Pourquoi devons-nous haïr la police ?

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Mister No homme
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La question est biaisée.


Que s'est-il donc passé ? Et bien Hollywood est passé par là, le cinéma, "le jour le plus long" et les centaines de films de guerre produit par les USA ont changé la perception de la réalité historique.

Oui mais non.
Ok pour Hollywood, bien entendu. Je suis totalement d'accord.
Mais à la fin de la guerre, faut pas se leurrer, la France abritera aussi bien des succursales de la CIA que d'autres du KGB, chacun ayant bénéficié de ses réseaux pendant l'occupation.
Médias, syndicats, politiques, chacun des deux va se chicaner un morceau de France comme part de vainqueur.

Maintenant ce ne sont pas les russes qui ont débarqué en France. Ce ne sont pas les russes qui ont armé les résistants... Même si des cellules communistes étaient mises en place sous influence directe de Moscou. Le matériel venait de l'ouest.
Les libérés qui ont croulé sous les bombardements, n'étaient pas sous les bombardement russe. Ils savent qu'une grosse partie de l'effort américain leur est tombé sur la gueule.



Bref tout ça pour dire de faire extrêmement attention à ce que l'on croit pour acquis, il ne faut jamais oublier que ce sont les vainqueurs qui écrivent l'histoire ...

Et qui tracent des rideaux de fer...
D'un côté les USA qui s'assurent une influence à l'ouest comme les russes par voie politique, et les russes qui ont tout saccagé et pillé, s'octroyant sa part de gâteau à l'
est jusqu'en Allemagne. Faut voir aussi comment le vainqueur de l'Est, les russes ont réécrit l'histoire, y compris pour les pays chourravés.
Si tu interroges les survivants de cette époque en France, ils savent qui les a libérés et qui les a bombardé aussi.
ça c'est pour l'Histoire.
Concernant l'infographie, la question posée ne se pose pas en ces termes si on attend une réponse.
Il faudrait vraisemblablement inclure l'attitude de la russie au début du conflit afin de faire le tri dans ce qui a contribué ou pas et éventuellement le plus gros zboub de la contribution. Tout en oubliant Staline et le double jeu des russes.
Les alliés ont profité de l'épuisement de l'armée allemande sur le front de l'est, mais les russes s'étaient entendu avant avec les allemands et en ont profité pour choper quelques pays au passage. Les russes ont commencé à annexer à partir de 39,
mais la guerre contre l'Allemagne n'a commencé qu'en 41... avant c'était pacte de non agression et traités commerciaux avec Hitler.
Ils ont largement aussi profité du fait que les allemands étaient occupés ailleurs.
Tout ça mis bout à bout, difficile discerner qui a contribué le plus...

Dernière modification par Mister No (28 avril 2020 à  12:44)


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Agartha homme
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Dégun a écrit

Le truc qui me dérange avec PCP c'est est-ce qu'ils sont contre la prohibition simplement parce qu'ils concernés directement? En gros ce sont des UD donc ils se rebellent uniquement car ils sont concernés. Un contestation égocentrée quoi. Mais le reste du temps ils font quoi, ils mettent en tôle des SDF pour non respect du confinement? Ils renvoie des sans papiers dans leur pays d'origine? Ils expulsent des familles qui ne peuvent pas payer leur loyer?
Ils ne sont pas concernés directement par ces questions, donc ils moins d'empathie dans ces cas là?

Lol c'est pété de mauvaise foi ça, c'est dingue x)

PsychoActif c'est un forum qui s'assume avec des USAGERS. Y'a quelques non usagers, mais c'est très minoritaire. Pourquoi, à ton avis ? Parce qu'on fait tous des choix ultra égocentrés mdrr c'est juste la vie mec

Un exemple tout con, j'en ai toujours rien eu à foutre de la prévention en festival/concert concernant les protections auditives. Résultat, j'me retrouve avec des acouphènes permanents qui me pètent les couilles. Ben maintenant mon pote crois-moi que je suis le premier à faire de la prévention. Et ca te paraît bizarre ? C'est tout à fait logique au contraire. A mon avis, en tout cas.

AnonLect a écrit

Juste pour dire que votre débat est infini et a de grandes chances de cristalliser toute les oppositions des membres entre pros et anti et de se finir en bagarre stérile de champis rouge !

M'enfous, moi au moins j'aurais appris des trucs !

:p

Lika a écrit

A mon avis si on est poli, et surtout que l’on a pas une dégaine de clochard il y en a pas mal qui laissent partir en gardant juste votre cons. 

argh oui
l'apparence compte
Et le délit de faciès aussi. ><

joel92 a écrit

Mais l'institution policière a besoin d'être critiquée tant elle est devenue autonome et en roue libre.

La critique, c'est positif ou négatif, ou les deux. une "critique" c'est une analyse détaillée de quelque chose, y'a pas de notion de positif ou négatif^^
Et je pense que c'est tout à fait ce qu'il se passe dans ce topic.

joel92 a écrit

Et puis je lis et je débats mais j'ai pas envie de dire ce qu'il faut faire pour changer le monde. Je ne veux pas dire aux autres ce qu'ils doivent faire, je ne suis ni un apprenti Staline ni un apprenti Macron.

t'inquiètes, t'as pas besoin d'être boulanger pour dire que le pain est dégueu. Là, c'est pareil.

PS: Pour les champignons, je vais encore une fois le répéter, le but c'est qu'ils PUISSENT ÊTRES ANONYMES. C'est genre le but premier des champignons mdr. Que quelqu'un qui ait peur de s'en prendre plein la gueule puisse donner son opinion sans répercussion. C'est tout à fait pour ça que dans mon premier post je souligne bien que j'aimerais que plus de gens manifestent leur mécontentement en champi jaunes/rouges, va quand même falloir dé-tabou-iser ça à un moment, c'est que des putains de pixel et tout le monde s'en fout de votre e-reputation sah
Bon par contre j'ai supprimé quelques rouges qui sont useless page 2-3

Dernière modification par Agartha (28 avril 2020 à  12:55)


i wish i could talk to you again and again,
i wish i could stall it out but i can't from within,
but you're not real,
you're only made of moonlight

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Yopski homme
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Mister No a écrit

Oui mais non. Ok pour Hollywood, bien entendu.

Je suis d'accord avec ce que tu dis, et je ne suis absolument pas pro-urss, mais ce qui est intéressant dans l'évolution de la perception, ce sont les jeunes générations.
Si tu demandes à ma grand-mère de 94ans, elle te répondra : Les Russes. Si tu demandes à un jeune de 20 ans, il te répondra les USA. Tu m'aurais posé la question il y a 20 ans, je t'aurais répondu, sûr de moi, les américains ....
Ce ne sont pas les anciens qui ont changé d'avis, ce sont les jeunes qui ont été matraqué par hollywood et/ou les programmes d'histoire, d'où l'évolution de cette perception ...
Bref c'était juste un exemple pour dire, attention à nos croyances ou notre assurance d'être du bon côté ... Je passe sur le côté matériel où tu as évidemment raison, les russes avaient 1 fusil pour 10 hommes sur le front de l'Est ... Si on se place en terme de pertes humaines, tout le monde s'accorde à dire que les américains ont perdu 400.000 hommes quand les russes en ont perdu 27 millions sur la 2nde guerre mondiale.
Et il n'y a pas que les américains qui ont débarqué en France, mon grand père a débarqué sur l'Ile d'oléron avec des algériens et des sénégalais, les forces françaises libre de De Gaulle, les colonies Française de l'époque, les anglais, les australiens, etc etc ... Mais c'est vrai qu'on en parle très peu dans les programmes d'histoires ou même au cinéma ...

Ensuite il y a un fait assez peu connu mais Hitler était fan d'Henry Ford, ce même henry Ford qui a écrit "Le juif international" et qui d'après qques nazis de l'époque aurait inspiré Hitler pour écrire "Mein Kampf". A cette époque, il faut aussi noter que les "noirs" ne sont pas considérés comme des êtres humains à part entière aux USA. Cela permet tout de même de voir qques similitudes dans la notion de races soit disant supérieures à l'époque.
Pour ceux qui veulent aller plus loin
D'ailleurs Hollywood commence à nous faire des films avec des noirs qui combattent avec les bataillons "blanc", ce qui est totalement faux historiquement.

Mais là n'était pas mon propos, j'aurais pu parler des antifas qui deviennent eux-même fascistes dans leur système de pensée puisqu'ils refusent les autres pensées ... Et pourtant ils ont raison à la base en combattant le fascisme mais leurs certitudes d'être dans "le bon camp" les empêchent de voir que leur modèle de pensée s'apparente désormais à une police de la pensée, et donc d'une forme de fascisme ...

Mon propos était de dire qu'il faut s'ouvrir aux pensées des autres et faire attention car les apparences sont (très ?) souvent trompeuses wink

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Mister No homme
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Et il n'y a pas que les américains qui ont débarqué en France, mon grand père a débarqué sur l'Ile d'oléron avec des algériens et des sénégalais, les forces françaises libre de De Gaulle, les colonies Française de l'époque, les anglais, les australiens, etc etc ... Mais c'est vrai qu'on en parle très peu dans les programmes d'histoires ou même au cinéma ...

Tu as oublié les canadiens, qui après les américains étaient les plus nombreux, c'est pour cela que je n'ai cité que les USA.
Les programmes scolaires n'occultent ni les forces françaises, ni les forces venues des colonies, ni même la deuxième DB et le général Carrefour.


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PCP
Police Contre la Prohibition
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Bonjour Psychoactif,
bonjour Agartha,

Merci pour les mots de soutien que j’ai lus dans cette discussion. smile
Pour le reste, comme dit plus haut, je ne veux pas rentrer dans ce débat.
(un aperçu des prises de positions du PCP sur notre compte twitter : https://twitter.com/collectifPCP)

Yopski, néanmoins je ne suis pas trop d’accord avec ça :

Yopski a écrit

... mais il faut aussi reconnaitre que la majorité des délits sont commis par ces populations. ça m'embête d'écrire ça, mais c'est la stricte vérité de ce que j'ai vu pendant ces 10 mois.

Ce n’est vraiment pas le bon prisme de lecture de la délinquance (malgré les justifications qui suivent) et c’est aussi la même façon d’exprimer les choses par ceux de mes collègues avec qui bosser est un calvaire. Le sarcasme en usage pour les désigner est CPF : les Chances Pour la France. Et d’autres mots dont je vous passe le détail.
Seules des statistiques ethniques pourraient démontrer ce qu’il en est vraiment.
Les infractions, plaintes et flagrants délits mis à part, sont souvent relevées suite à un contrôle d’identité, lequel est souvent un contrôle au faciès, ce qui biaise la réalité de la délinquance. Ces contrôles + interpellations sont une part très importante de l'activité policière d'initiative.
Les infractions à la législation sur les stupéfiants en sont un exemple flagrant.
Dans les pays qui disposent de stats ethniques, la démonstration est faite que tu as jusqu’à x8 plus de chances d’être interpellé quand tu es un non-blanc.
Les stats ethniques indiquent aussi que les diversités sont surreprésentées parmi les victimes d’infractions.

On a évoqué cet outil statistique dans la tribune à l’initiative du PCP et cosignée par le syndicat Sud-Intérieur, ASUD, CIRC, Norml-France, Principes Actifs, Psychoactif, Techno-Plus et la Ligue des droits de l’Homme, parue dans Libé en mai dernier.

Contre la guerre aux drogues et aux usagers : Pour la dépénalisation de l’usage de stupéfiants

"Le délit d’usage de stupéfiants n’est qu’un prétexte. L’utilisation de statistiques ethniques par d’autres pays indique un tout autre aspect de cette traque à l’usager.
L’argument sanitaire est un alibi, et celui de la sécurité publique, un leurre. »

Bon après-midi !
:)

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Wombat de Combat
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PCP a écrit

Dégun a écrit

Pour PCP quelle est la proportion approximative d'UD (ou de membres concernés assez directement par la conso: conjoints, enfants...) dans le collectif svp?

Merci

Un certain nombre, mais je ne saurais pas dire la proportion.
Elle doit se rapprocher de celles des milieux et tranches d’âge concernés, et autres paramètres de ce genre.

Mais...
1/ Ce n’est pas une question qu’on pose aux flics qui se rapprochent du collectif, nous soutiennent de façon plus ou moins impliquée, ou qui nous envoient des messages. Si ça vient dans la discussion on en parle, mais sinon on ne fait pas d’ingérence dans ce qui relève strictement de la vie privée. Je pense que sur ce forum, tout le monde comprend ce que je veux dire.
On peut souhaiter une réforme de la législation pour des principes, par idéologie, par souci de justice et de cohérence, parce que la politique du chiffre est la pire logique de l’activité policière, etc. Mille raisons. Pas nécessairement parce qu’on est concerné directement.

2/ Je ne t’apprends rien si je te dis que l’usage de drogues est un délit. Le truc en plus, c'est que la police fait partie d’un certain nombre de professions pour qui la sanction pénale est multipliée par deux.
On incite nos collègues à ne pas s’étendre sur leurs habitudes et consommations, même sous pseudo, même dans des discussions privées. Il y en a un qui a été reconnu dans une vidéo, fumant un pétard, et il a été balancé. Il était anonymisé mais un détail l'a trahi. Le lendemain il était désarmé, suspendu des ses fonctions, il a une procédure judiciaire au q, une procédure disciplinaire et il va être révoqué. Usage de drogues pour un flic, c'est direct révocation.

3/ J’aurais pu indiquer pour ce qui me concerne si je fais partie de la "proportion" mais je ne le ferai pas. De toutes façons, nos collègues détracteurs sont déjà persuadés  que je suis défoncée  H24. Une étiquette de plus.

4/ Si j'avais répondu à cette question, et quoi qu'ait pu être cette réponse, j’imagine que son interprétation aurait été à charge.

BD

Image: https://www.psychoactif.org/forum/uploa … -coke1.jpg

Merci pour ce témoignage saisissant.

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Yopski homme
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Mister No a écrit

Tu as oublié les canadiens, qui après les américains étaient les plus nombreux

En effet, mille excuses pour les canadiens, j'ai écrit assez vite wink

Les programmes scolaires n'occultent ni les forces françaises, ni les forces ....

Je n'ai pas dit qu'ils étaient occultés dans les livres d'histoire mais qu'on en parlait très peu. Quand on parle du débarquement du 6 juin 1944, on parle quasi toujours d'Utah Beach et Omaha Beach qui étaient les têtes de pont américaines par exemple. C'est beaucoup plus subtil wink

PCP a écrit

Yopski, néanmoins je ne suis pas trop d’accord avec ça :

Je comprends bien et c'est pour ça que cela m'embêtait d'écrire cela, car je sais bien que ces populations sont stigmatisées mais j'ai voulu être honnête dans ce que j'ai vu sur le terrain lors de ces 10 mois, que cela m'ait plu ou non.

PCP a écrit

Dans les pays qui disposent de stats ethniques, la démonstration est faite que tu as jusqu’à x8 plus de chances d’être interpellé quand tu es un non-blanc.

Je comprends aussi cette remarque qui pourrait expliquer la hausse des infractions des non-blancs comme vous dites. Ce que j'ai remarqué plutôt lors de mes 10 mois de service, c'est que les gendarmes savaient qu'ils avaient plus de chance d'atteindre leur quota de contraventions en arrêtant ces populations plus fréquemment. C'était statistiquement plus rentable ... Donc est-ce que c'est par racisme ou par productivité qu'ils arrêtent plus les non-blancs ?
Pour finir sur une pointe d'humour sur ce sujet grave, j'ai aussi remarqué qu'une femme fine à forte poitrine a plus de chance de se faire arrêter qu'une femme forte, est-ce du racisme anti-gros ou simplement la nature humaine qui s'exprime ?

En tous cas, merci à vous deux pour cet échange cordial wink

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Dégun homme
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@ PCP: ok merci pour la réponse, c'est ce que je voulais savoir, les membres de PCP ne sont pas forcément des UD.

@ Agartha: "Lol c'est pété de mauvaise foi ça, c'est dingue x)

drapeau-blanc

Euh...Ben non et heureusement.

Tous ceux qui sont actifs dans des collectifs ou assos ne sont pas forcément concernés, et heureusement, sinon les effectifs seraient minces...

Ex: On peut aider les sans abris sans pour autant avoir été ou avoir un proche SDF non? On peut tout simplement être sensible à une cause, l'empathie, la solidarité ça existe.
Qu'en penses-tu? 

La preuve, c'est que chez PCP c'est le cas d'ailleurs, ce ne sont pas que des UD.

Si je me posais ces questions c'est tout simplement par rapport au sujet de la discussion que tu as initié: "devons nous haïr la police?"

Cette question fait suite notamment à un clash sur Facebook entre PCP et qqun qui dit pour résumer: "PCP ou pas, ACAB".

Je le répète je ne connaissais pas vraiment PCP jusqu'à présent, je découvre...

Ce n'est pas parce que PCP est contre la prohibition que je vais les soutenir sans savoir un minimum ce qu'ils pensent et veulent, à part la fin de la prohibition juste parce que ça me concerne directement aussi, tu saisis?

Si c'est pour soutenir un collectif de flics qui dit d'un côté "sus à la prohibition" dans un tweet et d'un autre "et allé, toujours les mêmes comme par hasard, les fameuses chances pour la France", ben non, sans moi.

(l'exemple est choisi par rapport au message de PCP un peu avant, c'est pas un hasard vous l'aurez compris).

Si c'était le cas, je pourrai comprendre que celui qui clashait PCP su FB dise ça, tout simplement.

Mais d'après ce que lis sur le forum ce n'est pas le cas, et je suis entrain de me taper leur fils tweeter, et c'est sûr on est pas chez Alliance...

Je dis pas que je vais leur accorder mon soutient total et inconditionnel, mais ce que je lis jusqu'à présent ok.

Faudrait que PCP fasse des émules chez les bleus, ça ferait pas de mal...

@Yopski j'aurais pu parler des antifas qui deviennent eux-même fascistes dans leur système de pensée puisqu'ils refusent les autres pensées ... Et pourtant ils ont raison à la base en combattant le fascisme mais leurs certitudes d'être dans "le bon camp" les empêchent de voir que leur modèle de pensée s'apparente désormais à une police de la pensée, et donc d'une forme de fascisme ...

Faudrait voir à pas généraliser, ça dépend des antifas et aussi des "autres pensées" en question. Concernant les fachos oui je suis de fier de ne pas leur laisser dégueuler leur haine impunément.

@Blastfunk: pour en finir avec l'anarchie (lol), vu que c'est pas vraiment le sujet de cette discussion:

"Après de tels discours de ta part, j'attends de toi une description exhaustive du modèle, avec propositions concrètes, exemples et contre-exemples ainsi que perspective historique, politique et sociale et pas un gros dégueuli bien rebaché. Si nous devons changer de société, autant en être bien avisé."

Je vais publier le programme précis du parti anarchiste et dévoiler notre candidat pour 2022 bientôt promis.
lol

Mais non, "on s'en fout des programmes ce qui importe c'est la vision". re lol

Plus sérieusement, la sécurité c'est la question la plus sensible selon moi concernant l'anarchie, et il y a plusieurs visions, comme tout dans l'anarchie d'ailleurs...

La police actuelle dépend de l'Etat, ce que je ne veux pas.

Je suis pas naïf, l'abolition des classes ne résoudra pas tous les crimes.
De même, un révolutionnaire doit craindre également un basculement dans un régime autoritaire, ce n'est à prendre en compte à la légère. Donc il faut bien des moyens de défense, de sécurité.
L'ordre fait partie des impératifs pour l'anarchie je le répète.

Pour ma part, je ne suis pas convaincu par l'autodéfense.

Le sujet est complexe, ça peut être une piste:

http://www.socialisme-libertaire.fr/201 … histe.html

Mais il y a d'autres visions (moins fan)

http://www.grand-angle-libertaire.net/l … rre-bance/

Je ne peux te répondre "ça se sera comme ça pis c'est tout", ça se construit en commun, comme tout dans un système anarchiste. T'auras ton mot à dire promis. wink

Dernière modification par Dégun (28 avril 2020 à  23:26)


Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existées ne saurait être que fortuite.

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pierre
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J'ai supprimé les champignons rouges de part et d'autres, sutout ceux de bloodi...

Et pour préciser ma pensée. Il ne s'agit que de l'usage de rogue ici et rien d'autre. Je trouve la police utile pour faire respecter la plupart des lois. Mais !

Il est normal de ne pas aimer la police quand on est usager de drogues !

La police c'est le l'outil/le bras armé de la répression d'Etat sur l'usage de drogue ! Si on considère que l'usage de drogue c'est normal, on ne peut pas considérer que la repression de l'usage c'est normal ! On ne peut pas tolérer de se faire menotter, réprimer ou mettre en prison parce qu'on à le malheur d'etre usager d'une drogue illégale.

Des usagers qui n'auraient rien à faire d’être envoyé en prison, d'etre humiliés parce qu'ils sont usagers  de drogues, je trouverais ca extrêmement LOUCHE ! ( violence symbolique ?).

Je trouve salvateur que les usagers puissent interpeller bruyamment des policiers sur les réseaux sociaux (meme le PCP) parce qu'ils sont usagers de drogues  ! C'est le contraire qui me poserait question !

Dernière modification par pierre (28 avril 2020 à  21:35)

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Rick
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PCP a écrit

Merci pour les mots de soutien que j’ai lus dans cette discussion.

J'ai invité l'auteur du message originel (celui qui avait signé le message par ACAB dans le premier screenshot anonymisé) pour qu'il puisse exprimer son opinion,sa vision des choses, cela me semblait important. Il passera probablement demain , le temps que le compte soit créé etc. merci-1


@PCP:
Le groupe est génial B.D c'est dommage que tu sois partie. Après tu es chez NDJ ça se ressemble, sauf que eux ils ont décidé de ne pas faire de RDR là où nous on a recruté une douzaines de modos spécifiquement pour "injecter" de la rdr par "surprise" , sans leur consentement girl_devil mais pour la bonne cause!

Tu aurais bien rigolé, on nous kiff heart ! 7000 membres en moins de 6 mois.  C'est un succès fulgurant que je ne dois qu'à moi même, le seul, l'unique, Rick sanchez (ou le fait qu'il y ait Neurchi sur le nom du groupe). D'ailleurs Rick est bientôt le numéro un. El numero uno. Il ne reste plus que le meurtre de Pierre et j'aurais enfin terminé...

https://media.giphy.com/media/rjkJD1v80CjYs/giphy.gif

Dernière modification par Rick (29 avril 2020 à  02:18)

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PCP
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Bonsoir Psychoactif,

Agartha, merci d’avoir ouvert le débat comme tu l’as fait. Mine de rien, t’affranchir de la détestation de la police de principe et prendre le parti du PCP sans frilosité est une forme d’anti-conformisme. Fallait oser.
Et puis ce débat ici, et toutes les interventions des uns et des autres sans agressivité, est intéressant. Merci à tous.

Yopski a écrit

Donc est-ce que c'est par racisme ou par productivité qu'ils arrêtent plus les non-blancs ?

C’est LA question ! Pourquoi. Pour faire court (je suis vraiment à saturation des questions police...), pour faire court donc, je dirais qu’il y a certains automatismes, une répression pavlovienne, qui relèvent de la culture-police.
Le racisme sera toujours nié et on te servira du "mais c'est toujours les mêmes qui."
À propos de contrôles d’identité : je suis une femme blanche (normalement il faut dire "de type caucasien"), blonde, yeux bleus, et je n’ai jamais été contrôlée. Vraiment jamais de ma vie. Je suis donc une preuve par défaut que le contrôle au faciès n’est pas un mythe.

Dégun a écrit

Ce n'est pas parce que PCP est contre la prohibition que je vais les soutenir sans savoir un minimum ce qu'ils pensent et veulent, à part la fin de la prohibition juste parce que ça me concerne directement aussi, tu saisis?

C’est normal d’avoir ce genre de curiosité.
J’en ferais autant, j’aime bien savoir s’il y a quelque chose de tordu derrière les bonnes intentions.

Cela dit, ne te fais pas d’idées sur moi, je ne suis pas corporatiste, je suis critique sur la police ET sur les flics. Je ne vais pas comme certains qui parlent de répression systémique, à l’inverse de l’autre coté du décor, me réfugier derrière la notion de loi, d’ordre et de soumission à l’autorité hiérarchique.
À chaque geste de chaque flic, la responsabilité personnelle et le libre arbitre sont engagés.
Dans la pratique de son boulot, le flic a une autonomie et une liberté d’action non négligeables. On peut toujours en faire un bon usage.

Mon discours sur la police est très éloigné du standard flicard "Sous l’uniforme il y a des hommes et des femmes, un ptit cœur qui bat, gnagnagna", "les héros du quotidien" et toutes ces formules poisseuses ridicules.
Je préfère parler d’un idéal, d'une hypothèse possible dans un monde optimiste "Sous l’uniforme il devrait y avoir un être critique car étant l’interface entre le citoyen et la loi, entre le citoyen et sa liberté, il a le devoir de l’être".
Sa responsabilité est énorme. Ce qui est routinier pour un flic peut être la journée qui fait basculer la vie de quelqu’un.
Je ne réclame pas comme tant, de la "reconnaissance". Je ne sais pas à quoi ressemble la "reconnaissance", ses contours, quelle forme elle a, ce mot n’a pas vraiment de sens. Je n’ai pas fait ce métier pour qu’on m’aime. Aimer ou ne pas aimer la police n’a d’ailleurs pas plus de sens, ce sont même des raccourcis dangereux, définitifs, qui ont comme dénominateur commun d’éluder une réflexion constructive et de prendre la forme de postulats.

Ce n’est pas simple d’être flic mais ça je le savais dès le départ, c’était dans le forfait d’adhésion.
Ce n’est pas simple d’être le PCP non plus, et là j’ai eu des mauvaises surprises.
On nous soutient (parfois) mais de loin, on n’est pas des interlocuteurs comme les autres.
Un gars du CIRC, alors qu’on parlait de l’éventualité d’un projet commun, a même fait savoir que ça le gênait de bosser "avec des flics". Il craignait pour son image par rapport à des gens qu’il côtoie.
Nos mails restent sans réponse, souvent.
Nos publications ne sont pas relayées alors que le partage est plutôt fluide par ailleurs.
C’est pour ça qu’on ne compte plus trop sur le réseautage et qu’on envoie direct nos propositions aux députés ou aux décideurs concernés.
Je ne sais même pas comment j’ai réussi à réunir quelques assos pour la tribune de Libé.
Ce milieu de l’antiprohibition, de la RDR, des addictos, est bizarre, plein de rancœurs, de guérillas d’egos malades, d’opportunistes.
Au PCP on avait envie d’activisme dans un grand œcuménisme toutes catégories, on revoit nos prétentions à la baisse. J’avais envie par exemple d’aller faire un sitting à l’ambassade du Portugal (je peux le dire maintenant…) demander l’asile idéologique et faire un tapage anti-prohibition-dépénalisation. Ça aurait fait une visibilité originale pour cette cause. Mais quand j’en ai parlé, je suis passée pour une demi-dingue.
Mais on reste persuadés qu'avec notre point de vue particulier, on est bien placés pour parler de la prohibition et de la répression, et qu'on peut apporter quelque chose.

Rick a écrit

J'ai invité l'auteur du message originel (celui qui avait signé le message par ACAB dans le premier screenshot anonymisé) pour qu'il puisse exprimer son opinion,sa vision des choses, cela me semblait important. Il passera probablement demain

Bah écoute c'est ballot, mais j'ai poney.
Non, c’est bon j’ai eu ma dose, présence non indispensable pour moi.

Le groupe est génial B.D c'est dommage que tu sois partie. Après tu es chez NDJ ça se ressemble

Justement, chez les jonquilles au moins c’est drôle et c’est exactement ce dont j’ai besoin en ce moment. :)
Je te remercie en tout cas de m'avoir incitée à venir sur Psychoactif, ce forum est super, les discussions sont de qualité. Et indispensables.

A plus !

BD

Dernière modification par PCP (30 avril 2020 à  14:37)

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Yopski homme
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Degun a écrit

Faudrait voir à pas généraliser, ça dépend des antifas et aussi des "autres pensées" en question. Concernant les fachos oui je suis de fier de ne pas leur laisser dégueuler leur haine impunément.

Tu as raison, j'aurais dû dire "certains antifas" wink
Concernant la liberté d'expression, elle est absolue pour moi. Tout le monde a le droit de s'exprimer même les fachos smileC'est pas bien dur de leur mettre le nez dans leur caca tellement leur réflexion est binaire ... Leur interdire de parler c'est être aussi facho qu'eux.
Evelyn Beatrice Hall disait : "Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire" (faussement attribué à Volaire d'ailleurs ...)

PCP a écrit

À propos de contrôles d’identité : je suis une femme blanche (normalement il faut dire "de type caucasien"), blonde, yeux bleus, et je n’ai jamais été contrôlée. Vraiment jamais de ma vie. Je suis donc une preuve par défaut que le contrôle au faciès n’est pas un mythe.

OK pour les automatismes et la répression Pavlovienne, ça ne réponds pas vraiment à la question mais je ne l'avais jamais vu sous cet angle ...
Difficile de se faire une opinion sur un cas personnel, mais je suis assez surpris que tu n'ais jamais été contrôlé, car j'en ai vu un paquet de contrôles injustifiés juste pour parler avec une "jolie fille" et éventuellement draguer un peu ...
Perso, je me suis fais contrôler une bonne quinzaine de fois et je suis un homme blanc de type cocasien : 4h d'attente à un péage d'autoroute, les douaniers ont désossés ma voiture, filtre à air, garniture de portières, etc ... Tous ça pour un paquet de cigarette où il manquait du carton. Manque de bol pour eux, j'avais fumé mon dernier pet la veille big_smile
La majorité du temps, c'est quand je suis en fourgon, un fourgon blanc d'artisan, pas un truc de festoche avec des petites fleurs dessus big_smile J'ai l'impression que ça ne pardonne pas le fourgon, j'ai rarement droit à la languette, par contre l'alcootest, c'est quasi du 100%. Manque de bol, je ne bois jamais l'apéro en bossant non plus big_smile
Bref on dit de moi que j'ai une bonne tête, souriant, propre sur lui et ça ne m'empêche visiblement pas de me faire contrôler ... Pas facile d'en tirer des conclusions wink

(je suis vraiment à saturation des questions police...)

Je comprends, surtout avec ce que prône votre collectif, on doit se sentir bien seul chez PCP ... Courage et merci encore pour votre prise de position wink

Dernière modification par Yopski (29 avril 2020 à  22:32)

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Randomrandom homme
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Salut a vous.
Ici la personne qui a lancé tout ce débat. J'viens sur invitation non pas prendre part au splendide débat de vous proposez,  mais simplement clarifier ma position afin d'éviter tout malentendu.

Dans un premier temps, je tiens a dire que je ne représente que moi même, pas l'ensemble de la modération du neurchi en question.

Le post de la modération indique que les personnes qui sont oppressives, de part leur comportement, langage et action ne sont pas les bienvenus dans ce groupe. Ici l'idée recherchée est de bannir toutes les personnes qui pourront provoquer du mal-être à d'autres personnes à cause de leur consommation, statut social, appartenance à un groupe etc. A toutes les minorités qui sont rejetées pour ce qu'elles sont.

Je réagis dans un premier temps au premier post qui d'entrée de jeu confond ma position sur la police et sur le PCP.  Ce malentendu est très intéressant, parce qu'il focalise l'attention non sur la police mais sur un groupuscule de la police. C'est une approche a mon sens naïve, et surtout dénuée d'un regard sociologique. Quand on parle d'institutions on ne peut avoir une approche macro ou individuelle sous prétexte de biaisé la réalité, de rentrer dans de l'interpersonnel. Il faut pour pouvoir juger d'une chose si grande et si complexe être matérialiste et comprendre comment la police agit en tant que structure au sein dune société. D'où l'approche systémique.

Je n'ai pas la prétention de vous apprendre que ceci n'est ni plus ni moins que de la sociologie, vous devez en être conscient.

Du coup la position que j'ai lancé n'est pas celle de pour ou contre le PCP (que je connais pas, et après renseignements il semble que le travail que vous effectuez est intéressant, même si malheureusement vous aurez plus de pouvoir que les vrais acteurs de la rdr). C'est celle de s'opposer face a un groupe social qui n'est pas, sous la forme actuelle, celle qu'il devrait incarner. Actuellement, la police est une police violente, de plus en plus armée et meurtrière. Elle tue, viole et mutile en toute impunité, et dessert la plupart des causes sociale en défendant des intérêts qui dépassent le simple vivre ensemble (cad faire de la politique, ni plus ni moins). Cette police est la première actrice des harcèlements dans nos quartiers, répercutent des actes racistes, sexistes, homophobes régulièrement. Peu de personnes lui font confiance, sauf celles qui respectent ces codes ou participent activement a les façonner (pas étonnant que la plupart des flics soient pro FN).

Ce que l'OP invoque comme n'étant qu'un slogan dénudé de sens (ACAB) est le fruit d'une pensée et une construction politique, dénonçant l'institution en général et non pas votre pote/femme/collègue flic. En ça je vous invite a vous renseigner sur l'utilité pour les personnes victimes de violence de la nécessité de se positionner face aux personnes, aux groupes et au système qui régulièrement, quotidiennement, sont sources de ces violences.

Le fait de se positionner en tant que consommateur et strictement en tant que consommateur est un non sens, parce que ce n'est pas la seule identité portée par l'individu. Et que cette identité globale, revendiquée ou non, est celle qui sera déterminante en cas de relation (souvent forcée malheureusement) avec la police.

J'ai aussi vu que certaines d'entre vous ont eu l'excellente idée de comparer les sévices vécus par les consommateurs avec le fait d'être rejeté lorsqu'on fait un boulot comme celui d'être flic. Premièrement cette position est abjecte et illogique : on ne peut pas comparer le statut d'un groupe institutionnellement formé à celui d'une communauté définit par une consommation et ses pratiques. Le rapport aux autres en général n'est pas du tout le même, l'un étant acteur principal des violences, l'autre victime pour le droit fondamental de vivre comment ils l'entendent. Les placer sur le même piédestal, c'est gommer le rôle de l'institution pour faire ressortir ses individualité (si vous ne comprenez pas cela, relisez plus haut ou renseignez vous sur la différence entre macro et micro).

Je ne doute pas du fait que certains flics fassent leur boulot (et non, on ne le jettera pas plus de fleurs qu'aux autres personnes, ils ne sont pas plus utiles qu'une autre profession, ça serait bien de garder la tête froide et de penser global), mais en tant qu'institution ils sont dangereux et préjudiciable à une grande partie de la société.

J'espère que certain.es auront compris ma position, et mon interaction sur le groupe fb. Je ne cherche pas a créer ou prolonger le débat, parce que si vous ne comprenez pas des choses basiques de la sorte c'est que vous n'arrivez pas a quitter votre approche macro, que vous êtes dans une situation de privilège et/ou que vous n'avez aucune once de solidarité et de connaissance sur la réalité des actions de la police sur le terrain (y a tellement de ressources sur le net que si on ne les voit pas alors qu'on y est invité et curieux c'est qu'on est aveuglé).

Si je participe pas au débat c'est parce que je n'en ai pas envie, c'est une question déjà tranchée chez moi, qu'au quotidien on lutte contre les fachos et les propos fachisants et que j'ai mieux a faire.

Bonne journée, acab sur vous et vos proches.

Ps : en ayant un peu réfléchis, je me rends compte que j'ai oublié d'ajouter une chose assez importante dans mon post. Si on garde un point de vue sociologique on peut parler encore une fois du bon et du mauvais flic, du rapport micro macro pendant longtemps. Mais en prenant ces questions sous une forme autre, plus politique cette fois ci, on peut se demander si c'est vraiment pertinent de défendre les "gentils flics" dans ce système défectueux au lieu de reconnaitre l'action globale que l'institution policière a sur la population et sur les consommateurs (globale j'ai bien dit, on s'en tape de quand un flic vous a pas fait chier pour votre meuj de C).

Encore une fois c'est un choix politique que de bien choisir son sujet.

Ps2: Je répondrais pas, donc hésitez pas a vous lacher, décortiquer et extraire des parties de mon texte en les désolidarisant du reste pour enlever la cohérence des propos, soyez fourbe et sans concession. On rigolera bien en vous lisant.

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blastfunk homme
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Randomrandom a écrit

donc hésitez pas a vous lacher, décortiquer et extraire des parties de mon texte en les désolidarisant du reste pour enlever la cohérence des propos, soyez fourbe et sans concession..

+1.
Une pratique pénible et traître qui en privilégiant la forme et en négligeant le fond masque mal le manque d'une réelle argumentation.

Dernière modification par blastfunk (30 avril 2020 à  00:11)


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Ocram homme
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blastfunk a écrit

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blastfunk homme
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8Salut Ocram,

Non je crois que c'est pas ça.
Je suis en désaccord quasi-total avec la position de l'auteur mais je ne veux pas réagir là dessus, il y aurait trop de choses à dire et ce débat à présent me fatigue bien qu'y ayant participé avec plaisir.

Ce que je veux dire c'est que sa derrière phrase montre qu'il est observateur et versé dans l'art de la contestation.
En effet, découper les posts en tranches pour délayer l'idée de leur auteur, créer des contresens, tenter de ridiculiser en extrayant des phrases du contexte, etc.. est une pratique courante sur le forum et bien certainement ailleurs. C'est presque systématique pour certains et je pense que c'est fait avec conscience.

C'est peut-être un effet pervers du système de citation, on peut en profiter pour déconstruire l'argumentation de l' "adversaire" afin de trahir le sens du propos, qui finit par se perdre.
Ce n'est pas une méthode très honnête ni fair-play mais plutôt une expression particulière de mauvaise foi qui peut être subtilement utilisée.
C'est à ça que je faisais allusion, il a raison de le relever.
Mais sinon le reste du discours sent la littérature mal digérée (c'est quoi exactement une "situation de privilège"?), n'est pas clair dans son intention et ne ne m'intéresse finalement que très moyennement pour sa généralité.Je trouve surtout légèrement méprisant d'arriver ainsi comme un cheveu sur la soupe pour finir par ne pas débattre, surtout pour le concepteur initial de la polémique (si j'ai bien compris).

Il y a des personnes qui pratiquent l'opposition envers les idées qui ne sont pas les leurs avec une sorte d'atavisme ou de seconde nature. Ils sont formés à la polémique et il devient alors très difficile de s'entendre avec eux, surtout si l'on a raison. C'est particulièrement le cas pour certains des activistes de pointe qu'on peut parfois côtoyer sur le site (patapé SVP), et dans ce cas il vaudra mieux se retirer. C'est ce que je fais moi aussi lorsque je sens l'obstination aveugle de mon interlocuteur et il n'y a je pense rien de déshonnorant à ça.

Sauf qu'ici, le débat étant ouvert, multiple et engendré par lui-même, sa posture ressemble à du snobisme d'extrême gauche. Nous manquons certainement à ses yeux d'éducation politique, ou bien peut-être carrément d'intelligence pour qu'il daigne revenir nous instruire du développement de ses réflexions.
C'est dommage car par ailleurs je ne doute pas de la solide base argumentaire de l'auteur.

Qu'il s'amuse donc bien à nous lire comme il dit qu'il le fera, ça ne sera pas marqué au crédit des antifas.
Dans toute l'histoire de ce post, les antifas n'ont brillé que par leur désir de violence, de manque d'ouverture d'esprit et de refus de faire des concessions ou des compromis. En brassant des lieux communs, leur intention reste floue et en dehors d'une théorisation outrancière, stigmatisante et dépassée ils n'ont absolument rien à proposer de concret. Ils n'ont convaincu de rien sauf de leur intolérance et de leur agitation.

L'institution policière a bien des défauts et nous en convenons tous, y compris le PCP.
Qu'il y ait même quelque chose de pourri au royaume de la police, c'est bien possible.
Rien de plus évident donc que d'éradiquer la police, c'est l'idée qui est sous-tendue et même évoquée. Ça a l'air simple, on remercie bien ces grands penseurs pour le concept de génie qu'ils nous proposent. C'est de la même puissance de réflexion que de se couper un membre parce qu'il fait mal, c'est jeter le bébé avec l'eau du bain. Et surtout ça a ne présage rien de bon quant au reste des idées.
Supprimer la police conduirait à une explosion de violence incontrôlable dans la société et visiblement c'est ce que désirent les antifas, c'est une évidence. Si l'on a rien à proposer à la place, c'est une position naïve, irréaliste et dangereuse. Une pensée de l'extrême avec tromperie sur la marchandise.
Bref, c'est un discours redevenu "à la mode" et qui malheureusement et de façon paradoxale possède encore de l'avenir. Combien d'institutions républicaines faudrait-il encore atomiser pour contenter les antifas, voilà la question subsidiaire. Ce n'est pas des lendemains qui chantent qu'ils nous promettent mais un monde de chaos ou la loi du plus fort prévaudra, c'est du moins l'impression qu'ils me laisseront. On dit que l'histoire bégaie, avec les antifas elle risquerait de méchamment trébucher.
Ils ont tout de même un côté séduisant, une sorte d'innocence tragique, et ils n'ont pas tord sur tout.. j'ai même de la sympathie pour certains de leurs combats ...j'aurais bien aimé qu'ils me détrompent... mais ce ne sera pas encore le cas aujourd'hui et je crois qu'ils haïssent ce genre de discours.


Bonne journée Ocram et désolé pour le (long) HS mais j'ai voulu préciser.
Les modos vous pouvez effacer, je ne contribue pas vraiment moi non plus au sujet ici.

Dernière modification par blastfunk (01 mai 2020 à  15:52)


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prescripteur homme
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Bonjour, je pense qu'il est utile de rappeler les emeutes de stonewall.

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89meutes_de_Stonewall

Il fut un temps (encore récent) oû la communauté homosexuelle était la cible d'une repression feroce et institutionnelle.
Il est utile de voir comment les choses ont changé et comment à présent l'orientation sexuelle ne fait plus l'objet d'une repression policière.

(nb la Police a présenté ses excuses 50 ans après)

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/11 … sion-lgbtq

Certes ça concerne la Police mais je crois surtout que ce qui a changé est la vision de la société , qui a changé le regard sur le repression et son "utilité sociale".
Il faut que la même évolution se mette en place vis à vis de la consommation des psychotropes et de la même façon la dénonciation d'une repression policiere injuste et inutile est l'une des armes.
Mais ne nous trompons pas d'adversaire, ce n'est pas le policier de base qui est visé (du moins a priori, mais on pourra le juger à ses actes) mais le système, nourri par la hiérarchie et la lâcheté des politiques.(la plupart savent très bien de quoi il retourne car ils connaissent des proches qui consomment mais ils continuent de tenir une position intransigeante, qui s'abat largement sur les publics "sensibles").
Amicalement

Dernière modification par prescripteur (30 avril 2020 à  08:11)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Dégun homme
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Salut à tous,

Perso je suis plutôt d'accord avec le message de PCP, notamment: "Sa responsabilité est énorme. Ce qui est routinier pour un flic peut être la journée qui fait basculer la vie de quelqu’un."

C'est pas une fonction anodine c'est clair, y a pas beaucoup de taff où on peut emprisonner ou tuer quelqu'un en toute légalité.

Mais je suis moins d'accord sur cette partie: "Je ne vais pas comme certains qui parlent de répression systémique, à l’inverse de l’autre coté du décor, me réfugier derrière la notion de loi, d’ordre et de soumission à l’autorité hiérarchique.
À chaque geste de chaque flic, la responsabilité personnelle et le libre arbitre sont engagés.
Dans la pratique de son boulot, le flic a une autonomie et une liberté d’action non négligeables. On peut toujours en faire un bon usage."


La police est un système partie intégrante d'un système plus grand (l'Etat), donc la répression est systémique, elle n'est pas indépendante d'un système. La répression contre la drogue (notamment) est systémique de ce fait.

Bien que les flics ont effectivement "un libre arbitre", le système répressif est bien réel. 
Je suis d'accord, c'est le flic qui décide ou non d’initier une action (fouiller, trouver le produit, donner une suite ou pas...).
Mais à chaque niveau de hiérarchie on obéit quand même à une hiérarchie. Je vois mal comment on peut désobéir à un ordre en toute liberté sans être inquiété par la hiérarchie? Évidement on peut regarder ailleurs, "ne pas voir" la drogue dans la poche etc...Mais bon, c'est pas si simple quand on est à la vue de son supérieur. Dans ce cas le libre arbitre est plutôt restreint.

Les bavures ne sont pas pour autant "des ordres", l'individu a sa propre responsabilité. En revanche le système est fait pour couvrir ces "écarts". (coucou l'IGPN). Du coup l'individu peut se permettre des exactions, en se sentant protéger. 

Je veux être clair, je fais pas le procès de PCP qui semble mener une action honorable, ni lui demander des comptes sur ce qu'il se passe dans la police.
PCP n'est pas un syndicat de flic.
Je comprends d'ailleurs qu'elle soit "vraiment à saturation des questions police", puisque c'est pas le sujet, ni l'objet de son collectif.

Mais c'est que c'est assez rare d'avoir un flic sous la main pour pouvoir lui poser des questions. (d'ailleurs si tu peux faire sauter des PV...lol).
Je suppose qu'il doit y avoir pas mal de flics sur le forum (hormis RG) qui ne n'affichent pas leur fonction et on comprend bien pourquoi.

Pour la position de Randomrandom, je la trouve plutôt intéressante, pas uniquement parce que ça pourrait correspondre à ma pensée.

Je ne vois pas de discours "tous pourris" ("Je ne doute pas du fait que certains flics fassent leur boulot"), , en disant ACAB il précise qu'il critique l'institution actuelle elle même.

@Blastfunk: "Dans toute l'histoire de ce post, les antifas n'ont brillé que par leur désir de violence, de manque d'ouverture d'esprit et de refus de faire des concessions ou des compromis."

Tu as répété ça plusieurs fois dans tes messages, et je ne vois pas quand un "antifa" (notion floue d'ailleurs) a fait l'apologie de la violence dans la discussion?
C'est toi qui remet cette idée sur le tapis à chaque fois.

"Supprimer la police conduirait à une explosion de violence incontrôlable dans la société et visiblement c'est ce que désirent les antifas, c'est une évidence. (...)Ce n'est pas des lendemains qui chantent qu'ils nous promettent mais un monde de chaos ou la loi du plus fort prévaudra" (oui j'ai tronqué cette citation mais l'idée est respectée).

C'est un épouvantail. "La loi du plus fort" c'est ce que nous vivons actuellement en réalité.

Notre société actuelle est inégalitaire et injuste, c'est difficilement contestable je pense.
En maintenant cet situation inégalitaire l'Etat créé le chaos (crimes et délits...) que la police réprime. Quand il y a des émeutes dans les quartiers, la police intervient pour un retour à la normale. Vivez dans la merde et taisez vous quoi. (bon je t'apprends rien là).
Au plus le système est inégalitaire et l'Etat illégitime, au plus les pouvoirs de la police sont renforcés (de façon explicite ou non).

Si on souhaite que ces inégalités perdurent, effectivement cette police est nécessaire.

Le but n'est pas juste "de supprimer la police", mais de changer de système. On a aucun contrôle sur l’État concrètement (on devrait presqu'être content ne pas être dans un régime plus autoritaire d'ailleurs).

"c'est un discours redevenu "à la mode":: j'ai bien l'impression aussi, ça prouve bien qu'il y a un problème, et que ce problème grandi.

L'anarchie n'est et ne veut pas le chaos, au contraire. Le pouvoir s'impose par la force, par le biais de sa police. (cf les dictatures)

Je ne crois pas que les gens s’entretueraient sans police, perso je ne vais tuer mon voisin juste parce que c'est puni par la loi.
Je pense pas être le seul dans ce cas. D'ailleurs la police existe et ça n'a empêche pas les crimes, même quand on risque la peine capitale.
Même avec l'anarchie on aura jamais une société parfaite exempte de crimes de toute façon, mais tant qu'à faire je préfère la liberté et l'égalité, pour les autres et moi-même.

Il faut pouvoir assurer la sécurité, mais pas à n'importe quel prix, pas n'importe comment.
Il faut le maximum de sécurité couplé à un à maximum de liberté. Ces 2 notions ne doivent s'opposer, elles doivent se développer conjointement.

"Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l'une ni l'autre." (Franklin je crois)

Pour le reste je laisse ceux que ça intéressent faire leur propre recherches sur l'anarchie, on va pas s'étendre des plombes ici.

Mais cette courte vidéo est un bon résumé:




Sur ce je vous souhaite bonne fête des travailleurs, si vous bossez pas aujourd'hui c'est grâce aux anarchistes. salut

https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_ … ket_Square

(spoiler: encore des anarchistes tués par la police, et des condamnations à mort pour l'exemple de l'aveu même du procureur...)

PS: c'est Pétain qui a changé le nom en "fête du travail" en 1941, travail famille patrie quoi...gerbe

Dernière modification par Dégun (01 mai 2020 à  19:05)


Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existées ne saurait être que fortuite.

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PCP
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Salut Psychoactif,
salut à vous tous sur cette discussion :)

Ocram a écrit

Laisse tomber, il a mieux à faire (c est lui qui le dit) ... encore un interlocuteur de qualitay premium... Facebook c est vraiment bien pour y dénicher des profils de hautes voltiges... nos régions ont dû talents.
Ocram

blastfunk a écrit

Sauf qu'ici, le débat étant ouvert, multiple et engendré par lui-même, sa posture ressemble à du snobisme d'extrême gauche. Nous manquons certainement à ses yeux d'éducation politique, ou bien peut-être carrément d'intelligence pour qu'il daigne revenir nous instruire du développement de ses réflexions.

+1
J’ai rarement lu un donnage de leçon transpirant à ce point la suffisance et le mépris (du coup je ne suis plus seule à le recevoir ce mépris condescendant) C’est ça qui est chiant avec les gens qui ne savent qu'être dans une posture dogmatique, il n’y a pas de débat possible. Et là, à peine un simulacre de leçon de sociologie mal ficelée qui ne vaut pas le coup d’être décryptée.

blastfunk a écrit

Rien de plus évident donc que d'éradiquer la police, c'est l'idée qui est sous-tendue et même évoquée. Ça a l'air simple, on remercie bien ces grands penseurs pour le concept de génie qu'ils nous proposent. (…)
Supprimer la police conduirait à une explosion de violence incontrôlable dans la société et visiblement c'est ce que désirent les antifas, c'est une évidence. Si l'on a rien à proposer à la place, c'est une position naïve, irréaliste et dangereuse. Une pensée de l'extrême avec tromperie sur la marchandise.

Sauf qu’au jeu de la violence débridée, il se pourrait que les antifas trouvent plus désinhibés et motivés qu’eux. Dans un fantasme de ce genre, on ne peut pas présumer de  se retrouver du bon coté du manche.
Sinon, je pense que si on supprimait la police ne serait-ce que 24h on assisterait à un grand élan de confinement volontaire.
Et puis la remplacer par quoi ? Par des polices municipales qui, selon le bon vouloir d'un maire et le train de vie de sa commune, rendent inégaux les citoyens devant leur propre sécurité ? par des petits groupes de volontaires soucieux de la sécurité de leurs concitoyens ? on appelle ça des milices.

Dégun a écrit

Mais je suis moins d'accord sur cette partie: "Je ne vais pas comme certains qui parlent de répression systémique, à l’inverse de l’autre coté du décor, me réfugier derrière la notion de loi, d’ordre et de soumission à l’autorité hiérarchique.
À chaque geste de chaque flic, la responsabilité personnelle et le libre arbitre sont engagés.
Dans la pratique de son boulot, le flic a une autonomie et une liberté d’action non négligeables. On peut toujours en faire un bon usage."

Si si, le parallèle tient. il illustre l’ajustement nécessaire entre la théorie et la réalité.
Alors je te donne un exemple. Maintien de l’ordre en manif. Un poste de commandement va donner l’ordre de bloquer une rue pour éviter que le cortège quitte l’itinéraire autorisé. Dans la pratique l’ordre sera du style «  Bloquez la rue Truc, ne laissez passer que les riverains » Sans plus. Sur le terrain, il arrivera que tu voies des flics tirer des balles de LBD en pleine tête ou gazer à bout portant. Ces mêmes flics se défendront en disant "on avait des ordres", autrement dit, "on est déchargés de notre responsabilité individuelle" Sauf qu’un ordre de cette nature suppose que les gestes professionnels soient appropriés et réglementaires. Il y a l’ordre ET les modalités de l’application de l’ordre. Et si le système contient en lui-même beaucoup d’injustice, c’est cette distorsion qui fait le plus de mal. Mais pas que. Il y a toutes les excuses d’auto-absolution qu’on va entendre : les ordres, le "contexte", le "t’as pas vu ce qui s’est passé avant", la hiérarchie intermédiaire qui ne remplit pas son rôle (exemple : faire porter le RIO aux effectifs qu’on a sous ses ordres, faire enlever les écussons free-style qui renvoient des messages de violence incompatibles avec la fonction), ETC.
Voilà pourquoi je parlais d’engagement de la responsabilité individuelle. Elle peut tenir à un détail et changer la donne du tout au tout sur une situation donnée.

Sur le libre arbitre c’est presque pareil. Tu peux toujours choisir de relever une infraction ou pas. Mettre en garde et ne pas verbaliser par exemple, pour un feu passé à l’orange. Tu serais flic, tu gratterais tous les gens qui traversent en dehors des clous ? Non. Pourtant c’est une infraction. Eh bien on peut très bien choisir de ne pas serrer un usager de drogues. Et préférer mettre un vrai méchant en garde à vue, là le boulot prend un sens plus rationnel, plus utile. Style un gars qui a pété les deux bras d’une vieille pour lui voler son sac à la sortie de la poste. Je donne cet exemple parce que ça m’est arrivé (d’être le flic là, pas la vieille hein) et je m’en rappellerai toujours.
Voilà j’espère que ma démonstration sur la responsabilité est plus limpide comme ça.

Il faut pouvoir assurer la sécurité, mais pas à n'importe quel prix, pas n'importe comment.
Il faut le maximum de sécurité couplé à un à maximum de liberté. Ces 2 notions ne doivent s'opposer, elles doivent se développer conjointement.

"Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l'une ni l'autre." (Franklin je crois)

J’ai eu cette citation très longtemps posée en haut de mon blog de flic. Là, je l’ai remplacée par celle-ci :

« Sans la police, tout le monde tuerait tout le monde,
et il n'y aurait plus de guerre. »

(Henri Jeanson, pataphysicien)

Bonne semaine à tous ! smile

BD

Dernière modification par PCP (04 mai 2020 à  02:51)

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Dégun homme
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Salut,

PCP a écrit

Sinon, je pense que si on supprimait la police ne serait-ce que 24h on assisterait à un grand élan de confinement volontaire.

Lol c'est pas faux....Dans le système inégalitaire actuel y a de grandes chances en tout cas.
C est quand même problématique de penser que l humain aurait besoin d être fliquer en permanence sous peine de chaos. Ça fait légèrement état policier quand même...
24h sans police, faudrait essayer pour voir, j en connais là-haut  qui seraient pas rassurés, ils se sentiraient moins en confiance planqués derrière leur police...roll


PCP a écrit

Et puis la remplacer par quoi ? Par des polices municipales

Avant la PN (créée par Vichy), je crois qu'il n'y avait que la gendarmerie au niveau national, la police était gérée par les maires, je ne sais pas si c'était mieux.
thinking

PCP a écrit

qui, selon le bon vouloir d'un maire et le train de vie de sa commune, rendent inégaux les citoyens devant leur propre sécurité ?par des petits groupes de volontaires soucieux de la sécurité de leurs concitoyens ? on appelle ça des milices.

C'est sûr que ça ne serait pas l'idéal non plus. Finalement ça déplacerait le problème national au niveau local. Le pouvoir local dirigerait la police, et pourrait toujours le faire, à l'instar d'un pouvoir national, dans son intérêt.
D'où l’intérêt selon moi de donner réellement les décisions au peuple, qui pourrait choisir les modalités de sa propre sécurité, et de l'étendue et les modalités des pouvoirs de sa police.

Dans l'absolu on pourrait basculer dans un régime totalement autoritaire demain, je ne vois comment on pourrait résister.
(C'est d'ailleurs pour ça qu'aux USA les lobbies pro armes brandissent toujours le Deuxième amendement de la Constitution pour permettent la vente généralisée d'armes afin de pouvoir se défendre potentiellement contre l'Etat. Dans la pratique l'open bar sur les armes on voit ce que ça donne, ça me fait pas envie non plus perso...)

PCP a écrit

Sur le terrain, il arrivera que tu voies des flics tirer des balles de LBD en pleine tête ou gazer à bout portant. Ces mêmes flics se défendront en disant "on avait des ordres", autrement dit, "on est déchargés de notre responsabilité individuelle" Sauf qu’un ordre de cette nature suppose que les gestes professionnels soient appropriés et réglementaires.  Il y a l’ordre ET les modalités de l’application de l’ordre. Et si le système contient en lui-même beaucoup d’injustice, c’est cette distorsion qui fait le plus de mal. Mais pas que. Il y a toutes les excuses d’auto-absolution qu’on va entendre : les ordres, le "contexte", le "t’as pas vu ce qui s’est passé avant", la hiérarchie intermédiaire qui ne remplit pas son rôle (exemple : faire porter le RIO aux effectifs qu’on a sous ses ordres, faire enlever les écussons free-style qui renvoient des messages de violence incompatibles avec la fonction), ETC.
Voilà pourquoi je parlais d’engagement de la responsabilité individuelle. Elle peut tenir à un détail et changer la donne du tout au tout sur une situation donnée.

Entièrement d'accord. C'est le discours bien rôdé des syndicats également (qui au passage ne vous aident pas à donner une bonne d'image, avec le devoir de réserve on n'entend qu'eux, et pas pour le meilleur...).

Perso je ne trouve pas normal qu'un commissaire condamné puisse continuer a exercer, pas étonnant que les flics sous ses ordres se "laissent aller", ils doivent se sentir décomplexer.
Ça pose quand même la question de l'impunité, à qui et pourquoi "on" laisse exercer le commandement.

Ça en dit long sur ce qu on trouve "acceptable" de la part des supérieurs, sur la notion d exemplarité attendue. J ai l impression qu on exige du citoyen plus que de sa police....

Je ne croîs pas (du moins j espère)que ce commissaire par exemple aurait pu présenter le concours avec ce casier. Par contre une fois en poste l etat s en accomode, c est flippant quand même. Le message que j entends c est "On a un bon pourri on va le garder"

PCP a écrit

Voilà j’espère que ma démonstration sur la responsabilité est plus limpide comme ça.

Oui j'avais bien compris, je me demandais juste dans quelle mesure on peut en étant subordonner refuser d'obéir.
Ça m'est arrivé qu'une flic ne voit volontairement pas la barrette dans le portefeuille d'un pote (je ne savais pas même qu'il l'avait, je l'ai découvert au moment de la fouille, impossible qu'elle ne l'ai pas vue)

PCP a écrit

J’ai eu cette citation très longtemps posée en haut de mon blog de flic.

Ah big_smile

PCP a écrit

« Sans la police, tout le monde tuerait tout le monde,
et il n'y aurait plus de guerre. »
(Henri Jeanson, pataphysicien)

("pataphysicien" j'ai pas compris la def)

J'espère que dans système plus juste et égalitaire ça ne serait pas ça en tout cas.

Mais je dois reconnaitre que mes potes qui réglaient chaque problème à la baston ont fini par aborder les choses autrement avec du sursis...la maturité a du jouer aussi.

Bonne semaine aussi

Dernière modification par Dégun (05 mai 2020 à  01:51)


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ClusterOne homme
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UnSalut PA,

Ça fait pas longtemps que je suis sur ce forum, pas longtemps que je consomme, et pas longtemps que j'arrive a remettre en question ce qui m'a toujours été inculqué par mes professeurs et livres d'histoire (vous l'aurez compris, je suis assez jeune). C'est donc ici plus le fruit d'une réflexion naïve et ouverte à l'évolution, voire même l'expression brute de ce qui me traverse l'esprit, presque un sentiment, qu'une prise de position forte.

Tout d'abord, et même si je conçois que cela peut paraître étrange, je n'ai jamais réfléchi et considéré les deux mondes, que sont ceux des "consommateurs" d'un côté et des "flics" de l'autre, comme directement et diamétralement opposés. Peut être car j'ai la chance de n'avoir encore eu aucune réelle confrontation ...
J'ai plus l'impression que le principal obstacle à l'arrêt de cette répression est un problème de société : les gens ne sont pas prêts à accepter les "toxicos", à reconnaître que certaines épidémies qui rongent des pays et des villes résultent d'une indifférence de la société vis a vis de ceux ci. L'orgueil pousse-t-il à rejeter ces personnes car l'on n'accepte pas l'éventualité de pouvoir se retrouver à leur place ? Ce rejet des drogués viendrait juste de la peur d'avoir pu en devenir ? Je m'égard sûrement ...
Mais cela me pousse tout de même a penser que si coupable il y a vraiment, ce n'est pas dans le sein même de la police qu'il faut chercher (même si évidemment les coupables d'abus, ceux qui les couvrent ... sont pires que de la merde et méritent des sanctions qui sont pas autorisés en France), mais plus dans un système de pensée, perpétué par certaines personnes ou groupes, ou même juste par habitude et confort dans un mode de pensée déjà existant. La solution idéale serait une prise de conscience collective, mais provoquée par quoi ? (j'espère de mon côté que la crise actuelle, avec le Corona, en déclenchera une sur l'importance des actions individuelles et ne pas tout recracher sur un gouvernement, mais c'est un autre débat)

Deuxièmement, et c'est ce qui m'a le plus motivé à donner mon opinion ce soir, c'est que certains messages m'attristent. Encore une fois, je ne suis que jeune adulte et probablement trop naïf, n'ai pas vécu vos expériences, ne peut qu'essayer de me mettre à votre place. Mais je n'ai pas envie de perdre cette naïveté et me noyer dans le cynisme, d'accepter cela comme une fatalité venant avec l'âge (et j'emmerde tous les vieux cons qui ont pu me sortir que je "deviendrai de droite avec l'âge", que je "perdrai mes idéaux au profit de la pratique" , ...*pas de prise de parti politique ici*). Ma pensée première lorsque je lis ou constate de moi même cette prohibition, ce rejet des "drogués", ces abus d'autorité et de pouvoir, des fois une volonté d'humiliation ou ce complexe de supériorité/condescendance, c'est "juste" de changer la façon dont ça fonctionne. Et je me dis que la meilleure manière, ça aurait été de devenir flic moi même et changer à mon échelle les choses, les esprits. J'ai encore mes rêves a poursuivre, donc je ne l'ai pas fait, et ne suis peut être donc pas bien placé pour dire cela. Et je comprends aussi que cette réflexion est tout a fait personnelle, en rien je ne voudrais l'imposer à quiconque. Or voilà, je lis ce topic, et j'y lis bcp de haine (justifiée sûrement), et la haine, c'est communicatif. Et je me surprends à "penser ACAB" , à éprouver de la haine moi aussi, car on fait du mal à une communauté a laquelle je m'associe aussi. Et ça efface partiellement le reste, les bonnes intentions, la compréhension, l'empathie (même si tous ne la méritent pas). Et je me dis que tout comme j'ai pas envie de "perdre mes idéaux au profit du pratique" en grandissant, je les perds également de vue en radicalisant et en systématisant ma pensée.

Voilà, emporté par les sentiments, j'ai écrit un pavé. Mais des fois ça fait du bien de s'exprimer et de mettre par écrit ce qu'on pense. J'espère que ça reste lisible, et que je vous ai pas fait chier avec toutes mes histoires d'idéaux (et si oui, fallait pas lire jusque là poto eek )

Peace

"Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps."

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Agartha a écrit

C'est tout à fait pour ça que dans mon premier post je souligne bien que j'aimerais que plus de gens manifestent leur mécontentement en champi jaunes/rouges

J'aimerais bien te donner des champis verts à toi ainsi qu'à la PCP qui faites preuve d'une patience exemplaire face aux commentaires qui transpirent le préjugé et la haine hâtive et infondée envers la flicaille, je pourrais pas mieux argumenter et je pense que tout a été dit même si j'ai pas pu terminer la lecture à cause de la nausée que certains me filaient dans leur conception de la société où flic = raciste, facho etc... bref tout ça pour dire que j'aimerais mettre des champis verts à énormément de coms, mais ça me dit que je dois publier plusieurs messages. Mais "plusieurs" c'est à partir de combien en fait ? Je sais qu'il est spécifié dans les règles de ne pas emmerder les modos avec ça, mais en attendant je reste comme un con à ne pas pouvoir être actif au sein du groupe. Désolé pour le hors-sujet.

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Dégun homme
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Me concernant y a pas de "préjugés ni haine hâtive".

Au contraire, je me suis suffisamment documenté sur le sujet et expérimenté pour en parler de façon objective.

Ce n est pas parce que la police est censée assurer la sécurité  que je lui donne un blanc seing.
La naïveté est là selon moi.

Dernier exemple en date du racisme, de l'impunité assuré à la police par le pouvoir dans l'affaire "du bicot qui nage pas".

Un homme sans papier se jette dans la Seine pour échapper à la police (ça se comprend, pas envie d'être expulser...).
Aussitôt, les médias (qui n'entendent que la version policière, c'est toujours comme ça), affirment que la personne en question avait commis un vol et aurait été repêché. Ce qui est faux.
Tous condamnent unanimement les propos racistes, en disant que ce sont des brebis galeuses, blablabla...

Mais le ministère de l'Intérieur (chef des flics donc) dans le même temps les réhabilitent en le faisant passer pour des héros, qui auraient repêché le vilain voleur migrant sans papiers (qui au passage à reçu une "obligation de quitter le territoire français", expulsé donc)

https://www.facebook.com/cerveauxnondis … mp;theater

Alors que ce n'est ni un voleur, et les flics ne l'ont pas secouru. Comme je le disait avant, le commissaire divisionnaire présent ce soir là à été condamné par le passé à de la prison avec sursis, je vous laisse juge de qui on laisse exercer le pouvoir répressif...

Donc oui, l’État protège sa police, qu'elle soit raciste ou non, violente ou non, hors la loi ou non. La police n'est pas le symbole de la justice.

Vous pouvez fermer les yeux si vous voulez, la réalité et là.

Profitions encore de pouvoir exprimer ce type d'opinion à peu près librement sur Internet, car la loi Avia qui va être votée aujourd'hui va permettre aux flics de demander la suppression des contenus Internet (donc des messages sur un forum par exemple) dans l'heure selon leur propre appréciation, sans avoir à s'encombrer d'une décision de justice.

https://www.20minutes.fr/high-tech/2701 … es-censure

Psychoactif en fera peut-être aussi les frais...

Dernière modification par Dégun (13 mai 2020 à  13:59)


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Bonjour, je signale à ce propos la video dans le post ci dessous

https://www.psychoactif.org/forum/2020/ … .html#divx

Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Dégun homme
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Police
Elle est pour toi
Cette chanson
Tu ne l'aimeras pas
J'le sais déjà
Police
Tu t'es mal conduis
Tu m'as brisé
Quand j'étais p'tit
Tu m'as battu
Tu m'as enfermé aussi
Pour me dresser
A c'que tu disais

Police
T'as fais de moi ton ennemi
C'est dans tes cages
Que j'ai appris à t'aimer

Police
Dans ton burlingue
Ca sent la pisse
Ca sent le vice

Oh ne me fournis pas l'excuse
Comme quoi tu viens de province
Que tu n'avais pas d'boulot
Qu'il faut bien gagner son pain

[Refrain]

Pour être flic
Il faut aimer ça
Ta maison c'est le fourgon
Et le commissariat

Fais attention
Au jeune chien enragé
Il ne sait pas qu'tu as peur de mourir
Que tu n'es pas prêt
Maintenant que tu portes
L'uniforme dans la rue
T'es payé pour die
J'espère que tes supérieurs
T'ont mis au jus

[Refrain]

Police
Tu vois j't'aime pas
J'peux rien y faire
Même en m'forcant
J'peux pas sourire

Police
Au nom de tous
Les p'tits voleurs
Que tu as tués
en rigolant

Pour maman
Les larmes ne sèchent jamais
Pour les re-frés
Dieu seul le sait

Police
On se retrouvera dans le ciel
Y'aura Farid, y'aura Jamel
Imagine la fanfare

Police
T'es un fasciste
T'es un raciste
Dans tes rangers
Tu nous méprises

Pour maman
Les larmes ne sèchent jamais
Pour les re-frés
Dieu seul le sait

On t'a bien monté la tête
Tout est là sous la casquette
Le rebeus et les re-nois
Sont les premiers qu'tu suspectes

[Refrain]

Regarde-moi bien
Contre moi tu ne peux rien
C'est vrai que mon dossier est chargé
C'est pourquoi je connais mon sujet

Si tu te mets sur mon dos
J'y laisserai sûrement ma peau
Si tu te mets sur mon dos
J'y laisserai sûrement ma peau
Mais je t'arracherai quelques plumes
J'te casserais quelques os

rasta

Dernière modification par Dégun (17 mai 2020 à  22:41)


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Pourquoi devons-nous haïr la police ?



Et pourquoi devrions nous forcément la haïr?? pourquoi cette position systématique et sans réflexion face aux limites qui nous sont posées? l'être humain tentera toujours par définition d'aller toujours + loin que là où il est. de manière ultra simpliste: ne doit on pas être heureux que nos parants nous aient mis des limites pour ne pas traverser la route quand nous apprenions à peine à marcher et que nous avions tout le temps envie de leur lâcher la main???perso je les en remercie et suis bien contente qu'il existe des règles sociales car même si certains le peuvent, l'Homme avec un grand H en général  est incapable de se réguler lui même donc de se poser des limites pour ne pas nuire à son voisin, s'il se met en danger lui même, tout seul, ok mais faire chier l'Autre ou lui nuire:NON!!!!ces discussions dont les questions demandent des réponses en terme de oui ou non et sans réflexion "basique", toute simple, toute bête, m'exaspèrent tant les analy

Dernière modification par pizi (22 mai 2020 à  21:57)


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Tout le monde peut se passer de la police


(Article paru dans https://www.jefklak.org/tout-le-monde-p … la-police/ le 2 janvier 2017)

Organisations communautaires pour abolir la police à Chicago

Par Maya Dukmasova Traduit par Émilien Bernard

Scandale après scandale, meurtre après meurtre, la police états-unienne s’est taillée une solide réputation de brutalité, notamment auprès des populations noires. Dans le South Side de Chicago, des militant.e.s de terrain s’organisent pour dépasser la simple critique de l’institution policière, et mettre en place des contre-institutions rendant inutile l’intervention de la police. Inspiré.e.s par le concept d’abolition de la prison porté par Angela Davis, ou par la notion de « justice réparatrice » héritée des traditions indiennes, le but est de montrer que la fonction de la police tient plus dans la répression que dans la protection. Cercles de parole, repas de quartier servant de défense collective, ou bien encore résolution des délits à l’intérieur des communautés et des quartiers, les idées pour abolir la police ne manquent pas. Et certaines sont mises en pratique.
Article original : « Abolish the police? Organizers say it’s less crazy than it sounds. » The Chicago Reader, 25/08/16. Site de l’auteure.


Jusqu’à cette émission sur Fox News, Jessica Disu ne s’était jamais considérée comme partisane de l’abolition de la police. Le 11 juillet, pourtant, quelque chose a basculé alors qu’elle passait sur cette chaîne nationale, entourée de 29 autres personnes. Toutes avaient été réunis par Megyn Kelly pour discuter des récents meurtres d’Alton Sterling, de Philando Castile et de plusieurs policiers de Dallas1.

« Je pensais que cela allait être une discussion musclée et productive, même si elle était diffusée sur Fox News », explique Disu, 27 ans, qui se définit comme « rappeuse humanitaire et activiste pacifiste ». Elle est impliquée dans diverses organisations travaillant avec les jeunes du South Side de Chicago. Avant de se rendre à l’émission, elle avait préparé le message qu’elle souhaitait mettre en avant : «  La loi doit interdire à tout policier de tirer sur un citoyen. Voilà ce que je voulais proclamer. »

Disu était assise au premier rang. Elle portait une robe verte, un blazer noir, des boucles d’oreilles créoles et ses tresses étaient rassemblées en chignon. À ses côtés se trouvait Ron Hosko, ancien sous-directeur du FBI. Étaient également présents plusieurs agents du NYPD à la retraite, un « électeur conservateur », un pasteur noir de Baltimore engagé dans Black Lives Matter, un pasteur noir de Los Angeles estimant que Black Lives Matter est « pire que le KKK », un avocat spécialisé dans les droits civiques, un leader du mouvement des droits civiques, une femme blanche enthousiasmée par les commentaires « magnifiques » de Newt Gingrich au sujet des relations entre les races, un militant pro-Trump noir, un défenseur du Second Amendement2 ainsi qu’une poignée de personnes non identifiées.

La discussion ne tarda pas à tourner au chaos, les invités s’invectivant les uns les autres tandis que Kelly leur demandait de répondre à des questions polémiques en rafale. Disu restait tranquillement assise, roulant des yeux à l’occasion, affichant parfois un air sarcastique, riant, ou bien hochant la tête pour approuver. «  Ils abordaient et bousculaient nombre de questions sensibles à mes yeux », se souvient-elle. « Cela me semblait tellement absurde que j’avais l’impression de participer à un minstrel show3. »

Mais ensuite, des invités commencèrent à accuser Black Lives Matter d’appeler à assassiner des flics, et Disu ne put tenir sa langue.

« Voilà la raison pour laquelle tant de jeunes Américains n’ont plus d’espoir », lança-t-elle, tandis que d’autres invités s’offusquaient de ses propos. Elle expliqua que son activisme à Chicago se focalisait sur la violence intracommunautaire. « Il y a une solution », expliqua-t-elle avec fermeté : « Nous devons abolir la police ».

« Abolir la police ? », répéta Kelly, incrédule, accompagnée d’une série de huées et de protestations.

« Démilitariser la police, la désarmer », insista Disu, absolument pas désarçonnée par les clameurs. «  Nous devons encourager des solutions communautaires pour une justice transformatrice. »

(…) « Qui va protéger la communauté si on abolit la police ? », réagit Kelly, en arborant un sourire à la tu-n’es-pas-sérieuse-quand-même ?.

« Dans ce pays, la police a d’abord été constituée de patrouilles esclavagistes », parvint encore à expliquer Disu, avant que sa voix ne soit noyée dans le brouhaha.

(…) Involontairement passée au rang de porte-parole d’une idée tout récemment embrassée, Disu explique que l’abolition est devenue la seule solution qui fasse sens à ses yeux. « Je suis sûre que la première fois que quelqu’un à crié “Nous devons abolir l’esclavage !”, tout le monde a réagi de la même manière, genre : “Quelle idée stupide ! On se fait plein d’argent grâce à ce travail gratuit et vous voulez l’abolir ? C’est ridicule !” »
*

Disu n’est pas la seule à adopter une telle position. Même si Black Lives Matter et d’autres organisations ont depuis 2014 fait campagne pour une réforme de la police, la tonalité des manifestations qui ont eu lieu à Chicago cet été est devenue explicitement abolitionniste, les pancartes des manifestants en témoignant faisant foi.

Le 15 juillet, Assata’s Daughters, un groupe féministe noir souvent décrit comme une version radicale des Girl Scouts, a organisé une manifestation #AbolitionChiNow dans les rues de Bronzeville, quartier du sud de Chicago. Le 20 juillet, le collectif #LetUsBreathe, formé après la mort de Michael Brown, a lancé l’occupation d’un terrain inoccupé en face des locaux du Chicago Police Departement, à Homan Square, au nord de Lawndale. Le collectif l’a renommé « Freedom Square » et l’a présenté comme une expérience visant à « imaginer un monde sans police ». Il a également appelé la ville à utiliser les 1,4 milliards du budget de la police pour d’autres usages. Après le meurtre de Paul O’Neal, tombé sous les balles de la police le 28 juillet, des jeunes ont lancé des appels explicites à abolir la police devant le quartier général de la police de Chicago. Le 7 août, des adolescentes noires ont organisé une manifestation pour l’abolition, qui a rameuté des centaines de personnes dans le Loop4.

Il semble que la ville soit désormais l’épicentre d’un mouvement en pleine croissance visant à imaginer un monde sans flics. Certains collectifs de base, lassés d’attendre des décisions verticales des pouvoirs officiels qu’ils contestent, ont commencé à construire la société abolitionniste dans laquelle ils souhaitent vivre.
*

L’idée d’abolition de la police ne peut être détachée de celle, plus partagée, de l’abolition de la prison. Les graines intellectuelles de cette dernière ont été semées par des féministes radicales dans les années 1960 et 1970, notamment par Angela Davis, membre pionnière des Black Panthers. Elle-même fut incarcérée pendant 16 mois, en attente de son procès (Davis était accusée d’avoir participé à la violente prise d’otage s’étant déroulée dans une cour de justice californienne en 1970, laquelle s’était soldée par la mort d’un juge5). Davis fut acquittée en 1972.

Peu à peu, un nouveau mouvement pour l’abolition de la prison a commencé à émerger, mené en grande partie par des femmes de couleur queer. En 1998, Davis inventa l’expression « complexe carcéro-industriel  » – une référence au complexe militaro-industriel popularisé par le Président Dwight D. Eisenhower en 1961.

[Le maintien des détenus en prison], qui par le passé était le domaine exclusif du gouvernement, est désormais également exercé par des entreprises privées, dont les liens avec le gouvernement […] rappellent le complexe militaro-industriel, écrit Davis dans un célèbre article publié en 1998 par le magazine Colorlines. Le système carcéro-industriel appauvrit matériellement et moralement ses habitants. Il dévore la richesse sociale qui devrait plutôt être destinée à lutter contre les problèmes concrets qui ont mené à la montée en flèche du nombre de prisonniers.

En 1997, Davis a cofondé Critical Resistance, une organisation qui tente de démanteler le complexe carcéro-industriel. Elle a servi de modèle pour d’autres groupes abolitionnistes, notamment Incite !, fondé en 2000 à Santa Cruz par des féministes radicales de couleur. Tou.te.s cherchent à attirer l’attention sur les addictions à la drogue, les maladies mentales et les autres problèmes liés à l’incarcération de masse, ceci via des conférences et une présence sur le terrain. Un travail minutieux mené sur le long terme, visant à bâtir des institutions communautaires dont la présence, espèrent-elles, rendra un jour la police inutile.
*

Mariame Kaba est venue à Chicago en 1995 à Chicago, pour des études de troisième cycle. Elle n’a pas tardé à rejoindre la section locale d’Incite ! Élevée à New York dans les années 1980 par un père guinéen et une mère sénégalaise, Kaba a grandi dans ce qu’elle désigne comme un environnement « collectiviste » et « nationaliste noir ».

À Chicago, quasiment toutes les actions menées en vue de l’abolition de la prison et de la police peuvent être reliées à Kaba. Ses étudiants et les personnes influencées par son travail sont à la tête de nombre d’organisations impliquées dans les manifestations contre la police, telles que Black Youth Project 100, Black Lives Matter Chicago et Assata’s Daughters. Son souci de proclamer qu’elle n’est pas indispensable au mouvement est aussi constant que celui de ses étudiants de la citer comme inspiratrice de leurs travaux.

Quand on m’a parlé du concept d’abolition, j’ai d’abord pensé que c’était absurde, dit Page May, cofondatrice d’Assata’s Daughters, qui en entendit pour la première fois parler lors d’une conférence de Kaba. Mais j’étais prête à m’impliquer dans chaque projet impulsé par Mariame. Tout le monde la connaissait et la respectait, même ceux qui n’étaient pas d’accord avec ses prises de position politiques. Et si ton travail avait quelque chose à voir avec la police ou la prison, tu la connaissais forcément.

Kaba a résumé ses positions dans une récente interview diffusée sur le podcast AirGo :

Pour moi, l’abolition de la police recoupe deux principes. D’abord, le démantèlement complet et absolu de la prison, de la police et de la surveillance telles qu’elles existent actuellement dans notre culture. Et également la mise en place de nouvelles manières d’interagir, de développer nos relations les uns aux autres.

Quand Kaba a déménagé à Chicago, « il n’y avait pas d’organisation abolitionniste dans la ville », dit-elle. Mais au début des années 2000, Incite ! a commencé à organiser des conférences nationales mettant en contact militants de terrain et intellectuels – incluant Davis et de nombreuses autres aînées du mouvement –, dans le but de réfléchir à la mise en pratique des idées abolitionnistes. Kaba commença également à travailler avec des jeunes membres de gangs aux prises avec le système judiciaire à Rogers Park. En 2009, elle fonda Project Nia, un collectif cherchant à mettre un terme à l’emprisonnement des jeunes. « Je voulais tenter de créer une organisation explicitement abolitionniste permettant de tester cette idée dans un cadre communautaire », résume-t-elle.

Récemment revenue à New York après plus de 25 ans à Chicago, elle tient à insister sur un point : l’abolition n’est pas synonyme de destruction ou de chaos, mais est au contraire fondée sur la recherche d’alternatives.

Tu ne peux pas te focaliser uniquement sur ce que tu ne veux pas, tu dois également te pencher sur ce que tu veux, dit-elle. Le monde dans lequel tu veux vivre n’existera que par un projet créateur de nouvelles choses.
*

Pour illustrer concrètement ce que sont ces alternatives actives, il n’y a pas à aller chercher bien loin. Rendez vous par exemple au sous-sol de cette église de Rogers Park6. Un mercredi soir, une vingtaine de personnes – jeunes, vieilles, queers, straights, noirs, blancs, latinos, asiatiques – y sont assises en cercle. Illuminations de Noël, lanternes en papier et bougies confèrent à la pièce une lumière jaune tamisée. Au centre du cercle, il y a une poignée d’«  objets parlants » – un morceau de bois flotté, un poing d’Hulk en mousse verte, une fleur en papier. Chacun détient un pouvoir symbolique fort pour les personnes du groupe. Ils sont utilisés pour désigner l’orateur du moment et circulent de main en main.

Pendant près des trois heures, les personnes présentes partagent des récits de moments où elles ont été blessées et d’autres où elles ont elles-mêmes blessé des individus. Un adolescente noir maigre se souvient avoir été moqué par une voisine parce qu’il avait l’air faible ; une femme blanche âgée évoque le sentiment d’exclusion qu’elle ressent depuis que sa fille a quitté la maison ; un jeune homme blanc exprime des regrets pour s’être montré grossier envers des personnes travaillant pour des services d’assistance téléphonique ; une grande femme noire fond en larmes en racontant comment les hommes la traitent comme un objet. L’atmosphère n’est pas sans rappeler celle des thérapies de groupe, sauf qu’ici il n’y a pas d’« expert ».

C’est un cercle de paix, un type de rencontre communautaire pratiqué par les peuples indigènes tout autour du monde (et notamment par certaines tribus natives-américaines) depuis des siècles. Cette pratique renvoie à la notion abolitionniste selon laquelle les méthodes de résolution de conflit pré-modernes offrent des alternatives valables à l’omniprésence contemporaine de la police et des prisons. Les militants expliquent que nombre de cultures ont pratiqué avec succès des méthodes non-violentes de résolution des conflits avant l’invention de la fonction policière dans les années 1800.

Ce « cercle de la paix » est héritier de réunions similaires organisées par Circles & Ciphers, un programme de Project Nia, visant à enseigner la résolution de conflit à de jeunes hommes ayant été en prison et/ou dans des gangs. Si les membres de Circles & Ciphers organisent également des cercles de la paix pour résoudre des situations violentes, telles que des bagarres ou des fusillades, seules les personnes impliquées peuvent y participer – victimes et responsables, familles et amis, ou tous ceux directement impactés par l’incident. Circles & Ciphers a été lancé en 2010, à destination d’adolescents vivant dans une maison collective gérée par l’État, à Rogers Park.

« Beaucoup disaient que ce foyer d’accueil était un fléau pour la communauté », explique Ethan Ucker, cofondateur de Circles & Ciphers. « La police était régulièrement appelée pour gérer des incidents qui se déroulaient dans la maison. » Mais les voix des gamins vivant dans le foyer (dont beaucoup étaient en butte au système judiciaire) étaient totalement absentes des discussions les concernant, explique Ucker. Avec l’aide de Kaba, Ucker et son ami Emmanuel Andre lancèrent des cercles de la paix mensuels avec ces adolescents, au deuxième étage d’une boutique de Clark Street. Pour eux, c’était un endroit sûr où discuter de leurs conflits avec la communauté et entre résidents.

« Nous avons vite remarqué que cette initiative aidait les jeunes à appréhender les événements vécus et améliorait non seulement leurs relations entre eux, mais également avec l’équipe en charge du foyer », se souvient Ucker. « Cela ne veut pas dire qu’il n’y avait plus de conflits ; plutôt qu’il y avait d’autres manières de les traiter quand ils apparaissaient. »

Finalement, la communauté fit pression pour fermer le foyer7. Certains gamins atterrirent en prison. D’autres lancèrent leurs propres cercles de la paix. Aujourd’hui, il y a de nombreuses initiatives de ce type organisées dans des écoles, des églises et des centres communautaires aux environs de Rogers Park et dans toute la ville. Ucker et d’autres militants bénévoles se mettent également à la disposition des voisins et amis cherchant à résoudre des conflits sans appeler la police.

« Nous fonctionnons avec une infrastructure différente, un système neuf », dit Ucker, soulignant le contraste entre les cercles de paix et le maintien de l’ordre traditionnel. « Mais nous sommes capables de répondre tout aussi efficacement aux événements violents. »

Certains désignent cette approche par l’expression « justice réparatrice », soit une justice où les désirs des victimes sont tout autant pris en compte que la responsabilité des agresseurs. Ucker illustre l’idée via une anecdote :

Il y a eu un cambriolage dans un magasin communautaire. L’une des personnes travaillant dans ce magasin a dit : « Écoutez, je ne veux pas appeler la police. Est-ce qu’il y a quelque chose qu’on peut faire ? […] Il a découvert qu’un jeune vendait les biens dérobés sur Facebook. Et il s’est avéré que ce jeune était scolarisé dans une école où étaient organisés des cercles, si bien que je connaissais un des professeurs et étais en mesure d’intervenir.

Finalement, dit-il, cambrioleur et cambriolés se sont réconciliés :

Ce jeune a rendu tout ce qu’il n’avait pas vendu, puis a travaillé au magasin pour rembourser le reste. Il s’est avéré par la suite qu’il appréciait vraiment travailler dans ce lieu. Après que leur arrangement a atteint son terme, il a continué à s’y rendre bénévolement. Voilà comment une relation s’est construite.

Arrivé à ce stade de la lecture, vous vous dites peut-être ceci : que se passe-t-il si quelqu’un force la porte de ma maison ou bien m’agresse ? Et comment les cercles de la paix pourraient-ils résoudre les problèmes endémiques de violence par balles à Chicago ?

Selon Kaba, ce type de questionnement est tout à fait banal :

Dans ce pays, quelles sont les options quand quelqu’un vous fait du mal ? Appeler la police et voir quelqu’un de l’extérieur impliqué dans le processus, ou vous débrouiller par vous-même. Ne rien faire n’est pas une bonne option pour beaucoup de gens […]. Vous ne devriez pas avoir à choisir uniquement entre vous adresser à l’État ou ne rien faire.

Kaba et les autres abolitionnistes ne tentent pas de décourager les gens qui voudraient appeler les flics quand il y a une urgence, dit-elle. Elle demande simplement aux communautés de se réunir régulièrement pour discuter des alternatives à la police, même quand elles n’existent pas encore véritablement.

Elle et d’autres militants insistent sur le fait que l’abolition à plus grande échelle est, de fait, omniprésente – si on prend la peine de s’y rendre attentif. Kaba estime ainsi qu’à titre individuel, la plupart d’entre nous pratique régulièrement des solutions abolitionnistes : à chaque fois que nous abordons un conflit sans appeler la police. Dans de nombreux endroits, une abolition à l’échelle communautaire est également en plein développement.

Les habitants de Naperville8 expérimentent l’abolition au moment où je vous parle, dit Kaba. Les flics ne sont pas dans leurs écoles, ni à chaque coin de rue.

Mais tous les acteurs de l’abolition à Chicago ne se conçoivent pas comme tels.
*

C’est un mardi après-midi ensoleillé, et Tamar Manasseh prépare un barbecue comme elle le fait tous les jours, en face d’un magasin d’alcool situé à l’angle de la 75e et de Stewart, à Englewood. Cette intersection a été un haut-lieu de violence durant de longues années. En juillet dernier, après une nouvelle fusillade mortelle, Manasseh a décidé qu’il était temps d’agir. Depuis plus d’un an désormais, elle et un groupe de mères ont construit de toutes pièces un petit monde sans police, à l’un des coins de rue les plus violents des environs.

« Il s’agit non seulement de surveiller la police et les gens, mais également d’être vus, d’incarner une présence au sein de la communauté », explique Manasseh. Aux environs de 17 h, les hot-dogs sont prêts et les mômes rappliquent, faisant la queue avec une assiette en carton à la main. Un groupe d’hommes attend patiemment que les enfants aient été servis avant de s’approcher. Chaque jour, il y a entre 70 et 100 personnes.

Manasseh a appelé son organisation Mothers Against Senseless Killings (MASK, Mères contre les meurtres dénués de sens). Et bien qu’il y ait eu systématiquement entre une et trois fusillades dans les environs chaque été depuis 2010 (selon les données collectées par DNAinfo, les résidents du quartier ont noté une amélioration palpable de la situation, spécialement quand l’« armée de mamans » est en place.

« Personne n’a envie de sortir les flingues quand il y a 50 mômes qui attendent de manger leur dîner », dit Manasseh. Son fils de 17 ans est lui aussi présent, jouant avec les enfants plus jeunes. « Les gens d’ici disent à présent : “Dans le coin, ce n’est plus comme avant” ».

Jermaine Kelly, 22 ans, est né et a grandi par ici. Il donne un coup de main à Manasseh pour cuisiner depuis l’année dernière. « Sa présence a changé beaucoup de choses dans le voisinage – comment nous gérons les situations, comment nous agissons les uns envers les autres », estime-t-il. « Les situations de tension sont beaucoup plus faciles à démêler. » Selon lui, même les problèmes avec les gangs se sont calmés depuis que Mannasseh est de sortie :

Nous avons notre lot de membres de gangs par ici, mais les gangs rivaux ne passent même pas par ici quand elle est là, explique-t-il. Cela nous ramène à cette question : qu’est-il préférable, être aimé ou craint ? En ce moment, c’est l’amour qui l’emporte », se réjouit Kelly.

Manasseh consacre sa vie à ce projet depuis l’année dernière. Elle a d’ailleurs choisi de quitter son boulot d’agent immobilier. MASK a désormais 30 membres, ainsi que des branches à Hyde Park et Staten Island, New York. Elle ne se définit pas comme une abolitionniste de la police, mais appréhende sa démarche à l’aune de sa foi juive : « Il y a ce principe juif désigné sous le terme tikkun olam : il s’agit de réparer le monde, et tout le monde doit faire sa part », explique-t-elle. « Voilà ma contribution. » L’an prochain, elle sera ordonnée rabbin. Comme Kaba, elle souligne l’importance des relations inter-personnelles :

Si tu construis une communauté, alors la violence s’arrête. Quand tu connais tes voisins, tu es beaucoup moins susceptible de leur tirer dessus ou de les voler.

Alors qu’un nouveau morceau démarre sur les haut-parleurs de sa voiture – et que Manasseh hurle à quelqu’un de passer à la suivante parce que ses paroles ne sont pas appropriées pour les enfants –, elle évoque un événement récent :

On est passé tout près d’un drame quand un type a sorti un flingue il y a quelques semaines. Si on n’avait pas été présents, ça aurait pu très mal se terminer. Mais on a été capables de gérer la situation, sans appeler la police.

(…) Selon Kelly, la présence de MASK dans le voisinage permet également de relâcher une partie de la pression engendrée par la police. Il raconte qu’il a souvent été contrôlé et fouillé par des agents, en particulier quand il était en compagnie d’autres hommes noirs. Les flics demandaient s’ils avaient des flingues ou de la drogue, dit-il, « jusqu’à ce qu’ils ouvrent nos sacs et voient des shorts de gym ou des ballons de basket.  » En temps normal, les flics qui les croisent près de cette intersection « sautent de leur voiture et nous harcèlent. Mais quand Manasseh est là, ils se contentent de continuer leur route ».

C’est à ce moment précis qu’une voiture de police passe devant nous, ses fenêtres ouvertes. Mais la policière blonde au volant ne tourne même pas la tête vers l’intersection ou reconnaît Manasseh. « On préfère garder une distance les uns envers les autres  », explique-t-elle. Manasseh est ravie de voir fleurir d’autres initiatives telles que Freedom Square. Elle insiste cependant sur un point : pour que les choses changent, il faut penser sur le long terme.

Tenez la distance, c’est tout ce que j’ai à dire. La constance est la clé du changement, dit-elle. Tu dois davantage te dévouer à ton projet de changement que n’importe qui en face travaillant à garder la situation inchangée. Voilà ce que j’ai appris.

Pendant que les appels à l’abolition de la police se sont intensifiés à Chicago, le Chicago Police Department et le Fraternal Order of Police (FOP, syndicat des policiers) sont restés silencieux sur le sujet, peu désireux, semble-t-il, d’engager cette conversation ou de justifier leur existence institutionnelle. Quand le Reader a tenté de contacter le président du FOP, Dean Angelo, pour recueillir son avis, son assistante s’est contentée de rire, déclarant : « Je doute qu’il souhaite aborder un sujet aussi stupide. » (…)

Il n’empêche : cette idée d’abolition a beau être considérée comme absurde par beaucoup, voire par la majorité des gens dans le grand public, elle gagne progressivement en influence, même dans le monde de la justice.

«  Plus tu t’en rapproches, plus tu travailles dessus, et plus tu réalises que le système n’est pas viable tel qu’il fonctionne », explique l’avocat Alan Mills, directeur de l’Uptown People’s Law Center, qui lance depuis des années des actions judiciaires en matière de droits civiques pour des prisonniers de l’Illinois. Mills connaît Kaba et explique que son approche a influencé jusqu’au milieu du droit : après nombre de discussions enflammées, l’abolition des prisons a été ajoutée au programme de la National Lawyers Guild l’année dernière.

Certains sont effrayés par le mot « abolition », explique Mills, mais il estime que le terme recoupe aujourd’hui beaucoup de questions sociales. Il souligne ainsi que les abolitionnistes de Chicago ont été à la pointe en matière de psychiatrie communautaire, et à l’origine de la création du Community Bond Fund, qui collecte des dons pour le paiement de cautions des gens en détention attendant leur procès à la Cook County Jail. L’initiative a été soutenue par le Chicago Appleseed Fund for Justice et de nombreux groupes de soutien institutionnels.

Je pense qu’il faut considérer cette notion comme une stratégie et un objectif, davantage que comme quelque chose que vous pourriez mettre en place aujourd’hui, dit Mills à propos de l’abolition. Quand j’écoute les abolitionnistes, ce que j’entends, c’est qu’il est possible de construire un monde sans prisons ni forces de police.

Selon lui, ce monde n’a rien d’une science-fiction lointaine : « L’Allemagne et la Norvège ont déjà mis en place une philosophie allant dans ce sens », estime-t-il. « Au fond, si les gens commettent des crimes, c’est parce qu’ils sont déconnectés des relations sociales. » Il cite ainsi le modèle norvégien, dans lequel « le rôle des prisons est de reconstruire ces liens ».

Mais Kaba considère que l’Amérique a besoin de plus qu’un petit ajustement. Le projet abolitionniste dans la ville et dans le pays fait appel à des transformations beaucoup plus importantes dans la manière dont nous appréhendons le crime, la punition, la propriété et nos relations inter-personnelles. « L’abolition n’implique pas de changer un seul élément, explique-t-elle, mais de tout changer. Ensemble. »

    1 Le 7 juillet dernier, un ancien soldat a abattu cinq flics à la fin d’une manifestation dénonçant les récents meurtres d’Alton Sterling (Louisiane) et Philando Castile (Minnesota). ?
    2 Cet amendement est celui a trait au droit de porter des armes. ?
    3 Type de spectacle raciste créé aux États-Unis au début du XIXe siècle et mettant en scène soit des acteurs blancs maquillés en noir, soit des Noirs caricaturant leur propre culture. ?
    4 L’un des 77 secteurs communautaires de Chicago, situé en bordure du Lac Michigan, et qui fait office de centre-ville, avec ses lignes de gratte-ciel. ?
    5 Ainsi que de trois prisonniers présents sur les lieux. ?
    6 L’église demande à ce que l’on ne cite pas son nom, parce que ces réunions sont déjà au maximum de leur capacité d’accueil (NdA). ?
    7 Contacté, un porte-parole du collectif en charge du foyer a refusé de donner les raisons de sa fermeture, tout en expliquant que les plaintes contre ce type de projets sont fréquentes (NdA). ?
    8 Riche banlieue de Chicago. ?

Dernière modification par Dégun (07 juin 2020 à  20:56)


Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existées ne saurait être que fortuite.

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La minneapolice va être démantelée pour un nouveau système de maintien de l ordre. Coup de com pour calmer la situation ou vrai projet? A suivre ..

(Article de Libération)


Mort de George Floyd : Minneapolis annonce vouloir «démanteler» sa police
Etats-Unis.

Dernière conséquence en date de l'affaire George Floyd (lire notre édition papier du jour) : la police de Minneapolis, dans le Minnesota, va disparaître dans sa forme actuelle. Ainsi en a décidé dimanche son conseil municipal. «Nous nous sommes engagés à démanteler les services de police tels que nous les connaissons dans la ville de Minneapolis et à reconstruire avec notre population un nouveau modèle de sécurité publique qui assure vraiment la sûreté de notre population», a déclaré Lisa Bender, présidente du conseil municipal, sur CNN.

Elle a précisé avoir l'intention de transférer les fonds alloués au budget de la police vers des projets s'appuyant sur la population. Le conseil municipal compte également examiner la façon de remplacer la police actuelle, a-t-elle ajouté.

Selon la conseillère municipale Alondra Cano, le conseil a conclu que la police de la ville n'était «pas réformable et que nous allions mettre fin au système de maintien de l'ordre actuel».

Mais le maire de la ville Jacob Frey avait fait savoir avant le vote du conseil qu'il n'était pas favorable à ce démantèlement, disant à l'AFP qu'il préférait une «réforme structurelle d'ampleur pour la refonte de ce système structurellement raciste». Par conséquent, la promesse du conseil municipal pourrait prendre du temps à se concrétiser.


https://www.liberation.fr/direct/elemen … ce_114597/

Dernière modification par Dégun (08 juin 2020 à  10:26)


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Psilosophia homme
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Résoudre le problème des violences policières en supprimant la police; pourquoi ne pas supprimer les voitures pour éviter tout risque d'accident de la route ?

L'art et la manière d'éviter de traiter les problèmes structurels d'une société pour se concentrer sur les conséquences visibles.

"Vieil océan, aux vagues de cristal ... tu rappelles au souvenir de tes amants, sans qu'on rende toujours compte, les rudes commencements de l'homme, où il fait connaissance avec la douleur, qui ne le quitte plus."

Les Chants de Maldoror Isidor Ducasse

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Dégun homme
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Objectivement en supprimant toutes les voitures on supprime les accidents afférents.

Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existées ne saurait être que fortuite.

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