Zolpidem (Stilnox), effets, risques, témoignages

De PsychoWiki, le wiki de Psychoactif
Aller à la navigation Aller à la recherche

Le zolpidem est une molécule hypnotique disposant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans le traitement des insomnies occasionnelles ou transitoires. Elle est commercialisée par Sanofi-Aventis sous le nom de Stilnox et par des laboratoires génériqueurs sous des noms composés de la DCI (Zolpidem) suivie du nom du laboratoire.

Comparaison du zolpidem et des BZD

Le zolpidem est souvent présenté comme un hypnotique apparenté aux benzodiazépines (BZD) car il possède une activité proche de celle des BZD sans en partager la structure chimique (c’est une imidazopyridine). On dit parfois qu’il appartient au groupe des Z-drugs[1] : molécules non-benzodiazépiniques mais ayant des effets proches des BZD et dont le nom commence souvent par Z (zolpidem, zopiclone, zaleplon). Néanmoins, les propriétés pharmacologiques ne sont pas strictement identiques à celles de benzodiazépines.

Il est détourné de son usage par voie orale, sniffable ou injectable pour ses effets hypnotique, relaxant ou de rush (en injection) et fait l'objet d'un suivi renforcé par l'ANSM en raison des ces utilisations[2].


Données légales

Le zolpidem est classé en liste I des substances vénéneuses. Sa délivrance en pharmacie n’est possible que sur ordonnance médicale.

Comme la plupart des hypnotiques, sa prescription est limitée à 4 semaines.

Il est remboursé à 65%, sous réserve d’une prescription conforme aux données de l’AMM. Cette règle est valable pour tous les médicaments remboursables mais pas toujours appliquée en pratique. Cependant, le zolpidem fait l’objet d’une vigilance particulière sur ce point. Ainsi, la posologie maximale étant d’un comprimé par jour, des prescriptions à des doses supérieures font souvent l’objet d’un refus de réalisation du tiers-payant par les pharmaciens.

Données cliniques générales[3]

Contre-indications absolues

Elles sont partagées avec les benzodiazépines :

  • Hypersensibilité au produit
  • Insuffisance respiratoire
  • Apnée du sommeil
  • Insuffisance hépatique sévère
  • Myasthénie

Sujets particuliers

  • Grossesse / Allaitement : L’administration est à éviter chez la femme enceinte et déconseillée chez la femme allaitante.
  • Enfant : L’utilisation n’est pas recommandée
  • Sujet âgé : à utiliser avec prudence et adapater la posologie à la baisse (risque de chute)

Interactions

  • Déconseillées (niveau 2) : Alcool [majoration de la sédation]
  • Faisant l’objet de précautions d’emploi (niveau 3) : Rifampicine [induction enzymatique du métabolisme du zolpidem par la rifampicine, baisse d’efficacité]
  • A prendre en compte (niveau 4) :
    • Dépresseurs du système nerveux central (SNC) : opioïdes (y compris buprénorphine), barbituriques, neuroleptiques, benzodiazépines, antidépresseurs sédatifs, antihistaminiques H1 sédatifs, antihypertenseurs centraux, baclofène, thalidomide, pizotifène [majoration de la dépression centrale. Avec les opioïdes et les barbituriques, s’ajoute un risque de dépression respiratoire.]
    • Inhibiteurs enzymatiques : macrolides (clarithromycine, erythromycine, télithromycine), antifongiques azolés (kétoconazole, itraconazole, voriconazole), inhibiteurs de protéase (nelfinavir, ritonavir) [inhibition enzymatique de la dégradation du zolpidem, augmentation des effets]

Tolérance et dépendance

Les phénomènes de tolérance et de dépendance existent avec le zolpidem.


« J ai eu une periode assez longue ou j ai fait tout et n importe quoi pour m en procurer, fausses ordos, faux noms, des 100aines de pharmacies de Lyon à Rennes en passant par reims ou panam)... Je pouvais mettre des fois une plaquette dans la cuiliere, et je ressentais juste un petit soulagement, alors qu au début avec 4zolpi je prennais un pieds pas possible... »
-(Source, synchro, Psychoactif)

Conduite de véhicule

Médicament de niveau 3 (« Ne pas conduire »), ce qui est logique pour un hypnotique.


Niveau 3 : Les effets pharmacodynamiques du médicament rendent la conduite automobile dangereuse. Avec des médicaments de ce type (anesthésiques généraux, hypnotiques, collyres mydriatiques...), l’incapacité est généralement temporaire, mais majeure.

Lors de l’utilisation du médicament, la conduite de véhicules est formellement déconseillée. Compte tenu d’un éventuel effet résiduel, il est conseillé au médecin prescripteur d’indiquer à son patient dans quel délai il pourra à nouveau conduire (par exemple, après une période de sommeil induite par un hypnotique)[4].


Le problème et donc : quelle période d'interdiction de conduite doit être prescrite par le médecin ??

Pour le zolpidem , la plupart des articles montrent l'absence d'effets résiduels notables le lendemain matin (après une prise le soir). On peut citer : Berthelon C, Bocca ML, Denise P, et al. Do zopiclone, zolpidem and flunitrazepam have residual effects on simulated task of collision anticipation? J. Psychopharmacol. (Oxford). 2003;17(3):324–331.[5]


Toutefois il peut exister chez certains patients des effets résiduels et notamment une somnolence. Le médecin doit donc conseiller de ne pas conduire si ces symptomes sont présents.

En cas de prise du zolpidem pendant la journée la conduite automobile est interdite dans les 8 heures qui suivent la prise, au moins. La responsabilité du conducteur pourrait être engagée sur ce point, et celle (éventuelle) du médecin prescripteur, s'il n'a pas fait une information « réglementaire ».

Surdosage

Comme pour les BZD, les effets du zolpidem sont réversibles par administration de flumazénil. Un risque de convulsion est possible.


Pharmacologie

Pharmacocinétique[3] (PK)

  • Absorption : biodisponibilité orale de 70%, pic plasmatique obtenu entre 0,5 et 3h (Tmax),
  • Distribution : PK linéaire, liaison aux protéines plasmatique de 92%, volume de distribution (Vd) 0,54 L/kg,
  • Métabolisation : métabolisation hépatique en métabolites inactifs,
  • Elimination : élimination des métabolites par voie rénale (60%) et digestive (40%), demi-vie d’élimination d’environ 2,4h en moyenne.


Pharmacodynamique (PD)

Le zolpidem est souvent présenté comme un hypnotique apparentés aux benzodiazépines (BZD) dans la mesure il possède des caractéristiques pharmacodynamiques proches de celles des BZD sans en partager la structure chimique.


  • Récepteur GABA-A :

Le récepteur GABA-A est un récepteur ionotrope (canal ionique) dont le ligand agoniste endogène est l’acide gamma-amino-butyrique (ou GABA, principal neurotransmetteur inhibiteur cérébral). Après activation, le récepteur permet la pénétration d’ions chlorures dans le neurone, provoquant une hyperpolarisation et par conséquent l’inhibition de la neurotransmission.


  • Récepteurs GABA-A et BZD :
Récepteur GABA-A

Le récepteur GABA-A est composé de 5 sous-unités, le plus souvent 2 sous-unités α, 2 sous-unités β et une sous-unité γ. Ces 5 sous-unités sont organisées de façon à former un canal qui peut, schématiquement, s’ouvrir et se fermer.

Le site de fixation du GABA se trouve à la jonction des sous-unités α et β.

Le site de fixation des BZD se trouve à la jonction des sous-unités α et γ (c’est donc un site distinct de celui du GABA).

Lorsque les BZD se lient à leur site de fixation, elles bloquent le récepteur GABA-A dans une conformation dans laquelle le GABA a plus d’affinité pour son propre site de liaison. Il peut donc s’y lier plus facilement et la fréquence d’ouverture du canal ionique est augmentée (ce qui augmente l’hyperpolarisation du neurone donc l’inhibition de la transmission).

On dit que les BZD sont des modulateurs allostériques positifs du récepteur GABA-A.


  • Récepteurs GABA-A et Zolpidem :

En réalité, pour chaque type de sous-unités (α, β, γ), il existe plusieurs sous-types (par exemple α1, α2, etc…).

Les effets obtenus par l’activation du récepteur GABA-A semblent liés à la nature des sous-unités α impliquées dans la structure du récepteur. Ainsi, les récepteurs contenant des sous-unités α1 serait plutôt associés à l’effet sédatif, alors que les effets anxiolytiques seraient plutôt liés aux récepteurs contenant des sous-unités α2 et α3[6] [7].

Le zolpidem se lie spécifiquement aux récepteurs contenant des sous-unités α1 (récepteurs de type ω1) alors que les BZD n’ont pas cette sélectivité[8][9][10]. Ceci pourrait expliquer pourquoi le zolpidem aurait un effet préférentiellement hypno-sédatif et ne partagerait que faiblement les autres propriétés des benzodiazépines.


Différences avec les benzodiazépines

Benzodiazépines :

Traditionnellement, on leur attribue 5 propriétés. Elles sont[3][10][11] :

  • hypno-sédatives
  • anxiolytiques
  • myorelaxantes
  • anticonvulsivantes
  • amnésiantes


Spécificités du zolpidem :

  • Sommeil :

Le zolpidem possède principalement l’activité hypnotique.

Des études ont montré que les doses nécessaires pour obtenir les effets myorelaxants, anticonvulsivants ou anxiolytiques étaient supérieures à celles requises pour obtenir la sédation.[12][3].

Comme les BZD, le zolpidem favorise l’endormissement mais provoque moins de perturbations de l’architecture du sommeil : il prolonge les stades de sommeil profond mais ne modifie pas la durée du sommeil paradoxal[3].


  • Composante psychodysleptique :

De nombreux témoignages d’usagers rapportent des effets qualifiés de « bizarres » suite à la prise de zolpidem (à des fins récréatives ou non) alors que de telles descriptions sont plus rares avec les BZD. Et en effet, alors que pour les BZD des effets indésirables de type « confusion » ou « modification de la conscience » sont inscrits dans le RCP (Résumé des Caractéristiques du Produit), la liste des effets secondaires du zolpidem mentionne clairement des « hallucinations » et des amnésies.


« Il m'est arrivé (3 ou 4 fois) d'avaler trop de zolpidem et d'avoir des effets ... bizarres.

La première fois, je doit l'avouer c'était TRES agréable. Un effet myorelaxant impressionnant ... sensation de jambe qui s'allonge et impression d'être extrêmement bien dans son lit (quelques similitudes après ingestion d'une bonne boulette d'opium).

Et puis un peu comme un piquage de nez en règle, sauf qu'on plonge vite dans le sommeil. La seconde fois, j'étais dans mon lit et disais tout haut ce que je pensais. La personne dans la pièce avec moi m'avais dit que cela n'avais ni queue ni tête (forcement). Mais c'est surtout les autres fois, ou après en avoir avalé plusieurs, une amie m'a téléphoné et je lui ai tenu un discours de 5 grosses minutes. Le lendemain n'ayant aucun souvenir d'avoir reçu un appel, elle m'a racontais ce que je lui ai dit ... c'était du n'importe quoi, du délire profond.

»
-(Source, lloigor, Psychoactif)


« Je voulais savoir si je suis le seul à avoir des réactions assez bizarres avec le zolpidem.

En fait quand j'en prends 1 pour dormir il se peut que je dérape un peu et quand j'me réveille je m'aperçois que j'en ai pris 5, mais plus aucuns souvenirs de ma nuit !! En fait ça m'est arrivé la semaine dernière, apparemment j'ai pas beaucoup dormi puisque j'ai eu mon ex au téléphone à 3h du matin et j'ai envoyé des messages plutôt douteux à plein de gens (genre j'ai envoyé 1 sms à une ex-collègue en lui demandant si un plan cul la brancherait!!! bref la honte quoi !!).

C'est le lendemain en recevant une réponse que j'ai consulté l'historique de mes sms envoyés et apparemment j'en ai envoyé une bonne dizaine où j'me suis foutu la honte, puis j'ai eu mon ex au téléphone qui m'a raconté que je paraissais sobre mais je tenais des propos assez étranges.

Le hic c'est que j'ai zéro souvenir, nada !! Est ce que ça peut s'apparenter à une sorte de somnambulisme ou une crise de démence passagère à cause des 50mg de zolpidem??

»
-(Source, adrenochrome, Psychonaut)


« Après être allée voir un médecin, il m'a prescrit un médicament qui s'appelle "Zolpidem" […] Au début, j'avais juste la vision qui se troublait et j'avais un peu ( j'ai bien dis un peu ) plus de mal à contrôler mon corps, mes gestes. Bien sur j'arrivais à faire ce que je voulais, mais on va dire que ça me faisait " tourner la tête ", puis je m'endormais. Ensuite j'ai commencé à voir des choses bizarres, dès que je fermais les yeux, j'avais l'impression de sentir mon corps " voyager ", comme si je faisais des montagnes russes ou étais dans un grand toboggan, j'étais comme " bercée ", et je voyais des formes se dessiner dans mes paupières, que je pouvais modifier à ma guise avec ma main ( main que je faisais bien sur bouger dans le vide ). Cela ne m'a pas inquiéter plus que ça, au contraire, j'aimais bien ! Seulement voila, hier soir, comme je n'arrivais pas à m'endormir, j'ai décidé d'en prendre un. En vingt minutes je m'étais endormie, et je ne sais pas par quel miracle, il se trouve que je me suis réveillée à peine une heure après : j'avais très très mal à la tête. En ouvrant les yeux, j'ai vu les murs de ma chambre faire des vagues, puis tomber et me frôler le visage, avant de remonter et ainsi de suite ; la commode au pied de mon lit s'est déplacée, un coup elle était à ma droite, un coup à ma gauche, ma guitare était debout à côté de moi, et quant à mon lit, il rétrécissait tellement que j'ai du m'asseoir. Je SAVAIS que j'hallucinais, que ça venait des cachets, mais je sais pas, c'était vraiment bizarre. j'ai pris mon portable et j'ai essayé d'envoyer un sms à une amie, je ne sais ABSOLUMENT pas pourquoi. Et là, ma chambre me parlait, elle me disait de ne pas faire ça, et je lui répondais ! je me souviens encore que je disais " attend, stop, attend, stop ! ". Je n'arrivais même pas à envoyer un sms, mon portable c'était transformé en un espèce de livre tactile sans touches sans rien, juste un écran et encore, je voyais mes doigts le traverser. Bref, c'était un très très très bref résumé de ce qui s'est passé parce que je ne me souviens de quasiment rien. Mais ma soeur m'a dit que j'étais réveillée quand elle s'est levée ; j'en conclus que j'ai passé plus d'une heure à discuter avec mes meubles. »
-(Source, Stazz14, Forumdesados)


Utilisation détournée par voie orale ou injectable

Des consommations détournées pour un usage récréatif, par voir orale ou par voie injectable, ont été rapportées.

Par voie orale, ce sont les effets hallucinatoires, relaxants, voire euphorisants qui intéressent les usagers


« Je m'appelle Sébastien ,et j'ai envie de vous faire partagé ma 1ere défonce avec ce fameux Stilnox... J'en prends 2 de 10mg le matin et 4 de 10mg le soir (je les avale juste)

La montée ce fait assez rapidement. Je ne touche plus les objets de la même manière ,aussi je me sens pas mal , quelques hallus de temps en temps très vif ,j'ai un sentiment de protection et que rien ne puisse m’arriver . C'est quand j'ai voulu allumé ma boite a rythme pour faire quelques pistes que j'ai commencé à m’amusé avec le médicament ,j'avais des milliards d'idées pour faire un son qui tue ! C'est comme ci les sons jaillissait de ma tête a la machine ... C'était fou ! Quand je me suis endormi ,j'ai aussi fait un rêve complètement barré ,au petit matin ,j'étais bien réveillé, pas de mal aux cranes etc

»
-(Source, Reboot, Psychoactif)


Le mode de consommation injectable expose l’usager à plus de risques que la prise par voie orale. D’une part à cause des risques intrinsèquement liés à la pratique de l’injection, d’autre part à cause des risques liés à l’injection d’un médicament destiné à la voie orale (des abcès ont été observés[13]). Le zolpidem est alors pris pour le rush (la montée soudaine après l'injection) qui ne dure que quelques minutes, et la tolérance au produit augmente vite.


« Mettre le nez là dedans [l’injection de stilnox] serait une erreur , d'autant que les effets en shoot ne sont pas les mêmes qu'en les avalant : durée très brève, perte de tout repère, donc dangereux (ne pas avoir à conduire, ne pas être dans la rue etc..)

Et oui celui qui est spectateur de ça n'a qu'une envie, prendre ses jambes à son cou, tellement la personne shooté ne ressemble plus à rien : paroles incohérentes, des "je t'aime" faux car lié uniquement à la montée, des mouvements désordonnées...

»
-(Source, bighorsse, Psychoactif)


« Quand j'ai été hospitalisé d'un abcès justement, les médecins m'ont expliqué tous les problèmes engendrés par l'injection de stilnox. Y'en avaient tellement que je n'ai retenu qu'un dixième et encore. Sur le plan "défonce", si on peut appeler ça comme ça, t'as une monté d'une minute à peu près (j'en mettais plusieurs dans la cuillère pourtant) pour après, être minable et ne rien comprendre de ce qui se passe. Car on ne se voient pas du tout comme ça nous, quand on shoote, on pense qu'on gère et qu'on agit normalement. Seulement ensuite, on se rend compte qu'on a zappé des journées entières et qu'on n'a rien géré du tout »
-(Source, shaolin, Psychoactif)


« Je le dis et je le répéte : en 1 an de zolpidem et valium en ampoule (injectable en IM ou IV lente sinon c'est douloureux), j ai défoncé mon capital veineux, et ma santé autant qu’en 7 ou 8 ans d injections d'héro, coke, speed et autres substances illicites... »
-(Source, synchro, Psychoactif)


L'addiction au Zolpidem (essai sur la prise en charge)

Il existe deux grandes catégories d'addicts au Zolpidem.

1) Les insomniaques qui continuent le traitement indéfiniment parce qu'à l'arrêt il y a un rebond d'insomnie. Comme le traitement devient inefficace à la longue, ils ont tendance à augmenter le traitement mais dépassent rarement 2 ou 3 comprimés par jour. Rappelons que l'AMM du Zolpidem est limitée à une dose de 10 mg par jour (1 comprimé), toute dose au delà pouvant ne pas être remboursée (d'où refus des pharmaciens de le délivrer en tiers payant) et induire des contrôles de l'Assurance Maladie. Beaucoup de personnes âgées sont des utilisateurs chroniques de Zolpidem.

2) Les personnes qui trouvent dans le Zolpidem une sensation de bien être, d'anxiolyse etc..et qui le prennent dans la journée à la recherche de cet effet « positif » , d'ailleurs d'assez courte durée (2 à 3 heures environ).

Ces personnes ont souvent un passé de toxicomanie, d'alcoolisme ou de maladies psychiatriques. Il est possible qu'ils aient un polymorphisme génétique du recepteur GABA alpha1 qui explique une réactivité particulière aux effets du Zolpidem. Il est aussi possible que la prise chronique de Zolpidem à hautes doses amène une modification de ces recepteurs. [14] Ces personnes prennent des doses de Zolpidem plus élevées que le premier groupe, avec quelques exemples de consommation massive (jusqu'à 40 cp/jour).

Le sevrage du Zolpidem

Le sevrage brutal du Zolpidem amène un rebond d'insomnie, mais aussi de symptomes psychiatriques chez ceux qui le prennent pour son effet psychotrope.

De plus, des convulsions ont été observées lors du sevrage brutal du Zolpidem qui doit donc être couvert par des BZD (Le Valium a été le plus utilisé dans ce but) ou par un sevrage progressif du Zolpidem (sur plusieurs semaines, voire mois)[15][16].

« Comme tu le sais sans doute, le Zolpidem, c'est un apparenté aux benzodiazépines à demi-vie très courte (d'où son succès comme hypnotique). En général, en cas de dépendance à une benzo à demi-vie courte, si un sevrage "à la dure" est impossible pour une raison X ou Y, la première chose à faire, c'est de la substituer par une benzo à demi-vie longue (par exemple, le Diazépam, commercialisé sous le nom de Valium). Ce Valium, tu le prendras quotidiennement, mais il perturbera beaucoup moins ton organisme (celui-ci préfère un effet "plateau" d'une substance à l'administration répétée de celle-ci), et t'apportera en plus un effet anxiolytique que ne t'apporte pas le Zolpidem. Cela te permettra de te stabiliser. »
-(Source, Phoenix, Psychoactif)

Recommandations de prise en charge

Les personnes addicts au Zolpidem ont souvent, quand ils consultent, des difficultés « administratives » liées à leur traitement = contrôle du médecin conseil, refus des pharmaciens de délivrer plus d'un comprimé par jour, necessité de multiplier les sources d'approvisionnement.

Quand c'est possible il est donc utile de chercher un accord avec le médecin conseil, qui accepte un dépassement des doses autorisées en écchange d'un plan de stabilisation ou de sevrage. Un PIRES (Formulaire pour Protocole Inter-Régimes) doit etre rempli à cet effet par le médecin traitant ou l'addictologue.

Pour le traitement en lui même, il existe deux grandes catégories de population en général assez bien définies.[16]

Les personnes qui ont un usage chronique du Zolpidem mais veulent arrêter cette addiction, notamment quand les circonstances le permettent (par exemple fin du travail posté ayant imposé le recours aux somnifères, disparition d'une douleur chronique, TCC du sommeil etc..). Dans ce cas un sevrage progressif, aidé ou non d'une substitution finale par le Valium est en général possible

Les personnes qui trouvent dans le Zolpidem un « auto-traitement » de problèmes psychiatriques, anxieux ou dépressifs mais parfois aussi psychotiques. Ils consultent le plus souvent pour des problèmes administratifs (mise en demeure de l'arrêt du Zolpidem par le Médecin Conseil). Même s'il s'agit souvent d'un traitement « auto-prescrit », il est souvent vécu comme plus « efficace » pour le patient que ceux, plus classiques, qui lui ont été prescrits dans le passé.

Dans ce cas, le sevrage du Zolpidem doit impérativement être initié en collaboration avec l'équipe de psychiatrie. Comme il s'agit souvent de patients chroniques et mauvais répondeurs aux différentes thérapeutiques, une certaine tolérance des soignants vis à vis de l'addiction est « humainement » souhaitable

Références

  1. Wikipedia : Z-drugs (en anglais)
  2. ANSM : STILNOX et génériques. Mise à jour Décembre 2012
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 et 3,4 ANSM. Résumé des Caractéristiques du Produit : Stilnox 10mg. Mise à jour Juin 2009
  4. Afssaps(ANSM). Mise au point : Médicaments et conduite automobile. Actualisation Mars 2009
  5. Berthelon C, Bocca ML, Denise P, et al. Do zopiclone, zolpidem and flunitrazepam have residual effects on simulated task of collision anticipation? J. Psychopharmacol. (Oxford). 2003;17(3):324–331.
  6. Möhler H, Crestani F, Rudolph U. GABA(A)-receptor subtypes: a new pharmacology. Curr Opin Pharmacol. 2001;1(1):22–25
  7. Atack J. Anxioselective Compounds Acting at the GABAA Receptor Benzodiazepine Binding Site. Current Drug Target -CNS & Neurological Disorders. 2003;2(4):213–232. doi:10.2174/1568007033482841
  8. Sanna E, Busonero F, Talani G, et al. Comparison of the effects of zaleplon, zolpidem, and triazolam at various GABA(A) receptor subtypes. Eur. J. Pharmacol. 2002;451(2):103–110.
  9. Landry Y, Gies JP. Pharmacologie : des cibles vers l’indication thérapeutique. Dunod. 2003.
  10. 10,0 et 10,1 Stahl SM. Psychopharmacologie essentielle. Médecine-Sciences Flammarion. 2002.
  11. Wikipedia : Benzodiazépines
  12. Depoortere H, Zivkovic B, Lloyd KG, et al. Zolpidem, a novel nonbenzodiazepine hypnotic. I. Neuropharmacological and behavioral effects. J Pharmacol Exp Ther. 1986;237(2):649–658.
  13. Scrivener Y, Maradeix S, Konaré H, et al. Abcès cutanés multiples induits par l’auto-injection de comprimés de zolpidem (Stilnox®). EM-Consulte
  14. Victorri-Vigneau C, Dailly E, Veyrac G, Jolliet P. Evidence of zolpidem abuse and dependence: results of the French Centre for Evaluation and Information on Pharmacodependence (CEIP) network survey. Br J Clin Pharmacol. 2007;64(2):198–209.
  15. Rappa LR, Larose-Pierre M, et al. Detoxification from High-Dose Zolpidem Using Diazepam. Ann Pharmacother. 2004;38(4):590–594.
  16. 16,0 et 16,1 Yeh YW, HA Chang HA, CL Chen CL. Zolpidem Dependence, Withdrawal Seizure and Comorbidity Following Different Outcomes: Two case Reports and a Review of the Literature. J Med Sci. 2008;28(6):263-267