Zolpidem (Stilnox), effets, risques, témoignages

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Le zolpidem est une molécule hypnotique disposant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans le traitement des insomnies occasionnelles ou transitoires. Elle est commercialisée par Sanofi-Aventis sous le nom de Stilnox et par des laboratoires génériqueurs sous des noms composés de la DCI (Zolpidem) suivie du nom du laboratoire.

Comparaison du zolpidem et des BZD

Le zolpidem est souvent présenté comme un hypnotique apparenté aux benzodiazépines (BZD) car il possède une activité proche de celle des BZD sans en partager la structure chimique (c’est une imidazopyridine). On dit parfois qu’il appartient au groupe des Z-drugs[1] : molécules non-benzodiazépiniques mais ayant des effets proches des BZD et dont le nom commence souvent par Z (zolpidem, zopiclone, zaleplon). Néanmoins, les propriétés pharmacologiques ne sont pas strictement identiques à celles de benzodiazépines.


Données légales

Le zolpidem est classé en liste I des substances vénéneuses. Se délivrance en pharmacie n’est possible que sur ordonnance médicale.

Comme la plupart des hypnotiques, sa prescription est limitée à 4 semaines.

Il est remboursé à 65%, sous réserve d’une prescription conforme aux données de l’AMM. Cette règle est valable pour tous les médicaments remboursables mais pas toujours appliquée en pratique. Cependant, le zolpidem fait l’objet d’une vigilance particulière sur ce point. Ainsi, la posologie maximale étant d’un comprimé par jour, des prescriptions à des doses supérieures font souvent l’objet d’un refus de réalisation du tiers-payant par les pharmaciens.

Données cliniques générales[2]

Contre-indications absolues

Elles sont partagées avec les benzodiazépines :

  • Hypersensibilité au produit
  • Insuffisance respiratoire
  • Apnée du sommeil
  • Insuffisance hépatique sévère
  • Myasthénie

Sujets particuliers

  • Grossesse / Allaitement : L’administration est à éviter chez la femme enceinte et déconseillée chez la femme allaitante.
  • Enfant : L’utilisation n’est pas recommandée
  • Sujet âgé : à utiliser avec prudence et adapater la posologie à la baisse (risque de chute)

Interactions

  • Déconseillées (niveau 2) : Alcool [majoration de la sédation]
  • Faisant l’objet de précautions d’emploi (niveau 3) : Rifampicine [induction enzymatique du métabolisme du zolpidem par la rifampicine, baisse d’efficacité]
  • A prendre en compte (niveau 4) :
    • Dépresseurs du système nerveux central (SNC) : opioïdes (y compris buprénorphine), barbituriques, neuroleptiques, benzodiazépines, antidépresseurs sédatifs, antihistaminiques H1 sédatifs, antihypertenseurs centraux, baclofène, thalidomide, pizotifène [majoration de la dépression centrale. Avec les opioïdes et les barbituriques, s’ajoute un risque de dépression respiratoire.]
    • Inhibiteurs enzymatiques : macrolides (clarithromycine, erythromycine, télithromycine), antifongiques azolés (kétoconazole, itraconazole, voriconazole), inhibiteurs de protéase (nelfinavir, ritonavir) [inhibition enzymatique de la dégradation du zolpidem, augmentation des effets]

Tolérance et dépendance

Les phénomènes de tolérance et de dépendance existent avec le zolpidem.

Conduite de véhicule

Médicament de niveau 3 (« Ne pas conduire »), ce qui est logique pour un hypnotique.

Surdosage

Comme pour les BZD, les effets du zolpidem sont réversibles par administration de flumazénil. Un risque de convulsion est possible.


Pharmacologie

Pharmacocinétique[2] (PK)

  • Absorption : biodisponibilité orale de 70%, pic plasmatique (Tmax) obtenu entre 0,5 et 3h,
  • Distribution : PK linéaire, liaison aux protéines plasmatique de 92%, volume de distribution (Vd) 0,54 L/kg,
  • Métabolisation : métabolisation hépatique en métabolites inactifs,
  • Elimination : élimination des métabolites par voie rénale (60%) et digestive (40%), demi-vie d’élimination d’environ 2,4h en moyenne.


Pharmacodynamique (PD)

Le zolpidem est souvent présenté comme un hypnotique apparentés aux benzodiazépines (BZD) dans la mesure il possède des caractéristiques pharmacodynamiques proches de celles des BZD sans en partager la structure chimique.


  • Récepteur GABA-A :

Le récepteur GABA-A est un récepteur ionotrope (canal ionique) dont le ligand agoniste endogène est l’acide gamma-amino-butyrique (ou GABA, principal neurotransmetteur inhibiteur cérébral). Après activation, le récepteur permet la pénétration d’ions chlorures dans le neurone, provoquant une hyperpolarisation et par conséquent l’inhibition de la neurotransmission.


  • Récepteurs GABA-A et BZD :
Récepteur GABA-A

Le récepteur GABA-A est composé de 5 sous-unités, le plus souvent 2 sous-unités α, 2 sous-unités β et une sous-unité γ. Ces 5 sous-unités sont organisées de façon à former un canal qui peut, schématiquement, s’ouvrir et se fermer.

Le site de fixation du GABA se trouve à la jonction des sous-unités α et β.

Le site de fixation des BZD se trouve à la jonction des sous-unités α et γ (c’est donc un site distinct de celui du GABA).

Lorsque les BZD se lient à leur site de fixation, elles bloquent le récepteur GABA-A dans une conformation dans laquelle le GABA a plus d’affinité pour son propre site de liaison. Il peut donc s’y lier plus facilement et la fréquence d’ouverture du canal ionique est augmentée (ce qui augmente l’hyperpolarisation du neurone donc l’inhibition de la transmission).

On dit que les BZD sont des modulateurs allostériques positifs du récepteur GABA-A.


  • Récepteurs GABA-A et Zolpidem :

En réalité, pour chaque type de sous-unités (α, β, γ), il existe plusieurs sous-types (par exemple α1, α2, etc…).

Les effets obtenus par l’activation du récepteur GABA-A semblent liés à la nature des sous-unités α impliquées dans la structure du récepteur. Ainsi, les récepteurs contenant des sous-unités α1 serait plutôt associés à l’effet sédatif, alors que les effets anxiolytiques seraient plutôt liés aux récepteurs contenant des sous-unités α2 et α3[3] [4].

Le zolpidem se lie spécifiquement aux récepteurs contenant des sous-unités α1 (récepteurs de type ω1) alors que les BZD n’ont pas cette sélectivité[5][6][7]. Ceci pourrait expliquer pourquoi le zolpidem aurait un effet préférentiellement hypno-sédatif et ne partagerait que faiblement les autres propriétés des benzodiazépines.


Différences avec les benzodiazépines

Benzodiazépines :

Traditionnellement, on leur attribue 5 propriétés. Elles sont[2][7][8] :

  • hypno-sédatives
  • anxiolytiques
  • myorelaxantes
  • anticonvulsivantes
  • amnésiantes


Spécificités du zolpidem :

  • Sommeil :

Le zolpidem possède principalement l’activité hypnotique.

Des études ont montré que les doses nécessaires pour obtenir les effets myorelaxants, anticonvulsivants ou anxiolytiques étaient supérieures à celles requises pour obtenir la sédation.[9][2].

Comme les BZD, le zolpidem favorise l’endormissement mais provoque moins de perturbations de l’architecture du sommeil : il prolonge les stades de sommeil profond mais ne modifie pas la durée du sommeil paradoxal[2].


  • Composante psychodysleptique :

De nombreux témoignages d’usagers rapportent des effets qualifiés de « bizarres » suite à la prise de zolpidem (à des fins récréatives ou non) alors que de telles descriptions sont plus rares avec les BZD. Et en effet, alors que pour les BZD des effets indésirables de type « confusion » ou « modification de la conscience » sont inscrits dans le RCP (Résumé des Caractéristiques du Produit), la liste des effets secondaires du zolpidem mentionne clairement des « hallucination ».


« Il m'est arrivé (3 ou 4 fois) d'avaler trop de zolpidem et d'avoir des effets ... bizarres.

La première fois, je doit l'avouer c'était TRES agréable. Un effet myorelaxant impressionnant ... sensation de jambe qui s'allonge et impression d'être extrêmement bien dans son lit (quelques similitudes après ingestion d'une bonne boulette d'opium).

Et puis un peu comme un piquage de nez en règle, sauf qu'on plonge vite dans le sommeil. La seconde fois, j'étais dans mon lit et disais tout haut ce que je pensais. La personne dans la pièce avec moi m'avais dit que cela n'avais ni queue ni tête (forcement). Mais c'est surtout les autres fois, ou après en avoir avalé plusieurs, une amie m'a téléphoné et je lui ai tenu un discours de 5 grosses minutes. Le lendemain n'ayant aucun souvenir d'avoir reçu un appel, elle m'a racontais ce que je lui ai dit ... c'était du n'importe quoi, du délire profond.

»
-(Source, lloigor, Psychoactif)


« Je voulais savoir si je suis le seul à avoir des réactions assez bizarres avec le zolpidem.

En fait quand j'en prends 1 pour dormir il se peut que je dérape un peu et quand j'me réveille je m'aperçois que j'en ai pris 5, mais plus aucuns souvenirs de ma nuit !! En fait ça m'est arrivé la semaine dernière, apparemment j'ai pas beaucoup dormi puisque j'ai eu mon ex au téléphone à 3h du matin et j'ai envoyé des messages plutôt douteux à plein de gens (genre j'ai envoyé 1 sms à une ex-collègue en lui demandant si un plan cul la brancherait!!! bref la honte quoi !!).

C'est le lendemain en recevant une réponse que j'ai consulté l'historique de mes sms envoyés et apparemment j'en ai envoyé une bonne dizaine où j'me suis foutu la honte, puis j'ai eu mon ex au téléphone qui m'a raconté que je paraissais sobre mais je tenais des propos assez étranges.

Le hic c'est que j'ai zéro souvenir, nada !! Est ce que ça peut s'apparenter à une sorte de somnambulisme ou une crise de démence passagère à cause des 50mg de zolpidem??

»
-(Source, adrenochrome, Psychonaut)


« Après être allée voir un médecin, il m'a prescrit un médicament qui s'appelle "Zolpidem" […] Au début, j'avais juste la vision qui se troublait et j'avais un peu ( j'ai bien dis un peu ) plus de mal à contrôler mon corps, mes gestes. Bien sur j'arrivais à faire ce que je voulais, mais on va dire que ça me faisait " tourner la tête ", puis je m'endormais. Ensuite j'ai commencé à voir des choses bizarres, dès que je fermais les yeux, j'avais l'impression de sentir mon corps " voyager ", comme si je faisais des montagnes russes ou étais dans un grand toboggan, j'étais comme " bercée ", et je voyais des formes se dessiner dans mes paupières, que je pouvais modifier à ma guise avec ma main ( main que je faisais bien sur bouger dans le vide ). Cela ne m'a pas inquiéter plus que ça, au contraire, j'aimais bien ! Seulement voila, hier soir, comme je n'arrivais pas à m'endormir, j'ai décidé d'en prendre un. En vingt minutes je m'étais endormie, et je ne sais pas par quel miracle, il se trouve que je me suis réveillée à peine une heure après : j'avais très très mal à la tête. En ouvrant les yeux, j'ai vu les murs de ma chambre faire des vagues, puis tomber et me frôler le visage, avant de remonter et ainsi de suite ; la commode au pied de mon lit s'est déplacée, un coup elle était à ma droite, un coup à ma gauche, ma guitare était debout à côté de moi, et quant à mon lit, il rétrécissait tellement que j'ai du m'asseoir. Je SAVAIS que j'hallucinais, que ça venait des cachets, mais je sais pas, c'était vraiment bizarre. j'ai pris mon portable et j'ai essayé d'envoyer un sms à une amie, je ne sais ABSOLUMENT pas pourquoi. Et là, ma chambre me parlait, elle me disait de ne pas faire ça, et je lui répondais ! je me souviens encore que je disais " attend, stop, attend, stop ! ". Je n'arrivais même pas à envoyer un sms, mon portable c'était transformé en un espèce de livre tactile sans touches sans rien, juste un écran et encore, je voyais mes doigts le traverser. Bref, c'était un très très très bref résumé de ce qui s'est passé parce que je ne me souviens de quasiment rien. Mais ma soeur m'a dit que j'étais réveillée quand elle s'est levée ; j'en conclus que j'ai passé plus d'une heure à discuter avec mes meubles. »
-(Source, Stazz14, Forumdesados)


Utilisation par voie injectable

Des consommations par voie injectable ont été rapportées. Ce mode de consommation expose l’usager à plus de risques que la prise par voie orale. D’une part à cause des risques intrinsèquement liés à la pratique de l’injection, d’autre part à cause des risques liés à l’injection d’un médicament destiné à la voie orale (des abcès ont été observés[10]), et enfin à cause d’effets qui seraient plus dommageables par cette voie.


Le recours à la voie injectable semble donc être à éviter.


« Mettre le nez là dedans [l’injection de stilnox] serait une erreur , d'autant que les effets en shoot ne sont pas les mêmes qu'en les avalant : durée très brève, perte de tout repère, donc dangereux (ne pas avoir à conduire, ne pas être dans la rue etc..)

Et oui celui qui est spectateur de ça n'a qu'une envie, prendre ses jambes à son cou, tellement la personne shooté ne ressemble plus à rien : paroles incohérentes, des "je t'aime" faux car lié uniquement à la montée, des mouvements désordonnées... le jeu n'en vaut pas la chandelle: les ravages sur le cerveau sont réels, ce n'est pas de la défonce ça.

»
-(Source, bighorsse, Psychoactif)


« apparemment le zolpidem entraine un besoin de reshooter tant qu'il yen a, parce que ce qui est recherché c'est un effet de rush qui est très court ; la personne prise dans ce genre de shoot ne s'aperçoit plus de comment elle est, combien c'est horrible de voir un pote se transformer en zombie bavant , divaguant... »
-(Source, bighorsse, Psychoactif)


« Je le dis et je le répéte : en 1 an de zolpidem et valium en ampoule (injectable en IM ou IV lente sinon c'est douloureux), j ai défoncé mon capital veineux, et ma santé autant qu’en 7 ou 8 ans d injections d'héro, coke, speed et autres substances illicites... »
-(Source, synchro, Psychoactif)



Références