Petit délire nocturne dans Paris sous LSD

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Champifan homme
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France
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Bonsoir,

Alors voilà, hier, on était deux. Ca faisait un petit moment qu'on avait envie de se faire un petit trip sous LSD. On avait déjà essayé. On a aussi essayé la Kétamine, la MD, le poppers et le cannabis.

Il se trouve qu'on habite à Paris et que hier ben on a réussi à aligner les étoiles pour se faire la soirée où on s'est dit, allez, c'est parti, mais genre on a juste dit, on va faire ça. Je sors du taf, je passe chez moi ramener les deux cartons, la K, le cannabis et le Poppers. On sait jamais des fois que L qu'on ai trouvé ne marche pas, un plan B ça le fait.

On se cale, vers 20h30 le buvard sous la langue alors que le repas arrive. On graille. Ca vient petit à petit, mais au début c'est juste que je mange le meilleur kebab de ma vie et que je suis juste genre super content qu'on soit ensemble pour cette soirée.

Comme on a la Ketamine sous la main, et qu'on sait le mélange safe, on se dit, bon allez un petit rail, et go Tour Eiffel. On a envie de bouger. On est bien chez lui, mais on a envie de voir des trucs. Du coup, on commence juste par faire un premier tour du champ de mars. Il fait froid, mais au fond, c'est juste agréable, et la montée se fait toujours progressivement. On a l'impression que ça fait deux heures qu'on est dehors, mais ça fait seulement dix minutes.

On se dit : "viens on va monter à la Tour Eiffel". On rentre chez lui histoire de prendre de quoi payer et pisser aussi avant. Sur le coup, ça a l'air d'être une sorte d'expédition. On est complètement défoncé, le temps n'a plus aucun sens, mais la Tour Eiffel quoi ! Alors on vérifie plusieurs fois qu'on a tout le nécessaire puis on repart après un petit rail de Ketamine, parce qu'on est comme ça et que c'est fun.

Les rues sont calmes, même si on est assez attentifs à éviter de paraître trop bizarre même si c'est sans doute complètement cramé de l'extérieur, mais tout le monde semble tellement dans sa petite vie que ça passe. On arrive dans la file pour accéder à la tour, et on nous laisse passer, avec nos cadenas (parce qu'il se trouve qu'on a tous les deux des cadenas sur nous). Entre temps y a un couple d'américains qui vont voir la tour pour réaliser leur rêve, et on leur parle vite fait pour leur donner les tarifs sans vraiment comprendre ce qu'on leur raconte en anglais. Je commence à avoir une sensation de "vas-y lâche toi, c'est safe".

On prend nos billets, sans que personne ne semble réaliser à quel point on est vraiment en plein trip. Tout semble l'occasion pour une sorte d'exploration. D'un air sérieux je dis à l'hôtesse : "on est parisiens, mais on n'a jamais pris le temps de venir voir la tour, alors ce soir, c'est le grand soir".

Dans l'ascenseur, on admire l'architecture et la prouesse d'ingénierie au milieu de touristes, je finis par lâcher enthousiaste en montrant mon partenaire que c'est juste le meilleur gars que je connaisse avant qu'on sorte de l'ascenseur.

Ce qui est bien avec le LSD c'est que les effets montent en puissance, et après la fin des effet de la kétamine, nous n'avons plus qu'à nous laisser porter du haut de la Tour. On commence par admirer la vue côte à côte, en se comprenant instinctivement parce que plus le temps passe, plus tout semble irréaliste. J'explique que c'est vraiment le moment pour profiter à fond, avec naturel. On a la chance de pouvoir là ensemble complètement défoncés, de savoir qu'on est complètement défoncés et de pouvoir apprécier de l'être tout en regardant le paysage autour de nous.

On discute un peu avec des agents de sécurité (qui semblent ne pas voir notre état second ou être assez sympas pour nous laisser). Et on regarde le paysage encore et encore, tout en commentant de l'altitude où nous sommes combien les hommes ont l'air de fourmis désœuvrées qui déambulent sans vraiment savoir où elles vont. J'explique que c'est juste leur nature. Les hommes vont et viennent sans savoir qui ils sont et se projettent sans arrêt dans un avenir incertain. On regarde le lointain, et l'horizon urbain semble parfois être comme un miroir. Les lumières semblent être un vaste réseau neuronal et les touristes, juste des gens qui semblent en partie manquer tout l'intérêt d'être à cet endroit maintenant. C'est que c'est la Tour Eiffel quoi ! Le monde est une maquette, et on a la chance pour une fois de pouvoir voir les choses dans une perspective plus large. Dans la bouche, on a comme un arrière-goût acidulé.

On regarde au loin la tour Montparnasse et on commence à se dire que ça serait bien aussi d'aller là-bas, juste pour voir l'autre perspective. Il n'est que 23h, alors qu'on a l'impression d'avoir été sur place une éternité. En regardant les bateaux mouches, on se demande un moment si à bord y aurait pas deux gars défoncés qui regardent la tour en se demandant s'il n'y aurait pas deux gars défoncés en haut de la tour. Mais bon, on commence à avoir froid alors on se dit qu'on va rentrer un peu, le trip continuera de toute façon, et on sait qu'une partie de nous est toujours à la Tour.

Descendre donne un moment l'impression d'un retour à la réalité. Mais en bas, tout est désert, comme si on était les deux derniers hommes sur terre. On a l'impression régulière depuis un moment de quelques instants où le temps se fige avant de repartir, comme une sorte de petite plaisanterie. Deux employées courent en talons, on les regarde comme si elles fuyaient une apocalypse. Puis, alors qu'on quitte à peine l'espace sous la tour, j'ai l'impression dans l'obscurité de voir un putain de château fort en plein Paris. C'est tellement fascinant qu'on décide de s'approcher pour réaliser qu'en fait, c'est juste un pigeonnier. On éclate de rire, parce qu'on était tellement intimement convaincu d'avoir été ailleurs tout en étant ici que la perception de cette petite tour ronde c'était une tour de donjon. Ca nous fait tellement marrer qu'on refait un tour du parc tout en ruinant au passage involontairement quelques photos, juste parce qu'on est trop occupés à se rappeler de l'existence du pigeonnier.

On se dit qu'il serait temps de retrouver la sortie, ce que l'on finit par arriver à faire. Il faut prendre des tourniquets automatisés, cela a l'air soudain d'un réel danger, alors qu'on réalise qu'à l'intérieur, ça sent le pakistanais, parce que de l'autre côté, y a une sorte de stand qui sert de la nourriture pakistanaise, et nous, là de suite, tout ce qu'on se dit, c'est qu'on a fait tout ce chemin à chercher un pigeonnier pour finalement tomber sur un groupe de pakistanais qui vivent leur vie. C'est drôle, alors on rit. On a passé beaucoup de temps à rire, d'un peu tout et tout le monde, sans pour autant juger ou prendre de haut, c'est juste que dans l'immédiat, on sait qu'on voit les choses différemment, et que c'est juste eux qui ont du mal à sortir de leur vision des choses parce qu'ils sont enfermés dans leur existence. Mais c'est sans importance, parce que nous maintenant, on doit reproduire au sol la vue qu'on a eue en haut de la tour à regarder en direction de la tour Montparnasse, ce qu'on finit par faire, tout en ayant encore en tête ce moment précis où on a regardé en même temps la même chose dans la même direction. La lune quasiment pleine dans le ciel apparaît comme de toute beauté.

On sent l'intensité et la puissance du LSD. Cela fait plusieurs fois qu'on commente sa place, comme étant la drogue au carrefour de toutes les drogues, à la fois puissante, agréable et en même temps comme les autres, comme si c'était une occasion pour tous les deux de nous parler vraiment sans le moindre filtre de manière purement loyale et honnête.

Mais en attendant, on a dit qu'on allait à Montparnasse, et il n'est que 23h40. On rentre se réchauffer un peu et pisser aussi, et reprendre de la kétamine aussi au passage, et un petit coup de vapo. Au point où nous en sommes, on sait qu'on a fait gaffe aux dosages et on connaît bien les autres trucs qu'on a pris. Au pire, si on se fait contrôler, on dira la vérité.

On se décide à repartir, parce qu'on est grave contents, et grave motivés. Il est 00h05. On surveille l'heure, c'est une façon de rester dans le trip tout en étant encore un pied dans la réalité, ou plutôt pour montrer que le trip c'est la réalité, un autre temps, mais avec une personne qu'on a choisie. Alors on sort et on se met de nouveau à marcher, l’un contre l’autre, parce qu’au point où en est, ben c’est juste agréable de profiter de la présence de l’autre. Plus le temps passe, plus on oublie les normes et les règles sociales, puisque de toute façon, on est trop défoncés pour s’en soucier.

Au loin on voit un drapeau flotter. Je bugue un moment et je dis que ça doit être le drapeau des Pays-Bas, ce qui est très cool, parce que notre LSD, et le reste, en provient. Alors déjà, on doit le vérifier, et ensuite, on doit dire merci.

Des mecs en rollers nous passent devant, ça nous semble tellement futile mais en même temps assez innocent, mais eux ne sont pas dans notre trip, ils ne peuvent pas comprendre qu’en l’état on est incapable de conduire ou de faire quoique ce soit de ce genre. Les rues sont calmes et petit à petit on arrive à Montparnasse. Il y a à peine 2h on était encore au pied de la Tour Eiffel, et il y a une heure on se disait qu’on irait là, et nous y voilà. Ben c’est génial, en fait tout est génial, même si on a faim (ça fait quand même depuis 21h30 qu’on est dans le froid à marcher). Aussi, on finit par trouver une crêperie tenue par un indien qui bosse là-bas depuis 12 ans ! 12 ans qu’il fait des crêpes, et voilà que tous les deux on va manger le fruit de 12 ans de son travail alors que les mecs à côté, qui d’ailleurs faisaient partie du groupe à roller semblent juste vouloir leur crêpe à 4€ sans réellement réaliser qu’ils ont entre les mains 12 ans de savoir-faire. C’est un peu comme si on était les seuls à cet instant précis à pleinement apprécier avec gratitude toute la beauté de l’instant là où tous les autres sont simplement des ombres fugaces.

Cela dit, au départ, la crêpe n’est pas si bonne, mais peu à peu elle devient de plus en plus bonne. On appelle une connaissance sur le retour, il est déjà presque une heure. Il doit rentrer de soirée et semble peu enthousiaste de ce qu’on lui raconte, même si on est très contents de nous. La géométrie des églises est fascinante et les éclairages colorés semblent nous provoquer une sorte d’extase béate un bref instant, tandis que le long des invalides on trouve juste moche les ajouts pour le bicentenaire de la mort de Napoléon.

Cela fait un moment qu’on a commencé à parler de sujets de plus en plus sérieux, mais sans juger toujours, juste de manière froide et objective. On se dit les choses, parce qu’on est dans un stade de confiance absolue. On peut se parler en sachant que l’autre va juste recueillir la parole et l’accepter avec bienveillance, qu’il y ait ou non approbation de ce qu’on se dit. Je sais cependant que je suis malgré tout sur la défensive, parce que je commence à me livrer un peu trop, et je déteste laisser apparaître des failles dans mon système de défenses.

Je réalise que ça fait déjà un moment que je laisse transparaître sans le cacher une froideur rationnelle, comme si j’ajuste en permanence des calculs pour déterminer l’issue la plus favorable pour tout le monde. Je lui explique qu’au fond la difficulté est de savoir qui on est, et que beaucoup de personnes se noient dans des projections de qui elles sont : le fils ou la fille de, l’élève modèle, le bon pote, le mari, l’amant, etc, sans jamais vraiment chercher au fond à savoir qui on est. La différence que je remarque c’est que les gens sont des acteurs qui oublient qu’ils sont des acteurs, là où j’ai conscience au quotidien d’être un acteur qui joue à être humain. Au fond de moi, j’ai envie que la personne avec qui je suis m’accepte, en fait, pour une fois, j’ai envie d’être accepté sans jouer, mais ça veut dire accepter de me montrer vulnérable, et j’avoue que ça commence à être anxiogène, sans pour autant que le trip devienne anxiogène, c’est juste que c’est maintenant que je dois me montrer tel quel.
Avant d’aller plus loin, je précise que je ne dirai pas tout parce qu’il y a des détails trop personnels, mais je vais tâcher de faire en sorte de laisser transparaître l’introspection partagée.

Au fond, lui et moi on se comprend, même si lui a du mal à comprendre pourquoi je m’intéresse à lui comme ça, et ce qu’il a pu faire pour que je donne autant sans attendre en retour. La vérité est assez simple : donner pour attendre en retour n’est pas un don, mais un prêt, et donc, si je lui donne sans rien attendre, c’est parce que c’est juste un don, ou si vous voulez, une sorte de présent que je peux me permettre, parce que c’est juste une évidence logique. C’est juste de la logique en fait, et c’est ça en vérité qui peut me rendre malade, c’est ce défaut de logique apparente à cause de toute cette hypocrisie ou mascarade sociale qui consiste à vouloir faire croire au monde qu’on a de l’importance alors qu’on n’est rien de plus que des atomes et du vide peut-être dotés d’une conscience. Je sais que tout ceci est simplement une expérience, et que si je la continue, c’est que pour l’instant c’est une expérience acceptable et supportable. Il y a d’autres que moi pour continuer à jouer à ce jeu si besoin.

On rentre, et je crois qu’on a toujours ce besoin de se parler, après tout, j’ai commencé à reconnaître et à accepter de me montrer vulnérable, alors au point où j’en suis, même si c’est désagréable, autant aller jusqu’au bout de la démarche. On commence par se parler de quelques relations qu’on a en commun, en se disant que finalement, la profondeur des choses échappe à beaucoup, encore une fois, parce qu’ils sont juste trop occupés à se projeter à l’extérieur au lieu de se voir tels qu’ils sont d’abord à l’extérieur. C’est vrai que dans l’immédiat on est défoncés, mais on peut dire les choses sans la moindre malveillance, c’est juste ça comme ça.

A la fin, on se dit que ça serait bien de pouvoir dormir un peu (pour être fonctionnels le lendemain quand même, on a des trucs à faire). Ca fait quand même 5-6h qu’on se parle. Aussi, pour éviter de trop prolonger le trip, on se décide à prendre du xanax, même si c’est dommage pour le trip tellement que nous sommes bien, mais bon, c’est nécessaire.

Entre deux moments de somnolence on s’échange quelques paroles tout en remarquant que le trip malgré tout se poursuit, et il se poursuit encore en fait toute la journée, même si finalement il faut qu’on se sépare en se disant qu’on a vraiment eu de la chance de pouvoir partager ça ensemble et que c’était sans doute l’une de nos meilleures soirées, tout ça à cause de l’action de quelques molécules sur notre cerveau.

En conclusion, je suis toujours encore un peu dans le trip (le gars ne nous a pas vendu n’importe quoi). Nous avons eu très peu d’effets visuels de distorsion, même si très légers dans le lointain surtout du haut de la tour Eiffel. Nous n’avons pas eu d’effets secondaires négatifs, et en fait, on regrette de n’avoir pas vraiment eu plus de temps pour en profiter. On se disait qu’un trip plus long pourrait même être encore plus agréable. Nous n’avons pas eu de délire mystique, au contraire, on a plutôt voulu rester rationnels. On était dans une perspective d’exploration de l’extérieur, mais cela a été aussi une occasion de l’exploration de notre intérieur, et ça, c’était franchement positif. Je dirais aussi que ça nous a rapprochés parce qu’on a pu partager un vrai moment à fond sans nous limiter.

Voilà, si vous avez des conseils ou des remarques, je suis tout à fait preneur, parce qu’on cherchera à reproduire l’expérience en évitant de chercher à refaire tout exactement pareil.

Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !

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Rico77 homme
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France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 18 Jun 2022
3 messages
Aujourd'hui à  00:11

Bonsoir,

Je lis avec beaucoup d attention tout vos commentaires qui sont tres interessant car jusqu à pas tres longtemps, j etais une personne tres hostile à tout ce qui s approchait de pres ou de loin aux paradis artificiels . Mais des epreuves et des evenements tres difficile dans ma vie ont tout remis en cause, et je souhaite aborder de nouveaux horizons dans ma vie. Je trouve le fait de partager vos experiences tres interessant pour une personne comme moi qui est totalement ignorant en la matiere, j ai 40 ans et je n ai jamais rien essayé !!!

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