« Cannabinoïdes synthétiques » : différence entre les versions

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La logique voudrait que les cannabinoïdes synthétiques vendus comme alternatives légales au cannabis (donc pour produire des effets psychotropes) soient préférentiellement agonistes des récepteurs CB1. Néanmoins, la course aux nouveaux produits conduit les distributeurs à mettre sur le marché des molécules pour lesquelles très peu d’informations sont disponibles. Ainsi, par exemple, les composés JWH-015, JWH-133 et UR-144 sont des agonistes CB2, donc potentiellement susceptibles d’avoir des effets immunodépresseurs.
La logique voudrait que les cannabinoïdes synthétiques vendus comme alternatives légales au cannabis (donc pour produire des effets psychotropes) soient préférentiellement agonistes des récepteurs CB1. Néanmoins, la course aux nouveaux produits conduit les distributeurs à mettre sur le marché des molécules pour lesquelles très peu d’informations sont disponibles. Ainsi, par exemple, les composés JWH-015, JWH-133 et UR-144 sont des agonistes CB2, donc potentiellement susceptibles d’avoir des effets immunodépresseurs.


==Prévalence==
La prévalence de la consommation des cannabinoïdes synthétiques est largement inconnue. Un certain nombre d'études visant à examiner la prévalence de l'usage de produits "Spice et dérivés"  ont été lancées mais leur couverture et la représentativité reste limitée.
Il existe des différences notables entre les marchés européens et américains, cependant, certaines des données de prévalence les plus robustes viennent de l'étude US 2012 "Monitoring The futur", qui a identifié la prévalence d'utilisation des cannabinoïdes synthétiques à 8,8% et 11,3% pour les personnes âgées respectivement de 15/16 ans et 17/18 ans<ref>Johnston, L. D., O‘Malley, P. M., Bachman, J. G., & Schulenberg, J. E. (2013), Monitoring the Future national results on adolescent drug use: Overview of key findings, 2012, Ann Arbor, Institute for Social Research, the University of Michigan, pp. 83.</ref>. Un certain nombre d'enquêtes européennes signalent également ​​les cannabinoïdes synthétiques, même si elles ne sont pas comparables à l’enquête US en raison des différentes méthodes, des cadres d'échantillonnage et de la terminologie.
Dans l'ensemble, toutefois, ces études déclarent de très faible prévalence. Le Royaume-Uni (Angleterre et Pays de Galles) a posé des questions sur l'utilisation du "Spice" dans deux enquêtes consécutives auprès des ménages et qui ont rapporté des niveaux de prévalence chez les adultes (16 à 64) de 0,2% en 2010/2011 et 0,1% en 2011/2012<ref>Smith, K. and Flatley, J. (eds) (2011), Drug misuse declared: findings from the 2010/11 British crime survey. England and Wales, Home Office, London.</ref> <ref>Office for National Statistics (2012), Drug Misuse Declared: Findings from the 2011/12 Crime Survey for England and Wales. Home Office, London.</ref>. En Espagne, une enquête nationale 2010 sur la consommation de drogues chez les étudiants âgés de 14 à 18 ans avec un échantillon de 25 000 personnes, a également identifié de faibles niveaux d'utilisation des produits «Spice» avec 1,1%, 0,8% et 0,4% rapporté respectivement à la prévalence de l'usage sur la vie, l'année dernière et le  mois <ref>Clinical Committee of the Government Delegation for the National Plan on Drugs (2011), Emerging drugs. Report 6 of the Clinical Committee, Ministry of Health, Madrid.</ref>(7).
En Allemagne, la ville de Francfort a étudié l'utilisation de mélanges d'herbes et de Spice parmi les étudiants âgés de 15 à 19 ans. Ils ont rapporté des niveaux utilisation lors de l vie de 6% en 2009 et 9% en 2010 <ref>Werse, B., Müller, O., Schell, C., Morgenstern, C. (2011), Jahresbericht MoSyD, Drogentrends in Frankfurt am Main 2010, Centre for Drug Research.</ref>. Les élèves déclarant consommer du «Spice»  étaient, pour la plupart, des consommateurs de cannabis expérimentés. Enfin, un certain nombre d'études chez des groupes particuliers (clubbers, internautes, etc) avec des échantillons non probabilistes ont généralement identifié des niveaux plus élevés d'utilisation des cannabinoïdes de synthèse que dans la population générale, par exemple avec l'étude de Mixmag 2011, a rapporté des niveaux de prévalence de 10,3% pendant la vie et 2,2% l'année passée.


==Mode de consommation==
==Mode de consommation==
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Les ''cannabinoïdes synthétiques'' peuvent aussi être obtenus sous forme purifiée. Ils peuvent alors être fumés (soit directement, dans un joint, soit en les dissolvant dans une solution qui sera pulvérisée sur un support végétal qui lui-même sera fumé) ou vaporisés. La voie orale est possible. Selon certains usagers, la voie nasale n’aurait pas d’intérêt, probablement en raison du caractère lipophile des CS. Pour la même raison, il semble difficile d’imaginer les injecter.
Les ''cannabinoïdes synthétiques'' peuvent aussi être obtenus sous forme purifiée. Ils peuvent alors être fumés (soit directement, dans un joint, soit en les dissolvant dans une solution qui sera pulvérisée sur un support végétal qui lui-même sera fumé) ou vaporisés. La voie orale est possible. Selon certains usagers, la voie nasale n’aurait pas d’intérêt, probablement en raison du caractère lipophile des CS. Pour la même raison, il semble difficile d’imaginer les injecter.


==Aspects légaux==
==Aspects légaux==
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