Les complications liées à l'injection intraveineuse

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Poussières, abscès, infection, injection à coté

Les poussières

  • Une poussière correspond la plupart du temps à ce que les médecins appellent un choc. Il en existe plusieurs types :
    • le choc anaphylactique, c'est à dire une réaction face à une substance étrangère introduite dans l'organisme chez une personne qui y est allergique. Ce peut être une allergie au produit lui même mais aussi à des additifs et produits de coupage. Il se traduit le plus souvent par une baisse brutale et immédiate de tension, accompagnée d'un "rash cutané" (urticaire ,ou équivalent). Il faut éviter absolument de réinjecter ou re-consommer ce produit (mais si c'est un produit de coupage on ne sait pas toujours duquel il s'agit). La consultation d'un allergologue est utile si on est dans le doute. Le plus souvent il survient chez un sujet qui connaît déjà des problèmes allergiques (allergie alimentaire, aux antibiotiques, asthme, rhinite allergique).
    • Le choc pyretique = la présence de "poussières", de produits divers, notamment non solubles = poussières d'amidon, etc.., peut entraîner une réaction "simple" avec malaise et fièvre, sans que ce soit un choc allergique et sans qu'il y ait injection de germes.
    • le choc septique = très souvent il s'agit d'une bactérie invisible à l'œil nu qui provoque une infection de l'organisme ou un empoisonnement du sang qui peut être apparenté à une petite septicémie. Au delà du choc initial, l'injection de germes peut entraîner une infection grave retardée (du cœur, des os, du sang). Il ne faut donc pas hésiter à consulter si des signes anormaux surviennent à la suite d'un tel épisode (même des semaines après).
  • Les conséquences des poussières peuvent varier d'intensité. Cela peut aller de quelques frissons avec mal de tête jusqu'à la crise spectaculaire durant une nuit entière avec fièvre de plus de 40°C. On en sort toujours d'une poussière abattu, lessivé, courbaturé. Parfois le mal de tête persiste longtemps et il faut plusieurs jours pour s'en remettre. Une poussière peut également affaiblir l'organisme au point de déclencher d'autres pathologies (éruption d'herpès, mycoses, endocardites (infection du cœur), complications pulmonaires.....
  • Ne pas re-shooter par dessus. Que ce soit de l'eau, de la dope ou quoi que soit d'autre. Cela ne sert à rien et présente un gros risque d'augmenter la quantité de germes (virus, bactéries) dans un organisme déjà affaibli, dont toutes les défenses sont mobilisées pour lutter. Prendre de l'aspirine ou du paracétamol dès les premiers symptômes et, en cas de douleurs aigües, éventuellement un suppositoire de Viscéralgine. (pour la rapidité d'action. Rester couché au calme, dans la pénombre, au chaud sous des couvertures. En principe la phase aiguë avec fièvres, maux de tête, vomissement.....ne dure pas plus de quelques heures. Si les symptômes persistent appelez un médecin d'urgence.

Les abcès

  • Il existe deux sortes d’abcès consécutifs à une injection : les abcès d’origine infectieuse, provoqués par des bactéries qui pénètrent sous la peau, à cause de conditions d’hygiène insuffisantes. Les abcès causés par un corps étranger – particules d’excipients insolubles, poils, fibres de coton... Les uns, généralement mous, chauds et douloureux, ont tendance à gonfler et à suppurer abondamment, tandis que les autres forment plutôt une boule dure, moins chaude, qui se transforme en kyste. Cette distinction est importante : la plupart des abcès dus à un corps étranger s’infectent et se mettent à suppurer, allant jusqu’à causer une gangrène des tissus. « Les plus durs à soigner, affirme le Dr.V, un médecin spécialisé dans le soin aux usagers de drogue, ce sont les abcès causés par toutes les saloperies qu’il y a dans les cachetons : Ils s’infectent quasiment à tous les coups et sont en plus très durs à nettoyer, du fait qu’il y a beaucoup de particules qui forment comme une constellation de mini-abcès enkystés. J’ai une patiente qui a perdu 7 centimètres de fémur, et je ne sais pas encore si on va pouvoir lui sauver la jambe..
  • Dans tous les cas, celui-ci se manifeste au bout de quelques heures (un jour et demi au maximum) par une rougeur enflée, chaude et douloureuse au point d’injection. Il continue d’enfler jusqu’à atteindre parfois la taille d’une balle de ping-pong. Dans les cas extrêmes (pas soignés à temps), c’est tout le membre concerné qui peut enfler démesurément, causant des élancements insup­portables et une fièvre de cheval. À ce stade, la seule solution est le service des urgences de l’hôpital le plus proche...
  • Pour ne pas en arriver là, le mieux est de prévenir le risque d’abcès aussitôt après le shoot raté, en scotchant sur le point d’injection une compresse imbibée d’Hexomédine Transcutanée* qu’on changera deux fois par jour jusqu’à résorption de l’enflure. Pour un abcès déjà formé (48 h ou plus), gonflé et douloureux, d’une sale couleur rouge violacée, une seule solution : le médecin. Selon le degré d’évolution de l’abcès, il pourra soit vous prescrire un traitement à base d’antibiotiques (contre l’infection), d’applications de poches de glace et de compresses d’Hexomédine, soit inciser et drainer l’abcès – une petite opération désagréable (aaah le look et l’odeur du pus !) mais anodine et pas trop douloureuse. Même chose en cas d’éclosion spontanée de l’abcès : nettoyez l’essentiel du pus, collez un pansement alcoolisé et allez vite faire drainer le reste !

Injecter à coté

Lors de l'injection, il faut s'assurer que l'aiguille est bien dans la veine en aspirant légèrement du sang dans la seringue. Toutefois quand les veines sont malmenées, ce n'est pas toujours évident. Il y a donc risque d'injecter hors de la veine. La toxicité d'une telle injection dépend du produit.

Le Subutex® = Surtout quand il est mal filtré. L'injection à côté de la veine entraîne des réactions inflammatoires et des abcès.

La Cocaïne = son action anesthésiante peut insensibiliser la région autour de la veine, rendant inapparente au début les lésions réelles. En cas d'injection en dehors de la veine il faut donc interrompre l'injection, même si on ne ressent rien.

En cas d'injection en dehors de la veine, il faut

    • arrêter immédiatement l'injection
    • mettre un traitement local éventuellement, en faisant très attention de ne pas agresser la peau encore plus (par exemple avec des pansements alcoolisés sans diluer l'alcool)
    • surveiller l'évolution (signes d'infection, nécrose cutanée) et ne pas hésiter à consulter un médecin s'il y a une inquiétude.