« PAWS, le syndrome prolongé de sevrage » : différence entre les versions

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https://www.psychoactif.org/forum/t9830-p1-syndrome-deficitaire-plusieurs-mois-apres.html
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Snoopy
'''Snoopy'''


J 'ouvre cette discussion après lecture d'un post de ziggy, qui m'a apprit le terme "syndrome déficitaire" ....
''J 'ouvre cette discussion après lecture d'un post de ziggy, qui m'a apprit le terme "syndrome déficitaire" ....''
c'est con, mais je connaissait pas, et c'est cool de pouvoir "nommer" les choses,
''c'est con, mais je connaissait pas, et c'est cool de pouvoir "nommer" les choses,
pour faire court:
pour faire court:
j'ai fait mon sevrage sub(oxone) ET psychotropes en juin dernier, plutôt a l'arrache il faut dire, très rapide, mais bon, c'est passé....
j'ai fait mon sevrage sub(oxone) ET psychotropes en juin dernier, plutôt a l'arrache il faut dire, très rapide, mais bon, c'est passé....
j'ai eu après ça des gros problèmes de sommeil pendant des mois, en moyenne 4 heures de sommeil par jour/nuit jusqu'en novembre, où, n'en pouvant plus, je suis retournée demander de l'aide; on m'a filé du zopiclone et du tranxene.....
j'ai eu après ça des gros problèmes de sommeil pendant des mois, en moyenne 4 heures de sommeil par jour/nuit jusqu'en novembre, où, n'en pouvant plus, je suis retournée demander de l'aide; on m'a filé du zopiclone et du tranxene.....
ce traitement, il diminue tranquille, je l'oublie un jour sur deux, et les doses sont devenues vraiment très soft (un demi de zopiclone, et un tranxene 10).....j'en ai limite plus besoin.....
ce traitement, il diminue tranquille, je l'oublie un jour sur deux, et les doses sont devenues vraiment très soft (un demi de zopiclone, et un tranxene 10).....j'en ai limite plus besoin.....''


le truc, c'est que hors "troubles du sommeil", qui se gèrent correctement maintenant, je n'avais jamais ressenti cette grosse dépression, cette anxiété, ce sentiment que "oui, ça a marché, oui j'avance (plutôt pas mal), mais putain qu'est ce que c'est lent, et qu'est ce que c'est chiant" .... qui a deboulé en décembre !!
''le truc, c'est que hors "troubles du sommeil", qui se gèrent correctement maintenant, je n'avais jamais ressenti cette grosse dépression, cette anxiété, ce sentiment que "oui, ça a marché, oui j'avance (plutôt pas mal), mais putain qu'est ce que c'est lent, et qu'est ce que c'est chiant" .... qui a deboulé en décembre !!
 
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ma question est peut être con, mais elle est simple :  
''ma question est peut être con, mais elle est simple :  
est il possible que ce syndrome déficitaire puisse :
est il possible que ce syndrome déficitaire puisse :
1/ se développer "problème par problème" (sommeil, puis moral, puis nerfs)
1/ se développer "problème par problème" (sommeil, puis moral, puis nerfs)
2/ faire son apparition "fracassante", se déclencher plusieurs mois après mon sevrage ??
2/ faire son apparition "fracassante", se déclencher plusieurs mois après mon sevrage ??


merci d'avance pour tout éclairage sur ma situation  
merci d'avance pour tout éclairage sur ma situation''


Ziggy
'''Ziggy'''
Pour le syndrome déficitaire, les ricains semblent mieux le connaître que nous autres français. Quand tu vois que des mecs à Marmottan te font espérer qu'un sevrage dure 15jours maximum puis au fur et à mesure, tu découvres le pot aux roses à savoir que c'est les 20 premiers jours les plus durs mais qu'ensuite, il y'a un ensuite...


''Pour le syndrome déficitaire, les ricains semblent mieux le connaître que nous autres français. Quand tu vois que des mecs à Marmottan te font espérer qu'un sevrage dure 15jours maximum puis au fur et à mesure, tu découvres le pot aux roses à savoir que c'est les 20 premiers jours les plus durs mais qu'ensuite, il y'a un ensuite...
''
http://www.addictionsandrecovery.org/po … drawal.htm
http://www.addictionsandrecovery.org/po … drawal.htm


Pour certaines personnes, le syndrome déficitaire dure une bonne moyenne de 6 mois ( ça pourrait tirer jusqu'à  2 ans chez certains usagers) et ça se traduit par une alternance d'état normaux- état en déficit (fatigue, sueur, froid, chiasse, stress, insomnie) et plus le temps avance plus les séquences de "forme" dure longtemps et plus les phases de déficit deviennent rares et courtes dans le temps. Aussi, ce mouvement de va et vient rend les choses supportables, ce n'est pas 2 ans (ou 6 mois) en mal permanent, au contraire, le mal se dissipe de plus en plus.... le problème c'est que s'y on se prépare pas à ce que ça dure ce laps de temps, il est facile de s'écrouler sur un moment de faiblesse...
''Pour certaines personnes, le syndrome déficitaire dure une bonne moyenne de 6 mois ( ça pourrait tirer jusqu'à  2 ans chez certains usagers) et ça se traduit par une alternance d'état normaux- état en déficit (fatigue, sueur, froid, chiasse, stress, insomnie) et plus le temps avance plus les séquences de "forme" dure longtemps et plus les phases de déficit deviennent rares et courtes dans le temps. Aussi, ce mouvement de va et vient rend les choses supportables, ce n'est pas 2 ans (ou 6 mois) en mal permanent, au contraire, le mal se dissipe de plus en plus.... le problème c'est que s'y on se prépare pas à ce que ça dure ce laps de temps, il est facile de s'écrouler sur un moment de faiblesse...''


l'article anglais donne de bonnes infos malgré tout sur ce sujet controversé... en tout cas moi, je suis assez sensible à cet état d’après le sevrage qui donne l'impression qu'on en voit jamais le bout mémé des deux mois après... faut croire qu'il faille s'accrocher ou raccrocher (à chacun son soleil)
''l'article anglais donne de bonnes infos malgré tout sur ce sujet controversé... en tout cas moi, je suis assez sensible à cet état d’après le sevrage qui donne l'impression qu'on en voit jamais le bout mémé des deux mois après... faut croire qu'il faille s'accrocher ou raccrocher (à chacun son soleil)
faire son apparition "fracassante", se déclencher plusieurs mois après mon sevrage ??
faire son apparition "fracassante", se déclencher plusieurs mois après mon sevrage ??
c'est peut être liée à une prise de conscience que ça dure, ça dure, ça dure + à de l'usure... au début d'un sevrage on s'attend à ce que ce ne soit pas drôle et on attend avec impatience (ou patiemment) le retour d'un état de pêche et d'énergie décent qui peut tarder... et quand ça tarde de trop, on finit par s'épuiser et on prend conscience qu'il y a bien qqchose qui cloche et on sait pas vraiment quoi, ça peut expliquer pourquoi pas mal de gens ont l'impression que ce syndrome s'abat sur eux plusieurs mois après, alors qu'en fait, c'est plutôt que jusque là ils résistaient contre ça et finissent par s'écrouler...
c'est peut être liée à une prise de conscience que ça dure, ça dure, ça dure + à de l'usure... au début d'un sevrage on s'attend à ce que ce ne soit pas drôle et on attend avec impatience (ou patiemment) le retour d'un état de pêche et d'énergie décent qui peut tarder... et quand ça tarde de trop, on finit par s'épuiser et on prend conscience qu'il y a bien qqchose qui cloche et on sait pas vraiment quoi, ça peut expliquer pourquoi pas mal de gens ont l'impression que ce syndrome s'abat sur eux plusieurs mois après, alors qu'en fait, c'est plutôt que jusque là ils résistaient contre ça et finissent par s'écrouler...''
Filouski
 
 
'''Filouski'''


Salut Snoopy,
''Salut Snoopy,


Tard mais là quand même. Tu as mis un nom sur un état que j'ai vécu et qui a duré pas loin de 18 mois après un sevrage à Fernand Vidal de : opiacés - Amineptine - Tranxène par 300 mg/jour + rohypnol 2mg).
Tard mais là quand même. Tu as mis un nom sur un état que j'ai vécu et qui a duré pas loin de 18 mois après un sevrage à Fernand Vidal de : opiacés - Amineptine - Tranxène par 300 mg/jour + rohypnol 2mg).


La même qu'explique Ziggy : dans 15 jours ce sera fini !  
La même qu'explique Ziggy : dans 15 jours ce sera fini !  
C'était fini, c'est vrai, mais ce qui m'a la plus inquiété a été cet état de déprime avec aussi des problèmes d'insomnies qui m'est littéralement tombé dessus à peu près 1 à 2 mois après le fameux sevrage. Et là, j'ai dégusté fort fort jusqu'à ce que je sois devenu total alcoolique et que je sois aussi sevré de l'alcool.
C'était fini, c'est vrai, mais ce qui m'a la plus inquiété a été cet état de déprime avec aussi des problèmes d'insomnies qui m'est littéralement tombé dessus à peu près 1 à 2 mois après le fameux sevrage. Et là, j'ai dégusté fort fort jusqu'à ce que je sois devenu total alcoolique et que je sois aussi sevré de l'alcool.''


Les médecins n'arrivaient pas à expliquer cet état, surtout peuplé d'angoisses fortes et d'idées morbides post sevrage. Il y a effectivement le physique et ............ le reste qui suit.  
''Les médecins n'arrivaient pas à expliquer cet état, surtout peuplé d'angoisses fortes et d'idées morbides post sevrage. Il y a effectivement le physique et ............ le reste qui suit.  


Mon mot pour t'écrire que ce qui t'arrive n'est pas une sorte de symptôme orphelin.  
Mon mot pour t'écrire que ce qui t'arrive n'est pas une sorte de symptôme orphelin.  
Amitiés  
Amitiés''  
 
Ziggy
 
Le truc, et ça c'est important de le faire entendre, c'est que la sensation éprouvée lors du syndrome déficitaire opiacé est vraiment exactement celle que l'on éprouve sur les derniers jours d'un sevrage, un état particulier qu'on connaît trop bien (léger mal de bide, mal de jambes, sommeil pourri...) cet espèce d'état larvé de fatigue infini... un état qu'on connaît et reconnaît parfaitement et qui revient par a coup....
 
La plupart des addictos sérieux parlent de 6 mois concernant par ex.le sevrage morphine pour éliminer totalement ce genre de ressentis et l'hypothèse derrière ces symptômes rejoignent pleinement les observations de Dole & Nyswander : la prise d'opiacé altère durablement l'équilibre neurochimique; Nyswander pensait que c'était irréversible ; aujourd’hui on sait bien que NON par contre on sait que ça dure un temps assez long (en moyenne qq mois).


C'est cet altération qui est la première suspecte pour expliquer les rechutes, notamment celles qui ont lieu à distance du sevrage. Ces "retour de manque" des mois après le sevrage peuvent être vécus comme dramatiques et peuvent donner l'impression que l'abstinence ne tient pas ses promesses, que c'est très long et que ça risque de durer éternellement....
'''Ziggy'''


le seul moyen sensible de diminuer cet état serait de passer un maximum de temps sur les derniers paliers de la substitution pour que le travail se fasse par étape et progressivement....
''Le truc, et ça c'est important de le faire entendre, c'est que la sensation éprouvée lors du syndrome déficitaire opiacé est vraiment exactement celle que l'on éprouve sur les derniers jours d'un sevrage, un état particulier qu'on connaît trop bien (léger mal de bide, mal de jambes, sommeil pourri...) cet espèce d'état larvé de fatigue infini... un état qu'on connaît et reconnaît parfaitement et qui revient par a coup....''


voila aussi pourquoi les sevrages un peu brutaux montrent le sympathique score de 99% de rechutes : les gens espèrent tous que ça va durer 15jours, ils peuvent endurer ça mais quand ils se rendent compte qu'en réalité ça pourrait des mois et des mois, c'est généralement là que..;
''La plupart des addictos sérieux parlent de 6 mois concernant par ex.le sevrage morphine pour éliminer totalement ce genre de ressentis et l'hypothèse derrière ces symptômes rejoignent pleinement les observations de Dole & Nyswander : la prise d'opiacé altère durablement l'équilibre neurochimique; Nyswander pensait que c'était irréversible ; aujourd’hui on sait bien que NON par contre on sait que ça dure un temps assez long (en moyenne qq mois).''
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C'est cet altération qui est la première suspecte pour expliquer les rechutes, notamment celles qui ont lieu à distance du sevrage. Ces "retour de manque" des mois après le sevrage peuvent être vécus comme dramatiques et peuvent donner l'impression que l'abstinence ne tient pas ses promesses, que c'est très long et que ça risque de durer éternellement....''


''le seul moyen sensible de diminuer cet état serait de passer un maximum de temps sur les derniers paliers de la substitution pour que le travail se fasse par étape et progressivement....
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''voila aussi pourquoi les sevrages un peu brutaux montrent le sympathique score de 99% de rechutes : les gens espèrent tous que ça va durer 15jours, ils peuvent endurer ça mais quand ils se rendent compte qu'en réalité ça pourrait des mois et des mois, c'est généralement là que..;''


==Un essai d'explication du syndrome prolongé de sevrage==
==Un essai d'explication du syndrome prolongé de sevrage==