« Papaver somniferum (Pavot à Opium), effets, risques, témoignages » : différence entre les versions

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Le risque d'impaction fécale lors d'un usage répété sur plusieurs jours ne doit par ailleurs pas être négligé. Certains usagers conseillent, pour ne pas finir comme le poète et journaliste Jules Boissières<ref name=PoeteDrug></ref>, de ne pas consommer avant un premier passage concluant à la selle. Rappelons que les médecins recommandent de bien s'hydrater et de manger fruits et légumes en quantité lors d'un traitement analgésique opiacé (même si ces mesures ont un impacte discutable pour les consommations hédonistes). Il est surtout important de ne pas consommer d'aliments favorisant la constipation : chocolat à forte teneur en cacao, céréales raffinées (non complètes), aliments astringents, ''etc''…
Le risque d'impaction fécale lors d'un usage répété sur plusieurs jours ne doit par ailleurs pas être négligé. Certains usagers conseillent, pour ne pas finir comme le poète et journaliste Jules Boissières<ref name=PoeteDrug></ref>, de ne pas consommer avant un premier passage concluant à la selle. Rappelons que les médecins recommandent de bien s'hydrater et de manger fruits et légumes en quantité lors d'un traitement analgésique opiacé (même si ces mesures ont un impacte discutable pour les consommations hédonistes). Il est surtout important de ne pas consommer d'aliments favorisant la constipation : chocolat à forte teneur en cacao, céréales raffinées (non complètes), aliments astringents, ''etc''…


===Interactions avec d'autres drogues ou médicaments===
Les alcaloïdes du pavot sont des morphiniques, ce qui implique d'être particulièrement vigilant lors de l'utilisation conjointe avec d'autres opioïdes (morphine, codéine, oxycodone, etc…) dont les actions se potentialiseraient avec risques de surdose. En particulier, les personnes substituées à la méthadone doivent être très prudente. L'association avec la buprénorphine est formellement contre-indiquée pour les mêmes raisons qu'avec n'importe quel autre opiacé (incompatibilité entre les effets antagonistes de la buprénorphine et les effets agonistes des alcaloïdes du pavot).




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Jean Cocteau, ''Opium''
Jean Cocteau, ''Opium''
===Tolérance et dépendance===
====Tolérance et dépendance====
Comme toutes les substances agissant sur le système nerveux central par le biais des récepteurs opioïdes, un usage répété de préparations à base de pavot est susceptible de créer une accoutumance et une forte dépendance tant psychique que physique. Un arrêt brutal après une consommation quotidienne  d'une dizaine de jours suffit à produire les symptômes classiques d'un sevrage opiacé : fatigue intense, perte d'appétit, nausées, vomissements, diarrhées, douleurs, akathisie (sentiment d'inconfort impérieux lorsque l'on tente de rester dans la même positon), insomnie, bâillements, larmoiements, rhinorrhée, transpiration, mydriase, hypertension, tachycardie, alternance entre frissons et bouffées de chaleur, douleurs, etc… Ces symptômes physiques peuvent être accompagnés d'une détresse psychique plus ou moins intense se caractérisant par une profonde dépression, dysphorie, pensées obsessionnelles centrées sur le produit, anxiété, etc…
Comme toutes les substances agissant sur le système nerveux central par le biais des récepteurs opioïdes, un usage répété de préparations à base de pavot est susceptible de créer une accoutumance et une forte dépendance tant psychique que physique. Un arrêt brutal après une consommation quotidienne  d'une dizaine de jours suffit à produire les symptômes classiques d'un sevrage opiacé : fatigue intense, perte d'appétit, nausées, vomissements, diarrhées, douleurs, akathisie (sentiment d'inconfort impérieux lorsque l'on tente de rester dans la même positon), insomnie, bâillements, larmoiements, rhinorrhée, transpiration, mydriase, hypertension, tachycardie, alternance entre frissons et bouffées de chaleur, douleurs, etc… Ces symptômes physiques peuvent être accompagnés d'une détresse psychique plus ou moins intense se caractérisant par une profonde dépression, dysphorie, pensées obsessionnelles centrées sur le produit, anxiété, etc…
La phase aigüe d'un sevrage du pavot, caractérisée par la présence des symptômes physiques, peut durer entre cinq et dix jours (le plus souvent sept). Si les symptômes psychiques sont eux aussi fortement atténué à la fin de cette période, ils peuvent se prolonger plus ou moins longuement dans le temps selon la durée de la consommation et le passé psychologique de l'usager. Une vingtaine de jours sont en général nécessaire pour recouvrer des sensations s'approchant de celles de l'état "normal" bien qu'une rémission complète de ces symptômes nécessite beaucoup plus de temps selon les personnes.
La phase aigüe d'un sevrage du pavot, caractérisée par la présence des symptômes physiques, peut durer entre cinq et dix jours (le plus souvent sept). Si les symptômes psychiques sont eux aussi fortement atténué à la fin de cette période, ils peuvent se prolonger plus ou moins longuement dans le temps selon la durée de la consommation et le passé psychologique de l'usager. Une vingtaine de jours sont en général nécessaire pour recouvrer des sensations s'approchant de celles de l'état "normal" bien qu'une rémission complète de ces symptômes nécessite beaucoup plus de temps selon les personnes.
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Etant donné que l'action du pavot sur l'organisme est essentiellement causée par la morphine, se sevrer d'une consommation au long cours de pavot peut être une expérience difficile et éprouvante, avec un malaise particulièrement intense. Il est donc conseillé, si possible, de réduire progressivement les doses pour amener la consommation à un niveau auquel l'arrêt complet est supportable. Ne pas hésiter à rechercher de l'aide auprès des professionnels de santé lorsque la consommation reste problématique en dépit des tentatives pour la maîtriser.
Etant donné que l'action du pavot sur l'organisme est essentiellement causée par la morphine, se sevrer d'une consommation au long cours de pavot peut être une expérience difficile et éprouvante, avec un malaise particulièrement intense. Il est donc conseillé, si possible, de réduire progressivement les doses pour amener la consommation à un niveau auquel l'arrêt complet est supportable. Ne pas hésiter à rechercher de l'aide auprès des professionnels de santé lorsque la consommation reste problématique en dépit des tentatives pour la maîtriser.


===Interactions avec d'autres drogues ou médicaments===
Les alcaloïdes du pavot sont des morphiniques, ce qui implique d'être particulièrement vigilant lors de l'utilisation conjointe avec d'autres opioïdes (morphine, codéine, oxycodone, etc…) dont les actions se potentialiseraient avec risques de surdose. En particulier, les personnes substituées à la méthadone doivent être très prudente. L'association avec la buprénorphine est formellement contre-indiquée pour les mêmes raisons qu'avec n'importe quel autre opiacé (incompatibilité entre les effets antagonistes de la buprénorphine et les effets agonistes des alcaloïdes du pavot).


L'association avec les benzodiazépines ou tout autre médicament dépresseur du système nerveux central est contre-indiquée car le mélange majore les risques de dépression respiratoire fatale. Cet avertissement est aussi valable pour l'alcool dont l'association avec le pavot est à proscrire.
L'association avec les benzodiazépines ou tout autre médicament dépresseur du système nerveux central est contre-indiquée car le mélange majore les risques de dépression respiratoire fatale. Cet avertissement est aussi valable pour l'alcool dont l'association avec le pavot est à proscrire.
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