"L'image du jeune fait peur aux adultes"

Publié par ,
4702 vues, 2 réponses
avatar
mikykeupon
Modérateur à la retraite
Inscrit le 10 Mar 2009
9631 messages
Les ados boivent-ils trop ? Fument-ils trop ? Se droguent-ils plus qu'avant ? Sont-ils plus violents ? Se sentent-ils mal dans leur peau ?… Combien de fois Marie Choquet a-t-elle été sollicitée pour répondre à  ces questions qui ont envahi le champ médiatique ? Elle ne les compte plus.

Psychologue, épidémiologiste et directrice de recherche à  l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), elle scrute, depuis 1969, les comportements à  risque des adolescents. A 65 ans, après quarante ans de carrière, cette spécialiste du monde des ados prend sa retraite. L'occasion de faire le point sur des décennies de recherche.

Pour Le Monde Magazine, Marie Choquet a accepté de revenir sur tous ses sujets d'études. Les jeunes d'aujourd'hui sont-ils si différents de ceux des générations précédentes ? Qu'a-t-elle appris au fil des décennies sur cette population qui semble susciter de plus en plus d'inquiétude de la part des adultes ? La spécialiste remet les pendules à  l'heure et prône la dédramatisation.

De quand datent les premières études sur les comportements à  risque des adolescents ?

Après 1968, le ministère de la santé a demandé un état des lieux de la consommation de drogues. Mais à  l'époque, on ne pouvait pas poser de questions sur la drogue illicite. L'idée selon laquelle en parler risquait de susciter le comportement était assez forte ! Donc, on a posé des questions sur l'alcool et le tabac et sur la "connaissance" des drogues. On a mis en évidence qu'il existait un lien entre cette "connaissance" et la consommation d'alcool et de tabac.

A l'époque, les données montraient que ces consommations étaient beaucoup plus fréquentes chez les garçons que chez les filles. Petit à  petit, d'autres troubles ont été inclus dans les enquêtes (la dépression, la tentative de suicide…) et les différents modes d'expression des garçons et des filles étudiés. Nos premières enquêtes sur la consommation de drogues illicites datent de 1983, mais elles étaient locales ou régionales.

La première étude nationale (avec un échantillon représentatif de 12 000 jeunes âgés de 11 à  19 ans) date seulement de 1993. Elle portait sur la consommation de tabac, d'alcool et de drogue, mais aussi sur la tentative de suicide, la dépression, la violence, les troubles de conduites alimentaires. Elle donnait une photographie de l'adolescent ordinaire. Puis nos études se sont intégrées dans un dispositif européen, l'enquête Espad (European Survey Project on Alcohol and Other Drugs), réalisée tous les quatre ans.

On a donc peu de recul sur les comportements à  risque des adolescents…

Effectivement. Les études épidémiologiques sont relativement récentes en France et, dans les années 1960, personne ne s'intéressait vraiment aux adolescents. Puis une psychiatrie de l'adolescent s'est développée. Peu à  peu, cette période de la vie a été prise en compte comme une période durant laquelle des troubles pouvaient apparaître ; il fallait comprendre de quels troubles il s'agissait et ce qui était grave ou pas.

En quarante ans de carrière, qu'avez-vous appris sur les adolescents ?

Il faut comprendre qu'à  une époque on ne les étudiait pas, on ne les voyait pas, alors que maintenant on les observe à  la loupe. De ce fait, on perçoit des problèmes qu'on ne percevait pas auparavant. Avec comme conséquence le sentiment qu'ils sont nouveaux et que tout s'aggrave.

Je reste persuadée, au regard des données disponibles, que si des comportements comme la consommation de cannabis et la tentative de suicide ont certes augmenté, d'autres ont diminué (comme le tabagisme ou la consommation régulière d'alcool). On ne peut pas dire que tout va plus mal et que la jeunesse est de pire en pire. Seulement voilà , on met seulement l'accent sur ce qui s'aggrave…

La question de la violence est un exemple intéressant. On ne dispose de données que depuis 1993. Mais la question a été ignorée jusqu'aux années 2000 et maintenant on ne parle plus que de ça. C'est déconcertant. Regardons du côté des violences sexuelles subies. En 1993, on avait mis en évidence le fait que 1 % des jeunes avaient subi un viol. C'était considéré comme impossible, trop élevé… Or, depuis, on a "découvert" cette réalité, et on a l'impression qu'il s'agit d'un phénomène nouveau…

Des choses ont néanmoins changé. Il y a une précocité dans certains types de comportements, pour la simple raison que tout est de plus en plus précoce. Est-ce signe que notre jeunesse va plus mal ? Non. Cela dépend de ce que l'on considère. Si l'on prend le cannabis, oui. Sa consommation a augmenté dans les années 1990 – on a laissé cela s'installer, car durant ces années-là  aucune action spécifique n'a été menée – mais on est plutôt aujourd'hui dans une phase de plateau, voire de diminution.

Néanmoins, il ne faut pas oublier que l'offre est quasiment sans limites et que la majorité des jeunes savent où s'en procurer. Pourquoi voulez-vous, dans ce contexte, qu'il y ait une diminution de la demande ? Actuellement, la mode est moins au tabac, dont la consommation baisse, qu'à  l'alcool et au cannabis.

Source : http://www.lemonde.fr/societe/article/2 … _3224.html

Hors ligne

 

clodb168
Banni
Inscrit le 26 Jun 2009
1800 messages
Ouais .....

Toujours cette impression de deja vu/lu

Image des jeunes dans mes années 50/60: La fureur de vivre, graines de violence ...films Montée du rock blousons noirs à  paris cassent les chaises de l'Olypia, guerre d'algerie
Les jeunes font peur d'autres ont peur ne veulent pas faire cette guerre perdue d'avance.
etc.
1968 : a Paris et dans les grandes villes: Flics flammes et voitures cramée aux coeur des villes la ou vit la bourgeoisie. Quartier latin St germain etc.
les jeunes ont peur - ils font peur et les medias en rajoutent une bonne couche
Les "etudiants" ? non tous les jeunes font peur ...un peu partout dans le monde
Dans une fac aux US les flics arrivent et tirent a balles reelles ; des  morts .
A tokyo pas mieux. 
Années 70 : "More", le film - OD d'une coiffeuse à  Bandol qui fait la une et qui fait peur a certains
etc. "Easy Rider" film sur les jeunes la maoto et la drogue. 
ok micro phenomene je pense pas.
Années 70 : premieres emeutes dans les grandes cités pres de Lyon La encore des voitures eclairent la nuit de toutes leurs flammes....
Je le matte a la tV : flippant  On commence a paler de ces fils d'immigrés magrebens
Racisme anti arabe et anti jeunes arabes;.Le FN s'installe a Assas.
Années 80; generation zero. Soit disant.  Zero quoi ? pas zero drogue...
SF changt de société? non mais  ca  fout la trouille aux vieux aux reactinonaires de droites et de gauche 

et generation SIDA ais ca les jeunes s'en serait passés : du virus HIV surtout et de l'image collée a certains s"enre eux homos, deviants ( ca fait plus classe que voyoux), toxs on ne parle plius de jeune drogués mais de "toxs" - insecte vicieux transmetteurs du VIH etc;
Ex. casses toi sale tox!
Années 90 j'avoue j'ai un trou mais je vais bien trouver: chomage de masse, devalorisation des dipplomes = devalorisation des jeunes ...
etc.

Ca ne veut pas dire que madame Choquet ait tors ....
Mon argumentaire n'est pas celui d'une sociologue ....

"La question de la violence est un exemple intéressant. On ne dispose de données que depuis 1993"
Ah bon ? ca me tue mais doit etre vrai


Vrai aussi que "l'amour libre"  est un arbre qui cache la foret des violences sexuelles ou des tabassages de jeunes files et garcons  ....
J'en suis un exemple;
Cogné jusqu a 12 13 ans jusqu'a ce que je reagisse  Que je pointe un couteau sur le gros bide de mon pere. Que je le menace de mort.
Mais pas question d'aller chez les flicos

Dernière modification par clodb168 (05 août 2010 à  08:46)


Last exit to Bondy (93) - Speed:  Even lost memories have spectalular summers

Hors ligne

 

avatar
bighorsse
Banni
Inscrit le 19 Mar 2007
8506 messages
la violence est étudiée depuis longtemps et depuis bien avant 93!!!!! on dirait que seule mme choquet étudie ces phénomènes en france...moi ça ne me rassure pas qu'une seule personne ait une telle hégémonie sur la recherche!!!! ce n'est quand même pas la seule diplomée en épidémiologie quand même !!!

l angoisse est le vertige de la liberté

Hors ligne

 


Remonter


Pour répondre à cette discussion, vous devez vous inscrire

Sujets similaires dans les forums, psychowiki et QuizzZ

logo Psychoactif
[ Forum ] Etude - Cannabis/fonctions cognitives chez ados & j. adultes : méta-analyse
par filousky, dernier post 19 avril 2018 par filousky
  0
logo Psychoactif
[ Forum ] Fait divers macabre avec du LSD
par groovie, dernier post 02 mai 2016 par ff4life
  8
logo Psychoactif
[ Forum ] Le cannabidiol fait saliver les entreprises
par Mister No, dernier post 28 septembre 2018 par Mister No
  0

Pied de page des forums