« Methadone, effets, risques, témoignages » : différence entre les versions

 
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voir aussi le RCP du Zoryon (AMM Douleur)  http://agence-prd.ansm.sante.fr/php/ecodex/rcp/R0335352.htm
voir aussi le RCP du Zoryon (AMM Douleur)  http://agence-prd.ansm.sante.fr/php/ecodex/rcp/R0335352.htm


 
Il existe dans ce psychowiki un chapitre TSO qui donne des renseignements sur certains problemes associés à la Méthadone et à la Buprenorphine.


==Histoire brève==
==Histoire brève==
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Wikipedia
Wikipedia


La méthadone est un opioïde analgésique synthétisé en 1937 par les Allemands Max Bockmühl (en) et Gustav Ehrhart (en) de chez I.G. Farben qui cherchaient un analgésique qui serait d'un emploi plus aisé au cours d'une intervention chirurgicale et ainsi d'avoir moins de potentiel d'addiction. La molécule de méthadone a un atome de carbone chiral – le C6 qui porte 4 substituants différents –, elle se présente donc sous forme de deux énantiomères :
La Méthadone est un opioïde analgésique synthétisé en 1937 par les Allemands Max Bockmühl (en) et Gustav Ehrhart (en) de chez I.G. Farben qui cherchaient un analgésique qui serait d'un emploi plus aisé au cours d'une intervention chirurgicale et ainsi d'avoir moins de potentiel d'addiction. La molécule de méthadone a un atome de carbone chiral – le C6 qui porte 4 substituants différents –, elle se présente donc sous forme de deux énantiomères :


     (R)-méthadone
     (R)-méthadone
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==Les dosages==
==Les dosages==


Choix de la posologie La posologie moyenne varie entre 60 à 100 mg par jour,avec une moyenne de 80 mg par jour (valeur théorique maximale). Il existe une grande variabilité interindividuelle des doses prescrites. Le traitement de substitution par la méthadone doit s’initier chez un patient abstinent depuis au  moins  12  heures  avec  quelques  signes  de  sevrage physique apparents. La posologie initiale se situe entre 10 et  30  mg  par  jour  et  par  prise,  parfois  40  mg  pour  la première prescription lorsque la dépendance aux opiacésest avérée et que les signes de manque sont très présents,ou lorsque le patient est déjà connu par le praticien. Le clinicien augmente la posologie par palier de 10 mg par jour  jusqu’à  disparition  des  signes  de  sevrage  et  de l’appétence toxicophilique pour l’héroïne, ce qui correspond à la stabilisation des concentrations sanguines de méthadone. Le clinicien doit rechercher ces signes ou des signes de surdosage pour adapter au mieux la posologie(tableau II). La transition de l’héroïne vers la méthadone doit  se  faire  en  étroite  collaboration  avec  le  patient,  en fonction des signes de sevrage et du craving qu’il ressent
Choix de la posologie La posologie moyenne varie entre 60 à 120 mg par jour,avec une moyenne de 80 mg par jour. Il existe une grande variabilité interindividuelle des doses prescrites. Le traitement de substitution par la méthadone doit s’initier chez un patient abstinent depuis au  moins  12  heures  avec  quelques  signes  de  sevrage physique apparents. La posologie initiale se situe entre 10 et  30  mg  par  jour  et  par  prise,  parfois  40  mg  pour  la première prescription lorsque la dépendance aux opiacé sest avérée et que les signes de manque sont très présents,ou lorsque le patient est déjà connu par le praticien. Le clinicien augmente la posologie par palier de 10 mg par jour  jusqu’à  disparition  des  signes  de  sevrage  et  de l’appétence toxicophilique pour l’héroïne, ce qui correspond à la stabilisation des concentrations sanguines de méthadone. Le clinicien doit rechercher ces signes ou des signes de surdosage pour adapter au mieux la posologie(tableau II). La transition de l’héroïne vers la méthadone doit  se  faire  en  étroite  collaboration  avec  le  patient,  en fonction des signes de sevrage et du craving qu’il ressent. À savoir avant de commencer, la méthadone étant très difficile à sevrer, la maintenance à vie est à envisager sérieusement pour tous ceux qui ne vivent pas mal les effets secondaires communs aux opiacés/opioïdes : sudation et constipation, baisse de libido, etc...
 
 
https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2008/revue-medicale-suisse-175/quelle-evolution-pour-un-patient-substitue-a-la-methadone-au-long-cours


==Les modes de consommation==
==Les modes de consommation==
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''Après, c'est mon ressenti d'utilisateur, qui connait bien ces substances. Ça n'est pas forcement objectif. Avec la metha, quand on commence, on parle souvent de "lune de miel" pour qualifier la période plus ou moins longue ou on ressent un certain plaisir.
''Après, c'est mon ressenti d'utilisateur, qui connait bien ces substances. Ça n'est pas forcement objectif. Avec la metha, quand on commence, on parle souvent de "lune de miel" pour qualifier la période plus ou moins longue ou on ressent un certain plaisir.
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''En tout cas, il faut faire très attention, la metha c'est fort et sournois, ça peut prendre plus de 4 heures a venir, donc attention aux surdoses.
''En tout cas, il faut faire très attention, la metha c'est fort, ça peut prendre plus de 4 heures a venir, donc attention aux surdoses.
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''Take it easy,''
''Take it easy,''
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· Il est recommandé, lors de chaque consultation, de vérifier l'absence de pratique d'injection par le patient.
· Il est recommandé, lors de chaque consultation, de vérifier l'absence de pratique d'injection par le patient.


· Le chlorhydrate de méthadone est un dérivé morphinique, dont l'usage est exclusivement réservé au traitement des pharmacodépendances aux opiacés.
· Le chlorhydrate de méthadone est un dérivé morphinique, dont l'usage est exclusivement réservé au traitement des pharmacodépendances aux opiacés.(l'AMM pour les douleurs a été ajoutée depuis : ''ZORYON est indiqué chez les adultes et les adolescents à partir de 15 ans dans le traitement de fond de douleurs d’origine cancéreuse d’intensité modérée à sévère chez les patients qui ne sont pas soulagés de façon adéquate par d’autres opioïdes de palier 3, en raison d’une efficacité insuffisante et/ou d’effets indésirables excessifs.'' )


· Le succès du traitement est fortement corrélé à la posologie et aux mesures médico-psychologiques et socio-éducatives associées.
· Le succès du traitement est fortement corrélé à la posologie et aux mesures médico-psychologiques et socio-éducatives associées.
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Effets indésirables les plus sévères: dépression respiratoire, hypotension sévère, arrêt respiratoire, choc, arrêt cardiaque.
Effets indésirables les plus sévères: dépression respiratoire, hypotension sévère, arrêt respiratoire, choc, arrêt cardiaque.


''La dépression respiratoire se traduit en général par un ralentissement progressif du rythme respiratoire, qui peut s'accompagner de signes de souffrance physiologique (tachycardie, hyper ou hypotension etc..) le plus souvent en dessous de 5 respirations par minute.
''
''Mais cette dépression respiratoire peut se transformer à tout moment (et parfois d'emblée) par un arrêt respiratoire , mortel en quelques minutes.''
''C'est pourquoi la dépression respiratoire est une urgence absolue qui doit guider le recours à la naloxone, si possible. En l'absence de naloxone une stimulation verbale ou physique peut permettre de gagner quelques minutes.
En raison de la longue durée d'action de la Méthadone, espérer une amélioratio rapide est illusoire et l'appel aux secours est indispensable.
''
Autres effets:
Autres effets:


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Insuffisance surrénalienne
Insuffisance surrénalienne


    Les analgésiques opioïdes peuvent provoquer une insuffisance surrénalienne réversible nécessitant une surveillance et un traitement de substitution par glucocorticoïdes. Les symptômes de l'insuffisance surrénalienne peuvent inclure des nausées, des vomissements, une perte d'appétit, de la fatigue, une faiblesse, des vertiges ou une hypotension artérielle.
''Les analgésiques opioïdes peuvent provoquer une insuffisance surrénalienne réversible nécessitant une surveillance et un traitement de substitution par glucocorticoïdes. Les symptômes de l'insuffisance surrénalienne peuvent inclure des nausées, des vomissements, une perte d'appétit, de la fatigue, une faiblesse, des vertiges ou une hypotension artérielle.''


Diminution des hormones sexuelles et augmentation de la prolactine
Diminution des hormones sexuelles et augmentation de la prolactine


    L'utilisation à long terme d'analgésiques opioïdes peut être associée à une diminution des taux d'hormones sexuelles et à une augmentation de la prolactine. Les symptômes peuvent inclure une diminution de la libido, une impuissance ou une aménorrhée.
''L'utilisation à long terme d'analgésiques opioïdes peut être associée à une diminution des taux d'hormones sexuelles et à une augmentation de la prolactine. Les symptômes peuvent inclure une diminution de la libido, une impuissance ou une aménorrhée.''


===Tolérance, accoutumance, Dépendance===
===Tolérance, accoutumance, Dépendance===
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La méthadone passe dans le lait maternel. La décision d'allaitement dépend de l'évaluation du rapport bénéfice/risque pour l'enfant. La méthadone pourrait prévenir chez le nouveau-né la survenue d'un syndrome de sevrage consécutif à une imprégnation opiacée "in utero".
La méthadone passe dans le lait maternel. La décision d'allaitement dépend de l'évaluation du rapport bénéfice/risque pour l'enfant. La méthadone pourrait prévenir chez le nouveau-né la survenue d'un syndrome de sevrage consécutif à une imprégnation opiacée "in utero".


===????? et mélanges de drogues ou de médicaments===
===Méthadone  et interactions médicamenteuses===
 
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
 
Médicaments susceptibles de donner des torsades de pointe
 
Ce trouble du rythme cardiaque grave peut être provoqué par un certain nombre de médicaments, antiarythmiques ou non. L'hypokaliémie est un facteur favorisant, de même que la bradycardie ou un allongement préexistant de l'intervalle QT, congénital ou acquis.
 
Les médicaments concernés sont notamment des antiarythmiques de classe Ia et III, certains neuroleptiques.
 
En ce qui concerne l'érythromycine, la spiramycine, la vincamine, seules les formes administrées par voie intraveineuse sont concernées par cet effet.
 
L'utilisation d'un médicament torsadogène avec un autre médicament torsadogène est contre-indiquée en règle générale. Toutefois, certaines sous-classes, ainsi que la méthadone, font exception à cette règle.
 
Associations contre-indiquées  (voir RCP en tête d'article)
 
(voir rubrique 4.3)
 
+ Morphiniques agonistes-antagonistes: nalbuphine, buprénorphine, pentazocine
 
Diminution de l'effet antalgique par blocage compétitif des récepteurs, avec risque d'apparition d'un syndrome de sevrage.
 
+ Naltrexone
 
Risque d'apparition d'un syndrome de sevrage.
 
+ Sultopride
 
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe.
 
Associations déconseillées
 
(voir rubrique 4.4)
 
+ Antiarythmiques de classe Ia (quinidine, hydroquinidine, disopyramide), antiarythmiques de classe III (amiodarone, dofétilide, ibutilide, sotalol), certains neuroleptiques (amisulpride, chlorpromazine, cyamémazine, dropéridol, halopéridol, lévomépromazine, pimozide, sulpiride, thioridazine, tiapride, véralipride) sauf sultopride (voir paragraphe Associations contre-indiquées), certains antiparasitaires (halofantrine, luméfantrine, pentamidine), certains macrolides (azithromycine, clarithromycine, roxithromycine, érythromycine IV, spiramycine IV), bépridil, cisapride, diphémanil, mizolastine, moxifloxacine, vincamine IV
 
Risque majoré d'allongement de l'intervalle QT et de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe.
 
Surveillance clinique et électrocardiographique.
 
+ Consommation d'alcool
 
Majoration par l'alcool de l'effet sédatif des analgésiques morphiniques.
 
L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicule et l'utilisation de machines.
 
Eviter la prise de boissons alcoolisées et de médicaments contenant de l'alcool.
 
Associations faisant l'objet de précautions d’emploi
 
+ Bêta-bloquants dans l'insuffisance cardiaque: bisoprolol, carvédilol, métoprolol, nébivolol
 
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe. Surveillance clinique et électrocardiographique.
 
+ Cimétidine (utilisée à des doses ≥ 800 mg/j)
 
Augmentation des concentrations plasmatiques de méthadone avec surdosage et risque majoré d'allongement de l'intervalle QT et de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe.
 
Surveillance clinique et électrocardiographique renforcée: s'il y a lieu, adaptation de la posologie de la méthadone pendant le traitement par la cimétidine et après son arrêt.
 
+ Fluvoxamine
 
Augmentation des concentrations plasmatiques de méthadone avec surdosage et risque majoré d'allongement de l'intervalle QT et de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe.
 
Surveillance clinique et électrocardiographique renforcée: s'il y a lieu, adaptation de la posologie de la méthadone pendant le traitement par l'antidépresseur et après son arrêt.
 
+ Médicaments bradycardisants: antiarythmiques de classe Ia, certains anti-arythmiques de classe III, antagonistes du calcium bradycardisants (diltiazem, vérapamil), anticholinestérasiques, bêta-bloquants, antihypertenseurs d'action centrale, digitaliques
 
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe.
 
Surveillance clinique et électrocardiographique.
 
+ Médicaments hypokaliémiants: amphotéricine B voie IV, glucocorticoïdes, diurétiques hypokaliémiants seuls ou associés, laxatifs stimulants, tétracosactide
 
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe.
 
Corriger toute hypokaliémie avant d'administrer la méthadone et réaliser une surveillance clinique, électrolytique et électrocardiographique.
 
+ Inducteurs enzymatiques: carbamazépine, phénobarbital, oxcarbazépine, primidone, phénytoïne (et par extrapolation fosphénytoïne), rifabutine, rifampicine, griséofulvine
 
Diminution des concentrations plasmatiques de méthadone, avec risque d'apparition d'un syndrome de sevrage, par augmentation de son métabolisme hépatique.
 
Surveillance clinique régulière et adaptation de la posologie de la méthadone.
 
+ Efavirenz, névirapine
 
Diminution des concentrations plasmatiques de méthadone avec risque d'apparition d'un syndrome de sevrage par augmentation de son métabolisme hépatique par l'antiviral.
 
Surveillance clinique régulière et adaptation de la posologie de la méthadone.
 
+ Amprénavir (et par extrapolation, fosamprénavir), nelfinavir, ritonavir
 
Diminution des concentrations plasmatiques de méthadone avec risque d'apparition d'un syndrome de sevrage par augmentation de son métabolisme hépatique par l'antiprotéase.
 
Surveillance clinique régulière et adaptation éventuelle de la posologie de la méthadone.
 
Associations à prendre en compte
 
+ Autres analgésiques morphiniques, barbituriques, benzodiazépines, antitussifs morphine-like (dextrométhorphane, noscapine, pholcodine), antitussifs morphiniques vrais (codéine, éthylmorphine)
 
Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
 
+ Autres médicaments sédatifs
 
Il faut prendre en compte le fait que de nombreux médicaments ou substances peuvent additionner leurs effets dépresseurs du système nerveux central et contribuer à diminuer la vigilance. Il s'agit des dérivés morphiniques (analgésiques, antitussifs et traitements de substitution), des neuroleptiques, des barbituriques, des benzodiazépines, des anxiolytiques autres que les benzodiazépines (par exemple, le méprobamate), des hypnotiques, des antidépresseurs sédatifs (amitriptyline, doxépine, miansérine, mirtazapine, trimipramine), des antihistaminiques H1 sédatifs, des antihypertenseurs centraux, du baclofène et du thalidomide.
 
L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l'utilisation de machines.


==Comment réduire les risques==
==Comment réduire les risques==
=== xxx et test chimique d’identification de substances===
==Méthadone et Réduction des Risques ==
 
La Méthadone constitue un puissant outil de RdR chez les usagers problématiques d'opiacés. Mais son usage thérapeutique comme récréatif peut aussi être l'objet d'actions de RdR. En effet la plupart des OD lors des traitements à la Methadone surviennent à l'initiation. Il est donc important d'être très prudent. Ceci vaut aussi pour la re-initialisation, par exemple après une opération ou un séjour en prison.
 
Cette RdR passe entre autres par la maitrise des doses, la connaissance des dangers et la possession de naloxone (et la présence de personnes pouvant l'administrer).
 
http://www.rvh-synergie.org/images/stories/pdf/Article_Naloxone.pdf
 
https://infordrogues.be/pdf/rdr/RDR-Methadone.pdf
 
Sans oublier les actions sur le contexte
 
https://harmreductionjournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/1477-7517-8-17
 
et sur le contexte de soins
 
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/j.1467-9566.2008.01094.x#references-section
 
 
=== Méthadone  et test chimique d’identification de substances===
 
Substance recherchée  méthadone
 
Durée de présence
 
- dans les urines : 3 à 7 jours
 
- dans le sang  : jusqu'à 48 heures
 
La Méthadone n'est pas retrouvée dans les tests salivaires.


==Liens==
==Liens==
https://feditobxl.be/site/wp-content/uploads/2020/04/Guide-pratique-daide-%C3%A0-la-PEC-TSO.pdf


==Références==
==Références==