Methadone, effets, risques, témoignages

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RCP (Résumé des Caractéristiques du Produit)

RCP http://agence-prd.ansm.sante.fr/php/ecodex/rcp/R0249836.htm

voir aussi le RCP du Zoryon (AMM Douleur) http://agence-prd.ansm.sante.fr/php/ecodex/rcp/R0335352.htm

Il existe dans ce psychowiki un chapitre TSO qui donne des renseignements sur certains problemes associés à la Méthadone et à la Buprenorphine.

Histoire brève

Wikipedia

La méthadone est un opioïde analgésique synthétisé en 1937 par les Allemands Max Bockmühl (en) et Gustav Ehrhart (en) de chez I.G. Farben qui cherchaient un analgésique qui serait d'un emploi plus aisé au cours d'une intervention chirurgicale et ainsi d'avoir moins de potentiel d'addiction. La molécule de méthadone a un atome de carbone chiral – le C6 qui porte 4 substituants différents –, elle se présente donc sous forme de deux énantiomères :

   (R)-méthadone
   (S)-méthadone

qui sont différenciables par leur pouvoir rotatoire opposé. La forme utilisée en thérapie est le racémique, c'est-à-dire le mélange 50:50 des deux formes.

La méthadone est utilisée depuis 1960 comme substitut des opiacés chez les consommateurs d'héroïne sous l'impulsion de Mary Jeanne Kreek, Vincent Dole et Marie Nyswander. Son utilisation est légale en France depuis 1995. En général, le mélange des isomères D et L est utilisé, ceci bien que l'activité recherchée soit due presque entièrement à la forme L. En tant qu'analgésique narcotique, la méthadone est utilisée pour soulager des douleurs sévères.

Suivant les législations en vigueur par pays, la prescription médicale de méthadone peut être soumise aux lois sur la prescription de substances psychotropes.

A signaler sur les fausses croyances concernant la Méthadone : http://www.rvh-synergie.org/images/stories/pdf/histoire_de_%20la_%20methadone_flyer_51.pdf

Qu'est ce que c'est ?

Aspect, à quoi ça ressemble ?

La Méthadone est disponible en France comme sirop et en gelules. Il semble que les pharmaciens belges disposent d'une forme poudre pour les préparations.

Les autres noms et surnoms

Le prix

Test de dépistage


Pharmacologie

Absorption

La méthadone est rapidement absorbée au niveau du tractus gastro-intestinal (biodisponibilté par voie orale d'environ 75%) et les premiers effets analgésiques apparaissent après 15 à 30 minutes en sirop et 1h à 1h30 en gélule (et sont maximum environ 4 à 5 heures après la prise, mais avec un premier pic précoce à 2,5 heures). La durée d'action d'une dose initiale unique est de six à huit heures. Lors d'une administration répétée, la durée d'action et la demi-vie (15 à 55 heures) augmentent également.

Le taux plasmatique thérapeutique de la méthadone est d'environ 100 à 400 μg·l-1 (microgrammes/litre) et le taux plasmatique toxique est d'environ 1 000 à 2 000 μg·l-1 (microgrammes/litre).

Métabolisme La méthadone est principalement métabolisée dans le foie par mono- et di-N-déméthylation, puis se transforme spontanément en une structure cyclique, d'une part en 2-éthylidène-1,5-diméthyl-3,3-diphénylpyrrolidine (EDDP, métabolite primaire de la méthadone) et d'autre part en 2-éthyl-5-méthyl-3,3-diphénylpyrrolidine (EMDP, métabolite secondaire). La méthadone est également métabolisée par hydroxylation en méthadol, suivie d'une N-déméthylation en norméthadol. La méthadone, la EDDP et la EMDP subissent également une hydroxylation suivie d'une glucuroconjugaison. Les métabolites majeurs de la méthadone sont inactifs.

Il existe pour la Méthadone une grande variabilité, selon les personnes, dans le métabolisme. Certains sont des métaboliseurs rapides et d'autres lents. Le dosage sanguin, dans l'idéal au pic et le lendemain permettent d'évaluer le métabolisme. Les métaboliseurs rapides peuvent augmenter leur dose ou la prendre en deux prises par jour. Des médicaments associés peuvent aussi modifier le métabolisme (voir interactions)

Les dosages

Choix de la posologie La posologie moyenne varie entre 60 à 100 mg par jour,avec une moyenne de 80 mg par jour (valeur théorique maximale). Il existe une grande variabilité interindividuelle des doses prescrites. Le traitement de substitution par la méthadone doit s’initier chez un patient abstinent depuis au moins 12 heures avec quelques signes de sevrage physique apparents. La posologie initiale se situe entre 10 et 30 mg par jour et par prise, parfois 40 mg pour la première prescription lorsque la dépendance aux opiacésest avérée et que les signes de manque sont très présents,ou lorsque le patient est déjà connu par le praticien. Le clinicien augmente la posologie par palier de 10 mg par jour jusqu’à disparition des signes de sevrage et de l’appétence toxicophilique pour l’héroïne, ce qui correspond à la stabilisation des concentrations sanguines de méthadone. Le clinicien doit rechercher ces signes ou des signes de surdosage pour adapter au mieux la posologie(tableau II). La transition de l’héroïne vers la méthadone doit se faire en étroite collaboration avec le patient, en fonction des signes de sevrage et du craving qu’il ressent

Les modes de consommation

Sniffer

https://www.psychoactif.org/forum/t8420-p1-Methadone-sniff.html

Injecter

Méthadone injectée

En 1998, dans le Canton de Fribourg (Suisse), l'UST (Unité Spécialisée en Toxicomanie) qui dépend du CPS (Centre Psycho-Social) en collaboration avec La Fondation Le Tremplin (Le Tremplin y participa durant la première année seulement) avait un programme expérimental de distribution de méthadone injectable (PROMI, programme de méthadone injectable) pour les toxicomanes ne pouvant se passer de l'usage de la seringue. Les injections se faisaient dans une salle sous la surveillance d'un infirmier spécialisé. Le programme, qui a duré environ 4 années, a cessé car plusieurs patients avaient des problèmes veineux car la méthadone injectable était très concentrée.

L'Angleterre est le seul pays où quelques usagers de drogues bénéficient d'une prescription de méthadone injectable sous forme d'ampoules (Physeptone®) de 10, 20, 35 et 50 mg. Il a été reconnu que cette formule, destinée à l'origine à l'injection sous-cutanée ou intra-musculaire pour les cas nécessitant l'administration d'un antalgique puissant à très longue durée d'action, n'est pas adaptée à l'injection dans les veines qu'elle détériore rapidement et irrémédiablement. Certains usagers s'injectent plusieurs centaines de mg par jour, généralement dans l'aine, n'ayant plus accès au système veineux superficiel.

La galénique des formules disponibles en France (sirop et gélules) rend l'injection quasiment impossible.

La présentation sous forme de sirop épais aromatisé et très sucré (9 grammes de saccharose = 2 morceaux de sucre environ) dans un flacon de 15 ml suffit généralement à dissuader les risques de mésusage par injection.

Quant à la gélule, toute tentative de dissoudre la poudre qu'elle contient, transforme le tout en épaisse gélatine inutilisable.

Toutefois ces informations doivent être relativisées.

https://www.psychoactif.org/forum/t25465-p1-Guide-injection-gelules-methadone.html

Il n'en reste pas moins que l'injection de Méthadone présente des dangers importants.

Ingérer

Mode de prise habituel en sirop ou en gelules. Lorsqu'elle est prise sur un estomac vide l'effet vient un peu plus vite mais entraine parfois nausées et vomissements.

https://www.reddit.com/r/Methadone/comments/90zo2q/methadone_on_am_empty_stomach/

Fumer

sans objet

Plugger

https://www.bluelight.org/xf/threads/plugging-methadone.764446/

Les effets recherchés

L'utilisation thérapeutique de la Méthadone est bien connue comme MSO (Médicament de Substitution aux Opiacés)

https://rvh-synergie.org/prises-en-charge-des-addictions/penser-ensemble-les-prises-en-charge/therapeutiques/substitut-methadone/690-prescription-et-dispensation-de-la-methadone-sirop-et-gelule-questions-reponses.html

et plus récemment comme traitement de la douleur.

https://www.vidal.fr/actualites/25753-premiere-amm-pour-la-methadone-dans-le-traitement-de-la-douleur-en-france-zoryon-gelule-et-sirop.html

L'usage recréatif existe mais ne semble pas très satisfaisant.


https://www.psychoactif.org/forum/t20245-p1-Methadone-recreatives-effets.html


Psychocrack a dit

presque aucun effet récréatif c'est juste un substitue! je parle d'éxperience, en étant naif aux opiacées. j'ai taper plusieurs plaquette sur 1 mois des gélule je me rapelle (pas tout d'un coup)avec de la mxe pour potentialiser (dangereux)


Skenman a dit

Assez d'accord avec Pyschocrack, il n'y a pas de "pique" avec la metha, ça monte tout doucement, enlève la manque ou la douleur si ils sont présents mais ça n'a rien a voir, niveau plaisir, avec la morphine ou la codéine qui elles ont des piques importants. Après, c'est mon ressenti d'utilisateur, qui connait bien ces substances. Ça n'est pas forcement objectif. Avec la metha, quand on commence, on parle souvent de "lune de miel" pour qualifier la période plus ou moins longue ou on ressent un certain plaisir. En tout cas, il faut faire très attention, la metha c'est fort et sournois, ça peut prendre plus de 4 heures a venir, donc attention aux surdoses. Take it easy,

Les risques de la consommation

Dangerosité et dommages du produit selon différents classements

Les facteurs de dangerosité selon le rapport Roques (1998)[1]
Dépendance physique Dépendance psychique Neurotoxicité Toxicité générale Dangerosité sociale

??

??

??

??

??

Echelle de classment des dommages créés par différentes drogues.2007 [2]


Les effets secondaires

voir RCP en tête d'article

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Mises en garde spéciales

· Il est recommandé, lors de chaque consultation, de vérifier l'absence de pratique d'injection par le patient.

· Le chlorhydrate de méthadone est un dérivé morphinique, dont l'usage est exclusivement réservé au traitement des pharmacodépendances aux opiacés.(l'AMM pour les douleurs a été ajoutée depuis : ZORYON est indiqué chez les adultes et les adolescents à partir de 15 ans dans le traitement de fond de douleurs d’origine cancéreuse d’intensité modérée à sévère chez les patients qui ne sont pas soulagés de façon adéquate par d’autres opioïdes de palier 3, en raison d’une efficacité insuffisante et/ou d’effets indésirables excessifs. )

· Le succès du traitement est fortement corrélé à la posologie et aux mesures médico-psychologiques et socio-éducatives associées. Le traitement peut révéler des troubles psychiatriques nécessitant une prise en charge spécialisée, adaptée à chaque patient.

· L'arrêt brutal du traitement entraîne l'apparition d'un syndrome de sevrage opiacé et une diminution de la tolérance acquise.

· La dose létale de la méthadone est de l'ordre de 1 mg/kg pour les enfants et les personnes naïves ou peu dépendantes aux opiacés. Afin d'éviter tout risque d'ingestion accidentelle, les patients doivent être avertis de mettre les plaquettes thermoformées en sûreté, de ne jamais sortir à l'avance les gélules des plaquettes thermoformées, de tenir les plaquettes thermoformées hors de portée des enfants et de ne pas prendre ce médicament devant des enfants. Un service d'urgence doit être contacté immédiatement en cas d'ingestion accidentelle ou de suspicion d'ingestion (voir rubrique 4.8).

A signaler la notion de dose lethale à 1 mg/kg est dangereuse et ne doit pas être retenue. Elle peut faire croire qu'une dose inférieure est sans danger. La premiere dose chez un sujet Non naif aux opiacés est de 30 mg (parfois 40 mg). Pour les usagers naifs elle n'est pas connue.

RCP du Zoryon http://agence-prd.ansm.sante.fr/php/ecodex/rcp/R0335352.htm

4.2. Posologie et mode d'administration

Le traitement doit être instauré par une équipe hospitalière spécialisée dans la prise en charge de la douleur ou des soins palliatifs et expérimentée dans l’utilisation de la méthadone.

Posologie

La posologie de chaque patient doit être déterminée individuellement, en fonction de la situation clinique (traitement antalgique antérieur, facteurs de risques d’addiction) et de l’objectif thérapeutique.

Plusieurs protocoles de conversion d’un traitement opioïde vers la méthadone ont été étudiés et sont actuellement utilisés lors de l’instauration d’un traitement par méthadone dans les douleurs d’origine cancéreuses. Les deux protocoles utilisés dans l’étude clinique ayant évalué ZORYON (EQUIMETH2) n’ont pas démontré une supériorité d’efficacité l’un par rapport à l’autre (voir rubrique 5.1).

Le choix du protocole à utiliser lors de l’instauration du traitement est laissé à l’appréciation de l’équipe hospitalière.

Mode d’administration

Ce médicament est administré par voie orale. Surveillance particulière

L’instauration et la titration du traitement nécessitent l’hospitalisation du patient.



https://www.psychoactif.org/forum/t18193-p1-Dose-Lethale-Methadone.html


Je voudrais apporter une précision importante à la notion commune de dose léthale de méthadone. On entend souvent dire qu'elle est de 1mg/kg chez le sujet naif. Or, la notion de dose léthale est toujours très relative. C'est pourquoi on parle en pharmacologie de DL50 ou DL90, c'est à dire la dose léthale qui tue 50% ou 90% des animaux d'expérience. Malheureusement ces doses sont différentes chez le rat par exemple et ne peuvent donc pas être extrapolées pour l'homme.

Donc la dose de 1mg/kg chez le sujet naif correspond t elle à une LD50 ou LD90 chez l'homme ????(LD=Lethal Dose = Dose Lethale) J'ai cherché la réponse dans la littérature médicale mais ne l'ai pas trouvé.

Quoi qu'il en soit 2 choses sont à savoir.

Quand une dose est léthale pour 50% des animaux (LD50) , une dose moindre est léthale pour 40%, 30%, 20%10%% etc.. Cela dépend du produit donc je ne peux pas préciser pour la méthadone chez l'homme. Mais évidemment une mortalité de 5% pour les usagers mis sous Méthadone serait inacceptable. C'est pourquoi les doses de début de la Méthadone sont TRES inférieures à la dose léthale car on veut qu'elles soient LD0,0000001 au plus !!

Chez l'homme "naif" des décès ont eu lieu avec des doses aussi basses que 30 mg, voire moins.(surtout en association avec d'autres sédatifs, alcool ou BZD).

https://www.psychoactif.org/forum/t42568-p1-Voila-pourquoi-faut-jamais-donner-methadone-non-consommateur-opiaces.html

c'est pourquoi là encore la dose de départ est de 30 mg environ et qu'on s'assure par Bilan Urinaire que le sujet n'est pas naif. La prudence au début du traitement est de mise. 50% des décès par OD de Méthadone ont lieu pendant le premier mois.

La présence d'autres produits, notamment BZD , alcool peut baisser la LD donc prendre moins de 1mg/kg et même 0,5 mg/kg ne prémunit pas contre une OD. ' Du fait de sa demi vie longue la Méthadonémie ne se stabilise qu'après une semaine environ. Donc une dose "excessive" mais acceptable le premier jour peut devenir léthale à la fin de la semaine.

L'OD à la methadone est aux USA la premiere cause de décès par opiacés. Conclusion = Pour expliquer que le début du traitement par Méthadone est potentiellement dangereux et que cela explique la prudence exercée par les CSAPA. Ceci ne doit pas vous inquiéter. L'avion est aussi potentiellement dangereux mais ais il ne l'est pas statistiquement parce que les procédures sont bien suivies. Il en est de même pour la Méthadone.


Des cas d'allongement de l'intervalle QT et des torsades de pointe ont été rapportées au cours de traitements par la méthadone, principalement pour des posologies élevées (> 120 mg/j). La méthadone doit être administrée avec prudence, sous surveillance clinique, électrolytique et ECG, aux patients présentant un risque d'allongement de l'intervalle QT, c'est-à-dire en cas:

· d'antécédent connu d'allongement du QT (congénital ou acquis),

· d'antécédents familiaux de mort subite,

· de posologie élevée, supérieure à 120 mg/j,

· de pathologie cardiaque évoluée,

· de traitements médicamenteux concomitant avec des médicaments connus pour allonger l'intervalle QT (antiarythmiques de classe Ia, antiarythmiques de classe III, certains neuroleptiques, certains antiparasitaires, certains macrolides, le bépridil, le cisapride, le diphémanil, la mizolastine, la moxifloxacine, la vincamine IV), avec des médicaments connus pour provoquer une hypokaliémie, ou pour entraîner une bradycardie, ou pour inhiber significativement le métabolisme de la méthadone (voir rubrique 4.5).

La prise concomitante de méthadone avec des boissons alcoolisées ou des médicaments contenant de l'alcool est déconseillée (voir rubrique 4.5).

Ce médicament contient du lactose. Son utilisation est déconseillée chez les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit en lactase de Lapp ou un syndrome de malabsorption du glucose ou du galactose (maladies héréditaires rares).

Précautions d'emploi

La méthadone est également à utiliser avec précaution chez les sujets âgés, les femmes enceintes ou encore les patients présentant une pathologie telle que:

· asthme,

· insuffisance respiratoire, rénale ou hépatique grave,

· insuffisance surrénalienne,

· hypothyroïdie,

· hypertrophie prostatique,

· épilepsie,

· diabète.


4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

L'attention est attirée, notamment chez les conducteurs de véhicules et les utilisateurs de machines, sur les risques de somnolence attachés à l'utilisation de ce médicament, particulièrement en début de traitement.

4.8. Effets indésirables Chez le sujet pharmacodépendant aux opiacés lors de la mise en place du traitement par la méthadone, les effets indésirables les plus fréquents sont: euphorie, vertiges, somnolence, nausées, vomissements, constipation, sédation, hypersudation, dysurie, œdèmes.

Chez le sujet pharmacodépendant aux opiacés traité par la méthadone en phase d'entretien, les effets indésirables les plus fréquents sont: hypersudation, nausées, constipation.

Chez le sujet non dépendant physiquement aux opiacés la méthadone entraîne les mêmes effets que tous les morphiniques. Depuis la commercialisation des gélules de METHADONE AP-HP, des cas d'ingestion accidentelle pédiatriques dus notamment au déconditionnement à l'avance des gélules par le patient ont été rapportés (voir rubrique 4.4). Des cas fatals d'ingestion accidentelle, en particulier chez des enfants, ont été rapportés avec la forme sirop de méthadone.

Effets indésirables les plus sévères: dépression respiratoire, hypotension sévère, arrêt respiratoire, choc, arrêt cardiaque.

La dépression respiratoire se traduit en général par un ralentissement progressif du rythme respiratoire, qui peut s'accompagner de signes de souffrance physiologique (tachycardie, hyper ou hypotension etc..) le plus souvent en dessous de 5 respirations par minute. Mais cette dépression respiratoire peut se transformer à tout moment (et parfois d'emblée) par un arrêt respiratoire , mortel en quelques minutes.

C'est pourquoi la dépression respiratoire est une urgence absolue qui doit guider le recours à la naloxone, si possible. En l'absence de naloxone une stimulation verbale ou physique peut permettre de gagner quelques minutes. En raison de la longue durée d'action de la Méthadone, espérer une amélioratio rapide est illusoire et l'appel aux secours est indispensable. Autres effets:

· Système nerveux central: euphorie, maux de tête, insomnie, agitation, altération de la perception visuelle.

· Tube digestif: bouche sèche, anorexie, spasmes des voies biliaires.

· Système cardiovasculaire: flush facial, bradycardie, palpitation, hypotension artérielle symptomatique; rares cas d'allongement de l'intervalle QT et de torsades de pointe.

· Appareil génito-urinaire: rétention urinaire, diminution de la libido, très rares cas de gynécomastie.

· Allergie: prurit, urticaire, rashs cutanés, œdème.

A signaler un effet endocrinologique qui ne semble pas rare.

https://eje.bioscientifica.com/view/journals/eje/179/4/EJE-18-0270.xml

   Résumé

L'utilisation d'opioïdes a considérablement augmenté au cours des deux dernières décennies, atteignant les dimensions d'une épidémie mondiale. Ces médicaments ont des effets sur de multiples niveaux du système endocrinien grâce à des mécanismes qui ne sont pas encore totalement élucidés, et la connaissance de leurs séquelles endocriniennes est vitale pour tous les spécialistes qui prescrivent ou gèrent des patients sur eux.

L'hypogonadisme est la conséquence la plus connue de la consommation d'opioïdes (prévalence de 21 à 86%) qui, cependant, peut rester non diagnostiquée avec des effets indésirables potentiels pour les patients. Bien que moins fréquente, une carence en cortisol peut également être trouvée.

En outre, il existe un impact négatif sur la santé osseuse (avec une densité minérale osseuse réduite et un risque de fracture accru) et parfois une hyperprolactinémie, alors que la signification clinique des altérations d'autres hormones reste à clarifier. L'arrêt ou la réduction de l'opioïde et, en cas de douleur chronique, la prise en compte de thérapies alternatives pour soulager la douleur sont des options de prise en charge potentielles. Le remplacement hormonal, en particulier lorsque les mesures ci-dessus ne sont pas réalisables dans la pratique, doit être envisagé. D'autres études sont nécessaires pour établir clairement la prévalence des anomalies hormonales avec divers régimes, doses et voies d'opioïdes et pour aborder de manière fiable les avantages et les risques à long terme du traitement hormonal chez les patients sous opioïdes. Jusqu'à ce que des directives cliniques fondées sur des preuves, sûres et rentables soient disponibles, une évaluation périodique de la fonction gonadique et surrénalienne (en particulier lorsque des manifestations cliniques pertinentes sont présentes) et une évaluation de l'état de santé osseuse sont recommandées. C'est d'ailleurs signalé dans le RCP de la Methadone (en tête de post)

Insuffisance surrénalienne

Les analgésiques opioïdes peuvent provoquer une insuffisance surrénalienne réversible nécessitant une surveillance et un traitement de substitution par glucocorticoïdes. Les symptômes de l'insuffisance surrénalienne peuvent inclure des nausées, des vomissements, une perte d'appétit, de la fatigue, une faiblesse, des vertiges ou une hypotension artérielle.

Diminution des hormones sexuelles et augmentation de la prolactine

L'utilisation à long terme d'analgésiques opioïdes peut être associée à une diminution des taux d'hormones sexuelles et à une augmentation de la prolactine. Les symptômes peuvent inclure une diminution de la libido, une impuissance ou une aménorrhée.

Tolérance, accoutumance, Dépendance

Des dépendances physique et psychique peuvent apparaître au cours d’un traitement par méthadone. L'arrêt brutal du traitement entraîne l'apparition d'un syndrome de sevrage aux opioïdes et une diminution de la tolérance acquise.

Le syndrome de sevrage peut se manifester par les symptômes suivants : agitation, larmoiement, éternuement, rhinorrhée, bâillements, sudation, frissons, tremblements, mydriase, irritabilité, anxiété, douleurs des extrémités, douleur dorsale, arthralgie, myalgie, contracture musculaire, spasme musculaire, faiblesse, crampes abdominales, insomnie, nausées, anorexie, vomissements, diarrhée, hausse de la tension artérielle, de la fréquence respiratoire ou de la fréquence cardiaque, piloérection et fièvre.

L'apparition de ce syndrome de sevrage sera évitée par une diminution progressive des doses. La pratique du sevrage de la Méthadone demande une expertise. Plusieurs posts sur le forum psychoactif donnent des témoignages et avis.

Méthadone et grossesse

Grossesse

Compte tenu des données disponibles et du bénéfice maternel et fœtal, l'utilisation de la méthadone est possible au cours de la grossesse quel qu'en soit le terme.

En cours de grossesse, des doses plus importantes de méthadone sont parfois nécessaires pour l'équilibre du traitement.

La prise chronique de méthadone par la mère en fin de grossesse, quelle que soit la dose, peut être à l'origine d'un syndrome de sevrage aux opiacés chez le nouveau-né dont l'apparition peut être retardée de plusieurs heures à quelques jours.

Allaitement

La méthadone passe dans le lait maternel. La décision d'allaitement dépend de l'évaluation du rapport bénéfice/risque pour l'enfant. La méthadone pourrait prévenir chez le nouveau-né la survenue d'un syndrome de sevrage consécutif à une imprégnation opiacée "in utero".

Méthadone et interactions médicamenteuses

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Médicaments susceptibles de donner des torsades de pointe

Ce trouble du rythme cardiaque grave peut être provoqué par un certain nombre de médicaments, antiarythmiques ou non. L'hypokaliémie est un facteur favorisant, de même que la bradycardie ou un allongement préexistant de l'intervalle QT, congénital ou acquis.

Les médicaments concernés sont notamment des antiarythmiques de classe Ia et III, certains neuroleptiques.

En ce qui concerne l'érythromycine, la spiramycine, la vincamine, seules les formes administrées par voie intraveineuse sont concernées par cet effet.

L'utilisation d'un médicament torsadogène avec un autre médicament torsadogène est contre-indiquée en règle générale. Toutefois, certaines sous-classes, ainsi que la méthadone, font exception à cette règle.

Associations contre-indiquées (voir RCP en tête d'article)

(voir rubrique 4.3)

+ Morphiniques agonistes-antagonistes: nalbuphine, buprénorphine, pentazocine

Diminution de l'effet antalgique par blocage compétitif des récepteurs, avec risque d'apparition d'un syndrome de sevrage.

+ Naltrexone

Risque d'apparition d'un syndrome de sevrage.

+ Sultopride

Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe.

Associations déconseillées

(voir rubrique 4.4)

+ Antiarythmiques de classe Ia (quinidine, hydroquinidine, disopyramide), antiarythmiques de classe III (amiodarone, dofétilide, ibutilide, sotalol), certains neuroleptiques (amisulpride, chlorpromazine, cyamémazine, dropéridol, halopéridol, lévomépromazine, pimozide, sulpiride, thioridazine, tiapride, véralipride) sauf sultopride (voir paragraphe Associations contre-indiquées), certains antiparasitaires (halofantrine, luméfantrine, pentamidine), certains macrolides (azithromycine, clarithromycine, roxithromycine, érythromycine IV, spiramycine IV), bépridil, cisapride, diphémanil, mizolastine, moxifloxacine, vincamine IV

Risque majoré d'allongement de l'intervalle QT et de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe.

Surveillance clinique et électrocardiographique.

+ Consommation d'alcool

Majoration par l'alcool de l'effet sédatif des analgésiques morphiniques.

L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicule et l'utilisation de machines.

Eviter la prise de boissons alcoolisées et de médicaments contenant de l'alcool.

Associations faisant l'objet de précautions d’emploi

+ Bêta-bloquants dans l'insuffisance cardiaque: bisoprolol, carvédilol, métoprolol, nébivolol

Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe. Surveillance clinique et électrocardiographique.

+ Cimétidine (utilisée à des doses ≥ 800 mg/j)

Augmentation des concentrations plasmatiques de méthadone avec surdosage et risque majoré d'allongement de l'intervalle QT et de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe.

Surveillance clinique et électrocardiographique renforcée: s'il y a lieu, adaptation de la posologie de la méthadone pendant le traitement par la cimétidine et après son arrêt.

+ Fluvoxamine

Augmentation des concentrations plasmatiques de méthadone avec surdosage et risque majoré d'allongement de l'intervalle QT et de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe.

Surveillance clinique et électrocardiographique renforcée: s'il y a lieu, adaptation de la posologie de la méthadone pendant le traitement par l'antidépresseur et après son arrêt.

+ Médicaments bradycardisants: antiarythmiques de classe Ia, certains anti-arythmiques de classe III, antagonistes du calcium bradycardisants (diltiazem, vérapamil), anticholinestérasiques, bêta-bloquants, antihypertenseurs d'action centrale, digitaliques

Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe.

Surveillance clinique et électrocardiographique.

+ Médicaments hypokaliémiants: amphotéricine B voie IV, glucocorticoïdes, diurétiques hypokaliémiants seuls ou associés, laxatifs stimulants, tétracosactide

Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe.

Corriger toute hypokaliémie avant d'administrer la méthadone et réaliser une surveillance clinique, électrolytique et électrocardiographique.

+ Inducteurs enzymatiques: carbamazépine, phénobarbital, oxcarbazépine, primidone, phénytoïne (et par extrapolation fosphénytoïne), rifabutine, rifampicine, griséofulvine

Diminution des concentrations plasmatiques de méthadone, avec risque d'apparition d'un syndrome de sevrage, par augmentation de son métabolisme hépatique.

Surveillance clinique régulière et adaptation de la posologie de la méthadone.

+ Efavirenz, névirapine

Diminution des concentrations plasmatiques de méthadone avec risque d'apparition d'un syndrome de sevrage par augmentation de son métabolisme hépatique par l'antiviral.

Surveillance clinique régulière et adaptation de la posologie de la méthadone.

+ Amprénavir (et par extrapolation, fosamprénavir), nelfinavir, ritonavir

Diminution des concentrations plasmatiques de méthadone avec risque d'apparition d'un syndrome de sevrage par augmentation de son métabolisme hépatique par l'antiprotéase.

Surveillance clinique régulière et adaptation éventuelle de la posologie de la méthadone.

Associations à prendre en compte

+ Autres analgésiques morphiniques, barbituriques, benzodiazépines, antitussifs morphine-like (dextrométhorphane, noscapine, pholcodine), antitussifs morphiniques vrais (codéine, éthylmorphine)

Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.

+ Autres médicaments sédatifs

Il faut prendre en compte le fait que de nombreux médicaments ou substances peuvent additionner leurs effets dépresseurs du système nerveux central et contribuer à diminuer la vigilance. Il s'agit des dérivés morphiniques (analgésiques, antitussifs et traitements de substitution), des neuroleptiques, des barbituriques, des benzodiazépines, des anxiolytiques autres que les benzodiazépines (par exemple, le méprobamate), des hypnotiques, des antidépresseurs sédatifs (amitriptyline, doxépine, miansérine, mirtazapine, trimipramine), des antihistaminiques H1 sédatifs, des antihypertenseurs centraux, du baclofène et du thalidomide.

L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l'utilisation de machines.

Comment réduire les risques

Méthadone et Réduction des Risques

La Méthadone constitue un puissant outil de RdR chez les usagers problématiques d'opiacés. Mais son usage thérapeutique comme récréatif peut aussi être l'objet d'actions de RdR.

Cette RdR passe entre autres par la maitrise des doses, la connaissance des dangers et la possession de naloxone (et la présence de personnes pouvant l'administrer).

http://www.rvh-synergie.org/images/stories/pdf/Article_Naloxone.pdf

https://infordrogues.be/pdf/rdr/RDR-Methadone.pdf

Sans oublier les actions sur le contexte

https://harmreductionjournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/1477-7517-8-17

et sur le contexte de soins

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/j.1467-9566.2008.01094.x#references-section


Méthadone et test chimique d’identification de substances

Substance recherchée méthadone

Durée de présence

- dans les urines : 3 à 7 jours

- dans le sang  : jusqu'à 48 heures

La Méthadone n'est pas retrouvée dans les tests salivaires.

Liens

Références

  1. Tableau sur la dangerosité des produits par le Pr. Bernard Roques
  2. Source:Article de Nutt, David, Leslie A King, William Saulsbury, Colin Blakemore du 24 mrs 2007 "Development of a rational scale to assess the harm of drugs of potential misuse" The Lancet 2007; 369:1047-1053. (PMID 17382831; doi:10.1016/S0140-6736(07)60464-4)