« Protoxyde d'azote » : différence entre les versions
(Page créée avec « Le '''protoxyde d'azote''' est un composé gazeux de formule N<sub>2</sub>O ayant des propriétés psychotropes (euphorisantes et dissociatives) . Il répond à plusieurs... ») |
Aucun résumé des modifications |
||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
Le '''protoxyde d'azote''' est un composé gazeux de formule N<sub>2</sub>O ayant des propriétés psychotropes (euphorisantes et dissociatives) . | Le '''protoxyde d'azote''' est un composé gazeux de formule N<sub>2</sub>O ayant des propriétés psychotropes (euphorisantes et dissociatives) . | ||
[[Image:N2o_formula.jpg|thumb|Formule du N2O]] | |||
Il répond à plusieurs autres dénominations : monoxyde de diazote, oxyde nitreux (''nitrous oxide''), gaz hilarant (''laughing gas''), "proto" ou encore ''hippie crack''. | Il répond à plusieurs autres dénominations : monoxyde de diazote, oxyde nitreux (''nitrous oxide''), gaz hilarant (''laughing gas''), "proto" ou encore ''hippie crack''. | ||
Ligne 93 : | Ligne 94 : | ||
===Obtention=== | ===Obtention=== | ||
Les usagers n'ayant généralement pas accès aux grosses bonbonnes utilisées dans le milieu médical, ils se tournent alors vers des produits commercialisés dans le grand public, comme les cartouches pour siphon ou les aérosols d'air sec (dépoussiérants) : | Les usagers n'ayant généralement pas accès aux grosses bonbonnes utilisées dans le milieu médical, ils se tournent alors vers des produits commercialisés dans le grand public, comme les cartouches pour siphon ou les aérosols d'air sec (dépoussiérants) : | ||
[[Image:N2O_whippets.jpg|thumb|Cartouches de N2O]] | |||
* '''Dépoussiérant à air sec''' : | * '''Dépoussiérant à air sec''' : | ||
Le protoxyde d'azote est ''parfois'' utilisé comme gaz propulseur, ces aérosols peuvent aussi ne pas en contenir et contiennent généralement d'autres gaz potentiellement nocifs. Cette solution n'est donc pas conseillée. | Le protoxyde d'azote est ''parfois'' utilisé comme gaz propulseur, ces aérosols peuvent aussi ne pas en contenir et contiennent généralement d'autres gaz potentiellement nocifs. Cette solution n'est donc pas conseillée. | ||
Ligne 106 : | Ligne 107 : | ||
Deux types de dispositifs permettent cette manipulation : | Deux types de dispositifs permettent cette manipulation : | ||
[[Image:N2O_cracker.jpg|thumb|N2O Cracker]] | |||
* '''le siphon à chantilly''' (pour lequel la cartouche est normalement prévue) : la cartouche est vissée dans le compartiment adéquat et vidée dans le siphon vide. Le gaz contenu dans le siphon est ensuite généralement transféré dans un ballon de baudruche pour être inhalé. | * '''le siphon à chantilly''' (pour lequel la cartouche est normalement prévue) : la cartouche est vissée dans le compartiment adéquat et vidée dans le siphon vide. Le gaz contenu dans le siphon est ensuite généralement transféré dans un ballon de baudruche pour être inhalé. | ||
Version du 17 août 2013 à 14:01
Le protoxyde d'azote est un composé gazeux de formule N2O ayant des propriétés psychotropes (euphorisantes et dissociatives) .
Il répond à plusieurs autres dénominations : monoxyde de diazote, oxyde nitreux (nitrous oxide), gaz hilarant (laughing gas), "proto" ou encore hippie crack.
Il ne faut pas le confondre avec le monoxyde d'azote (NO ou oxyde nitrique, neurotransmetteur), ni avec le dioxyde d'azote (NO2, polluant irritant).
Son numéro CAS est le 10024-97-2, et son code européen le E942.
Propriétés physico-chimiques
Le protoxyde d'azote se présente, dans les conditions normales de température et de pression, sous forme gazeuse.
Le gaz est incolore et présente une saveur et une odeur légèrement sucrées. Il n'est pas inflammable mais présente des propriétés comburantes[1].
Bref historique
Le protoxyde d'azote a été découvert en 1772 par Joseph Priestley (pasteur et chimiste). En 1798, Humphry Davy (chimiste) découvre ses propriété euphorisantes en l'essayant sur lui-même. Il sera ensuite utilisé en tant que gaz hilarant dans les foires dès la fin du XVIII° siècle. En 1844, le dentiste Horace Wells découvre ses propriétés anesthésiantes (lui-aussi par auto-administration) mais ne réussira pas à convaincre ses collègues. Plus tard, Colton (montreur de spectacle) et Smith (dentiste) monteront une clinique à New York et remettront à l'honneur le protoxyde d'azote[2].
Usages
Le protoxyde d'azote fait l'objet de plusieurs applications[2] :
- Usage industriel :
- Dans les moteurs à combustion,
- Comme gaz propulseur dans certains aérosols (crème chantilly, bombes d'air sec),
- Usage en cuisine, dans les cartouches pour siphon à chantilly,
- Usage en médecine, en tant qu'antalgique et anesthésique,
- Usage récréatif, à des fins euphorisantes ou hallucinatoires/dissociatives.
Effets
Les effets surviennent très rapidement après le début de l'inhalation et s'estompent également très rapidement à l'arrêt de l'administration, pour disparaitre en quelques minutes.
Selon Erowid[3], les effets du protoxyde d'azote sont les suivants :
- Effets positifs :
- hilarité, fous rires
- augmentation de l'humeur, euphorie, ivresse
- état onirique
- distorsions auditives
- distorsions visuelles, hallucinations
- Effets neutres :
- réduction des stimuli externes
- maladresse, diminution de la dextérité et de l'équilibre
- analgésie
- bourdonnement dans les nerfs périphériques
- Effets négatifs :
- nausées (surtout associé à l'alcool ou si utilisé sur de longues périodes)
- maux de tête lorsque les effets diminuent (surtout si utilisé sans oxygène)
- diminution des taux de vitamine B12, notamment lors d'un usage régulier
- engourdissement des extrémités lors d'une utilisation importante et régulière
Effet en fonction de la concentration en N2O du gaz inhalé[4] :
- Concentration < 40 % : anlagésie légère à modérée
- 40 à 60% : effet analgésique optimal, sans perte de conscience
- 60 à 70% : Somnolence discrète puis perte de conscience
- 80 à 90% : Stade d'anesthésie, avec dépression cardio-vasculaire par hypoxie en cas d'administration prolongée
- 100% : Perte de conscience obtenue en 1 minute, puis paralysie bulbaire, apnée et arrêt cardio-vasculaire.
NB : le protoxyde d'azote utilisé à des fins analgésiques dans le milieu médical correspond en fait à un mélange O2/N2O à 50-50 (mélange équimolaire d'oxygène et de protoxyde d'azote ou MEOPA).
Risques
Plusieurs risques sont associés à l'usage de protoxyde d'azote :
- A court-terme :
- Risque d'hypoxie, voire d'asphyxie, notamment quand le mélange inhalé est fortement concentré en protoxyde d'azote (manque d'oxygène)
- Risque de perte de connaissance, notamment quand le mélange inhalé est fortement concentré en protoxyde d'azote (anesthésie)
- Risque de chute
- Risque de brûlure par le froid à la détente du gaz (voir plus loin).
- A plus long-terme :
- Carence en vitamine B12, avec toutes les conséquences qu'elle peut entrainer (anémie macrocytaire, troubles neurologiques, atteinte de la moelle...)
- Addiction : certains usagers présenteraient un usage compulsif pouvant conduire à l'addiction[5].
Pharmacologie
Le mécanisme d'action du protoxyde d'azote n'est pas clairement élucidé.
Il agirait sur de nombreux récepteurs : NDMA et nACh à sous-unité bêta2 (antagoniste modéré), AMPA, kaïnate, 5-HT3 et GABA-C (antagoniste faible), GABA-A et gylcine (agoniste faible).
Le protoxyde d'azote agirait également sur le système opioïde, en provoquant la libération d'endorphines.[5]
Interactions
- L'association avec l'alcool semble favoriser les nausées.
- L'association avec des hallucinogène augmente lourdement les effets de ces derniers.[5]
Mode de consommation
Obtention
Les usagers n'ayant généralement pas accès aux grosses bonbonnes utilisées dans le milieu médical, ils se tournent alors vers des produits commercialisés dans le grand public, comme les cartouches pour siphon ou les aérosols d'air sec (dépoussiérants) :
- Dépoussiérant à air sec :
Le protoxyde d'azote est parfois utilisé comme gaz propulseur, ces aérosols peuvent aussi ne pas en contenir et contiennent généralement d'autres gaz potentiellement nocifs. Cette solution n'est donc pas conseillée.
- Cartouches de gaz alimentaire :
Plusieurs types de cartouches existent : les cartouches pour sodas qui contiennent du CO2 et les cartouches pour siphon à chantilly qui contiennent du N2O. Ce sont ces dernières qu'il faut choisir. Contrairement aux cartouches pour sodas qui sont de couleur or, les cartouches pour siphon sont de couleur argent.
Déconditionnement du gaz
Une fois en possession des cartouches, il faut en extraire le protoxyde d'azote. Pour cela, il faut transférer le gaz des cartouches vers un autre contenant permettant l'inhalation.
Deux types de dispositifs permettent cette manipulation :
- le siphon à chantilly (pour lequel la cartouche est normalement prévue) : la cartouche est vissée dans le compartiment adéquat et vidée dans le siphon vide. Le gaz contenu dans le siphon est ensuite généralement transféré dans un ballon de baudruche pour être inhalé.
- le nitrous oxide cracker : c'est un dispositif plus ou moins cylindrique, en deux parties, au sein duquel on insère la cartouche. A l’extrémité percée on fixe un ballon de baudruche. Lors du vissage des deux moitiés du cracker, la cartouche est percée, le gaz s'échappe par les trous vers le ballon de baudruche.
Ces manipulations consistent à détendre un gaz, elle s'accompagnent donc d'un refroidissement important. Pour éviter tout risque de brûlure par le froid, il est vivement déconseillé d'inhaler le gaz directement en sortie de cartouche, de siphon ou de cracker, mais de toujours passer par l'intermédiaire d'un ballon de baudruche. Il faudra également éviter de tenir le cracker à mains nues.
Inhalation
Le gaz pourra ensuite être inhalé à partir du ballon de baudruche.
Le gaz issu des cartouches étant principalement composé de protoxyde d'azote, la concentration du mélange inhalé sera relativement importante. Il et donc conseillé d'alterner les inhalations de protoxyde d'azote avec des inhalation d'air pour minimiser les risques d'asphyxie (par manque d'oxygène) ou de perte de connaissance (anesthésie, par trop forte concentration de protoxyde d'azote). L'inhalation est circuit continu également est à éviter.
Statut légal
Le protoxyde d'azote n'est pas classé sur la liste des stupéfiants en France[6]
Réduction Des Risques
- Obtention du protoxyde d'azote : toujours préférer une source médicale si possible (rarement), sinon alimentaire (cartouche pour siphon à chantilly). Éviter les sources "bureautiques" (bombes à air sec, de composition aléatoire) ou industrielles.
- Risque de brûlure par le froid :
- Ne JAMAIS inhaler en sortie de détendeur (risque de brûlure de la face, des tissus pulmonaires)
- Se protéger les mains pour tenir la cartouche ou le cracker lors de la détente du gaz
- Consommation :
- Comme toujours, éviter de consommer seul
- Ne pas consommer en position debout : risque de chute
- Ne pas inhaler en circuit continu : risque d'asphyxie (manque d'oxygène) ou de perte de connaissance (anesthésie, gaz trop concentré en N2O)
- Essayer d'alterner les inhalations de gaz et d'air pour réduire ce risque
- Ne pas conduire sous l'emprise de protoxyde d'azote, évidemment
- S'en tenir, si possible, à une consommation ponctuelle occasionnelle
Références
- ↑ INRS. Fiche Toxicologique 267. 2007
- ↑ 2,0 et 2,1 Wikipedia France. Protoxyde d'azote.
- ↑ Erowid. Nitrous Oxide Vault
- ↑ Dorosz. Guide pratique des médicaments. Edition 2009 (28ème édition). Maloine.
- ↑ 5,0 5,1 et 5,2 Drugs-Forum. Nitrous Oxide Wiki
- ↑ ANSM. Liste des substances classées comme stupéfiants. Décembre 2012