Depistage et traitement urgence du VIH

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Que faire lorsqu'on a pris un risque VIH/hépatite avec l'injection ?

L'hépatites C ou VHC

  • L'hépatite C est une maladie du foie qui peut entraîner des cirrhoses, des cancers du foie. Elle est provoquée par un virus appelé VHC qui est présent dans le sang des personnes contaminées et qui se transmet très facilement lors de l'injection. Elle tue chaque année de nombreuses personnes. On estime à plus de 70%, le pourcentage des injecteurs contaminés, et après les deux premières années de pratique plus de 50% des usagers sont contaminés.
  • Avec le VHC, il ne suffit plus de prendre une seringue neuve pour chaque injection. Le virus est beaucoup plus résistant que le VIH, il est résistant à l'air libre (environ 7 jours). Il se transmet par contact avec d'infime quantité de sang contaminés (manuportage, garrot) mais aussi en partageant du petit matériel (filtre, eau, tampon d'alcool). À chaque injection, tout le petit matériel doit être également changé !
  • Les traitements médicaux permettent de guérir le VHC dans plus de 50% des cas. Un dépistage précoce augmente les chance de guérison. Il peut être prescrit par un médecin généraliste ou être fait directement dans un CDAG (Centre de dépistage anonyme et gratuit). Fais le une ou deux fois par an, et n'oubliez pas d'aller chercher les résultats. Vous pouvez parfois, à cette occasion, vous faire accompagner d'un professionnel de CAARUD.

Traitement d'urgence du VIH

  • En cas de risque de contamination VIH (partage de la seringue), il faut vous rendre au service des urgences les plus proche, dans un délais de 48h, pour qu'ils puissent évaluer le risque que vous avez pris et recevoir si nécessaire un traitement prophylactiques d'un mois. (C'est le même traitement que pour le VIH, mais sur un mois). Ce traitement peut, si vous avez été réellement contaminé, éliminer le virus du VIH avant qu'il devienne chronique.
  • Si le délais peut être de 48 heures, il est préférable de débuter le traitement dans les 4 heures qui ont suivi la prise de risques. Le service des urgences ne peut vous refuser ce traitement. Par contre, vous devez absolument le suivre pendant un mois, et revenir à la fin du mois pour une dernière consultation.

Attention, les médecins des urgences sont souvent "sous pression", avec beaucoup de malades partout, et ils risquent de sous estimer votre problème, surtout si vous évitez de donner des détails (ce que vous risquez de faire pour protéger votre entourage). Documentez donc bien les facteurs de risque. Notamment, le médecin demandera ce que vous savez du statut sérologique des personnes qui ont participé à l'échange de seringues. Si l'un connait sa séropositivité il faut bien le signaler. S'il y a seulement des doutes le service d'urgences peut faire un test rapide sur une ou plusieurs personnes pour évaluer le risque. Il est aussi important de bien documenter quel a été le partage effectif de matériel et de seringues. Une bonne documentation, par vous, du risque et de la nécessité de la prévention incitera le service d'urgences à prendre votre demande au sérieux.

Aspect médico-légal

Vous aurez peut être par la suite à documenter votre contamination devant la justice (plainte au pénal, demande de dommages et intérêts, refus de prise en charge d'une contamination professionnelle au motif que vous êtes toxicomanes). C'est pourquoi il peut être utile de faire une sérologie juste après la contamination possible (ou quelques jours après), même si aucun traitement préventif n'a été mis en route. Cela vous permet de prouver que vous étiez séro-négatifs à ce moment là, ou, sinon, que votre contamination était antérieure.