Multiplication des salles de consommation sous surveillance médicale.

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gromit
Banni
Inscrit le 10 Dec 2011
152 messages
Salut les amis,

Voici un texte à  diffuser à  plus de gens possible. Quitte, si nécessaire à  le compléter:


Lieux ou salles de consommation

Dans plusieurs pays d'Europe occidentale, les autorités se sont rendu compte que la consommation de drogues dans des endroits improbables (toilettes, chantiers , squats, etc.) augmentait notablement les risques d'infection, de partage de seringues, des cas d'hépatite, de contamination par le SIDA, entre autres. La "Guerre contre la drogue" est très loin d'être gagnée et entraîne nombre d'effets pervers qui profitent surtout aux trafiquants, au mépris de la santé des consommateurs.

Il n'existe pas de solution miracle, mais la prescription d'héroine médicamenteuse sous surveillance médicale avec la distribution du matériel stérile pour les "vieux" toxicomanes avec l'obligation de consommation sur place, à  l'hôpital dans une pièce séparée du public est une solution plébicitée par toutes les parties. Cela permet aux toxicomanes de ne plus passer leurs journées à  rassembler (légalement ou illégalement) l'argent indispensable au financement de leur consommation. Cela permet également de ne plus laisser le monopole du réapprovisionnement au crime orginisé, qui tient là  une de leur plus grandes rentrées d'argent (premier ou second domaine le plus lucratif au niveau mondial!). Cette démarche
permet aussi de faire diminuer le sentiment d'insécurité dans les quartiers sensibles.

Il n'est bien sûr pas question de faire du prosélytisme en proposant de la drogue à  des toxicomanes occasionnels: les patients visés doivent déjà  avoir quelques années de consommation problématique, de multiples essais de cure de désintoxication dans des centres ou services médicaux spécialisés (sans succès la plupart du temps), être domciliés dans la région du centre pour éviter le "tourisme de la substitution".

Cette démarche permet aussi aux patients de se concentrer sur autre chose que la consommation , de se recréer une vie sociale, de reprendre contact avec leur famille et, idéalement, retrouver une occupation professionnelle...

Donc, essayons de faire fi de nos a priori, gardons l'esprit ouvert et pensons à  tous ces jeunes qui ont droit comme chacun de nous à  une seconde chance dans la vie.

Je vous en remercie d'avance et, même si la tâche semble ardue, si ce playdoyer n'arrivait qu'à  toucher une petite partie de la population, il faut un début à  tout. Faites valoir que le Danemark, l'Angleterre, la Grande-Bretagne, la Belgique (francophone), les Pays-Bas ont été les premiers à  assouplir leur politique dans ce domaine, toutes les sensibilités politiques étant représentées, le pragmatisme l'a emporté sur les idées préconçues!

En comptant sur votre investissement (lettres au politiciens nationaux, etc.), je vous salue amicalement.

Gromit (anti-prohibitioniste de longue date)

P.S. Ce n'est pas parce qu'une partie des toxicomanes sont privés de leurs droits civiques (notamment le vote) suite à  une condamnation, qu'ils doivent être considérés comme des citoyens de seconde zone par les politiciens, ils n'en font pas moins partie de la population. Cela rejoins la problématique des personnes incarcérées. Ce n'est pas parce qu'ils ne peuvent pas voter qu'il faut laisser les prisons dans un état pitoyable digne du 19ème siècle; un jour ils en sortiront, ayant souvent expérimenté la drogue en prison dans des conditions d'hygiène épouvantables. Battons-nous pour que l'échange de seringues, la distribution de préservatifs et la prescription rapide de traitements à  la méthadone deviennent la règle au sein de nos institutions pénitentiaires et non l'exception!

Dernière modification par gromit (30 mars 2012 à  04:39)


"Je résiste à  tout, sauf à  la tentation." Oscar Wilde

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Alain Will homme
ancien Vice-Président
Inscrit le 14 Oct 2008
9618 messages
plus-un Je partage (& sur FBook)... en très grande partie wink

Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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gromit
Banni
Inscrit le 10 Dec 2011
152 messages
Merci Pierre,

Sans parler du phénomène NIMBY (Not in my back yard: pas dans mon jardin (quartier)), mêmes les gens qui sont d'accord sur le principe, oublient toutes les facettes positives d'une telle démarche dès lors qu'il s'agit d'installer une de ces salles de consommation près de chez eux: cela va attirer les toxicomanes dans ma rue, dans mon quartier, cela faire faire chuter drastiquement la valeur de mon immeuble, de ma maison, de mon appart' si une salle de consommation, etc... Décidément, tous les phantasmes et a prioris reprennent vite le dessus sur l'utilité de ce genre de centres. Il n'y a pas si longtemps, un riverain expliquait qu'il n'osait plus sortir ou rentrer chez lui parce que de vilains toxicomanes le tourmentaient depuis qu'il avait refusé de donner une cigarette à  un toxicomane qui la lui avait demandée gentiment... Même notre télé commerciale débile avait fait un reprotage pour décrire le calvaire que subissaient ces voisins pas très futés...
D'ailleurs lorsque l'on fait un peu attention à  l'image (feuilletons, reportages, articles de presse raccoleuse) que propagent les médias, c'est vraiment lamentable... Tout ceci étant repris par nos partis d'extrême droite qui ont trouvé là  un moyen imparable pour faire grossir le nombre de leurs sympathisants/adhérents en mettant en scène des faits divers qui, d'après eux, justifient le retour à  un état policier. Moi-même je ne me suis jamais reconnu dans la/les représentation(s) colportées par les médias (par exemple un héroinomane qui travaille dans la finance, ça n'existe pas! Pourtant la plupart de mes amis travaillent, avec des hauts et des bas comme tout le monde, c'est normal). Évidemment, le tox voleur et manipulateur c'est beaucoup plus vendeur. Même mon avocat m' avoué entre quatre yeux que des avocats et des magistrats consommaient des drogues.
Alors retrouver un travail avec un casier judicaire (même lorsqu'il s'agit uniquement de "consommation de stupéfiants") tient beaucoup de la double ou triple peine. Je m'explique, souvent on a été laché par la famille, trouver un(e) partenaire compréhensif(ve) au long terme c'est vraiment coton, le casier vous empêche de retrouver un travail, même si vous avez toujours été réglo chez vos anciens employeurs, particulièrement en période de crise alors que des dizaines d'autres convoitent cette place, le choix est vite fait. De plus, trouver une cure de désintoxication lorsque cela fait 20 ans que l'on consomme s'apparente souvent au parcours du combattant, pour finir (après trois entrevues minimum) par un refus (ils préfèrent prendre deux petits jeunes qui consomment depuis quelques mois, deux ou trois ans, leur semble de nature à  maintenir leurs statistiques de réussite (et leur permet de maintenir leurs subsides...). Un juge au Tribunal de 1ère instance de Paris a dit très justement que depuis des années, les individus s'écartant ouvertement de la "normalité" sont systématiquement marginalisés et, leur peine effectuée, maintenus dans une précarité qui soit, après un séjour dans l'École du Crime, les ramène dans la délinquance ou vers une dévalorisation complète de leur personne. Le but est atteint: marche en cadence ou crève en silence! Mais ça c'est une autre histoire...

Salutations amicales,

Gromit

"Je résiste à  tout, sauf à  la tentation." Oscar Wilde

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pierre
Web-Administrateur
Inscrit le 15 Sep 2006
16690 messages
Bonjour Gromit,

attention, il me semble que tu confonds salle de consommation et programme d'héroïne médicalisé, ce qui n'est pas la meme chose.
Salle de conso = un endroit institutionel ou les usagers peuvent venir consommer n'importe quelle drogue aquises illégalement à  l'extérieur
programme d'héroine médicaliseé = traitement  de substitution à  l'héroïne que l'on donnne aux usagers. En Angleterre, c'est en marche depuis 1920 avec la loi Rolleston !

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gromit
Banni
Inscrit le 10 Dec 2011
152 messages
Salut Pierre,

Il est vrai que dans le second message j'ai un peu mélangé les deux. D'une part parce qu'en Belgique le seul centre de délivrance d'héroine médicalisée à  Liège héberge aussi une salle de consommation, d'autre part, le phénomène NIMBY concerne, malheureusement, les deux types de services. Le reportage sur RTL-TVI parlait d'un centre d'échange de seringues et du service de délivrance d'héroine médicalisée, essayant de prouver que malgré tout l'insécurité persistait aux abords de ce type de centres... Dans notre société égocentrique et individualiste au possible, l'intérêt général passe loin derrière l'intérêt particulier ou celui des commerçants riverains (grâce, en partie aux politiciens); la bêtise générale l'emporte sur l'intelligence et le bon sens. Mais dès qu'un de leurs proches est confronté au traitement inadéquat de la toxicomanie (manque de centres, listes d'attente de 6 semaines min., déconsidération et infantilisation des toxs par les docteurs, etc.), ils deviennet les premiers à  s'indigner de cet état de fait. Voilà , j'espère avoir rétabli les choses.

Salutations amicales,

Gromit

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