[ Expériences ]
Demande d'aide

Bonjour,

Je ne sais pas trop comment annoncer ce qui va suivre sans paraître ridicule.

Je pose les bases: j'ai 20 ans et j'ai peur de mes consommations et surtout de l'après consommation.

Ma première expérience avec les drogues était comme pour beaucoup au début de l'adolescence. J'ai essayé l'alcool vers mes onze ans et me suis mis plusieurs cuites tous seul avec l'alcool qui traînait au fond des placards jusqu'à l'époque des premières soirées aux alentours de mes 15ans.
Ensuite au collège j'étais pas vraiment du genre à avoir des amis, et n'étant pas sûr de moi il fallait que je m'affirme, j'ai commencé la cigarette avec une bande de nouveaux amis en 5eme donc à 12ans.
Puis nous nous sommes dirigés vers le hash, cependant m'étant fait avoir par mon père je n'ai pas eu le temps d'en être dépendant ni trop habitué (une quinzaine de joints fumés tout au plus).

Ensuite abus d'alcool entre amis dans des soirées de mes 14 à 17ans (parfois une cuite seul mais très rare) consommation dite "normale". Je continue à fumer la cigarette tous les jours mais pas plus de 7 ou 8 et j'arrive à peu près à m'en passer le weekend.

Ensuite à 17 ans je commence à travailler, je prends mon appartement avec ma copine (nous arrêtons la nicotine ensemble à ce moment là) je bois tous les jours, au début une bière légère vers 18h puis je passe au bout de 7 ou 8 mois à boire 2ou 3 verres d'alcool fort.

Cette consommation ne me pose pas problème, je n'ai même pas sentiment de faire un excès, c'est juste normal.
Je reste comme ça encore 6 mois, les rares fois où je bois beaucoup c'est au bar et pas plus d'une fois par mois, et je ne finis pas malade. J'ai 19 ans à ce moment là en juin.

Là où ma vie dérape niveau consommation c'est en septembre 2019.
Je vais aux 18 ans de mon cousin (qui etait un gros fumeur de hash et un buveur régulier et "abusif") et la je bois comme d'habitude pour arriver vers une euphorie légère.
Vers 1h du matin je commence à voir que des amis de mon cousin sont quand même très éméché, je comprends vite pourquoi quand mon oncle (fêtard mais bien inséré socialement) me propose de l'ecstasy à moi et ma copine.

Nous nous sommes regardés et là, j'ai fait une erreur.
J'ai dit : "bon, juste une fois ça va"
Bon trip moi et ma copine et tout le monde a la soirée même si ma copine me vomi dessus parce qu'elle a trop bu.
On fini à 7h30 la soirée et on rentre.

Obnibulé par l'effet plaisant je deviens obsédé par la Mdma, je regarde tous les témoignages, les risques, les prix etc...
1 mois après je vais en boîte pour les premières fois de ma vie et là je reconsomme, ensuite j'en achète à chaque fois avant d'aller en boîte. J'ai du consommer de la Mdma une vingtaine de fois entre novembre 2019 et fin août 2020 date à laquelle je me suis dit stop, dans la foulée j'ai fait tester mes potes en novembre aussi et ils en ont pris autant voire plus que moi.
À chaque fois que je prenais de la Mdma je buvais aussi beaucoup d'alcool et évidemment je fumais un ou deux paquets de clopes.
Sans Mdma je tenais extrêmement bien l'alcool, je ne buvais plus du tout la semaine mais le week-end c'est cuite obligatoire et avec de l'exta si possible.

Ensuite j'ai pas vraiment réussi à ne plus rien toucher, j'ai pris de la ritaline en hautes quantités avec de l'alcool (pour créer de l'ethylphenidate) mais sans vraiment être addict. J'ai touché aussi une boîte de tramadol 50mg LP que j'ai pris avec de l'alcool en soirée (4 cachets étalés sur 6heures)
Actuellement je prends du Xanax de temps en temps le soir pour bien dormir et il me reste une boîte de 28 concerta 54mg LP, j'en prends un parfois pour me motiver au travail.

Là arrive mon problème:

Je ne suis dépendant à aucune substance psychoactive et je ne l'ai jamais vraiment été au final.
Cependant je trouve ma vie fade, nulle, sans intérêt depuis que je ne prends plus rien. Quand je bois une bière devant un film je me sens coupable. Le lendemain d'une soirée où j'ai bu pas mal (mais au final dans la "norme" de quelqu'un de mon âge) je me dis: "voilà, incapable de tenir sans rien, je suis un alcoolique compulsif".

En plus j'ai l'impression que ma consommation de drogue m'a complètement modifié le cerveau et que je ne serais jamais vraiment heureux dans ma vie maintenant.

Avez-vous eu des sensations similaires ?
Comment m'en sortir ?

Merci à ceux qui ont pris la peine de lire ce texte.

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Hello,

J'ai hélas dans mon entourage des gens addicts à l'alcool et tu sais tu n'as pas ils n'ont pas besoin d'être nécessairement saoul pour être considéré addict, parmi mon entourage addict à l'alcool, la plupart ne se saoulent pas chaque week-end, il est ici plutôt question de consommation journalière de quelque bière (voir une bonne dizaine) par-exemple + du vin à table et ça quotidiennement, ça devient au final un rituel et sans ce rituel ils finissent rapidement par devenir frustrer et à cran.

C'est loin, très loin d'être évident de se sortir d'une addiction à l'alcool.

Oui les drogues peuvent changer ou donner l’impression d'avoir une perception du monde altéré mais dans le fond celui-ci n'a pas changé. J'aurais tendance à penser qu'il est ici plutôt question d’autosuggestion, on se persuade que les drogues ont des sortes de super pouvoir mais ce n'est pas vraiment le cas, le monde est tel qu'il est. Avoir un meilleur contraste ne fait pas de moi un surhumain sous LSD, je me dis qu'il s'agit simplement d'une disjonction temporaire de mon cerveau qui surinterprète des éléments.Tout comme pour la MDMA, les sens sont exacerbés et oui sur le moment le monde me paraît différent mais en fin de compte je reste moi-même, avec ma personnalité, je ne me sens pas diamétralement différent depuis que j'ai découvert le LSD.

Je prends ça comme une sorte de bonus, je vois ça comme un instant fugace où mes sens sont à l'instant différents T mais ce sont des paradis artificiels et j'essaye de faire de mon mieux pour ne pas m'y attacher au paradis artificiel.

C'est le but des drogues, ça permet avant tout d'atteindre un certain plaisir psychique et corporel. Et donc ça peut amener à voir le monde négativement, c'est peut-être le revers de la médaille. Pour des instants fugaces on peut finir durablement par ne plus prendre de plaisir dans les choses simples de la vie.

J'aurais tendance à penser que si l'on a des ancrages autres que les substances psychoactives ça peut aider à réguler sa consommation, famille, ami, activité sportive ou associative, ça peut aider je pense à multiplier les sources de distraction et de plaisir pour ne pas finir par se renfermer dans les substances psychoactives.

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Merci d'avoir commenté.

Est-ce que cette sensation de vide reste à vie ?
Je me sens coupable de mes consommations  c'est horrible.
Évidemment avec le confinement ça n'arrange rien, aucun moyen de me changer vraiment les idées...

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#4 
avatar
Lolla
Au delà des cimes France
10 janvier 2021 à  19:20

kerítés szaggató a écrit

Merci d'avoir commenté.

Est-ce que cette sensation de vide reste à vie ?
Je me sens coupable de mes consommations  c'est horrible.
Évidemment avec le confinement ça n'arrange rien, aucun moyen de me changer vraiment les idées...

Salut,

Je ne peux pas vraiment répondre à tes questions car c'est bien connu ce qui est valable pour l'un ne l'ai pas forcément pour l'autre, donc est-ce que cette sensation de vide restera toute ta vie je ne sais pas.

Je peux juste te parler de mon expérience avec les drogues, je n'aime pas l'alcool, mais j'ai été addict aux stims en tout genre, et un peu à l'héro aussi, mais essentiellement coke et mdma. Pour moi il y a eu un avant et un après, et j'ai longtemps culpabilisé car je voyais bien que je n'arrivais pas à être "heureuse" sans drogues.

Avec le recul, je peux dire qu'au fond ça n'a pas changé ma personnalité, j'ai seulement un autre regard sur la réalité, et au final, plutôt que de me torturer (arrêt de mon TSO qui m'a conduit à une "rechute") et bien j'ai décidé de me faire plaisir de temps en temps en m'octroyant des sessions coke, ecsta ou autres.

Maintenant j'arrive à mieux contrôler mes conso et je ne m'en porte pas plus mal.
Je ne culpabilise plus du tout quand je consomme, ça fait parti de ma vie et c'est comme ça.

La culpabilité ne sert qu'à se faire du mal, ce qui est fait est fait, je pense qu'il faut l'accepter.

Après il y a bon nombre de personnes qui arrivent à compenser ce manque par le sport ou autres activités, méditation etc... Donc rien n'est perdu, tu peux toujours essayer ça peut très bien marcher sur toi, du moins je te le souhaite bien sincèrement.


This too shall pass

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