Maux en mots

La douceur de l’acier, la douleur en allier
Face à ce cœur qui pleure, est-ce être folle à lier ?
Et du froid de ma lame naît de chaude larmes vermeilles
Fait taire mes larmes, ma lame, oh ma douce merveille !
De petites perles carmines, puis un flot écarlate
Coule de ce trait bien net, source de paix immédiate
La douceur de l’acier, la douleur en allier
Pour apprécier ma vie, est-ce être folle à lier ?
Voir du rouge sur mon corps lave le noir de mon cœur
Car jouer avec mes lames m’éloigne de mes malheurs
Et de drogues en errances, je peux fuir mes souffrances
Mais en ce monde grégaire, les normes créent la déviance
La douceur de l’acier, la douleur en allier
Plutôt qu’être conformiste, faut-il être folle à lier ?

Encore un matin froid : œil qui coule, nez qui pleure
Je rêve de toi en moi, puis sentir cette chaleur
Ah ce changement d’état, c’est vraiment le Bonheur

Une gestuelle habituelle au parfum de jouissance
Oh précieux liquide d’or, à l’amère fragrance
Tu bouillonnes devant moi, je bouillonne d’impatience

Un baiser de métal, puis, en bouche, l’amertume
De l’union de mon rouge sombre et de toi, belle Dame Brune
Une chaleur envahissante, à la douceur d’une plume

Jeux de sang, cigarette : je profite de l’Instant
Mais, comme un bruissement d’ailes, ça ne dure pas longtemps
Adieu oh douce torpeur, avalée par les temps