Future maman et méthadone
Les femmes n'ont pas de particularités qui pourraient justifier que l'on crée des pages "méthadone" pour elles...mais elles ont bien une spécificité qui rend cette section utile, voir necessaire : en effet , les femmes portent les enfants à naitre,et à ce titre, la méthadone peut avoir une action particulière. Souvent, on se pose les questions suivantes : doit on interrompre son traitement de substitution à la méthadone pendant la grossesse? y a t il des risques liés à la grossesse sous méthadone?
Les divers témoignages qu'on a pu recueillir nous incitent à la fois à la prudence, mais aussi à dire ce qui doit être dit , en dehors des méssages habituels, qui veulent qu'on cesse toute consommation d'alcool, de tabac, de cannabis, et tout autres drogues pendant la grossesse; dans l'absolu, il est bien évident que le statut d'abstinence totale est recommandable...sauf que la réalité est plus complexe que les messages de prévention! en effet, les femmes qui se retrouvent sous méthadone ne le sont pas pour rien: leur passé les y a conduite;il est difficile pour beaucoup d'entrer dans ce nouveau style de vie qu'est la vie sous substitution cela a demandé souvent bien des combats contre soi, des propres désirs, ses propres contradictions aussi, attirées que l'on peut être pour les produits,malgré la substitution. Face à ces difficultés là, il n'est pas toujours recommandé, ni même possible ,d'arreter sa substitution losqu'on se retrouve enceinte;il y a même des femmes qui "profitent" de leur nouveau statut de substituées pour s'engager vers la mise en route d'une maternité La stabilité psychologique nouvellement acquise par la substitution à la méthadone, l'abandon des pratiques d'injection, rassurent les femmes et les engagent parfois vers leur désir d'enfant, si souvent compromis lors d'une vie de "toxicomane active" d'autres femmes encore ne peuvent concevoir la vie sans produit, auquel cas la méthadone leur ouvre des perspectives de vie familiale impensable auparavant. On voit que la diversité des cas nous oblige à considérer la vie sous substitut comme un état d'esprit, de corps qu'on ne peut évacuer en quelques mouvements de la volonté! pour beaucoup il ne suffira pas de se savoir enceinte pour pouvoir renoncer à un traitement, la méthadone, qui permet de vivre comme jamais auparavant: on ne court plus derriere l'argent, on est plus à l'aise avec soi même; les penchants pour les produits sont mieux controlés...rien ne s'opposent donc à la venue d'un enfant sous méthadone. Il est par contre necessaire d'être suivi de façon bien régulière par son gynécologue, de ne pas hésiter à le questionner sur tout ce qui peut vous inquiéter, afin d'être au mieux avec sa grossesse; Il est aussi important de signaler à son gynéco que l'on est sous méthadone, et de ne pas hésiter à lui demander s'il s'y connait, auquel cas vos échanges seront équilibrés; mais dans le cas contraire, il serait bon de mettre en liaison votre médecin prescripteur de méthadone avec le gynéco , afin que le suivi soit optimal pour votre bien être et celui du bébé.
Il peut être aussi avisé de contacter un centre hospitalier qui a souvent l'habitude de gérer ce type de situation, afin de préparer concrétement la naissance du bébé, et sa prise en charge de la dépendance qu'il peut présenter du fait de votre accoutumance à la méthadone, qui obligatoirement passe dans l'organisme de votre bébé,mais là les quantités prises au quotidien joueront plus ou moins sur la dépendance du bébé.Si cela vous est possible, vous pouvez envisager une diminution de votre dosage quotidien, mais cela est à voir avec votre médecin;on a pu constater différents cas de figure: des femmes sont parvenues à cesser toute prise de leur substitution pendant leur grossesse, quitte à la reprendre par la suite; d'autres peuvent diminuer leur dosage; tous les cas sont envisageables , mais il n'en demeure pas moins que c'est vous qui en détenez les clefs: tenir compte de ses désirs, de la culpabilité présente ou non face à l'éventualité de rendre son bébé dépendant; de vos dispositions psychologiques pour aborder cette grossesse au mieux: le confort du bébé ne passe pas par la morale ou les culpabilisations de l'entourage qui peuvent faire pression pour que vous abandonniez votre substitution.
Médicalement,pour le bébé à venir, on ne note pas de risque d'anormalité, ni de pathologies qui seraient spécifiques à la prise de méthadone pendant la grossesse; on peut lire dans la littérature médicale, un poids plus petit par rapport à la moyenne, et une dépendance du bébé qui sera variable selon l'importance des prises de la mère lors de sa grossesse.
La gestion de la dépendance du bébé va se faire assez rapidement après sa naissance; aussi il est important d'y être préparer psychologiquement, afin de ne pas vous sentir "coupable"de l'avoir "accrocher", ni d'être sensible à l'attitude parfois un peu "désobligeante" de certains personnels qui vous font sentir leur désapprobation morale; ce qui compte en fin de compte n'est pas leur morale ni ce qu'ils en pensent eux, mais bien la réalité physiologique de ce que vit votre bébé;il s'agit de lui offrir une entrée dans la vie la moins traumatisante qui soit.
Le terme qui correspond le mieux à cette situation de "déccro" du bébé est : négociation; il s'agit pour vous d'anticiper ce qui vase passer por cela, avec l'équipe soignante; osez aborder cette question assez tot afin de ne pas être prise au dépourvu et de vivre ce sevrage comme quelque chose de dure car imposé sans votre avis; pour vous et le bébé il vaut mieux éviter cela.
^si vous êtes à l'aise avec l'idée d'allaiter, qu'aucun virus contre indiquer ne soit présent , sachez que celui ci est un excellent moyen pour sevrer le bébé de la méthadone, sans impact "violent ni agressif" pour lui, puisqu'il s'agit de lui apporter la métha dont il a "besoin" et de peu à peu l'en sevrer par alternance de lait maternel et lait maternisé (acheter en pharmacie ou grande surface); c'est la méthode la plus "douce" qui soit car basée sur la dégressivité, sans ajout d'autres médicaments.
Il existe des tests tout simples proposés à l'hopital afin d'évaluer l'état de sortie de dépendance à la métha du bébé; ceci permet de s'assurer que le bébé est au final sevrer sans souffrance, ni trouble consécutif à celui ci.