« Morphine, effets, risques, témoignages » : différence entre les versions

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==Les effets recherchés==
==Les effets recherchés==
Les effets de la Morphine ne se limitent malheureusement pas à la réduction de la douleur, la Morphine a be aucoup d'autres effets qui peuvent se réveler gênants voire mortels.(8)
 




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Les règles de prescription de la morphine sont relativement dissuassives en France, notamment quand on les compare aux règles européennes (7). La Morphine est en principe  le seul opiacé fort autorisé ou préconisé  pour les douleurs non cancéreuses. (6).
Les règles de prescription de la morphine sont relativement dissuassives en France, notamment quand on les compare aux règles européennes (7). La Morphine est en principe  le seul opiacé fort autorisé ou préconisé  pour les douleurs non cancéreuses. (6).
De plus, il existe beaucoup de fausses representations sur la Morphine (notamment représentée par l'écriture abusive « mort fine ») qui freinent son emploi dans les douleurs aigues et chroniques (5). Il n'y a pas si longtemps elle était reservée en post opératoire aux interventions particulièrement douloureuses, mais heureusement son utilisation en post opératoire est en progression.
De plus, il existe beaucoup de fausses representations sur la Morphine (notamment représentée par l'écriture abusive « mort fine ») qui freinent son emploi dans les douleurs aiguës et chroniques (5). Il n'y a pas si longtemps elle était réservée en post opératoire aux interventions particulièrement douloureuses, mais heureusement son utilisation en post opératoire est en progression.
L'enquête du Sénat sur les règles européennes est donc particuliérement bienvenue. (7)
L'enquête du Sénat sur les règles européennes est donc particulièrement bienvenue. (7)




===Effets secondaires===
===Effets secondaires===
Parmi les effets secondaires gênants, on peut citer la somnolence, parfois la desorientation, la constipation, les nausées et vomissements et le prurit (démangeaisons cutanées).
Les effets de la Morphine ne se limitent malheureusement pas à la réduction de la douleur, la Morphine a beaucoup d'autres effets qui peuvent se révéler gênants voire mortels.(8)
Parmi les effets secondaires gênants, on peut citer la somnolence, parfois la désorientation, la constipation, les nausées et vomissements et le prurit (démangeaisons cutanées).
 
====Overdose====
L'effet secondaire le plus craint est la dépression respiratoire qui peut mener à l'arrêt de la respiration (apnée)  et à la mort.
L'effet secondaire le plus craint est la dépression respiratoire qui peut mener à l'arrêt de la respiration (apnée)  et à la mort.
Elle est notamment favorisée par les doses excessives (overdose) , par l'association à d'autres médicaments ou substances depressives (BZD, alcool, sédatifs, hypnotiques), par l'association à  des pathologies pulmonaires (bronchopneumopathie obstructive), neurologiques ou autres (âge avancé). L'injection intra-veineuse, notamment, par sa rapidité d'action est associée à un risque important de dépression respiratoire et d'apnée.
Elle est notamment favorisée par les doses excessives (overdose) , par l'association à d'autres médicaments ou substances dépressives (BZD, alcool, sédatifs, hypnotiques), par l'association à  des pathologies pulmonaires (bronchopneumopathie obstructive), neurologiques ou autres (âge avancé). L'injection intra-veineuse, notamment, par sa rapidité d'action est associée à un risque important de dépression respiratoire et d'apnée.
 
 


===Tolérance et  dépendance===
===Tolérance et  dépendance===
====Tolérance====(8)(9)
====Tolérance====
La tolérance à la morphine se traduit par une diminution de ses effets lors des administrations répétées. Cette tolérance dont l'importance a peut-être été exagérée, peut être dissociée, l'effet analgésique s'atténuant plus rapidement que le myosis et la constipation. Les antagonistes NMDA et les inhibiteurs de la synthèse de NO réduiraient la tolérance à la morphine.  
La tolérance à la morphine se traduit par une diminution de ses effets lors des administrations répétées. Cette tolérance dont l'importance a peut-être été exagérée, peut être dissociée, l'effet analgésique s'atténuant plus rapidement que le myosis et la constipation. Les antagonistes NMDA et les inhibiteurs de la synthèse de NO réduiraient la tolérance à la morphine.  


====Dépendance==== (8)(9)
====Dépendance====
Il existe une dépendance à la fois psychique et physique à la morphine qui se développe rapidement. Elle semble provenir d'une activation du système dopaminergique qui est étroitement lié au système enképhalinergique. L'arrêt brutal de la morphine chez un morphinomane se traduit par un état de manque psychique et physique. Les symptômes apparaissent environ 8 à 12 heures après l'arrêt : anxiété, appréhension, lacrymation, rhinorrhée, toux, sueurs. On observe également : élévation de la température, insomnie, céphalées, mydriase, hypertension, nausées, hypersalivation et diarrhée.  
Il existe une dépendance à la fois psychique et physique à la morphine qui se développe rapidement. Elle semble provenir d'une activation du système dopaminergique qui est étroitement lié au système enképhalinergique. L'arrêt brutal de la morphine chez un morphinomane se traduit par un état de manque psychique et physique. Les symptômes apparaissent environ 8 à 12 heures après l'arrêt : anxiété, appréhension, lacrymation, rhinorrhée, toux, sueurs. On observe également : élévation de la température, insomnie, céphalées, mydriase, hypertension, nausées, hypersalivation et diarrhée.  
La dépendance se manifeste aussi chez le nouveau-né lorsque sa mère prenait de la morphine avant l'accouchement. Dans ce cas, à la naissance, on observe chez l'enfant hyperactivité, cris, tremblements, respiration accélérée, diarrhée, fièvre, traduisant l'état de manque.  
La dépendance se manifeste aussi chez le nouveau-né lorsque sa mère prenait de la morphine avant l'accouchement. Dans ce cas, à la naissance, on observe chez l'enfant hyperactivité, cris, tremblements, respiration accélérée, diarrhée, fièvre, traduisant l'état de manque.  
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Les patients douloureux dont les douleurs guérissent peuvent, dans la grande majorité des cas,  être sevrés dans un délai raisonnable par une diminution progressive des doses, associée ou non à des traitements adjuvants (ketamine, clonidine).(11). Toutefois certains patients n'arrivent pas à se sevrer de la Morphine. Lorsque cela entraine des difficultés médicales, psychiques ou sociales et que, malgré cela, le patient ne peut pas se sevrer, cela définit en principe l'addiction.(13)
Les patients douloureux dont les douleurs guérissent peuvent, dans la grande majorité des cas,  être sevrés dans un délai raisonnable par une diminution progressive des doses, associée ou non à des traitements adjuvants (ketamine, clonidine).(11). Toutefois certains patients n'arrivent pas à se sevrer de la Morphine. Lorsque cela entraine des difficultés médicales, psychiques ou sociales et que, malgré cela, le patient ne peut pas se sevrer, cela définit en principe l'addiction.(13)


L'addiction  à la Morphine est un trouble du comportement qui obéit à bien d'autres impératifs que le syndrome de sevrage (9) (13). Elle persiste après un sevrage physique, même totalement reussi,  et entraine  un risque  de rechute, notamment au cours de nouvelles rencontres avec le produit ou d'événements stressants.
 


===Addiction à la Morphine et détournement du Skenan===
===Addiction à la Morphine et détournement du Skenan===
L'addiction  à la Morphine est un trouble du comportement qui obéit à bien d'autres impératifs que le syndrome de sevrage (9) (13). Elle persiste après un sevrage physique, même totalement réussi,  et entraîne  un risque  de rechute, notamment au cours de nouvelles rencontres avec le produit ou d'événements stressants.


L'addiction à la Morphine est relativement minoritaire dans les addictions aux opiacés.
L'addiction à la Morphine est relativement minoritaire dans les addictions aux opiacés.
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