Commencer un traitement de méthadone

La méthadone est un opiacé synthétique inventé par les allemands pendant la 2e guerre mondiale pour remplacer la morphine dans le traitement de la douleur.

On l'utilise le plus souvent pour les traitements de substitution aux opiacés (héroïne, codéine...) sous la forme de sirop ou de gélule (en France). Elle permet d'obtenir des effets similaires à la dope tout en offrant bien des avantages : longue durée d'action, produit légal obtenu sur ordonnance; pas d'effet "flash"; peu sédative. Ce traitement permet aussi et surtout de résoudre pour beaucoup le problème des injections (la méthadone en sirop disponible en France peut difficilement être shootée), réduisant ainsi les risques de contaminations par le VIH, VHC, abcès, septicémies... Elle permet aussi d'avoir un changement de qualité de sa vie quotidienne: on ne court plus après sa dose; plus de perte de temps et d'argent; plus de fréquentation du milieu; on peut se "poser" et s'ouvrir à d'autres choses.


Commencer un traitement de méthadone

On ne peut obtenir de méthadone que par un CSAPA ou par établissement de santé (milieu hospitalier et milieu pénitentiaire); ce n'est que dans un second temps que l'on peut se la faire prescrire par un médecin généraliste dans le cadre d'un relais en ville.

Une fois vérifié que vous êtes bien dépendant à un opiacé via un test urinaire (obligatoire pour l'initialisation), le médecin vous prescrira la méthadone sirop qui se présente sous différents dosages : 5, 10, 20, 40 et 60 mg, qui permettent des adaptations progressives lors de votre phase d'initialisation; il faut trouver votre dosage en fonction de votre histoire avec les opiacés.

Posologie initiale

La dose dose initiale de méthadone est comprise entre 10 à 40 mg. Ensuite, le médecin peut augmenter la dosage par paliers de 5 à 10mg tout les 1 à 3 jours, sans excéder 50% de la dose initiale par semaine. N'hésitez pas à parler de votre état avec le médecin prescripteur pour ajuster au mieux votre traitement.

Posologie

On peut définir ce dosage idéal comme le moment où vous oubliez que vous êtes sous traitement. La dose moyenne de méthadone se situe aux alentours de 60 à 80mg par jour, mais il n'est pas rare que des usagers aient besoin de plus de 100mg.

Le traitement est délivré par un seul et même médecin, dans une pharmacie de votre choix : là où vous avez les meilleures relations afin de ne pas vivre de moments difficiles en cas de rupture de traitement par exemple... Au début, vous devrez vous rendre chaque jour à la pharmacie ou en centre pour votre prise quotidienne; puis vous pourrez l'obtenir pour 7 voir 14 jours consécutifs.

Une fois pas jour

La méthadone se prend normalement en une seule fois par jour, sa durée d'action est très longue (un à trois jours selon les personnes) et permet une certaine souplesse dans l'horaire des prises. Mais pour ceux qui ont un métabolisme rapide, ils peuvent la prendre jusqu’à deux fois par jour (cf méthadonémie).

« Je viens de passer du sub à la métha. J'ai pris du sub pendant environ 4 ans en continuant de consommer de la rabla à coté et je n'ai jamais pris mon traitement correctement cad sous la langue. Au début je le prenait en trace puis en taquet...J'en ait parlé à mon médecin de csst et elle m'a dit que la métha pourrait être une bonne idée pour moi. Le jour même elle m'a fait une première analyse d'urine... Deux semaines plus tard, j'ai commencé la métha... J'étais à 8mg de sub par jour. Le premier jour, le matin, on m'a donné 30 mg de métha et elle m'a dit de repasser l'aprèm et on m'a redonner 10mg à prendre si besoin. Le lendemain 40mg d'un coup et le jour d'après 50. Pour le moment, je suis toujours à 50mg. Au début, je devait venir au csst le lundi, mardi, mercredi et vendredi. »
-(Source, Khalie, Psychoactif)

Si vous avez pris plus de méthadone que la prescription ne l'indique, et que vous vous trouvez à cours de méthadone, vous pouvez vous rendre plus tot chez votre médecin prescripteur, qui peut vous faire une nouvelle ordonnance en indiquant le chevauchement avec la précédente.

Les analyses urinaires

Les analyses urinaires effectuées avant et durant votre suivi peuvent porter sur différentes substances : médicaments de substitution( buprénorphine et méthadone),opiacés illicites (héroïne), cocaïne, cannabis, médicaments (anxiolytiques, somnifères)...

Elles sont obligatoires :

  • Lors de l’instauration de votre traitement par la méthadone : pour aider à confirmer le diagnostic et éviter au praticien de prescrire de la méthadone si vous bénéficiez déjà d’un traitement
  • Au moment du passage à la forme gélule de méthadone : le cadre légal impose d’effectuer une analyse urinaire

Lors du suivi de votre traitement, votre médecin peut faire des analyses urinaires pour confirmer l’efficacité de la méthadone sur les prises d’opiacés éventuelles et pour parler avec vous de vos autres consommations. Mais ces analyses urinaires, si elles sont positives, ne doivent jamais être punitives et ne doivent jamais être une occasion pour vous baisser votre traitement, ou pire, vous exclure du programme !

« Moi au centre que ça soit ici ou à Lyon avant, ils ont une petite plaquette qui teste méthadone, opiacés et cocaïne. Que je prenne de la morph, du tramadol de la codé ou de l'hero j’étais positif... Après ils savent pas ce que tu as consommé exactement mais ils savent que tu as mis le nez dedans... Ils ont ensuite la possibilité de faire un autre test plus poussé pour voir exactement ce que c’était... »
-(Source, Mith, Psychoactif)

Vivre avec la méthadone

Méthadone et effets secondaires

La plupart des gens qui suivent un traitement à la méthadone éprouvent des effets secondaires comme la sudation, la constipation ou la prise de poids,une réduction de la libido, une bouche sèche.


Méthadone et transpiration

Beaucoup d'usagers transpirent sous méthadone. Ca peut même en devenir génant.

Pour diminuer votre problème de manière naturelle :

  • Avoir une alimentation équilibrée limitant les substances responsables d’hypersudation (comme l’alcool et le café...)
  • Porter des vêtements légers en fibres naturelles (coton, lin...) favorise l’évaporation naturelle.

Des traitements, disponibles en pharmacie, telles que la pierre d’Alun, des anti-transpirants forts (Etiaxil® ou équivalents), de la sauge médicinale ou encore de la poudre de talc peuvent aider à limiter les problèmes de transpiration.

« C'est l'été, fait chaud et la méthadone nous fait transpirer un max. Une petite herbe antisudorales qui est trés bonne en ce moment la sauge médicinale moi j'aime avec toutes les salades et autre plats. J'ai l'impression que ça fonctionne, bien sur faut pas faire un marathon sous 40°. Et en plus d'être bon au goût c'est très bon pour la santé. »
-(Source, alcaloX, Psychoactif)

Il y a aussi des remèdes plus violents comme un médicament anti-parkinsonien l'Akineton LP (Bipéridène)].[1]

« Le bipéridène, c'est ce que j'ai trouvé de plus efficace. Si tu prends un comprimé voir un demi comprimé le matin en même temps que la méthadone tu ne transpire pas du tout. 1/2 comprimé suffit le plus souvent soit 2mg en lp c'est assez faible. C'est juste pratique les jours où tu dois passer des entretiens, je ne suis pas pour en prendre tous les jours non plus.. »
-(Source, neutritude, Psychoactif)

Méthadone et allongement de l'espace QT

Depuis le début des années 2000 il y a une polémique sur le risque d’allongement de l’espace QT par la méthadone qui pourrait aboutir à une torsade de pointes. Les dernières études montrent que la méthadone à posologie modérée (inférieure à 120 mg/jour)[2] n’est pas associée à une augmentation significative du QTc. En pratique :

  • Si vous êtes avec une posologie supérieure à 120 mg/jour de méthadone, il est conseillé de faire un ECG (Électrocardiogramme).[3]
  • Si le QTc > 450mc, faire un dosage du potassium, à la recherche d’une hypokaliémie (une faible concentration en potassium (hypokaliémie) est associée à une augmentation significative du QTc)
  • Si le QTc est > à 450 ms et < à 500 ms, il faut organiser un suivi rapproché, avec ECG et kaliémie répétés.
  • Si le QTc est supérieur à 500 ms, il faut envisager une diminution de la posologie, si elle est possible, un changement de co-prescription, si elle est possible, ou un changement de traitement de substitution (buprénorphine ou morphine).

Méthadone et trouble sexuel

La dysfonction sexuelle est un effet secondaire fréquemment rapporté de la méthadone. Les plaintes courantes incluent une baisse de libido, une dysfonction orgasmique (orgasme retardé ou incapacité à atteindre l’orgasme) et une irrégularité menstruelle.[4]


D'autre facteurs peuvent procurer également de la dysfonction sexuelle, comme les médications autres que la méthadone (antihypertenseurs et les agents psychotropes), les comorbidités psychiatriques, le tabac.

Si ces autres facteurs ont été éliminés, le remplacement de la testostérone sérique anormalement basse par de la testostérone (parentéral ou transdermique) peut traiter efficacement la dysfonction libidinale ou la dysfonction érectile et potentiellement l'orgasme retardé ou l’anorgasmie. La bromocriptine peut également constituer une alternative thérapeutique.

« Je sors d'une année sous neuroleptique et je suis à présent sous méthadone ce qui me permet de canaliser mes consommations impulsives et garder le contact avec la réalité. Je me suis aussi procuré du pramipexole (SIFROL) et de la bromocriptine (PARLODEL) j'en prend de très faibles doses une fois ou deux par semaine et ça marche ma libido est revenue. »
-(Source, neutritude, Psychoactif)

Une réduction de la dose journalière de méthadone peut aussi avoir un effet sur la libido.

« J'ai 10 ans de méthadone..j'étais a 100mg de métha et depuis 2 mois je vois une femme dont je suis tomber amoureux! Au moment ou je l'ai rencontré et qu'on a commencé a avoir des rapports,je suis descendu à 60mg et tout ce passais super bien!un truc de fou!meme moi je m'étonnais! »
-(Source, James, Psychoactif)

Le remplacement d'androgènes anormalement bas chez des femmes sous TSO peut également améliorer la libido, ainsi que l'humeur. Les anomalies du cycle menstruel sont supposées être passagères et peuvent ne pas exiger de modification du dosage du méthadone.


Methadone et constipation

La constipation est un effet secondaire courrant de la prise de méthadone. Une étude a montré que la constipation affectait 41% des usagers recevant un TSO.(Kalso et al. 2004)

Réduire les doses de méthadone ne préviendra pas la constipation parce que la dose qui produit la constipation est approxivement quatre fois moins que la dose analgésique (Yuan 2005;Yuan and Foss 2000)

Les fibres

Il y a un mythe selon lequel manger des fibres permettrait de soigner ou d'atténuer la constipation. Mais une étude a montré qu'il n'y a pas de différence dans la prise de fibre entre les usagers sous TSO constipés et ceux qui ne sont pas constipés.(Müller-Lissner et al. 2005). Les patients sous TSO ne bénéficieront pas d'un régime alimentaire à base de fibre à part si il y a déja une defficience dans la prise de fibre.


Hydratation

Il n'y a pas d'évidence que la constipation puisse être traitée seulement en augmentant la prise de fluide, à moins qu'il y ait une preuve de déshydratation. Dans ce cas, la constipation peut être améliorée dans une certaine mesure en ajoutant des fluides (Müller-Lissner et al. 2005, Yuan 2005).

Activités physiques

La réduction de la constipation induite par les TSO par l'activité physique n'a pas été spécifiquement étudiée. Et bien qu'un peu d'activité physique puisse aider les usagers avec une constipation légère, il n'y a pas d'évidence que l'activité physique puisse être bénéfique pour une constipation chronique et plus sevère (Bingham and Cummings 1989).

Il peut etre raisonnablement assumé que pour avoir une bonne santé générale, on a besoin d'ingérer une certaine quantité de fibres et de liquides par jour et de maintenir un niveau raisonnable d'activités physiques. Beaucoup de gens dans la société d'aujourd'hui sont probablement déficients dans ces domaines, et cela devrait être un objectif d'atteindre les niveaux recommandés pour le maintien de la santé globale. Mais que les déficiences de fibres, d'apport hydrique ou d'activité physique puisse causer ou contribuer à la constipation est discutable. Il est encore plus douteux de penser que l'élimination de ces carences puissent à elles seules réussir à traiter la constipation induit par la méthadone (Müller-Lissner et al. 2005)

Les laxatifs

Une gestion efficace de la constipation induite par les TSO implique l'utilisation d'agents laxatifs comme des émollients fécaux et/ou des stimulants de l'intestin. Ceux habituellement utilisées dans le traitement de la constipation induite par les TSO sont résumées dans le tableau.

Laxatifs pour la constipation induite par les TSO (Yuan 2005) [5]
Type Exemples Mécanisme d'action Commentaires
Emollient fécal Tensioactif
  • Docusate de sodium
Ramollit les selles en facilitant le mélange de graisse et d'eau A utiliser en combinaison avec un laxatif stimulant
Emollient fécal Osmotique
  • Lactulose (Duphalac®)
  • Hydroxyde de magnesium (lait de magnésie)
  • Sulfate de magnesium (sel d'Epsom)
  • Polyethylène glycole (Magrogol 4000®)
  • Phosphate de sodium
Tirer de l'eau vers le côlon, hydratatant ainsi les selles Ces différents agents ont des degrès d'effet différent. Certains peuvent causer un déséquilibre électrolytique.
Emollient fécal Lubrifiant
  • Huile minérale (Lansoyl)
Lubrifie l'intestin, retarde l'absorption de l'eau fécale dans le côlon, et ramollit les selles A utiliser en combinaison avec d'autres laxatifs, lorsque les selles sont dures et sèches
Stimulants
  • Bisacodyl (Dulcolax®)
  • Sorbital (E420) (Microlax®)
  • Cascara sagrada
  • Senna (Anthraquinone) (Correctol®, ExLax®, Senokot®)
Irrite les terminaisons nerveuses sensorielles, augmentant les contractions musculaires; réduit l'absorption d'eau. Contrecarre l'absence d'activité de propulsion induite par les opioïdes, à utilisater en combinaison avec un émollient fécal
Laxatifs augmentant le volume des selles
  • Methylcellulose
  • Psyllium
  • Extrait de malt en soupe
  • Calcium polycarbophil
Stimule l'absorption d'eau Ne pas utiliser pour la constipation à la méthadone

Si vous êtes constipés, certains changements alimentaires et de mode de vie pourrait être utile, suivie par des laxatifs si nécessaire. Si une carence existe, augmentez la consommation de liquides, de fruits, de jus de fruits et de légumes, et augmenter l'activité.

Ces mesures simples peuvent ne pas suffire pour prévenir la constipation, les laxatifs seront alors nécessaires. Ceux-ci pourraient être choisis parmi l'un des laxatifs osmotiques (hydroxyde de magnésium, citrate de magnésium, ou phosphate de sodium), ou un émollient (docusate de sodium); La plupart des laxatifs nécessitent une administration quotidienne. Il peut être nécessaire d'ajouter ultérieurement un laxatif stimulant (séné ou bisacodyl) tous les 2 à 3 jours, voire tous les jours si nécessaire. Le lactulose et le polyéthylène glycol sont des approches plus agressives.

« Moi au fil des années après avoir utilisé plusieurs traitements, j'essaie de boire bcp d'eau et de ne pas consommer (si possible) le matin au reveil, pas avant d'avoir été a la selle pour l'instant cela marche pas trop mal. Sinon au pire des cas pour éviter l'occlusion j'utilise le "bon vieux" microlax !!! J'éssais dans la mesure du possible de manger des aliments qui contiennent des fibre et (mais c plus rare) de faire un peu d'activités physique. »
-(Source, PAI, Psychoactif)
« je ne suis plus constipé aujourd'hui à cause des traitement VIH qui devraient normalement me filer une chiasse d'enfer, mais avant de prendre ces medics j'avais de gros problème de ce coté la (si je peux m'exprimer ainsi... lol) je prenais du lactulose (laxatif en gel) et ça ne marchait pas trés fort.... l'hygiène de vie et la nourriture n'y ont rien changé non plus... »
-(Source, behrthram, Psychoactif)


Methadone et prise de poids

Une étude menée en 2008[6] conclue que la prise de poids n’est pas un effet secondaire pouvant être imputé directement à la méthadone.

Le sucre présent dans le sirop de méthadone est un autre paramètre qui été cité comme pouvant être à l’origine de la prise de poids : d’après les mentions légales de la méthadone, AP-HP, un flacon de 15 ml dosé à 60 mg de méthadone contient 9 g de saccharose soit l’équivalent de 2 morceaux de sucre. Ce ne peut pas être un facteur central de la prise de poids.

La prise de poids est due aux modifications des conditions de vie survenant lors de l’instauration du traitement (suite à l’amélioration de l’alimentation par exemple, mais aussi consommation d'alcool ou de sucre, sédentarité, traitements concomitants, souvent responsables de prises de poids : neuroleptiques, corticoïdes, anti-hypertenseurs...)

Cependant, il est important de préciser que certaines observations[7] semblent indiquer un effet indésirable rare : une rétention hydrosodée potentiellement responsable de prises de poids spectaculaires.

« Je suis sous méthadone depuis 5 ans à raison de 180mg/jour...Par-contre en 5 ans j'ai pris 40 kilos. Auparavant, je pesais 80 kilos (poids normal) pour 1m84, désormais je suis à 120 kilos. J'ai beau essayer de ne pas trop manger et faire de l'exercice, rien ne change. »
-(Source, empathy, Psychoactif)

Methadone et dents (caries)

De nombreux produits psychoactifs tels les opiacés (y compris les médicaments opiacés de substitution comme la méthadone), amphétamines, cannabis, médicaments psychotropes, mais également le tabac et l’alcool peuvent contribuer à diminuer le débit de salive (hyposialie), provoquant une sécheresse de la bouche (xérostomie). En cas d’usage plus ou moins prolongé, ce phénomène peut altérer toutes les parties de la bouche (langue, gencives, glandes salivaires...) et entraîne une prolifération bactérienne qui va développer la plaque dentaire à partir du tartre qui se dépose sur les dents. En l’absence de soins, la zone qui entoure la dent en dessous du collet (le parodonte ou périodonte) va être attaquée, entraînant, en l’absence de soins, des caries puis la chute des dents.

La méthadone sous forme de sirop peut également favoriser le développement de caries en raison de sa haute teneur en saccharose, et de part sont effet anti-douleur, qui peut amener un retard (parfois très dommageable) dans la mise en route des soins dentaires. Au final, tout ses facteurs de dégradation de la dentition, combinés aux caries induites par l’héroïne, à l'absence totale d’hygiène dentaire, ou à la peur du dentiste... peuvent conduire vite à un état dentaire catastrophique quasiment irrécupérable.

C'est pour cela que l’hygiène bucco-dentaire doit être rigoureuse chez les patients sous méthadone (sirop ou gélule), avec brossage des dents de qualité, utilisation du fil dentaire de soie, brossettes interdentaires, ; il est recommandé se faire aider des conseils d’un dentiste, et de consulter régulièrement.

« Peut-être aussi que, lors de la primo-prescription de méthadone sirop, par l'addicto, celui-ci et le médecin qui prend le relais en ville si c'est le cas, devraient plus insister sur les problèmes dentaires ou du moins faire un minimum de prévention. Car je pense que ce n'est pas forcément évident pour tout le monde d'avoir les bons réflexes, les bonnes attitudes pour préserver son capital dentaire, ou du moins ce qu'il en reste ! »
-(Source, empathy, Psychoactif)


« Après y a aussi le fait qu'on paie souvent "la facture" des années après, et souvent c'est pendant nos périodes de défonce (sans TSO donc) ou là beaucoup de gens laissent plus de coté l'hygiène surtout dentaire, tout ca fragilise les dents, et ensuite le sucre de la méthadone + son effet antalgique qui fait qu'on est pas alerté par les petites douleurs, tout ca fait que petit a petit, les dents se détériorent. Personnellement, chaque fois que je vais le dentiste (j'en change souvent, car j'y vais surtout en cas "d'urgence", il/elle me trouve des caries, qui devrais me faire mal (ou du moins je devrais le sentir selon le dentiste)...Pour le tabac ca joue aussi, perso j'ai arrêté de fumé y a presque 2 ans, j'ai aujourd'hui beaucoup moins de tartre et les dents beaucoup moins jaune. »
-(Source, Lloigor, Psychoactif)

Méthadonémie

La méthadonémie est la mesure des taux sanguins de méthadone. Elle n'est pas effectuée de manière systèmatique.

Elle peut être utile pour individualiser votre prescription :

  • En guidant une adaptation de votre traitement tout en limitant le risque de sur dosage.
  • En identifiant les personnes éliminant plus rapidement la méthadone et en adaptant le traitement en conséquence (2 prises par jour par exemple).
  • En confirmant par voie biologique un sous-dosage responsable de signes de manque.

Les prises de sang sont le plus souvent réalisées 24heures après la dernière prise, juste avant la prise quotidienne de méthadone (méthadonémie dite résiduelle). Plus rarement, il est nécessaire de faire une prise de sang 3 à 4 heures après la prise pour mesurer ce qu’on appelle la méthadonémie au pic.

« Pour faire une méthadonémie, afin de voir si éventuellement ton dosage n'est pas adapté, par exemple en raison d'un hypermétabolisme ou autre cause, il est nécessaire de faire plusieurs prélèvements sanguins à différents moments dans la journée. 1h avant ta prise quotidienne de métha pour constater le taux de méthadone résiduelle. 2h après la prise, 4 heures après et éventuellement 12 heures après, mais en principe, les trois premières suffisent. Ensuite les résultats indiqueront le taux de méthadone dans ton sang à ces différents moments et donneront donc une indication sur la dégradation de la métha dans le temps. En principe tu le sais la métha est faite pour durer 24 heures voire un peu plus,... il arrive chez certains qu'elle se dégrade plus rapidement. »
-(Source, psycholol, Psychoactif)


Méthadone et interactions

Méthadone et traitements VIH/VHC

Le nelfinavir, la delavirdine, mais surtout le ritonavir augmentent les effets de la méthadone (cette action est moindre s’il est combiné avec le saquinavir).

L’AZT, le Combivir-®, la didanosine et la stavudine peuvent parfois diminuer l’action de la méthadone.

Le fluconazole (Diflucan-®) de même que de nombreux antifongiques se terminant en «-azole-» peuvent augmenter les effets de la méthadone jusqu’à 30-%.

La rifampicine (contre la tuberculose) diminue les effets de la méthadone.

« le monsieur en question vient d'etre diagnostiqué positif à la tuberculose, il suit depuis le 02/02/13 un traitement à base de Rifanpicine et d'isionazide... A son entrée à l'hopital il était stabilisé à 50 mg de MTD sirop, à ce jour il est en manque complet à 100mg en deux prise 60 mg le matin et 40 mg le soir..... »
-(Source, spartiate, Psychoactif)

Attention, les inhibiteurs de protéase (ritonavir, kaletra, efavirenz) peuvent également augmenter les effets des benzo (Xanax®, Valium®, Lexomil®, Tranxene®)

Méthadone et mélange de produits psychoactifs

Alcool

La prise d’alcool augmente l'effet de la méthadone mais réduit sa durée d’action et peut provoquer une overdose.

Benzodiazépines

L’effet de la méthadone est augmenté par la consommation de benzodiazépines (Valium, Xanax, Lexomil, Tranxene...), leur consommation associée expose à un risque de surdosage qui peut être mortel.

Buprénorphine

La méthadone est incompatible avec la buprénorphine. Si vous êtes dépendant à la méthadone, la prise de buprénorphine vous mettra en manque que vous ne pourrez soulager.

« 18h, je rentre à la maison après une journée au taf. je bosse et je suis sous methadone 40/60mg/jour depuis 15 jours. Vers 11h j'avais pris mes 20 de meth du matin, le soir je rentre chez moi et vers 18h je me dis "tiens je vais me prendre 1/2 de sub de 8mg ( donc 4mg), pour me payer un petit délire..." je le mets sous la langue et je me mets au lit avec un bouquin....18h30 je trouve que je transpire beaucoup, mon oreiller est mouillé. 18h40 un mal de ventre me prend, pas piqué des vers : gonflement du bas abdomen et douleur comme une crise de colique. je saute au wc et me vide carrément.... 19h je suis au lit et là je comprends qu'il est en train de m'arriver une crise de manque à pleurer ma mère ! »
-(Source, xetubus, Psychoactif)


Prise en charge de la douleur

Lorsque vous nécessitez une analgésie postopératoire, plusieurs types de prises en charge sont possibles :

  • il est possible d’arrêter la méthadone en préopératoire, de mettre en place une ACP (pompe) de morphine associant un débit continu et des bolus en post-opératoire. La méthadone est reprise 36 heures plus tard avec une analgésie tout à fait satisfaisante ; Cette méthode est notamment employée si vous ne pouvez pas absorber votre méthadone.
  • il est également possible de poursuivre la dose habituelle de méthadone à visée substitutive et d’instituer une ACP de morphine associant un débit continu et des bolus. Il faut ajouter de la morphine pour calmer la douleur, car la méthadone prise regulierement comme TSO n'est pas tres efficace sur des douleurs aigues. Mais ceci demande une surveillance continue, car chez un UD particulier la dose de Morphine requise pour calmer la douleur (en plus de la méthadone) peut etre "normale" , faible ou au contraire tres forte.

Méthadone et grossesse

Voir la page du PsychoWiki spécifiquement dédiée à cette problématique : Méthadone et grossesse


Méthadone et voyage à l'étranger

Dans l'espace Schengen

  • Si la durée de votre voyage n'excède pas 14 jours, une ordonnance comportant le nom et l’adresse de votre prescripteur, la durée du traitement et sa posologie, suffit.
  • Sinon, il vous faut obtenir une « Autorisation de transport de stupéfiants ou substances psychotropes dans le cadre d’un traitement médical » auprès de l’Agence régionale de santé (ARS).
  • Si votre voyage excède la durée de votre prescription, vous pouvez également procéder à la mise en place d’un relais thérapeutique, après accord préalable entre votre centre et un centre du pays d’accueil (Il faut alors se procurer le formulaire E111 à la CPAM)

Hors Espace Schengen

L'accueil que vous allez recevoir est très différents selon les pays. Certains pays autorisent le transport et dispensent de le méthadone, quand pour d'autres, la méthadone est considérée illégale (Russie...)

Pour les pays qui autorisent le transport de la méthadone, il faut vous munir de votre ordonnance ainsi que :

  • une lettre rédigée en anglais qui détaille votre prise en charge (nom du prescripteur, dosage, durée de prescription,) si la durée de votre voyage est inférieure au délai maximal de prescription (14jours).
  • une « Attestation de transport » à se procurer à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) si votre voyage excède la durée maximale de prescription (14 jours)

Dans tous les cas, renseignez-vous par téléphone auprès des services de l’ambassade concernée. Bien qu'il commence à vieillir et n'est plus mis à jour, vous pouvez aller voir les conditions de voyage à l'étranger sur www.indro-online.de

« Pour le Canada c'est apparemment pas un pays pas trop problématique. Pour ce qui de faire un relais méthadone la-bas, en contactant ces numéros peut être il pourront te donner des infos précises : http://www.indro-online.de/canada.htm. Après selon ce liens : http://cbsa-asfc.gc.ca/publications/cn-ad/cn628-eng.html. Il est dit que : "The quantity of narcotic or controlled drug being imported or exported does not exceed the lesser of a single course of treatment OR a 30-day supply, based on the usual daily dose prescribed by a person who is registered and entitled to practise the profession of medicine or dentistry". Donc c'est apparemment limité a 30 jours, donc je pense que pour l'import, y aura pas de soucis du moment que tu peux bien entendu justifier les boites de méthadone par l'ordonnance qui va avec. »
-(Source, Lloigor, Psychoactif)
« Je cherche depuis quelques semaines des infos,concernant les lois en vigueur en Ukraine concernant la substitution, puisque je vais partir 8 jours la bas... J'ai réussi à joindre "le Pôle Stupéfiants et psychotropes" de l'Ansm,et il n'y a pas de soucis,apparemment. Juste l'ordonnance du médecin, vu que le voyage de dépasse pas 15jours.

Par précaution, on m'a conseillé de joindre par tel,l'ambassade(que j'ai déjà essayé de joindre par mail)

»
-(Source, bozzo, Psychoactif)

Les gélules de méthadone

On peut dans un second temps passer à la forme gélule, après au moins un an de méthadone en sirop et lorsqu'on est stabilisé. Il existe en effet des gélules de 1 mg et 2 mg qui peuvent permettre de mieux gérer un sevrage dégressif. On ne peut obtenir les gélules de méthadone qu'en retournant en CSST/CSAPA, car le généraliste n'est pas habilité à faire une initialisation de traitement.

La forme gélule est une vrai avancée pour le traitement à la méthadone : on peut en effet reprocher au sirop son taux de sucre trop élevé, la présence d'alcool, l'encombrement et son coté peu discret (notamment pour partir en vacances), ainsi que la difficulté si l'on veut diminuer le dosage ce sirop au-dessous de 5 mg.

« Je suis également sous méta gelules a 60 mg par jours.... Les effet ne sont pas les méme pour moi sous gélules et en sirop. Déja elle monte plus vite et elle me donne un effet planant carrément pas comme celle en sirop.. elle tient mieux, car avant j'arrivais pas à faire 24h sans effet de manque. »
-(Source, Titox23, Psychoactif)
« Je commence samedi à prendre ma méthadone en gélules. Mon csst ma fait une ordonnance initiale pour six mois en + d'un petit pipi. ça faisait longtemps.Mon toubib traitant me fera les prescriptions comme dab, pas besoin d'y retourner tous les jours. OUFF car c'était à 50 bornes. »
-(Source, Alcalox, Psychoactif)

Arrêter la méthadone

Le manque de méthadone s’installe peu à peu environ 30 heures après la dernière prise et peut durer 10 à 12 jours puis diminuer progressivement. Voilà pourquoi un sevrage complet de la méthadone en hôpital nécessite un séjour de 10 à 14 jours.

Selon les quantités et la durée de la consommation, les symptômes du manque sont plus ou moins intenses. Les personnes ayant pris des dosages élevés de méthadone durant de longues années peuvent endurer un inconfort prolongé et divers troubles durant de longs mois après un sevrage brusque ou trop rapide. Il est donc vivement conseillé d’arrêter la méthadone très progressivement afin de garantir un certain confort et de ne baisser la méthadone pas plus de 10% tous les 15 jours.

« j'ai commencé mon traitement à 90mg, pendant un ans je suis resté régulier et j'ai commencé à baisser, la descente à zéro m'à prit 1 ans et demi »
-(Source, synthétike71, Psychoactif)
« Il y a 3 ans à peu près j'ai décider a passer a la méthadone et me soigner de mon hépatite C. Au début j'ai été a 80 mg et même pendant mon traitement de hépatite (11 mois )j'ai continué a descendre avec succès. La ça se corse - à ce jour je suis a 8 mg et je souffre. De 20 mg a 10 mg,j'ai descendu par 2 mg par semaine-aucun problème. Arrive a 10mg,j'ai descendu a 9 -en une semaine étais prête a descendre a 8mg. Maintenant ça fait 3 semaines que je suis a 8mg et tous les jours je suis en manque pendant au moins 2-3 heures voir plus. Je savais que la fin ça allait être dur, mais la ça devint très fatigant. Du coup, je suis pas bien psychologiquement non plus. Petite précision : depuis 40 mg, je descends tout seule, je vois juste un docteur pour me faire l'ordonnance. »
-(Source, dima12, Psychoactif)
« J'ai décro de la métha il y a maintenant deux ans et je dois avouer que ça n'a pas été de tous repos. Moi aussi une fois descendu par palier de 120 mg à 30 mg en 10 mois je n'en pouvais plus. J'ai décidé alors d'arrêter en m'aidant de topalgic et de valium en réduisant peu à peu pour finir par y arriver. Je ne sais pas si la méthode était la meilleure car mes humeurs étaient difficilement gérable pour mon entourage! »
-(Source, fanfan, Psychoactif)

Lorsque vous faite un sevrage à l’hôpital, demandez du catapressan (clonidine). Il supprime une bonne partie des symptômes physiques du sevrage.

« Après 15 ans d’héroïne coupler à 13 ans de metha je décide d'entrer en cure. J'étais à 100 de metha plus ma conso d'hero en alu (de0.5g a 2g/jour). Je ne connaissais pas le catapressan mais j'ai été très étonné de la facilité de la cure. Quand je dit facile c'est pas tout a fait exact mais rien de comparable à une decro a la dure ou à une grosse crise de manque. Le catapressan enlève environ 70% du manque des opiacés couplé avec du valium et du laroxyle je n'ai pas eu d'idées noires je n'ai pas pété les plombs...Le catapressan fait chuter la tension donc avant chaque prise on nous la prend. Il ne faut pas avoir 9 ou moins sinon il nous donne pas. A la cure ou j'etais c'est le seul traitement que l'on pouvait avoir la nuit (toute les 4 heures) au bout d'une semaine je n'avais plus besoin de le prendre la nuit. »
-(Source, Akabz, Psychoactif)

La méthode chinoise

Il existe une autre et très ancienne méthode pour décrocher en douceur. Admettons toujours, que vous avez réussi à baisser jusqu'à 20 mg/jour.Vous pouvez essayer la méthode chinoise sur 10 semaines avec des flacons de 60 mg. Il vous faut :

  • 15 flacons de 60 mg (15ml) de méthadone, soit 900 mg.
  • 1 bouteille vide
  • 1 préparation bien sucrée de sirop d'orange (genre Teisseire)
  • Une seringue ou un doseur de 5 cc ou 5 ml

Versez les 15 flacons de métha tous dans la bouteille, ensuite, le premier jour, avec la seringue, dosez 5 ml, soit 20 mg, buvez le contenu de la seringue remplacez la quantité bue, soit 5 ml, par la même quantité de sirop. (Versez le dans la bouteille contenant la métha).

Faites de même chaque jour, prenez 5 ml dans la bouteille de métha (chaque fois un peu plus diluée) et remplacez par la même quantité de sirop.

Note de prescripteur

Les doses décrites ci dessus sont utilisables mais me paraissent en général un peu excessives. D'autant qu'en général on préconise la méthode chinoise à partir de 10 mg/j de Methadone plutot que 20 mg/j. Pour des raisons de sécurité des calculs je préconise de faire une solution de départ à 1 mg/ml soit par exemple 40 mg complétés à 40 ml jusqu'à 100 mg complété à 100 ml, voire même un peu plus. Ainsi la dose quotidienne est de 10 ml si la dose de départ est fixée à 10 mg/jour de Méthadone. Avec 100 mg pour 100 ml la dose diminue de 10% tous les jours. On peut donc calculer la dose pour avoir la progressivité souhaitée.

fin de la note


Au bout de 10 semaines ce ne sera plus que du sirop et vous aurez décro sans rien sentir (ou presque...). Il est recommandé de garder la préparation au frigo , sinon le mélange peut devenir un peu acide. Bien sûr pour que ces méthodes réussissent il faut être déterminé. Si vous reprenez de l'héro pendant, vous risquez de devoir recommencer à zéro.

La « méthode chinoise » est une adaptation du procédé utilisé par les colons français accrochés à l’opium jusque dans les années 50. Ils pratiquaient ainsi avec un tonnelet de Laudanum ou de sirop opiacé. Chaque fois qu’ils en buvaient un verre, ils reversaient l’équivalent du verre d’un liquide quelconque dans le tonnelet. A raison de trois fois apr jour, au bout de six semaines, la quantité d’opium ingérée ne subsistait plus qu’à l’état de trace infinitésimale, comme en homéopathie. Souvent « la décroche » se faisait sur le bateau qui les ramenait d’Indochine à Toulon. Le voyage durait 6 semaines. Juste ce qu’il fallait pour arriver sevré en douceur en France.

Notes et références

  1. BIPERIDENE (AKINETON LP®) POUR LES HYPERSUDATIONS LIÉES A LA METHADONE - Le Flyer N°26, septembre 2006
  2. Corrected QT interval during treatment with methadone and buprenorphine - Relation to doses and serum concentration - Marianne Stallvik, Berit Nordstrand, Oistein Kristensen, Jorn Bathen, Eirik Skogvoll, Olav Spigset
  3. Méthadone et allongement de l’espace QT - Analyse de quelques publications récentes...et moins récentes - Dr William LOWENSTEIN, Boulogne (92), Dr Claude FONTANARAVA, Aubagne (13), & Dr Philippe RIVAT, Cardiologue-rythmologue, St-Amand-les-eaux (59)
  4. TRAITEMENT DE SUBSTITUTION OPIACÉE PAR MÉTHADONE ET BUPRÉNORPHINE : LA DYSFONCTION SEXUELLE COMME EFFET SECONDAIRE DU TRAITEMENT - Randall T. BROWN et Megan ZUELDORFF, University of Wisconsin, Madison, USA
  5. Managing Opioid-induced constipation in Ambulatoty-Care patients - Clyde R. Goodheart, MD, MBA, MS; Stewart B. Leavitt, MA, PhD
  6. L.Okruhlica and S. Slezakova. Weight gain among the patients in methadone maintenance program as come-back to population norm. Cas Lek Cesk, January 1, 2008; 147(8): 426-30.
  7. B. LONGWELL et al., Weight Gain Edema on Methadone Maintenance Therapy. The International Journal of the Addictions, 1979.

Liens