Naphyrone, effets, risques, témoignages

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La naphyrone est une nouvelle drogue de synthèse (NDS) appartenant à la famille des cathinones. Elle produit des effets stimulants et semblables à ceux de la méphédrone. Ayant fait son apparition sur les sites de Research Chemicals (RC) en 2010, la naphyrone était censé constituer une alternative à la méphédrone récemment interdite. Il n’y a à ce jour encore aucune étude scientifique sérieuse sur sa toxicité et ses effets à moyen/long terme. Cependant, à la lecture des témoignages de ceux qui l’ont essayé, la naphyrone semble être une drogue dangereuse, addictive et neurotoxique. Très rare sont ceux qui en ont eu une expérience positive. Cette drogue est rarement proposée sous son vrai nom ; Elle est généralement vendue sous des appellations commerciales comme NRG-1, NRG-2, NRG-3 et sans doute bien d’autres. Le consommateur peut ne pas se douter qu’il consomme de la naphyrone.


Histoire

Proposée sur les sites de RC depuis 2010, la naphyrone semble n’avoir été conçu que pour palier à l’interdiction de la méphédrone et offrir aux adeptes de la plus célèbre des cathinones de synthèse un substitut supposé avoir les mêmes effets stimulants et empathogènes.

Dès l’interdiction de la méphédrone, les sites de RC espagnoles, autrichiens, polonais et britanniques ont immédiatement mis en vente le NRG-1,2 et 3 dont on apprendra que par le suite qu’ils contenaient de la naphyrone, souvent en association avec d’autres principes actifs.

A l’heure actuelle, la naphyrone a très mauvaise presse (surtout depuis un article au vitriol publié dans le célèbre tabloïd anglais The Sun) et il est devenu très difficile d’en trouver en Europe.


Qu’est ce que c’est ?

Chimie

Molécule 2D de naphyrone

La naphyrone est une molécule de la classe des cathinones, mais elle fait aussi parti d'une sous classe des cathinones particulières, les N-Pyrrolidinyl-Cathinones (analogues de la pyrovalerone), comme la MDPV et la a-PVP. Il existe deux caractéristiques essentielles des pyrovalerones qui les distinguent des dérivés primaires de cathinone; 1) une amine tertiaire (et non une amine primaire ou secondaire), qui est incorporé dans un anneau à cinq chaînons, un noyau pyrrolidine (4 carbone et un azote) hétérocyclique. Et 2) une structure de cinq carbone (offrant une structure de pentiophenone par opposition à un propiophenone). En règle générale, les composés de cette classe peuvent être présumés comme des puissants stimulants du SNC et cardiovasculaires.


Aspect

La naphyrone se présente sous forme de poudre cristaline blanche, parfois légèrement jaunâtre. Elle a une odeur et un goût caractéristique des cathinones de synthèse (odeur et goût semblables à la méphédrone (réglisse), mais en moins prononcés).

Autres noms et surnoms

Aussi appelée NRG (prononcer energy), 0-2482, Rave ou encore Naphtylpyrovalerone.

Prix

Compter entre 10 et 20 euros le gramme selon la quantité demandée.


Légalité

La naphyrone est classée substance interdite en France depuis l’ l’Arrêté du 27 juillet 2012[1]. Cet arrêté étend l’interdiction à « toute molécule dérivée de la cathinone, ses sels et ses stéréoisomères, avec :

  • un substituant alkyl, phényl, alkoxy, alkylenedioxy, haloalkyl, halogéné sur le cycle phényl ;
  • un substituant alkyl en position 3 ;
  • un substituant alkyl ou dialkyl ou cyclique sur l'azote, à l'exception du bupropion ;
  • Toute structure dérivée du 2-amino-1-one propane par substitution en position 1 avec tout système monocyclique ou polycyclique, ainsi que ses sels et ses stéréoisomères. »

Cela signifie que la quasi-totalité des cathinones synthétiques sont de facto interdites à la vente, à la détention et à l’usage sur le territoire national français. Ce type de législation a également été adopté aux Royaume-Unis, quelques mois après l’interdiction de la seule méphédrone (c’est d’ailleurs la raison pour laquelle aucun site de RC basé au U.K. ne vend de cathinones synthétique depuis 2010) ainsi que par la Belgique en avril 2013.

Modes et contextes de consommation

Comme l’ensemble des cathinone de synthèse, la naphyrone a vocation à être une drogue festive. Elle est généralement sniffée (rush en deux ou trois minutes) ou ingérée (montée en 30 à 60 minutes).


Dosage

La naphyrone se dose comme la méphédrone.

Par insufflation, ses effets sont perceptibles après seulement 20mg.

En drop (parachute), les recommandations de dosage sont les suivantes :

  • 45-75 mg : léger
  • 80-120 mg : normal
  • 175-200 mg : fort
  • 200+ mg : intense

Attention : les NRG ne contiennent pas que de la naphyrone. Elle peut y être associée avec d’autres produits psychostimulants.

Rappel : Dans le cas d’une première expérience avec ce produit, il convient de faire le test de réaction allergique. Ca peut sauver de vies et ça ne mange pas de pain. Pour ce faire, il suffit d’insuffler ou d’ingérer une très faible quantité de naphyrone (1mg en sniff ou en ingestion) de d’observer si de potentiels effets néfastes apparaissent (éruption cutanée, difficulté à respirer, etc.). L’idéal est de faire ce test le plus longtemps possible avant d’en consommer en suivant les recommandations de dosage.


Effets recherchés

En terme de stimulation, les effets de la naphyrone sont très proches de ceux de la Méphedrone, bien qu’ils soient décris par les usagers comme étant plus puissants et avec une montée plus rapide. En revanche, ses effets empathogènes sont moindres que ceux le méphédrone.

Parmi les effets recherchés, on peut noter:

  • Forte stimulation physique et psychique
  • Sentiment d’euphorie
  • Intense envie de bavarder
  • Concentration accrue
  • Sensation de supériorité
  • Empathie
« Ils se prennent pour Dieu pendant environ 12 heures, mais quand la substance disparaît de leur organisme alors ils expérimentent la pire descente de leur vie. Ils n’ont pas réussi à dormir pendant 3 jours »
-(Source, Dave[The Sun , http://www.thesun.co.uk/sol/homepage/news/3045596/Horrific-party-drug-NRG-1-is-set-to-be-banned.html])

Risques

Effets secondaires

Avec cette drogue, les effets secondaires sont nombreux et ne concernent pas qu’une minorité d’usagers en ayant abusé.

  • Anxiété
  • Crise de paranoïa
  • Insomnie
  • Coupe faim
  • Surexcitation du système nerveux
  • Hypertension artérielle
  • Perte de mémoire à court terme
  • Vertige
  • Mâchoires qui serrent
  • Transpiration excessive
« Cette drogue est la pire que je connaisse, crise aiguë de paranoïa m'ayant conduit à l'auto mutilation, je me suis retrouvé aux urgences ...franchement il faut éviter à tout pris cette saloperie. Croyez en ma douloureuse expérience ! »
-(Source, Dangernrg3, Psychoactif)


Craving

Avec la naphyrone, le craving (l’envie compulsive d’en reprendre) est très fort, plus encore qu’avec la méphédrone. Après quelques lignes, il devient difficile de se contrôler et l’usager peut se laisser aller à une surconsommation qu’il pourrait regretter plus tard. Il convient donc de lui préférer un mode d’administration orale dans le mesure ou les « drops », logiquement plus espacés dans le temps, permettent de savoir grosso-modo ce que l’on a réellement consommé et de ne pas faire d’excès.


La descente

Comme pour toutes les drogues la sensation désagréable de descente est inversement proportionnelle au plaisir ressentis lors de la « montée ». La naphyrone étant l’une des cathinones de synthèse les plus puissantes, sa déscente peut être très douloureuse. Après seulement 150mg, il est très difficile de dormir, meme plusieurs heures après la consommation. Les lendemains sont decrits par nombre d’usager comme de véritables cauchemars.

« Qu'importe les spliffs, qu'importe le xanax et les stilnox, la descente est trés trés dure à supporter même pour des habitués des prods. (…) Le pire, c'était ma copine qui le matin (après une nuit agitée à trembler, se retourner sans cesse dans le lit, en fumant bedo sur bedo) a vraiment perdu ses esprit le matin. Elle a pourtant les pieds sur terre mais je n'ai jamais vu une telle crise et un tel accès de paranoia. »
-(Source, Tribun du join, Psychoactif)


Dépendance

La naphyrone est certainement hautement addictive. Elle peut entrainer une dépendance psychologique très forte. A usage répété, elle peut aussi entrainer une dépendance physique similaire à celle des amphétamines et methamphétamine.


Comment réduire les risques

  • Lors de la première prise, pensez au test de réaction allergique. C’est simple et rapide et ça peut sauver des vies. Prenez quelques milligrammes (5 à 10mg en sniff et 10 à 20mg en ingestion) et attendez 30 minutes (si prise par sniff) et 60 minutes (si prise par ingestion). Si vous ne ressentez rien de spéciale, alors vous pouvez continuer en suivant les recommandations de dosage.
  • Avec la naphyrone, optez de préference pour un mode d’administration orale. Le sniff entraine un très fort craving.
  • Il faut espacer les prises de Naphyrone. Une pause de deux semaines à un mois minimum devrait être observée entre chaque prise. S’abstenir d’en consommer plusieurs jours d’affilé ou vous allez au devant de complications (ex: insomnies, nez qui saigne, « brainzaps », dépendance, etc.)
  • Eviter à tout prix les mélanges, surtout avec l’alcool et d’autres drogues ayant un impact sur le libération ou le recapture de sérotonine (risque de syndrome sérotoninergique).
  • Ne pas en consommer plus de 250 mg sur une journée (ou soirée).
  • Éviter toute activité exigeant de la concentration (travail sur des machines, conduit, etc.) pendant la durée des effets et la descente.
  • Toutes les drogues, dont la naphyrone, entraînent une baisse de vigilance qui peut être à l'origine de relations sexuelles non-protégées et, parfois, non-désirées. Avoir toujours des préservatifs à portée de main.
  • Il vaut mieux consommer, surtout la première fois, avec des personnes expérimentées, qui sauront vous guider et vous conseiller.
  • Compte tenu de son accessibilité, de son prix et de la rapide dépendance qu’elle entraine, ne prenez pas de risque : ne commandez jamais plus de 5 grammes.
  • Fumer du cannabis peut certes aider à faciliter la descente, mais trop de joint peuvent entrainer des « brainzaps » (comme des secousses électriques dans le cerveau) les jours suivants, notamment au moment de s’endormir.


Naphyrone et test chimique d’identification de substances

Passée dans l’ID-Test « Synthetic cathinones», la présence de Naphyrone est avérée par une prise de couleur jaune claire/jaune foncée. Ce test ne permet pas de distinguer la naphyrone, la méphédrone, la butylone et la buphédrone les unes des autres.

Liens

Références