3-MMC, effets, risques, témoignages

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La 3-MMC, effets, risques et témoignages

La 3-MMC, ou 3-methylmethcathinone, est une molécule de synthèse de la famille des cathinones, proche de la méphédrone et de la 4-MEC. C’est une drogue psychostimulante et entactogène. La 3-MMC est un research chemical (RC) qui a fait son apparition en 2011. Les sites internet de RC qui en faisaient le promotion la présentaient (et le font encore) comme « LE » substitut de la méphédrone (4-MMC), molécule interdite en 2010.


Qu'est ce que c'est ? (aspect, odeur, goût, prix)

La molécule de 3-MMC

Aspect

La 3-MMC peut se présenter sous 3 formes différentes :

  • une poudre fine, compacte et blanche
  • une poudre blanche cristalline (luisante et qui semble humide)
  • en petit cristaux de couleur blanche.

Le site de RC distributeur « officiel » de 3-MMC parait être le seul à en proposer. Jamais nous n’avons-nous vu un site conserver aussi jalousement et aussi longtemps une molécule, même à l’époque du Benzo Fury (6-APB). Après en avoir commercialisé sous forme de poudre fine et de petits cristaux jusqu’en avril 2013, il en propose désormais uniquement sous la forme de poudre cristalline. Il est aussi tout à fait probable que la 3-MMC puisse être identifier dans des comprimés ou dans des sachets de poudre d’appellations commerciales diverses et souvent racoleuses comme « NRG », « legal blow » et tant d’autres…

Odeur

A l’instar de la méphédrone, de la 4-MEC et de bon nombre d’autres dérivés de la cathinone, la 3-MMC possède une odeur et un goût caractéristique dont il est difficile de s’y faire et de se défaire. Cette odeur peut faire penser à celle de la réglisse.

« J'ouvre le pocheton et tous ceux qui connaissent l'odeur âcre et si particulière de la meph la reconnaîtront (dans une moindre mesure certes). »
-(Source, L'alchimiste, Psychoactif)

Prix

Entre 5 et 18 euros le gramme, dépendant de la quantité commandée.

Légalité

La 3-MMC est classée substance interdite en France depuis l’ l’Arrêté du 27 juillet 2012 . Cet arrêté étend l’interdiction à « toute molécule dérivée de la cathinone, ses sels et ses stéréoisomères»

Cela signifie que la quasi-totalité des cathinones synthétiques sont de facto interdites à la vente, à la détention et à l’usage sur le territoire national français. Ce type de législation a également été adopté aux Royaume-Unis, quelques mois après l’interdiction de la seule méphédrone (c’est d’ailleurs la raison pour laquelle aucun site de RC basé au U.K. ne vend de cathinones synthétique depuis 2010) ainsi que par la Belgique en avril 2013.


Chimie

Comme la méphédrone (4-MMC), la 3-MMC est dérivée de la cathinone (un alcaloïde du Khat, plante poussant principalement dans la corne de l’Afrique).

La structure moléculaire de la 3-MMC est très proche de celle de la méphédrone, mais suffisamment différente pour avoir pu passer outre l’interdiction de la 4-MMC. Pendant un temps du moins, car les autorités compétentes de plusieurs pays annoncent désormais l’interdiction non plus seulement de la molécule, mais aussi de l’ensemble de ses sels et stéréoisomères dont la 3-MMC fait partie.


Modes et contextes de consommation

Comme toutes les cathinones de synthèse, la 3-MMC est une drogue festive. Elle peut être prisée (sniff), « droppée » (parachutes, etc.) et injectée. Des cas de « plugging » (administration par voie rectale à l’aide d’une pipette) ont également été rapportés sur des forums de consommateurs au Royaume-Uni. Cette pratique se démocratise d’ailleurs pour nombre de drogues du même acabit (MDMA, MDA, autres cathinones synthétiques, etc.).

Dosage et Effets désirés

Le dosage

  • Par voie nasale, commencez (après le test allergique) par des lignes de 20 à 30 mg.
  • En parachute, pesez entre 100 et 150mg.
  • En injection : pas de donnée fiable.
  • En plugging : pas de donnée fiable.

Les effets de la 3-MMC sont moins puissants que ceux de sa grande sœur, la méphédrone (2 à 5 fois moins forts selon les usagers). Pour vulgariser un peu, on pourrait les comparer à ceux de la MDMA et des amphétamines, mais avec une intensité moindre.


Effets

Cette molécule est stimulante (au niveau physique et psychique), euphorisante et empathogène. A la différence de la méphédrone et de la MDMA, elle ne marque pas trop le corps : pas de pupilles de soucoupes volantes, pas de mâchoires qui serrent, etc. Naturellement, plus elle est consommée, plus elle marque l’usager.

Lorsqu’elle est sniffée, les premiers effets se font ressentir au bout d’une dizaine de minutes (contre 2 à 4 minutes pour la méphédrone). Les usagers indiquent que le première ligne est très douloureuse (nez qui brûle et qui coule, sensation très désagréable dans la gorge). Par voie nasale, les effets durent moins longtemps que lors d’une administration par voie orale. Les effets se dissipent après 2 heures pour une à deux lignes et naturellement davantage après le prise de plusieurs lignes.

En parachute, les effets apparaissent entre un quart d’heure et une heure après le « drop » et peuvent se faire ressentir jusqu’à 4 à 6 heures après la prise.

Le consommateur rapporte alors ressentir une douce sensation d’énergie et de concentration accrue, ainsi qu’un sentiment de bien-être, d’euphorie et de libido débridée. L’effet serait constant et « clean » (sans à-coup), loin des sensations de montagnes russes que peuvent procurer la cocaïne, la MDPV ou l’éthylphénidate. Néanmoins, après quelques prises, le « craving » (= l’envie compulsive de « redoser ») se fait jour et selon les tempéraments et antécédents de chacun, il est plus ou moins dur d’y résister.


« Je fais mes petits tests d'allergie comme d'habitude, 1h plus tard, c'est good, je me fais une ligne de 40mg suivie d'une seconde 15 min plus tard. Ca dégomme le nez comme jamais (surtout en powder, je conseil cristal bien écasé).

Ca monte en 10-15 min, mais c'est très subtil. On ne prend pas de claque, la montée est douce, mais sans avoir le temps de comprendre, on se retrouve néanmoins perché.

Cette perche est très clean. C'est un effet constant, c'est à dire qu'après les 3 premières lignes, tout trait supplémentaire ne changera pas  fondamentalement la donne (ne pas dépasser un demi gramme quand même). Les sensations de « down » sont rares et même lorsqu'elles arrivent, elles sont facilement gérables (rien à voir avec la coke, le MDPV, l'éthylphénidate ou la meph).



On se sent boosté, énergique, talkative. C'est également et pour notre plus grand plaisir un excellent aphrodisiaque (du moins au début), car là où le bas blesse, c'est qu'en fin de soirée, après avoir fantasmé à fond si par "malheur" tu as la chance de ramener une fille chez toi, et bah... elle sera déçu et toi honteux, car il est IMPOSSIBLE de lever la nouille

»
-(Source, L'Alchimiste, Psychoactif)

Risques et effets indésirables

Le craving est plus fort lorsque la 3-MMC est sniffée. Après quelques lignes, il devient difficile de se contrôler et compte tenu de la relative « douceur » du produit et du plateau vite atteint (après 300mg), l’usager peut se laisser aller à une surconsommation qu’il pourrait regretter plus tard. Il convient donc de lui préférer un mode d’administration orale dans le mesure ou les « drops », logiquement plus espacés dans le temps, permettent de savoir grosso-modo ce que l’on a réellement consommé et de ne pas faire d’excès.

La descente

Comme pour toutes les drogues la sensation désagréable de descente est inversement proportionnelle au plaisir ressentis lors de la « montée ». Dans le cas de la 3-MMC et étant donné que la montée est décrite comme plutôt « soft » - du moins par rapport à celle de la méphédrone ou de la MDMA- la descente ne semble pas poser beaucoup de problème.

« Comme on a pas de réelle montée, on a pas de descente non plus. Même après 1/2g sur une nuit, je dors pénard. Et le lendemain, tranquille. Pas de déprime, pas de banqueroute de sérotonine qui te fasse broyer du noir au J+1 et J+2. »
-(Source, L'Alchimiste[ , Psychoactif])


Il faut ici préciser que nous ne sommes pas tous égaux face aux drogues et que ce qui vaut pour les uns ne vaut pas forcément pour les autres. Selon d’autres sources, il n’est pas possible de s’endormir après 200mg consommés et certainement pas avant 2 à 3 heures après la dernière prise.


Réduction des risques

  • Lors de la première prise, pensez au test de réaction allergique. C’est simple et rapide et ça peut sauver des vies. Prenez quelques milligrammes (5mg tout au plus) et attendez 20 minutes (si prise par sniff) et 40 minutes (si prise par ingestion). Si vous ne ressentez rien de spéciale, alors vous pouvez continuer.
  • En matière de RC, avoir une balance précise est souhaitable. Un test chimique d’identification de substance est aussi un plus afin de s’assurer que la substance commandée est bien ce que le site prétend.
  • Avec la 3-MMC, ne pas en consommer plus d’un gramme sur une journée ou plus d’½ gramme dans la soirée.
  • S’abstenir d’en consommer plusieurs jours d’affilé ou vous allez au devant de complications (ex : insomnies, nez qui saigne, « brainzaps », dépendance, etc.)
  • Avec la 3-MMC, la dépendance est insidieuse mais bien présente. Compte tenu de son accessibilité et de son prix, ne prenez pas de risque : ne commandez jamais plus de 5 grammes à la fois et espacez un maximum vos prises (une semaine au minimum).
  • Ne jamais croire que vous êtes meilleur sous 3-MMC (sexuellement parlant ou en société), car c’est là le piège avec cette drogue. Cette conception des choses vous rendra accro.
  • Comme toujours, évitez les mélanges et surtout avec les substances qui agissent sur la libération ou la recapture de sérotonine (comme la MDMA).
  • Fumer du cannabis peut certes aider à faciliter la descente, mais trop de joint peuvent entrainer des « brainzaps » (comme des secousses électrique dans le cerveau) les jours suivant, notamment au moment de s’endormir.


3-MMC et dépistage dans les urines, la salive, les cheveux et le sang

Ce n’est pas parce qu’une drogue est nouvelle et légale (ou qu’elle l’était encore il y a peu), qu’il est impossible de la dépister ou qu’un résultat positif n’aura pas de conséquences fâcheuses. S’il n’existe pas à ce jour d’anticorps spécifique aux cathinones de synthèse permettant son dépistage via des tests rapides immuno-chromatographiques (réaction colorée d’un antigène au contact de son anticorps) urinaire ou salivaire (le développement d’anticorps étant très onéreux), un bon nombre de ces substances sont néanmoins détectables par ces tests en raison de réactions croisées potentielles avec les amphétamines et/ou la methamphétamine.

Test rapide urinaire (pratiqué par les entreprises, médecine du travail et parfois la police): La 3-MMC peut donner un résultat positif pour les amphétamines et/ou la methamphétamine. On parle de réaction croisée. En ce qui concerne le temps de détection dans les urines, comme aucune étude scientifique n’a été menée sur ce sujet, le plus logique serait de se référer à celui des amphétamines (ex : Speed), à savoir 1 à 2 jours après la prise, ou de celui de la methamphétamine, soit 1,5 à 3 jours. Après 3 jours donc, il ne devrait donc plus rester de traces dans l’organisme.

Test rapide salivaire (pratiqué par la police sur les routes et certaines entreprises) : Pour les même raisons que pour le test urinaire, la 3-MMC peut donner un résultat positif pour les amphétamines et/ou la methamphétamine. Temps de détection : 24 heures maximum. Tout résultat positif donne lieu une analyse de confirmation à l’hôpital ou en laboratoire qui pourra mettre en évidence la présence de methcathinones.

Remarque : Même si la methamphétamine n’est pas (ou très peu) consommée en France, la plupart des tests salivaires et multi-tests urinaires comportent ce paramètre. La raison ? Ces tests sont aussi destinés à l’Amérique du Nord où le cristal meth est très répandu.

Test capillaire (pratiqué pour la restitution de permis de conduire) : Cette analyse de plus en plus utilisée permet de détecter les cathinones de synthèse, du moins dans les laboratoires à la pointe. Quand une mèche de cheveux leurs parvient, ils l’analysent pour un panel prédéterminée de substances, généralement les 5 plus répandues (pour des question de coûts), à savoir le THC, la cocaïne, les opiacés, la MDMA et les amphétamines. Avec l’explosion de l’usage de RC, les laboratoires sont poussés à s’adapter à ces nouvelles pratiques de consommation et sont tentés d’élargir leurs panels de base en y incluant les cathinones de synthèse. C’est le cas du laboratoire Chem’Tox et de Narcocheck. Temps de détection : sachant 1 cm de cheveux équivaut à un mois de pousse, cette analyse permet de dépister jusqu’à plusieurs mois.

Analyse de confirmation en laboratoire : (après un positif au test urinaire ou salivaire, restitution de permis de conduire, etc.) Que l’échantillon soit de la salive, du sang ou des urines, les laboratoires utilisent tous la même méthode analytique de référence, à savoir la GC/MS. En plus d’un résultat qualitatif (positif/négatif), la GC/MS permet d’établir un dosage exact des traces de stupéfiants. Selon que le laboratoire soit à la pointe ou pas, il peut dépister un très grand nombre de substances dont les methcathinones. C’est par exemple le cas des laboratoires SERBA, Narcocheck et Biomnis chez qui différentes cathinones de synthèse figurent parmi la liste des substances détectables.

N.B : selon les laboratoires ou les hôpitaux, les analyses de confirmation peuvent aussi être pratiquées grâce à des tests ELISA®. Tout aussi fiable qu’une analyse en GC/MS, les tests ELISA sont depuis peu à mêmes de détecter les différentes cathinones de synthèse, notamment grâce au laboratoire américain RANDOX Toxicology qui vend sa nouvelle technologie à ses confrères européens.


3-MMC et test chimique d’identification de substances

Passée dans l’ID-Test « Synthetic Cathinones », la présence de 3-MMC est avérée par une prise de couleur orange foncé/rougeâtre. En comparaison, la méphédrone (4-MMC) est avérée par une couleur jaunâtre.


==Liens==