonnes en provenance du Costa Rica saisie par la police.
Autant de confirmations que malgré la crise sanitaire et les nombreuses mesures restrictives de déplacement, les organisations criminelles n’entendent pas abandonner le trafic et cherchent comment s’adapter aux nouvelles conditions imposées à leur commerce illégal qui leur permet, en temps normal, de fournir chaque mois en moyenne 35 tonnes de cannabis, 2 tonnes de cocaïne, 850 kg d’héroïne ou encore 500 000 comprimés d’ecstasy.

Dans un document intitulé « Note de situation sur l’impact du coronavirus sur la criminalité liée au trafic de stupéfiants », de la fin du mois de mars, l’office antistupéfiants (Ofast) de la police judiciaire revient sur la situation du trafic et décrit les moyens par lesquels les groupes criminels tentent de contourner les restrictions liées à la crise sanitaire pour continuer à acheminer de la drogue sur le territoire français.

Fin des « mules » et des « go fast »

L’Ofast note tout d’abord que « tous les vecteurs par lesquels les stupéfiants alimentent les points de vente sont fortement ralentis ou à l’arrêt complet. Cette situation ne permet plus d’acheminer les quantités auxquelles le marché s’était habitué. Le contexte de la lutte contre les trafics a ainsi radicalement changé. »
« L’arrêt des importations a interrompu l’arrivée de grandes quantités de stupéfiants qui sont en attente sur le territoire espagnol », souligne l’Ofast.
C’est par exemple le cas des « mules » transportant de la cocaïne au départ de Cayenne vers la métropole, dont le flux s’est totalement estompé depuis le 21 mars, souligne l’office. C’est aussi le cas pour les « go fast » qui sont annulés ou reportés à des temps plus cléments. Les policiers constatent ainsi que les véhicules qu’ils ont placés sous surveillance ne se déplacent plus.

L’information circule vite chez les trafiquants qui n’hésitent pas à se prévenir des différents points de contrôles. C’est ainsi que certains d’entre eux ont échangé sur les contrôles systématiques réalisés au Perthus (Pyrénées-Orientales) à la frontière espagnole. « Les chargements de cannabis en provenance du Maroc et d’Espagne en gros et semi-gros ne rentrent plus en France depuis le 15 mars. L’arrêt des importations a ainsi interrompu l’arrivée de grandes quantités de stupéfiants qui sont actuellement en attente sur le territoire espagnol », souligne l’Ofast.

Ports français toujours exposés

Comme l’ont illustré les exemples de Fos-sur-Mer et plus récemment de Montoir-de-Bretagne, le fret légal reste l’une des voies d’acheminement encore possibles. « Les ports français sont toujours exposés à l’arrivée de conteneurs déjà flottants en provenance des Caraïbes et d’Amérique du Sud, où les trafics tournent encore à plein régime », écrit l’Ofast. De nombreuses saisies dans les pays fournisseurs ont ainsi eu lieu ces dernières semaines (4,3 tonnes en préparation en Colombie, interception de 2,5 tonnes au Costa Rica le 22 mars, ainsi que la découverte le 19 mars de 1,9 tonne au Salvador et de 766 kg à Paranagua au Brésil…). « Si l’épidémie de Covid-19 entraîne une paralysie économique inédite, avec l’arrêt de nombreuses lignes aériennes régulières, les trafiquants savent rapidement s’adapter, comme l’illustre le crash d’un avion de transport médical colombien découvert le 21 mars avec un chargement de cocaïne au Honduras », décrit l’Ofast.

Dans la même veine, la police judiciaire s’inquiète d’une possible augmentation de l’utilisation des ensembles routiers internationaux. Selon l’Ofast, « ceux-ci pourraient devenir un vecteur privilégié pour les trafics de stupéfiants, en particulier si les services allègent les contrôles sur la circulation des marchandises, denrées alimentaires et autres, au profit d’autres missions prioritaires dans le contexte du Covid-19 ».

Si la plupart des régions métropolitaines sont touchées par les difficultés d’approvisionnement, l’office observe que les régions frontalières de l’Espagne et des Pays-Bas continuent à se fournir encore facilement. « Les trafiquants de la région lilloise, ainsi que de Perpignan ou de Pau, disposent ainsi de fournisseurs situés à proximité géographique. Il leur suffit de connaître les itinéraires pour éviter les contrôles. Les prix des stupéfiants sont d’ailleurs restés plutôt stables dans ces endroits », peut-on lire dans la note.

Désorganisation de la vente locale

Mais la principale conséquence de la crise sanitaire reste la désorganisation de la vente locale des stupéfiants. A la hausse des achats pour constituer des stocks dans la perspective de la mise en place des mesures de confinement (le point de deal des Oliviers à Marseille a pu réaliser jusqu’à 150 000 euros de chiffre d’affaires en une journée), s’est substituée une baisse considérable de l’activité et des stocks avec pour conséquence une hausse significative du prix des produits. « A Lyon, le prix du haschich au semi-gros a progressé de 40 %, passant de 2 500 à 3 500 euros/kg ; la cocaïne au détail a bondi de 66 %, soit de 60 à 100 euros/gr. A Marseille, le prix du cannabis au détail est d’abord resté stable, mais va répercuter prochainement les difficultés de réapprovisionnement. Dans certains départements, comme en Saône-et-Loire, le prix du cannabis a plus que doublé pour atteindre 100 euros les 10 gr », précise l’office antistupéfiants.


La tension grandissante au sein des organisations criminelles qui redoutent de voir leurs confortables bénéfices s’effondrer pourrait aussi conduire des groupes concurrents à s’affronter et entraîner une hausse des règlements de comptes. L’office rappelle ainsi que le 24 mars, un trafiquant a été emmené dans une cave, frappé puis aspergé d’essence à Carrières-sous-Poissy (Val-d’Oise). Certaines équipes de malfaiteurs pourraient aussi être tentées de voler la marchandise d’un autre clan en utilisant des méthodes qui n’ont rien de pacifique. Une évolution dont devraient tirer parti, selon l’Ofast, les groupes les plus puissants, déjà structurés, qui bénéficient d’un contact direct avec les fournisseurs et d’une réelle capacité de stockage.

SOurce : https://www.lemonde.fr/societe/article/ … _3224.html

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à la seconde où j'en finissais la lecture et allais poster un truc smile

reconfigurations de marchés et adaptations des filières de transport et distribution, le "crime organisé" (cad filières très structurées reposant sur des flux de transport peu impactés ou adaptables) en reprendra peut etre des parts de marché
AMHA les usagers en sont les premières victimes sad risques associés à la recherche de produits/sevrages, baisse de la concurrence = positions plus monopolistiques de certaines filieres = hausse tarifs, quid de la qualité)
(r)évolutions marketplace deepweb à suivre....

Dernière modification par plotchiplocth (08 avril 2020 à  12:29)


Analyse à distance-recherche DigiTraj
"Needles protect the neon logos from pigeon shit", Sleaford Mo

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Les médias nous la font à l'envers.
Ils montrent une image de la banlieue qui s'approvisionne par des go fast artisanaux, mais en fait, le gros des ventes, le volume provient d'organisations structurées qui importent à la tonne et injectent l'argent dans l'économie, de la bourse en passant par l'immobilier.
Ce sont de véritables plate formes logistiques qui gèrent les gros des volumes qui circulent et sont vendus, ça arrive par camions ou conteneurs.
On voudrait nous faire croire qu'il s'agit de mules ou de voitures qui importent les stups que l'on consomme. trompette

La tension grandissante au sein des organisations criminelles qui redoutent de voir leurs confortables bénéfices s’effondrer

... peut devenir salutaire pour les acheteurs car une fois les freins d'appro débloqués, le besoin de rattraper le retard en captation de liquidités à grande échelle va nous permettre de bénéficier d'opportunités. Je vous le souhaite.

Je n'aime pas cette représentation "go fast" qui enclave encore un peu plus les cités.
C'est bien plus intriqué dans nos systèmes économiques que ce que l'on voudrait nous faire croire, en dehors d'une économie parallèle qui se cantonne aux citées.

Il suffit d'observer les volumes et capacité d'imports/export de la plate forme logistique internationale dans l'Hérault qui a été démantelée pour se rendre compte que le concept de "go fast" est un écran de fumée, la partie émergée de l'iceberg.

Il ne faudrait pas que cette situation de crise ne cache une autre crise, qui dès la fin de l'été dernier a vu les prix du kilo de hasch bondir et parfois tripler sur certains marchés au royaume uni... pendant que les banques centrales imaginaient taxer le cash... juste avant la pandémie.

Personne ne s'est ému du risque d'exclusion économique de l'usager à ce moment-là.

Dernière modification par Mister No (08 avril 2020 à  12:57)


Just say no prohibition !

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C'est clair vu le nombres de four dans toute la France que l'état laisse ouvert c'est pas seulement avec des mules & GoFast que tu les approvisionne .... ah les média ....

Avec les quantités en jeu et l'argent que ca brasse les gars vont pouvoir mettre l'état/l'armée au tapis un de ses jours ! je divague ...

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C'est clair vu le nombres de four dans toute la France que l'état laisse ouvert c'est pas seulement avec des mules & GoFast que tu les approvisionne

Merci, cela m'énerve de voir les médias véhiculer ces représentation erronées, en nous prenant pour des cons au passage.

Avec les quantités en jeu et l'argent que ca brasse

Lors de la crise des subprimes, les banques centrales ont fini par accepter des montagnes de liquide provenant du narcotrafic, quand leurs caisses étaient à vide. vape
Jean Claude Trichet et d'autres américains s'en étaient émus, mais le pognon a été salvateur et bienvenu.
A tel point que la part du marché de la drogue est incluse à notre PIB.
0.2 % annoncés pour la France.

Dernière modification par Mister No (08 avril 2020 à  15:46)


Just say no prohibition !

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Le marché de la drogue est inclue dans le PIB ??!? Eh ben tu m'en apprends une bonne c'est dingue on marche vraiment sur la tête avec ce sujet ... et c'est de pire en pire !!

Les fours, même si en tant que UD il y a des avantages c'est clair mais un coté de moi trouve ça dingue/irréel ....

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nofutureorriding85 a écrit

Le marché de la drogue est inclue dans le PIB ??!? Eh ben tu m'en apprends une bonne c'est dingue on marche vraiment sur la tête avec ce sujet ... et c'est de pire en pire !!

Les fours, même si en tant que UD il y a des avantages c'est clair mais un coté de moi trouve ça dingue/irréel ....

Salut à tous

Pour le moment elle n est pas inclue mais elle est donnée à côté
En tout cas pas mal d économistes réclament qu on ajoute le pib du marché noir dans les calculs

Désolé de déterré ce vieux sujet mais fallait que je précise smile

Bonne journée à tous


-L espèce humaine mérite peut être d être exterminée
-Exterminer l'espèce humaine c'est une idée géniale ça

Jim et Jeffrey L armée des 12 singes

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