« Consommation de drogues et allaitement » : différence entre les versions

 
(9 versions intermédiaires par le même utilisateur non affichées)
Ligne 64 : Ligne 64 :
Le lait de 2 mères soupçonnées d'abus de méthamphétamine a été analysé par 5 méthodes différentes. Dans un échantillon, la concentration moyenne de méthamphétamine était de 327 mcg/L (plage de 294 à 347 mcg/L) et la concentration moyenne d'amphétamine était de 79,9 mcg/L (plage de 74,9 à 88,4 mcg/L). Dans le deuxième échantillon, la concentration moyenne de méthamphétamine provenant de 3 des méthodes était de 3,8 mcg/L (plage de 3,4 à 4,1 mcg/L) et la concentration moyenne d'amphétamine provenant de 2 des méthodes était de 1 mcg/L. Les autres méthodes n'ont pas détecté les drogues.
Le lait de 2 mères soupçonnées d'abus de méthamphétamine a été analysé par 5 méthodes différentes. Dans un échantillon, la concentration moyenne de méthamphétamine était de 327 mcg/L (plage de 294 à 347 mcg/L) et la concentration moyenne d'amphétamine était de 79,9 mcg/L (plage de 74,9 à 88,4 mcg/L). Dans le deuxième échantillon, la concentration moyenne de méthamphétamine provenant de 3 des méthodes était de 3,8 mcg/L (plage de 3,4 à 4,1 mcg/L) et la concentration moyenne d'amphétamine provenant de 2 des méthodes était de 1 mcg/L. Les autres méthodes n'ont pas détecté les drogues.


=mdma=  
==Mdma==


La MDMA ne semble pas avoir été testée directement dans le lait maternel mais sa proximite chimique et physiologique  avec les amphetamines est generalement invoquée. Voir ci dessous.  
La MDMA ne semble pas avoir été testée directement dans le lait maternel mais sa proximite chimique et physiologique  avec les amphetamines est generalement invoquée. Voir ci dessous.  
Ligne 70 : Ligne 70 :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK582535/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK582535/


''Allaitement pendant la prise de MDMA :''
===Allaitement pendant la prise de MDMA===


''L'allaitement pendant l'utilisation de MDMA n'est pas recommandé. La MDMA passe dans le lait maternel. Les médicaments amphétaminiques (comme la MDMA) se trouvent à des niveaux plus élevés dans le lait maternel que dans le sang. Si la MDMA a déjà été prise, il est recommandé d'exprimer et de jeter le lait maternel pendant 48 heures. Si vous soupçonnez que le bébé présente des symptômes (fièvre, convulsions, rythme cardiaque rapide, yeux qui roulent, regardant vers le haut pendant un certain temps), contactez le professionnel de santé de l'enfant. Assurez-vous de parler à votre professionnel de santé de toutes vos questions concernant l'allaitement.''
L'allaitement pendant l'utilisation de MDMA n'est pas recommandé. La MDMA passe dans le lait maternel. Les médicaments amphétaminiques (comme la MDMA) se trouvent à des niveaux plus élevés dans le lait maternel que dans le sang. Si la MDMA a déjà été prise, il est recommandé d'exprimer et de jeter le lait maternel pendant 48 heures. Si vous soupçonnez que le bébé présente des symptômes (fièvre, convulsions, rythme cardiaque rapide, yeux qui roulent, regardant vers le haut pendant un certain temps), contactez le professionnel de santé de l'enfant. Assurez-vous de parler à votre professionnel de santé de toutes vos questions concernant l'allaitement.


=ketamine=
==Ketamine==


https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK500566/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK500566/


Résumé de l'utilisation pendant l'allaitement
===Résumé de l'utilisation pendant l'allaitement===


La kétamine et son métabolite actif apparaissent dans le lait à des niveaux très faibles et sa biodisponibilité orale est faible, ce qui indique un faible risque pour les nourrissons allaités. Les données disponibles indiquent que l'utilisation de la kétamine chez les mères allaitantes peut ne pas affecter le nourrisson allaité ou l'allaitement. Jusqu'à ce que d'autres données soient disponibles, la kétamine doit être utilisée avec une surveillance attentive du nourrisson pour détecter une sédation, une mauvaise alimentation et un mauvais gain de poids.
La kétamine et son métabolite actif apparaissent dans le lait à des niveaux très faibles et sa biodisponibilité orale est faible, ce qui indique un faible risque pour les nourrissons allaités. Les données disponibles indiquent que l'utilisation de la kétamine chez les mères allaitantes peut ne pas affecter le nourrisson allaité ou l'allaitement. Jusqu'à ce que d'autres données soient disponibles, la kétamine doit être utilisée avec une surveillance attentive du nourrisson pour détecter une sédation, une mauvaise alimentation et un mauvais gain de poids.


Niveaux de médicaments
===Niveaux de médicaments===


La kétamine est métabolisée en norkétamine, déhydronorkétamine et hydroxynorkétamine. Parmi les métabolites, seule la norkétamine est active, mais elle a seulement environ un tiers de l'activité de la kétamine.
La kétamine est métabolisée en norkétamine, déhydronorkétamine et hydroxynorkétamine. Parmi les métabolites, seule la norkétamine est active, mais elle a seulement environ un tiers de l'activité de la kétamine.
Ligne 94 : Ligne 94 :
Niveaux chez les nourrissons. Aucune information pertinente publiée n'a été trouvée à la date de révision.
Niveaux chez les nourrissons. Aucune information pertinente publiée n'a été trouvée à la date de révision.


Effets sur les nourrissons allaités
===Effets sur les nourrissons allaités===


Quatre mères ayant reçu une analgésie péridurale avec de la lidocaïne et de la bupivacaïne pour une césarienne ont également reçu une anesthésie générale avec de la kétamine et du midazolam (dosages non spécifiés). Leurs nourrissons ont été soit allaités, soit ont reçu le lait maternel par biberon. Aucun effet indésirable n'a été signalé chez les nourrissons.
Quatre mères ayant reçu une analgésie péridurale avec de la lidocaïne et de la bupivacaïne pour une césarienne ont également reçu une anesthésie générale avec de la kétamine et du midazolam (dosages non spécifiés). Leurs nourrissons ont été soit allaités, soit ont reçu le lait maternel par biberon. Aucun effet indésirable n'a été signalé chez les nourrissons.
Ligne 100 : Ligne 100 :
Une revue rétrospective des dossiers de 298 mères et nourrissons nés à 37 semaines ou plus a été réalisée pour déterminer les effets de la kétamine et du diazépam sur les nourrissons allaités après une chirurgie de ligature des trompes chez la mère. La chirurgie a eu lieu à une médiane de 2 jours (intervalle de 1 à 6) après l'accouchement. La plupart des nourrissons étaient entièrement allaités, l'allaitement ayant repris 2 à 4 heures après la procédure. Aucune différence n'a été trouvée dans la perte de poids ou les besoins en photothérapie des nourrissons dont les mères ont reçu une kétamine à faible dose (<1,16 mg/kg) et à forte dose (1,16 mg/kg ou plus).
Une revue rétrospective des dossiers de 298 mères et nourrissons nés à 37 semaines ou plus a été réalisée pour déterminer les effets de la kétamine et du diazépam sur les nourrissons allaités après une chirurgie de ligature des trompes chez la mère. La chirurgie a eu lieu à une médiane de 2 jours (intervalle de 1 à 6) après l'accouchement. La plupart des nourrissons étaient entièrement allaités, l'allaitement ayant repris 2 à 4 heures après la procédure. Aucune différence n'a été trouvée dans la perte de poids ou les besoins en photothérapie des nourrissons dont les mères ont reçu une kétamine à faible dose (<1,16 mg/kg) et à forte dose (1,16 mg/kg ou plus).


Effets sur l'allaitement et le lait maternel
===Effets sur l'allaitement et le lait maternel===


Une femme enceinte a subi des brûlures couvrant 28 % de la surface corporelle près du terme. Elle a subi une césarienne d'urgence à la date prévue sous anesthésie à la kétamine. Bien que le nourrisson ait nécessité une réanimation vigoureuse, il a commencé à allaiter immédiatement. Le nourrisson a présenté une jaunisse transitoire qui s'est résolue en quelques jours.
Une femme enceinte a subi des brûlures couvrant 28 % de la surface corporelle près du terme. Elle a subi une césarienne d'urgence à la date prévue sous anesthésie à la kétamine. Bien que le nourrisson ait nécessité une réanimation vigoureuse, il a commencé à allaiter immédiatement. Le nourrisson a présenté une jaunisse transitoire qui s'est résolue en quelques jours.
Ligne 110 : Ligne 110 :
Une petite étude préliminaire sur l'utilisation de la kétamine pour la prévention de la dépression postpartum après une césarienne a administré aux mères de la kétamine 0,5 mg/kg par injection sous-cutanée ou intraveineuse ou un placebo. Aucune différence statistique dans les taux d'allaitement n'a été observée ; cependant, le nombre de patientes dans chaque groupe était faible (7 ou 8), donc l'étude n'avait pas la puissance nécessaire pour faire une détermination finale.
Une petite étude préliminaire sur l'utilisation de la kétamine pour la prévention de la dépression postpartum après une césarienne a administré aux mères de la kétamine 0,5 mg/kg par injection sous-cutanée ou intraveineuse ou un placebo. Aucune différence statistique dans les taux d'allaitement n'a été observée ; cependant, le nombre de patientes dans chaque groupe était faible (7 ou 8), donc l'étude n'avait pas la puissance nécessaire pour faire une détermination finale.


=cocaine=
==cocaine==


https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK501588/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK501588/


Summary of Use during Lactation


Résumé de l'utilisation pendant l'allaitement
===Résumé de l'utilisation pendant l'allaitement===


Aucune donnée n'est disponible sur l'utilisation médicale de la cocaïne chez les mères allaitantes. Cependant, en raison de sa nature chimique, des concentrations élevées de cocaïne sont attendues dans le lait maternel. La cocaïne et ses métabolites sont détectables dans le lait maternel, bien que les données proviennent d'analyses aléatoires de lait maternel de mères ayant utilisé la cocaïne de manière récréative plutôt que d'études contrôlées. Les concentrations de cocaïne dans le lait maternel ont varié de plus de 100 fois dans ces rapports. Les nouveau-nés sont extrêmement sensibles à la cocaïne car ils n'ont pas encore développé l'enzyme qui l'inactive, et des réactions indésirables graves ont été rapportées chez un nouveau-né exposé à la cocaïne par le lait maternel.
Aucune donnée n'est disponible sur l'utilisation médicale de la cocaïne chez les mères allaitantes. Cependant, en raison de sa nature chimique, des concentrations élevées de cocaïne sont attendues dans le lait maternel. La cocaïne et ses métabolites sont détectables dans le lait maternel, bien que les données proviennent d'analyses aléatoires de lait maternel de mères ayant utilisé la cocaïne de manière récréative plutôt que d'études contrôlées. Les concentrations de cocaïne dans le lait maternel ont varié de plus de 100 fois dans ces rapports. Les nouveau-nés sont extrêmement sensibles à la cocaïne car ils n'ont pas encore développé l'enzyme qui l'inactive, et des réactions indésirables graves ont été rapportées chez un nouveau-né exposé à la cocaïne par le lait maternel.
Ligne 122 : Ligne 121 :
La cocaïne ne doit pas être utilisée par les mères allaitantes ni fumée (comme avec le "crack") par quiconque à proximité des nourrissons, car ces derniers peuvent être exposés en inhalant la fumée. D'autres facteurs à considérer sont la possibilité de tests urinaires positifs chez les nourrissons allaités, ce qui pourrait avoir des implications légales, et la possibilité d'autres contaminants nocifs dans les drogues de rue. Une période d'abstinence de 24 heures pour l'allaitement a été suggérée pour les femmes qui utilisent occasionnellement de la cocaïne pendant l'allaitement, basée sur l'élimination rapide de la cocaïne par la mère. Certains auteurs ont proposé que l'allaitement soit interrompu uniquement pour les nourrissons qui testent positifs pour l'exposition à la cocaïne.
La cocaïne ne doit pas être utilisée par les mères allaitantes ni fumée (comme avec le "crack") par quiconque à proximité des nourrissons, car ces derniers peuvent être exposés en inhalant la fumée. D'autres facteurs à considérer sont la possibilité de tests urinaires positifs chez les nourrissons allaités, ce qui pourrait avoir des implications légales, et la possibilité d'autres contaminants nocifs dans les drogues de rue. Une période d'abstinence de 24 heures pour l'allaitement a été suggérée pour les femmes qui utilisent occasionnellement de la cocaïne pendant l'allaitement, basée sur l'élimination rapide de la cocaïne par la mère. Certains auteurs ont proposé que l'allaitement soit interrompu uniquement pour les nourrissons qui testent positifs pour l'exposition à la cocaïne.


Niveaux de drogue
===Niveaux de drogue===


La cocaïne est métabolisée en benzoylecgonine, qui sert de marqueur pour l'ingestion de cocaïne. D'autres métabolites de la cocaïne incluent l'ester méthylique d'écgonine et la norcocaïne. Lorsque la cocaïne et l'alcool sont consommés ensemble, la cocaéthylène est produite ; son métabolite est l'éthylbenzoylecgonine. Ces deux composés sont des marqueurs de l'utilisation simultanée de cocaïne et d'alcool.
La cocaïne est métabolisée en benzoylecgonine, qui sert de marqueur pour l'ingestion de cocaïne. D'autres métabolites de la cocaïne incluent l'ester méthylique d'écgonine et la norcocaïne. Lorsque la cocaïne et l'alcool sont consommés ensemble, la cocaéthylène est produite ; son métabolite est l'éthylbenzoylecgonine. Ces deux composés sont des marqueurs de l'utilisation simultanée de cocaïne et d'alcool.
Ligne 144 : Ligne 143 :
Un nourrisson de 6 semaines, à terme et allaité, a été trouvé avec de la benzoylecgonine dans son urine. Le nourrisson semblait normal mais était petit pour son âge. La mère du nourrisson a rapporté avoir utilisé de la cocaïne tout au long de sa grossesse et après l'accouchement.
Un nourrisson de 6 semaines, à terme et allaité, a été trouvé avec de la benzoylecgonine dans son urine. Le nourrisson semblait normal mais était petit pour son âge. La mère du nourrisson a rapporté avoir utilisé de la cocaïne tout au long de sa grossesse et après l'accouchement.


Effets sur les nourrissons allaités
===Effets sur les nourrissons allaités===


Une femme qui allaitait sa fille de 1 semaine a rapporté avoir utilisé un "dab" de cocaïne sur sa gencive inférieure et allaité son nourrisson sans effet sur le comportement ou le rythme de sommeil de ce dernier. Une semaine plus tard, elle a utilisé environ 500 mg de cocaïne par voie intranasale sur une période de 4 heures et a allaité 5 fois pendant cette période. Trois heures après avoir ingéré la cocaïne, la mère a remarqué que son nourrisson devenait très irritable, avait des pupilles dilatées, et commençait à vomir et à avoir de la diarrhée. Le nourrisson est devenu de plus en plus irritable et a été emmené aux urgences 4 heures plus tard. À l'examen, le nourrisson était tremblant et irritable avec des sursauts fréquents après une stimulation minimale, et avait des pleurs aigus, des réflexes hyperactifs, une labilité de l'humeur et de l'hypertension. Le nourrisson présentait également certains signes de syndrome d'alcoolisme fœtal. Le nourrisson est resté irritable 12 heures après la dernière exposition à la cocaïne et est resté tremblant et facilement effrayé 24 heures après la dernière exposition. L'irritabilité et le tremblement ont lentement diminué au cours des 24 heures suivantes. Une légère hypertension a persisté jusqu'à 72 heures après la dernière exposition à la cocaïne par le lait maternel.
Une femme qui allaitait sa fille de 1 semaine a rapporté avoir utilisé un "dab" de cocaïne sur sa gencive inférieure et allaité son nourrisson sans effet sur le comportement ou le rythme de sommeil de ce dernier. Une semaine plus tard, elle a utilisé environ 500 mg de cocaïne par voie intranasale sur une période de 4 heures et a allaité 5 fois pendant cette période. Trois heures après avoir ingéré la cocaïne, la mère a remarqué que son nourrisson devenait très irritable, avait des pupilles dilatées, et commençait à vomir et à avoir de la diarrhée. Le nourrisson est devenu de plus en plus irritable et a été emmené aux urgences 4 heures plus tard. À l'examen, le nourrisson était tremblant et irritable avec des sursauts fréquents après une stimulation minimale, et avait des pleurs aigus, des réflexes hyperactifs, une labilité de l'humeur et de l'hypertension. Le nourrisson présentait également certains signes de syndrome d'alcoolisme fœtal. Le nourrisson est resté irritable 12 heures après la dernière exposition à la cocaïne et est resté tremblant et facilement effrayé 24 heures après la dernière exposition. L'irritabilité et le tremblement ont lentement diminué au cours des 24 heures suivantes. Une légère hypertension a persisté jusqu'à 72 heures après la dernière exposition à la cocaïne par le lait maternel.
Ligne 152 : Ligne 151 :
Un nourrisson âgé d'un mois et de 3 jours, né à 36 semaines de gestation, a été amené aux urgences avec une hypoactivité, une altération sensorielle et des saignements de nez. Le nourrisson était afébrile, irrité, en larmes, mais sans signes d'effort ventilatoire ou de saignement actif. Les tests ont montré une leucocytose, une acidose métabolique légère, une augmentation des transaminases glutamiques-oxaloacétiques sériques et des tests de coagulation anormaux. Le dépistage toxicologique a révélé de la cocaïne dans le plasma du nourrisson et la mère a admis avoir utilisé de la cocaïne et de la marijuana. Le nourrisson était apparemment allaité, mais la quantité n'a pas été précisée. Au cours d'une hospitalisation de 4 jours, le patient a eu deux crises, avec des mouvements des membres supérieurs et une désaturation en oxygène. Les auteurs ont attribué les symptômes du nourrisson au sevrage de la cocaïne.
Un nourrisson âgé d'un mois et de 3 jours, né à 36 semaines de gestation, a été amené aux urgences avec une hypoactivité, une altération sensorielle et des saignements de nez. Le nourrisson était afébrile, irrité, en larmes, mais sans signes d'effort ventilatoire ou de saignement actif. Les tests ont montré une leucocytose, une acidose métabolique légère, une augmentation des transaminases glutamiques-oxaloacétiques sériques et des tests de coagulation anormaux. Le dépistage toxicologique a révélé de la cocaïne dans le plasma du nourrisson et la mère a admis avoir utilisé de la cocaïne et de la marijuana. Le nourrisson était apparemment allaité, mais la quantité n'a pas été précisée. Au cours d'une hospitalisation de 4 jours, le patient a eu deux crises, avec des mouvements des membres supérieurs et une désaturation en oxygène. Les auteurs ont attribué les symptômes du nourrisson au sevrage de la cocaïne.


Effets sur l'allaitement et le lait maternel
===Effets sur l'allaitement et le lait maternel===


L'utilisation chronique de cocaïne peut entraîner une hyperprolactinémie chronique à faible niveau. Le niveau de prolactine chez une mère ayant une lactation établie peut ne pas affecter sa capacité à allaiter.
L'utilisation chronique de cocaïne peut entraîner une hyperprolactinémie chronique à faible niveau. Le niveau de prolactine chez une mère ayant une lactation établie peut ne pas affecter sa capacité à allaiter.


Les mères qui utilisent de la cocaïne initient l'allaitement de leurs nourrissons moins fréquemment que les mères qui n'utilisent pas de cocaïne.
==Methadone==


=methadone=
L'article ci dessous précise que l'allaitement est insuffisant pour prevenir le syndrome de sevrage du nourrisson mais il permet parfois de l'attenuer. L'allaitement est donc recommandé, en général.
 
L'article ci dessous precise que l'allaitement est insuffisant pour prevenir le syndrome de sevrage du nourrisson mais il permet parfois de l'attenuer. L'allaitement est donc recommandé, en général.


http://www.lecrat.fr/12759/
http://www.lecrat.fr/12759/


METHADONE APHP® – ZORYON®


La méthadone est un agoniste des récepteurs centraux opioïdes.
===ETAT DES CONNAISSANCES===
Elle est utilisée comme traitement substitutif des pharmacodépendances majeures aux opiacés, et dans le traitement de certaines douleurs.
Sa demi-vie d’élimination plasmatique est longue (24 h en moyenne).
ETAT DES CONNAISSANCES


La quantité de méthadone ingérée via le lait est faible : l’enfant reçoit environ 3% de la dose maternelle (en mg/kg).
La quantité de méthadone ingérée via le lait est faible : l’enfant reçoit environ 3% de la dose maternelle (en mg/kg).
Aucun évènement particulier n’est retenu à ce jour chez les enfants allaités.
Aucun évènement particulier n’est retenu à ce jour chez les enfants allaités.


EN PRATIQUE
===EN PRATIQUE===


Au vu des données disponibles sur la méthadone et l’allaitement (cf. Etat des connaissances), son utilisation est possible en cours d’allaitement.
Au vu des données disponibles sur la méthadone et l’allaitement (cf. Etat des connaissances), son utilisation est possible en cours d’allaitement.
Ceci sera reconsidéré en cas de prise d’autres substances : alcool, toxiques, psychotropes…
Ceci sera reconsidéré en cas de prise d’autres substances : alcool, toxiques, psychotropes…
L’allaitement ne permet pas de prévenir ou de traiter un syndrome de sevrage à la méthadone chez le nouveau-né car les quantités ingérées via le lait sont insuffisantes.
L’allaitement ne permet pas de prévenir ou de traiter un syndrome de sevrage à la méthadone chez le nouveau-né car les quantités ingérées via le lait sont insuffisantes.
   
   
=Opiaces=
   
https://www.sps.nhs.uk/articles/using-strong-opioid-analgesics-during-breastfeeding/


Considérations générales
==tramadol==


Il est important de réaliser une évaluation individuelle des risques pour votre patient et d'appliquer les principes de prescription lors de l'allaitement en examinant les informations disponibles et en prenant des décisions de traitement.


Recommandation
https://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/affichageDoc.php?specid=67105161&typedoc=R
 
La morphine est considérée comme l'opioïde puissant de choix pour le traitement de la douleur sévère chez les femmes qui allaitent.
 
Cependant, l'utilisation de tout opioïde doit se faire à la dose efficace la plus faible et uniquement à court terme. Un analgésique non opioïde doit être utilisé chaque fois que cela est possible.
 
L'Institut national d'excellence en santé (NICE) conseille d'éviter de partager un lit avec le nourrisson lorsque des médicaments sédatifs ont été utilisés, en raison du risque accru de mort subite et inattendue du nourrisson.
 
Preuves
 
Les preuves concernant l'utilisation sûre des analgésiques opioïdes chez les mères allaitantes varient considérablement d'un médicament à l'autre.


Choix de l'analgésique opioïde


Ce groupe de médicaments présente un tableau complexe d'indications différentes (y compris la douleur légère à modérée, la douleur modérée à sévère, la douleur obstétricale et les soins palliatifs) et de voies d'administration (orale, sublinguale, transdermique, intraveineuse, intramusculaire, sous-cutanée, épidurale, intrathécale). Par conséquent, le choix du médicament peut devoir être fait en fonction de la situation clinique individuelle, et une recommandation pour un opioïde alternatif équivalent n'est pas toujours possible.
Dans les 4 premiers jours qui suivent l’accouchement l’utilisation du tramadol par voie orale est possible chez une femme qui allaite.
Au-delà de cette période, un traitement par tramadol peut être envisagé en cours d’allaitement à condition qu’il soit bref (de l’ordre de 2 à 3 jours) et à la posologie la plus faible possible.


Certains analgésiques opioïdes faibles peuvent également être envisagés pendant l'allaitement et peuvent également être un choix approprié.


Sevrage
===Allaitement===
 
Les nourrissons exposés aux opioïdes pendant la grossesse ou pendant de plus longues périodes pendant l'allaitement doivent être observés pour des symptômes de sevrage si la mère arrête soudainement de prendre le médicament ou si l'allaitement s'arrête brusquement.
 
=tramadol=
 
 
https://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/affichageDoc.php?specid=67105161&typedoc=R
 
 
Allaitement


Environ 0,1% de la dose de tramadol administrée à la mère est excrété dans le lait maternel. Durant la période du post-partum immédiat, une prise orale quotidienne jusqu’à 400 mg de tramadol par la mère correspond à une quantité moyenne de tramadol ingérée par le nourrisson allaité de 3% de la dose prise par la mère ajustée au poids corporel. Ainsi, il convient soit de ne pas utiliser le tramadol pendant la lactation, soit d’interrompre l’allaitement lors d’un traitement par tramadol. L’interruption de l’allaitement n’est généralement pas nécessaire à la suite d’une prise unique de tramadol.
Environ 0,1% de la dose de tramadol administrée à la mère est excrété dans le lait maternel. Durant la période du post-partum immédiat, une prise orale quotidienne jusqu’à 400 mg de tramadol par la mère correspond à une quantité moyenne de tramadol ingérée par le nourrisson allaité de 3% de la dose prise par la mère ajustée au poids corporel. Ainsi, il convient soit de ne pas utiliser le tramadol pendant la lactation, soit d’interrompre l’allaitement lors d’un traitement par tramadol. L’interruption de l’allaitement n’est généralement pas nécessaire à la suite d’une prise unique de tramadol.
Ligne 226 : Ligne 192 :




Résumé de l'utilisation pendant l'allaitement
===Résumé de l'utilisation pendant l'allaitement===


L'excrétion de tramadol dans le lait est faible et les quantités de son métabolite actif, O-desméthyltramadol, sont encore plus faibles. Avec un dosage maternel habituel, la quantité excrétée dans le lait maternel est bien inférieure à la dose administrée aux nouveau-nés pour l'analgésie et il est peu probable qu'elle affecte négativement les nourrissons allaités. Des études sur des nouveau-nés allaités n'ont trouvé aucun effet indésirable attribuable au tramadol. Cependant, un décès est survenu chez un nourrisson de 8 mois allaité dont la mère était accro au tramadol, mais l'exposition au lait maternel seule pourrait ne pas avoir été la cause du décès. L'utilisation d'opioïdes oraux par la mère pendant l'allaitement peut provoquer de la somnolence chez le nourrisson, pouvant évoluer vers une dépression du système nerveux central, bien que rare mais sévère. Les nouveau-nés semblent particulièrement sensibles aux effets même de faibles dosages d'analgésiques narcotiques. Si la mère d'un nouveau-né a besoin de tramadol, cela ne justifie pas d'interrompre l'allaitement ; cependant, une fois que le lait maternel est en place, il est préférable de contrôler la douleur avec un analgésique non narcotique et de limiter la prise orale de tramadol par la mère à 2 à 3 jours à faible dosage avec une surveillance étroite du nourrisson. La Food and Drug Administration des États-Unis et le fabricant déconseillent l'utilisation de tramadol pendant l'allaitement. Si le tramadol est utilisé, il faut surveiller les nourrissons pour détecter une somnolence accrue (plus que d'habitude), des difficultés à allaiter, des problèmes respiratoires ou une flaccidité, et contacter immédiatement un médecin si l'un de ces symptômes se manifeste.
L'excrétion de tramadol dans le lait est faible et les quantités de son métabolite actif, O-desméthyltramadol, sont encore plus faibles.  
Avec un dosage maternel habituel, la quantité excrétée dans le lait maternel est bien inférieure à la dose administrée aux nouveau-nés pour l'analgésie et il est peu probable qu'elle affecte négativement les nourrissons allaités.  
Des études sur des nouveau-nés allaités n'ont trouvé aucun effet indésirable attribuable au tramadol.
Si la mère d'un nouveau-né a besoin de tramadol, cela ne justifie pas d'interrompre l'allaitement ; cependant, une fois que le lait maternel est en place, il est préférable de contrôler la douleur avec un analgésique non narcotique et de limiter la prise orale de tramadol par la mère à 2 à 3 jours à faible dosage avec une surveillance étroite du nourrisson. La Food and Drug Administration des États-Unis et le fabricant déconseillent l'utilisation de tramadol pendant l'allaitement. Si le tramadol est utilisé, il faut surveiller les nourrissons pour détecter une somnolence accrue (plus que d'habitude), des difficultés à allaiter, des problèmes respiratoires ou une flaccidité, et contacter immédiatement un médecin si l'un de ces symptômes se manifeste.


Niveaux de médicament
===Niveaux de médicament===


Chez les adultes, le tramadol a une biodisponibilité orale de 70 à 100 % et est métabolisé en O-desméthyltramadol (M1) actif. Le tramadol a un effet inhibiteur de la recapture des monoamines plus puissant, tandis que M1 a un effet agoniste mu-opioïde plus puissant. M1 est environ 10 % aussi puissant que la morphine en liaison avec les récepteurs mu-opioïdes, bien que certains chercheurs aient rapporté une différence de puissance de 450 fois. Les femmes qui sont des métaboliseurs étendus de tramadol peuvent avoir des niveaux sériques de M1 plus élevés que prévu, ce qui peut entraîner des niveaux plus élevés de M1 dans le lait maternel. La capacité des nourrissons prématurés et nouveau-nés à métaboliser le tramadol en M1 est limitée.
Chez les adultes, le tramadol a une biodisponibilité orale de 70 à 100 % et est métabolisé en O-desméthyltramadol (M1) actif. Le tramadol a un effet inhibiteur de la recapture des monoamines plus puissant, tandis que M1 a un effet agoniste mu-opioïde plus puissant. M1 est environ 10 % aussi puissant que la morphine en liaison avec les récepteurs mu-opioïdes, bien que certains chercheurs aient rapporté une différence de puissance de 450 fois. Les femmes qui sont des métaboliseurs étendus de tramadol peuvent avoir des niveaux sériques de M1 plus élevés que prévu, ce qui peut entraîner des niveaux plus élevés de M1 dans le lait maternel. La capacité des nourrissons prématurés et nouveau-nés à métaboliser le tramadol en M1 est limitée.
Ligne 246 : Ligne 215 :
Une femme sous traitement de méthadone allaitait son nouveau-né. Elle prenait apparemment 50 mg de tramadol par voie orale à une fréquence inconnue. Des échantillons de lait prélevés les jours 12 et 20 après l'accouchement à des moments inconnus par rapport à la dose précédente ont montré que le lait maternel du jour 12 contenait 63 mcg/L de tramadol, 22 mcg/L d'O-desméthyltramadol et 76 mcg/L de N-desméthyltramadol. Le lait maternel du jour 20 contenait 1254 mcg/L de tramadol, 388 mcg/L d'O-desméthyltramadol et 937 mcg/L de N-desméthyltramadol.
Une femme sous traitement de méthadone allaitait son nouveau-né. Elle prenait apparemment 50 mg de tramadol par voie orale à une fréquence inconnue. Des échantillons de lait prélevés les jours 12 et 20 après l'accouchement à des moments inconnus par rapport à la dose précédente ont montré que le lait maternel du jour 12 contenait 63 mcg/L de tramadol, 22 mcg/L d'O-desméthyltramadol et 76 mcg/L de N-desméthyltramadol. Le lait maternel du jour 20 contenait 1254 mcg/L de tramadol, 388 mcg/L d'O-desméthyltramadol et 937 mcg/L de N-desméthyltramadol.


Niveaux chez les nourrissons. Un nourrisson est né d'une mère prenant 300 mg de tramadol par jour pour des douleurs chroniques au dos. Au troisième jour, le nourrisson était exclusivement allaité et une concentration sérique a été obtenue (temps non spécifié). La concentration sérique de tramadol du nourrisson était de 2 mcg/L. Un niveau sérique typique de tramadol chez les nouveau-nés recevant du tramadol par voie intraveineuse pour la douleur est de 200 mcg/L.
===Niveaux chez les nourrissons===
. Un nourrisson est né d'une mère prenant 300 mg de tramadol par jour pour des douleurs chroniques au dos. Au troisième jour, le nourrisson était exclusivement allaité et une concentration sérique a été obtenue (temps non spécifié). La concentration sérique de tramadol du nourrisson était de 2 mcg/L. Un niveau sérique typique de tramadol chez les nouveau-nés recevant du tramadol par voie intraveineuse pour la douleur est de 200 mcg/L.


Une femme sous traitement de méthadone allaitait son nouveau-né. Elle prenait apparemment 50 mg de tramadol par voie orale à une fréquence inconnue. Des échantillons de fluide oral prélevés chez son nourrisson le jour 12 à 15h40 n'ont montré aucun médicament ou métabolite détectable. Le jour 21 à 20h00, le fluide oral contenait 1011 mcg/L de tramadol, 1499 mcg/L d'O-desméthyltramadol et 406 mcg/L de N-desméthyltramadol. L'urine du nourrisson le jour 12 ne contenait aucun tramadol, O-desméthyltramadol ou N-desméthyltramadol détectable. L'urine du nourrisson le jour 20 contenait 14 mcg/L de tramadol et <10 mcg/L d'O-desméthyltramadol ou de N-desméthyltramadol.
Une femme sous traitement de méthadone allaitait son nouveau-né. Elle prenait apparemment 50 mg de tramadol par voie orale à une fréquence inconnue. Des échantillons de fluide oral prélevés chez son nourrisson le jour 12 à 15h40 n'ont montré aucun médicament ou métabolite détectable. Le jour 21 à 20h00, le fluide oral contenait 1011 mcg/L de tramadol, 1499 mcg/L d'O-desméthyltramadol et 406 mcg/L de N-desméthyltramadol. L'urine du nourrisson le jour 12 ne contenait aucun tramadol, O-desméthyltramadol ou N-desméthyltramadol détectable. L'urine du nourrisson le jour 20 contenait 14 mcg/L de tramadol et <10 mcg/L d'O-desméthyltramadol ou de N-desméthyltramadol.


Effets sur les nourrissons allaités
===Effets sur les nourrissons allaités===


Soixante-quinze nourrissons allaités dont les mères prenaient 100 mg de tramadol toutes les 6 heures après une césarienne ont été comparés à 75 nourrissons témoins âgés de 2 à 4 jours. Quarante-neuf pour cent des mères prenant du tramadol et toutes les mères témoins prenaient d'autres opiacés (principalement de l'oxycodone) et 61 % et 58 %, respectivement, prenaient également un agent anti-inflammatoire non stéroïdien (principalement du diclofénac). Un examen par un pédiatre n'a révélé aucune différence entre les groupes utilisant le score neurologique et de capacité d'adaptation.
Un nourrisson de 8 mois a été amené aux urgences en Égypte avec un état mental altéré, une hypoxie, une hypotension et un faible hématocrite. En soins intensifs, le nourrisson avait un test urinaire positif pour le tramadol et un test urinaire négatif pour les cannabinoïdes et les opiacés. Deux doses de naloxone ont amélioré ses gaz sanguins et deux jours plus tard, son état mental s'était amélioré. Les parents du nourrisson ont déclaré qu'ils étaient accros au tramadol et que la mère allaitait le nourrisson. Le nourrisson a été sorti le troisième jour après son admission. Trente-six heures plus tard, le nourrisson s'est de nouveau présenté aux urgences avec un arrêt cardiopulmonaire, avec un score de 4 sur l'échelle de coma de Glasgow et des convulsions cloniques généralisées. Le nourrisson est décédé d'un arrêt cardiaque trois jours après son admission. La mère a déclaré qu'elle avait allaité le nourrisson après la sortie initiale de l'hôpital. L'auteur suppose que la mère ou le nourrisson pourrait être un métaboliseur ultra-rapide du CYP2D6, ce qui entraînerait des niveaux élevés du métabolite actif, car cette variante est relativement répandue chez les personnes d'origine méditerranéenne. Cependant, aucun test génétique ni mesure du tramadol dans le lait ou chez le nourrisson n'ont été effectués. Ce cas ne peut pas être attribué de manière définitive à l'exposition au lait maternel seule, car l'apparition soudaine des symptômes à 8 mois semble peu plausible. Il est quelque peu plus probable que le bébé ait ingéré le tramadol directement.


Un hôpital au Japon a fourni aux mères postpartum un comprimé combiné contenant 37,5 mg de tramadol et 325 mg d'acétaminophène toutes les 6 heures pendant 3 jours si elles demandaient un analgésique. Une analyse rétrospective a révélé que parmi 148 mères ayant reçu le médicament, tous les nourrissons étaient allaités et aucun des nourrissons n'avait eu de réaction indésirable, comme de la somnolence, des difficultés à allaiter ou des problèmes respiratoires. La dose relativement faible et la courte durée du traitement peuvent avoir réduit le risque de réactions indésirables.
Un hôpital au Japon a fourni aux mères postpartum un comprimé combiné contenant 37,5 mg de tramadol et 325 mg d'acétaminophène toutes les 6 heures pendant 3 jours si elles demandaient un analgésique. Une analyse rétrospective a révélé que parmi 148 mères ayant reçu le médicament, tous les nourrissons étaient allaités et aucun des nourrissons n'avait eu de réaction indésirable, comme de la somnolence, des difficultés à allaiter ou des problèmes respiratoires. La dose relativement faible et la courte durée du traitement peuvent avoir réduit le risque de réactions indésirables.


Une enquête transversale auprès de mères ayant allaité leur nourrisson au cours des 12 derniers mois a identifié 142 mères ayant pris un ou plusieurs médicaments pendant l'allaitement. L'une des mères prenant du tramadol a rapporté que son nourrisson avait développé de la somnolence, ce qui l'a amenée à changer l'heure de l'allaitement.


Effets sur la lactation et le lait maternel
===Effets sur la lactation et le lait maternel===


Le tramadol peut augmenter la prolactine sérique. L'hyperprolactinémie et la galactorrhée ont été rapportées chez une femme abusant de fortes doses de tramadol injectable. Cependant, le niveau de prolactine chez une mère ayant une lactation établie peut ne pas affecter sa capacité à allaiter.
Le tramadol peut augmenter la prolactine sérique. L'hyperprolactinémie et la galactorrhée ont été rapportées chez une femme abusant de fortes doses de tramadol injectable. Cependant, le niveau de prolactine chez une mère ayant une lactation établie peut ne pas affecter sa capacité à allaiter.
Ligne 266 : Ligne 232 :
Une étude randomisée a comparé le tramadol et le naproxène pour la douleur post-césarienne. Les patientes ont reçu les médicaments soit selon un horaire fixe, soit à la demande. Aucune différence dans les taux d'allaitement n'a été observée entre les groupes.
Une étude randomisée a comparé le tramadol et le naproxène pour la douleur post-césarienne. Les patientes ont reçu les médicaments soit selon un horaire fixe, soit à la demande. Aucune différence dans les taux d'allaitement n'a été observée entre les groupes.


Dans une étude en Chine, des femmes ayant une césarienne programmée ont été randomisées pour recevoir une analgésie contrôlée par le patient intraveineuse avec soit du sufentanil, soit du tramadol. Les niveaux de prolactine postpartum étaient plus élevés dans le groupe tramadol (348 mcg/L) que dans le groupe sufentanil (314 mcg/L). Le début de la lactation était plus précoce dans le groupe tramadol (21,4 heures) que dans le groupe sufentanil (25,1 heures). Ces deux différences étaient statistiquement significatives. Le tramadol injectable n'est pas disponible aux États-Unis.


Une étude non randomisée et non aveugle dans un hôpital serbe de femmes proches du terme ayant subi une césarienne a comparé l'anesthésie générale (n = 284) à l'anesthésie spinale ou épidurale (n = 249). L'anesthésie spinale consistait en bupivacaïne hyperbare 12 mg et fentanyl 0,01 mg ; l'anesthésie épidurale consistait en bupivacaïne isobare 0,5 % (0,5 mg par 10 cm de hauteur) et fentanyl 0,05 mg. L'anesthésie générale consistait en propofol 2,3 mg/kg et succinylcholine 1,5 mg/kg pour l'induction et l'intubation, suivie d'un mélange de gaz anesthésiques et d'oxygène. Il a été rapporté que le protoxyde d'azote (peut-être le gaz hilarant) représentait 50 % du gaz avant l'accouchement et 67 % après l'accouchement. Le sévoflurane a également été utilisé dans certains cas. Après l'accouchement et le clampage du cordon, les mères ont reçu du fentanyl 3 mcg/kg et de la rocuronium 0,5 mg/kg par voie intraveineuse pour l'accouchement placentaire. Après la chirurgie, un renversement du bloc neuromusculaire a été effectué avec de la néostigmine et de l'atropine. Tous les patients ont reçu 1 mg/kg de diclofénac toutes les 8 heures pendant 24 heures après l'accouchement et 98 % des patients sous anesthésie générale ont également reçu 100 mg de tramadol et 78,5 % ont reçu 1 gramme d'acétaminophène. Aucun patient recevant l'un des protocoles d'anesthésie régionale n'a reçu de tramadol ou d'acétaminophène. Les patientes recevant l'un des protocoles d'anesthésie régionale ont établi la lactation plus tôt (56 % et 29 % après 18 et 24 heures, respectivement), tandis que 86 % des femmes recevant une anesthésie générale n'ont pas établi la lactation avant 36 à 48 heures après la chirurgie.
Une étude non randomisée et non aveugle dans un hôpital serbe de femmes proches du terme ayant subi une césarienne a comparé l'anesthésie générale (n = 284) à l'anesthésie spinale ou épidurale (n = 249). L'anesthésie spinale consistait en bupivacaïne hyperbare 12 mg et fentanyl 0,01 mg ; l'anesthésie épidurale consistait en bupivacaïne isobare 0,5 % (0,5 mg par 10 cm de hauteur) et fentanyl 0,05 mg. L'anesthésie générale consistait en propofol 2,3 mg/kg et succinylcholine 1,5 mg/kg pour l'induction et l'intubation, suivie d'un mélange de gaz anesthésiques et d'oxygène. Il a été rapporté que le protoxyde d'azote (peut-être le gaz hilarant) représentait 50 % du gaz avant l'accouchement et 67 % après l'accouchement. Le sévoflurane a également été utilisé dans certains cas. Après l'accouchement et le clampage du cordon, les mères ont reçu du fentanyl 3 mcg/kg et de la rocuronium 0,5 mg/kg par voie intraveineuse pour l'accouchement placentaire. Après la chirurgie, un renversement du bloc neuromusculaire a été effectué avec de la néostigmine et de l'atropine. Tous les patients ont reçu 1 mg/kg de diclofénac toutes les 8 heures pendant 24 heures après l'accouchement et 98 % des patients sous anesthésie générale ont également reçu 100 mg de tramadol et 78,5 % ont reçu 1 gramme d'acétaminophène. Aucun patient recevant l'un des protocoles d'anesthésie régionale n'a reçu de tramadol ou d'acétaminophène. Les patientes recevant l'un des protocoles d'anesthésie régionale ont établi la lactation plus tôt (56 % et 29 % après 18 et 24 heures, respectivement), tandis que 86 % des femmes recevant une anesthésie générale n'ont pas établi la lactation avant 36 à 48 heures après la chirurgie.
Ligne 272 : Ligne 237 :
Une étude randomisée, en double aveugle, a été réalisée chez des femmes enceintes programmées pour une césarienne sous anesthésie spinale avec bupivacaïne et fentanyl. Les patientes ont reçu soit 100 mg de diclofénac (n = 100), 100 mg de tramadol (n = 100) ou un placebo (suppositoires de glycéline) n = 100, tous administrés sous forme de suppositoires rectaux toutes les 8 heures pendant les 24 premières heures après la chirurgie. Le temps pour initier l'allaitement était significativement plus court chez les mères ayant reçu du tramadol par rapport à un placebo, 1,7 contre 4,1 heures avec soutien à l'allaitement et 3,7 contre 6,2 heures sans soutien. Le diclofénac était légèrement plus efficace que le tramadol chez les mères n'ayant reçu aucun soutien (3,5 contre 3,7 heures).
Une étude randomisée, en double aveugle, a été réalisée chez des femmes enceintes programmées pour une césarienne sous anesthésie spinale avec bupivacaïne et fentanyl. Les patientes ont reçu soit 100 mg de diclofénac (n = 100), 100 mg de tramadol (n = 100) ou un placebo (suppositoires de glycéline) n = 100, tous administrés sous forme de suppositoires rectaux toutes les 8 heures pendant les 24 premières heures après la chirurgie. Le temps pour initier l'allaitement était significativement plus court chez les mères ayant reçu du tramadol par rapport à un placebo, 1,7 contre 4,1 heures avec soutien à l'allaitement et 3,7 contre 6,2 heures sans soutien. Le diclofénac était légèrement plus efficace que le tramadol chez les mères n'ayant reçu aucun soutien (3,5 contre 3,7 heures).


 
==codeine==
=codeine=


http://www.lecrat.fr/4496/
http://www.lecrat.fr/4496/
Ligne 279 : Ligne 243 :
DICODIN® – NEO-CODION® – PADERYL®
DICODIN® – NEO-CODION® – PADERYL®


La codéine est un dérivé morphinique, antitussif d’action centrale et antalgique de palier 2 (opiacé faible).
Dans les 2 premières semaines qui suivent l’accouchement il est préférable de ne pas utiliser la codéine.
La codéine est métabolisée au niveau du foie pour partie en morphine (5%) par le cytochrome P450 2D6 (CYP2D6). En raison du polymorphisme génétique de celui-ci, certains sujets (métaboliseurs ultra-rapides) sont exposés à des concentrations élevées de morphine.
Au-delà des 2 premières semaines qui suivent l’accouchement un traitement par codéine est envisageable à condition qu’il soit bref (de l’ordre de 2 à 3 jours) et à la posologie la plus faible possible. En cas de mauvaise tolérance maternelle (sédation, nausées …), la codéine sera diminuée, voire arrêtée.
ETAT DES CONNAISSANCES
 
    La codéine, et son métabolite la morphine, passent dans le lait. L’enfant allaité reçoit donc de la codéine et de la morphine.
    De plus, en raison de l’immaturité de son métabolisme hépatique, le nouveau-né allaité risque d’accumuler la morphine.
    La quantité de codéine ingérée par l’enfant via le lait peut s’élever jusqu’à 7% de la dose maternelle en (mg/kg) (calcul effectué sur un petit effectif).
    Chez les nouveau-nés allaités par des mères recevant de la codéine, les concentrations plasmatiques de morphine peuvent atteindre jusqu’à 20% des concentrations analgésiques pédiatriques.
    A ce jour, les données concernant l’utilisation de la codéine dans les jours suivant l’accouchement pendant une durée brève (3 jours), sont très importantes et ne mettent pas en évidence une augmentation des admissions pour une pathologie sévère à l’hôpital des nouveau-nés allaités.
    A noter, que quelques effets indésirables ont été rapportés chez des enfants allaités, en particulier au cours des 2 premières semaines de vie : somnolence ou léthargie réversibles à l’arrêt de l’exposition ; et plus rarement cyanose et/ou apnée et bradycardie. Une dose maternelle élevée et la présence de symptômes de mauvaise tolérance maternelle (sédation, nausées…) sont des facteurs de risque pour l’enfant allaité.
        En effet, les symptômes maternels peuvent être le reflet d’un métabolisme maternel ultra-rapide de la codéine provoquant une exposition accrue de l’enfant allaité à la morphine.


EN PRATIQUE


    Au vu des données disponibles sur la codéine et l’allaitement (cf. Etat des connaissances) :
La codéine est métabolisée au niveau du foie pour partie en morphine (5%) par le cytochrome P450 2D6 (CYP2D6). En raison du polymorphisme génétique de celui-ci, certains sujets (métaboliseurs ultra-rapides) sont exposés à des concentrations élevées de morphine.
        Pour la douleur : on préférera utiliser un autre antalgique pendant l’allaitement (cf. Antalgiques – Allaitement).
            Toutefois si la prescription d’un antalgique opiacé faible s’avère indispensable chez une femme qui allaite, un traitement par codéine peut être envisagé à condition qu’il soit bref (de l’ordre de 2 à 3 jours) et à la posologie la plus faible possible. En cas de mauvaise tolérance chez la mère et a fortiori chez son nouveau-né (sédation, nausées…), la codéine sera arrêtée (cf. ci-dessus).
        Pour la toux : si un antitussif est nécessaire chez une femme qui allaite, on préfèrera le dextrométhorphane à la posologie efficace la plus faible et pour une durée la plus courte possible.
            Toutefois si la prescription de codéine s’avère indispensable chez une femme qui allaite : un traitement par codéine peut être envisagé à condition qu’il soit bref (de l’ordre de 2 à 3 jours) et à la posologie la plus faible possible. En cas de mauvaise tolérance chez la mère et a fortiori chez son nouveau-né (sédation, nausées…), la codéine sera arrêtée (cf. ci-dessus).
 
=antalgiques=
 
http://www.lecrat.fr/11645/
 
 
 
EN PRATIQUE
 
    Au vu des données disponibles sur les antalgiques et l’allaitement (cf. Etat des connaissances de chaque molécule):
 
1 – DOULEUR ET INFLAMMATION
 
Selon la nature et l’intensité de la douleur :
 
L’utilisation du TENS est possible chez une femme qui allaite (cf. Neurostimulation électrique transcutanée (TENS) – Allaitement).
 
Parmi les médicaments, on choisira si possible en 1ère intention un antalgique de palier 1 ou un corticoïde, avant d’envisager l’utilisation d’un antalgique de palier 2 ou 3.


    Antalgiques non opiacés et AINS (palier 1)
===ETAT DES CONNAISSANCES===
        On peut choisir l’une des molécules suivantes en cours d’allaitement :
            Le paracétamol
            L’ibuprofène
            Le kétoprofène
            Le flurbiprofène
            Le diclofénac
            Le célécoxib
            L’aspirine en prise unique.


    Antalgiques opiacés faibles (palier 2), si un palier 1 ne convient pas (cf. ci-dessus)
La codéine, et son métabolite la morphine, passent dans le lait. L’enfant allaité reçoit donc de la codéine et de la morphine.
        Tramadol :
De plus, en raison de l’immaturité de son métabolisme hépatique, le nouveau-né allaité risque d’accumuler la morphine.
            Dans les 4 premiers jours qui suivent l’accouchement l’utilisation du tramadol par voie orale est possible chez une femme qui allaite.
La quantité de codéine ingérée par l’enfant via le lait peut s’élever jusqu’à 7% de la dose maternelle en (mg/kg) (calcul effectué sur un petit effectif).
            Au-delà de cette période, un traitement par tramadol peut être envisagé en cours d’allaitement à condition qu’il soit bref (de l’ordre de 2 à 3 jours) et à la posologie la plus faible possible.
Chez les nouveau-nés allaités par des mères recevant de la codéine, les concentrations plasmatiques de morphine peuvent atteindre jusqu’à 20% des concentrations analgésiques pédiatriques.
        Codéine :
            Dans les 2 premières semaines qui suivent l’accouchement il est préférable de ne pas utiliser la codéine.
            Au-delà des 2 premières semaines qui suivent l’accouchement un traitement par codéine est envisageable à condition qu’il soit bref (de l’ordre de 2 à 3 jours) et à la posologie la plus faible possible. En cas de mauvaise tolérance maternelle (sédation, nausées …), la codéine sera diminuée, voire arrêtée.


    Antalgiques opioïdes mixtes ou forts (palier 3)
A ce jour, les données concernant l’utilisation de la codéine dans les jours suivant l’accouchement pendant une durée brève (3 jours), sont très importantes et ne mettent pas en évidence une augmentation des admissions pour une pathologie sévère à l’hôpital des nouveau-nés allaités.
        Dans les 3 jours qui suivent l’accouchement :
            L’utilisation de la nalbuphine ou de la morphine est possible.
        Au-delà de ces 3 jours, si un traitement par un antalgique de palier 3 est nécessaire :
            L’allaitement sera suspendu.
    Corticoïdes
        Les corticoïdes peuvent être utilisés chez la femme allaitante quelles que soient leurs voies d’administration et leurs posologies (cf. Corticoïdes – Allaitement).


2 – DOULEURS NEUROPATHIQUES
A noter, que quelques effets indésirables ont été rapportés chez des enfants allaités, en particulier au cours des 2 premières semaines de vie : somnolence ou léthargie réversibles à l’arrêt de l’exposition ; et plus rarement cyanose et/ou apnée et bradycardie. Une dose maternelle élevée et la présence de symptômes de mauvaise tolérance maternelle (sédation, nausées…) sont des facteurs de risque pour l’enfant allaité.
En effet, les symptômes maternels peuvent être le reflet d’un métabolisme maternel ultra-rapide de la codéine provoquant une exposition accrue de l’enfant allaité à la morphine.


    Les traitements suivants sont utilisables pour traiter les douleurs neuropathiques en cours d’allaitement (ordre alphabétique, consultez chaque page pour plus d’information) :
===EN PRATIQUE===
        L’amitriptyline(Laroxyl®).
        La clomipramine (Anafranil®)
        La duloxétine (Cymbalata®).
        La gabapentine (Neurontin®).
        L’imipramine (Tofranil®).
        Le TENS.
        La lidocaïne en emplâtre (Versatis®).


3- MIGRAINE
Au vu des données disponibles sur la codéine et l’allaitement (cf. Etat des connaissances) :
Pour la douleur : on préférera utiliser un autre antalgique pendant l’allaitement (cf. Antalgiques – Allaitement).
Toutefois si la prescription d’un antalgique opiacé faible s’avère indispensable chez une femme qui allaite, un traitement par codéine peut être envisagé à condition qu’il soit bref (de l’ordre de 2 à 3 jours) et à la posologie la plus faible possible. En cas de mauvaise tolérance chez la mère et a fortiori chez son nouveau-né (sédation, nausées…), la codéine sera arrêtée (cf. ci-dessus).


    Consulter la fiche Anti-migraineux – Allaitement
Pour la toux : si un antitussif est nécessaire chez une femme qui allaite, on préfèrera le dextrométhorphane à la posologie efficace la plus faible et pour une durée la plus courte possible.
Toutefois si la prescription de codéine s’avère indispensable chez une femme qui allaite : un traitement par codéine peut être envisagé à condition qu’il soit bref (de l’ordre de 2 à 3 jours) et à la posologie la plus faible possible. En cas de mauvaise tolérance chez la mère et a fortiori chez son nouveau-né (sédation, nausées…), la codéine sera arrêtée (cf. ci-dessus).
7 019

modifications