[ Arrêt & Sevrage ]
Comment ne pas faire subir nos états (de manque,mal-être)?

#1 
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cependant
Modo bougeotte
16 juin 2021 à  20:30
Salut à tous,

la question du titre me traverse...je cherche quelques retours et expériences de vie qui pourraient m'éclairer un peu.

J'essaye de réduire doucement ma conso, en m'aidant avec du tramadol et très peu de metha. Ça marche plutôt bien, j'ai une bonne motive malgré toutes les tentations auxquelles je suis confrontée.

Mais aujourd'hui, complice aussi une descente de speed (non, j'ai pas mélangé trama et speed, même si j'avoue que vu les suites c'était pas l'idée du siècle de faire la fête ce week-end), je suis de mauvais poil, je n'ai pas le moral. Tout est compliqué, difficile, rien ne me rend heureuse, je vois tout en noir (ça me rappelle de mauvais souvenir en plus, de période où c'était encore prie, sans avoir besoin d'être en chien/descente pour souhaiter juste disparaitre).

J'essaye de faire ce que je peux, me motiver pour des petites ballades, des sorties au lac, de la bonne bouffe, des bonnes lectures, ce genre de trucs...

Mais on me rétorque que je suis insupportable. Que j'aurais pas à faire subir aux autres ma décision de ne pas prendre de metha et de descendre avec le trama. Que j'aurais qu'à gober une gélule et tout irait mieux.

J'avoue. Ça me donne envie de dire fuck off et m'envoyer 40mg dans la gueule pour être défoncée.

Je sais que mon mal-être ne vient pas que de la baisse du trama, c'est bien plus profond, mais bon, je sais aussi que si j'ai kiffé les opis c'est pour le répit que ça me donnait (je suis suivie par un psy/chologue+chiatre).

Bref, comment faites-vous pour ne pas faire subir aux proches vos états de manque et mal-être ?

Merci pour tout retour

fugu kuwanu hito niwa iwaji

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J'ai divorcé et je vis solitaire

La Fiorentina é una fede

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#3 
Biscuit homme
Psycho sénior France
17 juin 2021 à  09:56
C'est quelque chose de compliqué je trouve, et c'est aussi une bonne question dont ça risque d'être difficile de trouver des réponses.

Un des points les plus importants c'est sans doute d'avoir des proches compréhensifs, mais c'est pas quelque chose qu'on choisi forcément.

Quand j'avais encore mon ancien traitement de fentanyl oxycodone, c'était compliqué, il y avait des hauts très haut et des bas très bas. Difficile au final d'avoir un état juste "normal" pour nos proches, certes c'est pas toujours désagréable d'avoir quelqu'un d'euphorique, de très enjoué en sa compagnie mais quand arrive un moment de manque alors c'est l'extrême opposé avec un mec apathique qui ne peut rien faire, qui souffre et dont ça se voit même de l'extérieur.

Ma plus grande chance c'est à cette période d'avoir un homme très compréhensif envers la situation, qui m'a poussé contre mon habitude à verbaliser quand ça n'allait pas pour mieux comprendre.

Sinon ça reste tres compliqué à mon sens de ne vraiment pas faire subir nos état merdique à nos proches, ma solution a toujours été de base de tout garder pour moi souffrance y compris pour ne pas le répercuter mais d'extérieur ça se voit quand même que la personne qui est là n'est pas la même que d'habitude et que quemque chose cloche.
Il y a d'autres moment par exemple où je trouve que les opiacés rendent irritable, lors du manque mais pas que il y a des moments un peu délicat parfois et là j'ai pas trouvé de solution miracle non plus, hormis de fermer sa bouche...

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#4 
Bonnie23 femme
Nouveau membre France
17 juin 2021 à  10:33
J'ai passé quelques années avec quelqu'un qui prenait du subutex (et d'autre substance aussi). Donc notre vie était rythmée sur ça. Les rechutes, les périodes où il se sentait tout puissant suivies des gros down. Ce qui m'a aidait à "supporter" ces changements d'humeur, c'est le fait qu'il m'explique. Ça me permettait de ne pas prendre son irritabilité contre moi et de ne pas me braquer. Mais plutôt, de lui donner l'espace dont il avait besoin. De ne pas dramatiser aussi.
J'ai pris conscience que je pourrai pas lui apporter la solution mais que je pouvais être juste présente sans le culpabiliser.
Ça peut avoir l'air bête comme ça, mais pour moi c'était l'amour et la communication.

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#5 
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Morning Glory femme
Modératrice (en stand by)
17 juin 2021 à  10:34
Perso je me coupe des gens et je suis seule dans mon chez moi. Mais c'est pas un choix vraiment... Et c'est dangereux car ça desocialise. Et les gens voient bien a ce comportement qu'un truc va pas anyway.
Du coup c'est chaud patate....
Ça a sûrement contribué à faire craquer mon couple dans vouloir te faire peur, ma dépression chronique... Des fois je me drogue pour paraître normale aussi, mais toi tu es dans la démarche inverse actuellement donc...

Μόρνηνγγ Γλωρύ
I <3 5-HT & DA ~

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cependant a écrit

Bref, comment faites-vous pour ne pas faire subir aux proches vos états de manque et mal-être ?

ben déjà, j'y arrive pas bien, disons qu'un peu, parfois
je m'isole comme évoqué....

sinon
la mdma, j'applique une régle perso dans les phases dépressives assez sévères suivant des phases de consommation régulière excessive (disons 2 ou 3 fois par semaine sur 2 ou 3 semaines? ), pendant 2sem/14j: interdiction de m'engueuler avec quiconque (j'ai le droit de pas etre d'accord et en opposition, mais je me laisse pas "prendre" par la colere ou la vexation etc) + interdiction de prendre des décisions qui impliquent des conséquences très/trop lourde (changer de lieu d'habitation, d'activité principale, de proches; déjà expérimenté avec regrets). ca m'a aide quelques fois à pas tout faire exploser et que ca passe/tienne. et une fois d'attendre le 15eme jour pour peter un cable sur quelque chose que j'avais encore en travers au bout de 2 semaines.

pour les autres
Je me suis aussi deja "aidé" à pas oublier que je suis d'une humeur massacrante pour mes proches en le marquant à un/des endroit ou je peux le lire régulièrement sans y faire gaffe la journée: j'ai essayé d'écrire plusieurs fois ShittyMood sur la main pour pas oublier, je crois que ca avait pas top fonctionné. Mais l'affichette à l'arrache faite pour l'occasion "arrette de faire le connard, ca va passer" dans mon bureau atelier, celle la a marché deux ou trois fois en la croisant pour aller fumer

quand je me rends compte que tout ce que je dis plonge dans la déprime ou porte de l'agressivité, je retiens un peu mes paroles si je peux, ca arrive que ca marche

en fonction d'avec qui je suis, je dis que je vais pas bien, je crois ca m'evite de le faire ressentir dans tout de l'avoir dit à un endroit, meme si ca change pas grand chose a mon etat ca change des fois mes paroles. bien sur, ca depend avec qui t es.



et puis pour finir, et c'est pas un conseil, je suis poly consommateur, et j'ai donc tendance à remplir le mal être avec une autre molécule, c'est peut-etre pour ca que j'ai pas vraiment développé d'autres stratégies :)

De bonnes choses à toi, à des moments plus sereins


tiens à la relecture, ca donne l'impression que je fais que des trucs pour/vis-à-vis des autres, et que j'ai pas d'ouils pour mon mal-etre. A méditer

Dernière modification par plotchiplocth (17 juin 2021 à  15:23)


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#7 
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cependant
Modo bougeotte
17 juin 2021 à  16:26
Salut, merci à tous pour vos réponses !

Marco 68 a écrit

J'ai divorcé et je vis solitaire

solution radicale...

Biscuit a écrit

Sinon ça reste tres compliqué à mon sens de ne vraiment pas faire subir nos état merdique à nos proches, ma solution a toujours été de base de tout garder pour moi souffrance y compris pour ne pas le répercuter mais d'extérieur ça se voit quand même que la personne qui est là n'est pas la même que d'habitude et que quemque chose cloche.
Il y a d'autres moment par exemple où je trouve que les opiacés rendent irritable, lors du manque mais pas que il y a des moments un peu délicat parfois et là j'ai pas trouvé de solution miracle non plus, hormis de fermer sa bouche...

oui, c'est compliqué...pour moi ça ne passe pas que dans les trucs que je dis, mais dans la façon de les dire qui n'est pas très agréable et un manque d'attention de ma part

Biscuit a écrit

qui m'a poussé contre mon habitude à verbaliser quand ça n'allait pas pour mieux comprendre.

ça on essaye grave de le faire...d'ailleurs hier, bah, j'ai pris un benzo (et non pas la gélule de metha qui m'appelait à grande voix) et ça allait déjà mieux pour moi, car dans un état de mal-être angoisse, face à quelqu'un de très sensible c'est pas facile de communiquer

Bonnie23 a écrit

Ce qui m'a aidait à "supporter" ces changements d'humeur, c'est le fait qu'il m'explique. Ça me permettait de ne pas prendre son irritabilité contre moi et de ne pas me braquer. Mais plutôt, de lui donner l'espace dont il avait besoin. De ne pas dramatiser aussi.
J'ai pris conscience que je pourrai pas lui apporter la solution mais que je pouvais être juste présente sans le culpabiliser.
Ça peut avoir l'air bête comme ça, mais pour moi c'était l'amour et la communication.

Grave !
Mais je trouve qu'il y a un truc genré là-dedans qui m'énerve...moi aussi j'ai été là pour des proches qui arrêtaient/diminuaient/vivaient comme ils pouvaient leurs consos et ça marché...
comme il me disait mon pote hier, quand lui ne va pas bien, j'arrive à le mettre bien...alors que lui n'y arrive pas, l'impuissance ça l'énerve encore plus et je me sens encore plus mal. Et en plus il prend pour lui, contre lui, alors que j'ai beau lui expliquer que ça ne dépend pas de lui et de ne pas s'en vouloir de ne pouvoir rien y faire...du coup je lui mets des vents à ses blagues, ses tentatives de me faire rigoler. Il connait très bien le chien et par exemple je sais bien que c'est pas à ce moments-là que je vais essayer de l'exciter s'il n'a pas envie ou de le faire rire s'il n'est pas dans le mood, mais l'envers ça marche pas

Et ce n'est pas la première personne avec qui ça m'arrive...c'est un peu comme si la construction sociale des meufs faisait en sorte qu'on est plus préparées au care, à prendre soin des autres, sans se sentir en obligation de fournir une "prestation" sad

Morning Glory a écrit

Perso je me coupe des gens et je suis seule dans mon chez moi.

oui, j'en aurais envie, mais d'une part les galères de logement ne le rendent toujours possible et justement c'est à ces moments là qu'il ne veut pas partir pour me laisser seule dans le mal...

plotchiplocth a écrit

Je me suis aussi deja "aidé" à pas oublier que je suis d'une humeur massacrante pour mes proches en le marquant à un/des endroits ou je peux le lire régulièrement sans y faire gaffe la journée: j'ai essayé d'écrire plusieurs fois ShittyMood sur la main pour pas oublier, je crois que ca avait pas top fonctionné.

ça c'est pas mal, mais peut-être des fois j'arrive même pas à m'en rendre compte tant qu'on me le fait remarquer. Justement c'est une très bonne réflexion et comme souvent pour trouver des solutions il faut déjà identifier le problème !
Merci, j'essayerais de le capter à l'avance pour prévenir les effets...


plotchiplocth a écrit

et puis pour finir, et c'est pas un conseil, je suis poly consommateur, et j'ai donc tendance à remplir le mal être avec une autre molécule, c'est peut-etre pour ca que j'ai pas vraiment développé d'autres stratégies

oui, ça des fois ça m'arrive, mais c'est pas synonyme de garantie...
Après hier par exemple, je ne sais pas pourquoi je n'avais même pas pensé avant à prendre un benzo !

plotchiplocth a écrit

De bonnes choses à toi, à des moments plus sereins

merci en tout cas ! Oui, déjà aujourd'hui ça va mieux...hier on a fini pour bien discuter et puis je vais bien mieux aujourd'hui (fini la descente au moins, la baisse de trama ça se passe :)


fugu kuwanu hito niwa iwaji

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#8 
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Enora femme
Nouveau membre
01 juillet 2021 à  18:49
Bonjour à tous,
si je peux donner mon avis en tant que "proche" d'une personne qui consomme, je pense sincèrement que les solutions de ne rien dire, de s'isoler, de s'éloigner des personnes qui vous aiment, sont les plus douloureuses pour l'entourage. Je suis entièrement d'accord avec ce qu'a écrit Bonnie23, c'est la communication qui rend les choses plus faciles.

J'aimerais aussi ajouter que vos proches ne vous subissent pas, ils vous ont choisis. C'est à dire que votre copain/copine/mari/femme/frère/soeur/parent ou autre choisissent de passer ces moments avec vous, parce qu'ils vous aiment. Si vraiment vous étiez insupportables, ils ne passeraient leur temps avec vous.

Donc pour moi, le meilleur moyen c'est de parler, d'expliquer ce que vous ressentez. de dire que dans tel ou tel moment, vous avez besoin de solitude, ou alors vous avez besoin de sortir, d'expliquer que ces émotions ne sont pas de leur faute qu'elles viennent simplement des sensations de manque qui font beaucoup souffrir.

Et de profiter des moments où vous vous sentez mieux pour passer des bons moments avec vos proches, leurs montrer que vous les aimez, que vous appréciez leur soutient.

Et enfin, je trouve que c'est une bonne chose de consulter un psychologue spécialisé dans l'addictologie avec la personne, afin de pouvoir parler avec quelqu'un de compétent, qui connait le problème, et qui peut aider à résoudre les conflits, les malentendus etc...

Mais vraiment, l'isolement, c'est la pire des solutions, ça fait souffrir tout le monde. A mon avis en tout cas.

Bon courage pour tout ça!

Aimer quelqu'un, c'est aimer sa liberté

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Enora a écrit

J'aimerais aussi ajouter que vos proches ne vous subissent pas, ils vous ont choisis. C'est à dire que votre copain/copine/mari/femme/frère/soeur/parent ou autre choisissent de passer ces moments avec vous, parce qu'ils vous aiment. Si vraiment vous étiez insupportables, ils ne passeraient leur temps avec vous.

Merci beaucoup pour ce message !!!!

Ça fait vraiment du bien de l'entendre :)

C'est une reflexion que je n'entend pas souvent (tout au contraire !!), mais que je trouve hyper important de le rappeller pour lutter contre la mauvaise considération qu'on a de nous en tant qu'UD :)

Dans mon cas, la personne concernée est UD aussi, on partage les galères...et ce n'est pas toujours facile, mais en parlant on avance


fugu kuwanu hito niwa iwaji

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#10 
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Enora femme
Nouveau membre
01 juillet 2021 à  19:25
Merci à toi :)

Aimer quelqu'un, c'est aimer sa liberté

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#11 
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Calibe homme
Nouveau membre France
02 juillet 2021 à  22:03
Salut,

C'est intéressant comme sujet de conversation.

Moi j'essaye toujours de faire en sorte d'être KO pendant une session alcool (type soirée) même si parfois je suis prêt à boire une "fausse" bouteille de vodka pendant un repas de famille en y mettant de l'eau (bah oui qui prendra de la vodka pendant un repas de famille ? smile)

C'est pas intelligent, mais ça m'évite des réflexions à la con....

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Calibe a écrit

Moi j'essaye toujours de faire en sorte d'être KO pendant une session alcool (type soirée) même si parfois je suis prêt à boire une "fausse" bouteille de vodka pendant un repas de famille en y mettant de l'eau (bah oui qui prendra de la vodka pendant un repas de famille ? smile )

Salut,

je n'ai pas bien compris...tu fais semblant de boire ?
Et en quoi ça t'aide dans les rapports avec tes proches dans les moments "durs" ?


fugu kuwanu hito niwa iwaji

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#13 
Pommecanelle femme
Daronne stimulée. France
03 juillet 2021 à  03:00
Moi j'ai plutôt compris qu'il fait semblant de boire de l'eau alors que c'est de la vodka non ? Pour s'éviter des réflexions, mais je me trompe peut être

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Salut à tous !

Pour ma part je suis en plein dedans.

C'est extrêmement dur de cacher un mal être / une addiction.

Je le fais depuis si longtemps, le sujet étant taboo dans ma famille...

Aussi lorsque je reçoit je ne consomme pas.

J'essaie d'avoir des discussions qui plaisent à mes interlocuteurs, passer des moments agréables et quand je sent le saut d'humeur venir je fais soit des pompes pour me fatiguer soit je fais un petit tour en voiture, soit une tache qui me plaît nettoyer un bel objet, ou même une douche pour me couper un peu du monde et éviter de communiquer mon état d'esprit du moment, parfois je leur demande ce qui LEUR ferait plaisir de faire et le fait directement pour qu'ils passent un bon moment ...

Ça semble bête car ça ne resoud pas le fond du problème mais ça m'aide un peu à ne pas communiquer mon mal être...

Merci à tous

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