enfermée et enferrée

Catégorie : Témoignages
23 août 2012 à  11:29

voilà  maintenant cinq ans que je me vois dans l'affreuse obligation de fréquenter le monde hospitalier , ce monde responsable d'ailleurs de tous mes malheurs actuels.  A force de m'opérer mon pauvre ventre crie grâce: il ne se supporte plus lui même! j'ai presque les intestins au niveau des cuisses (éventration majeure) et voilà  que le chirurgien me sort :"tout compte fait vaut mieux éviter de vous réopérer; pour les douleurs vous avez l'oxycontin; on attendra l'occlusion".....

Bravo ! encore un qui ne veut pas "se mouiller"...en attendant je reste comme un con , avec des douleurs majeures, et des tas de choses qui me sont impossibles à  faire...handicap! quel affreux mot !

invalide et handicapée.....
merci messieurs les chirurgiens
vous avez fait du bon boulot !

remarquez ça nourrira un avocat une telle charcuterie

vive la mort....comme le chante si bien HFT



Commentaires
#1
pierre
Web-Administrateur
23 août 2012 à  21:04
Bonjour Bighorse,
c'est pas du courage qu'il te faut, c'est une tonne de courage !


il est regrettable que le chirurgien ne t'ait pas donné plus d'explications ! comme j'ai subi plusieurs chirurgies digestives, je pense que l'explication est la suivante :
pour résoudre le problème des éventrations, le chirurgien pose une "plaque" de tissu assez rigide et hyper résistante, afin que cela ne lâche plus. L'inconvénient de la pose de cette plaque est que cela rend extrêmement difficile toute opération digestive ultérieure. Donc en cas d'occlusion, qui est une vraie urgence chirurgicale, les chirurgiens auront beaucoup de difficultés pour t'opérer... alors que s'ils attendent l'occlusion, ils pourront te poser en même temps ou après, la fameuse plaque...

Je crois que cela explique les propos du chirurgien, mais ca n'excuse pas le manque évident d'empathie. Après, il faut savoir que les chirurgiens ne sont pas des grands communicants, mais plutôt des techniciens, des "plombiers", donc ils apportent des réponses techniques.... un chirurgien doit  être avant tout un bon technicien.  l'humanité, l'empathie, l'écoute, ce n'est pas trop leur rayon... ce n'est pas un hasard s'ils ont choisi chirurgie et non psy.... je sais que ce que je dis là  est difficile à  entendre, surtout quand on souffre, comme toi.
Encore une fois, ça n'excuse pas ni l'absence d'explications, ni le manque d'empathie dont a fait preuve ton chirurgien.

je te souhaite beaucoup de courage, je sais combien ca peut être douloureux (au propre mais aussi au figuré) quand on a mal au ventre et que la médecine n'apporte pas ou peu de solutions.


#3
bighorsse
Adhérent PsychoACTIF
25 août 2012 à  19:08
merci pour ton message ; je sais bien que les hésitations du chir sont motivées par des éléments qui rendent l'opération impossible pour le moment (la présence d'un staphylocoque doré dans la colonne ) ; ce qui me bouffe le plus c'est que j'en suis là  aujourd'hui à  cause d'une erreur médicale + virus nosocomial ...ce qui m'a volé ma vie depuis 5 ans et que je n'en vois plus la fin.....


#4
TankGirl
Membre avisée (De quoi??)
25 août 2012 à  19:21
Tout ce que je peux dire (au vu de mes connaissances en la matiere!) c'est pour le moins, plein de courage et de soutien à  toi, scincerement...


#5
bighorsse
Adhérent PsychoACTIF
25 août 2012 à  19:34
et merci à  pierre et oui il me faut une tonne de courage comme tu le dis si bien...mais où trouver cette "tonne" là ???
il parait que la dose de souffrances encaissables par l'humain est quasi inépuisable pourvu qu'on reste en vie....


#6
Stelli
Modératrice - Dinosaure de PA
26 août 2012 à  03:43
Pour la dose de souffrance big, je suis d'accord... Je m'en rends compte peu à  peu... Pour ma part j'ai subit, en 28 ans de vie des expériences d'une douleur à  peine imaginable, que ce soit physiquement ou psychologiquement, bien souvent, je me suis sentie au bout de mes ressources, puis, finalement, chaque fois, j'ai encaissé, je me suis adaptée, tant bien que mal, et... Je suis toujours là ... Je me dis souvent, j'ai eu ma dose, ça va bien finir par s'arrêter! Mais pour le moment, plus le temps passe plus c'est dur... Ah souvent je craque... Mais à  ma grande surprise je supporte malgré tout... Je ne comparerais pas nos problèmes, d'ailleurs, je trouve que la souffrance ressentie ne peut pas être comparée à  celle d'autrui, mais je crois que malgré la difficulté, malgré la douleur, le désespoir peut être, la lassitude et le ras-le-bol certainement, tu trouveras en toi les ressources nécessaires pour continuer malgré tout, pour survivre finalement. Accroches-toi, ce sont toutes ces épreuves aussi pénibles soient-elles qui font notre force, qui nous grandissent.
Bises à  toi, ne lâches pas, allez, je sens que tu es coriace, dans le fond;)


#7
bighorsse
Adhérent PsychoACTIF
26 août 2012 à  13:19
merci stelli; je vois que toi aussi tu as ta part de galère! bon sang!


#8
lindia
accroc et pas qu"au 1er niveau :(
01 septembre 2012 à  13:45
je ne voudrais pas paraître curieuse mais les maux dont tu souffrent, viennent ils d'une consommation? courage...


"il parait que la dose de souffrances encaissables par l'humain est quasi inépuisable pourvu qu'on reste en vie...." Très juste, et ce genre d'épreuve nous rend plus fort donc ne te décourage pas, tiens le cap et ça ira.
C'est vrai que les médecins ne savent pas toujours parler aux patients ou aux familles... Ils commettent souvent des "indélicatesses" verbales qui peuvent vraiment nous toucher, surtout quand on est pas bien. Malheureusement, leur manque d'empathie et de sympathie est bien réel, ils sont souvent plus concentré sur l'aspect médical et technique que sur l'aspect plus humain...


"Et sans arret, chaque jour,
à  chaque instant, tandis qu'il fuit en rond
dans l'absurde espoir d'échapper à  lui-meme,
tandis qu'il s'égorge et renait pour recommencer
à  se meurtrir, sans cesse augmente la somme monstrueuse, la somme inexpiable
de sa souffrance et de sa peur"

René Barjavel


C'est très bien le plan le chirurgien c'est le plombier qui ne sait pas avoir d'empathie avec tous ses clients... Premièrement, je pense qu'on ne demande même pas d'empathie, seulement un peu de respect après avoir été charcuté comme de la bidoche dans leur usines à  germes, virus et maladies nosocomiales que sont les hostos. Secundo, un chirurgien qui te laisse littéralement dans la m***e en disant si t'as mal t'as l'oxycontin et si, par hasard, les opiacés ça constipe(?!) on t'opèreras en urgence pour une occlusion... c'est loin d'être Dr House wink Courage big horsse, dis-toi que t'as eu une vie bien plus colorée que ce pauvre mec qui aurait mieux fait d'être véto!

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