Morphine, ma triste réalité

Morphine, quel sens à  ma vie sans toi ? J'ai beau chercher je ne vois pas.
J'ai beau tout essayer et généralement dans des proportions astronomiques.
L'alcool fait figure de bonne poire, n'est la que pour me faire oublier ton absence.
Car maintenant que tu es partie, il y'a un vide en moi et je doit faire face à  la réalité.
Réalité qui n'est que l'illusion crée par ton absence.
Même la ganja que j'ai tant aimé pendant toutes ces années, ne t'arrive pas à  la cheville.
J'ai enfin une petite vie posée, dans mon appartement (même si c'est pas encore réellement mon appart) avec un projet tout naissant mais qui grandit à  vitesse grand V, et qui m'engage dans de nouvelles responsabilités, qui me donne un but, un objectif, une raison de me lever le matin. Qui me fait croire en moi, qui me redonne confiance.
Un nouveau défi pour moi, de toutes façon, mon dealer de médecin qui me fesait une ordonnance par semaines, en me prescrivant 10 fois la doses autorisée, participant consciemment et toutes connaissances de cause, et contre les principes de sa profession, à  ma propre destruction, à  décidé de me laisser tomber, au moment ou j'arrivais à  l´apogée de la perche et de mes nuits d'amour avec la morphine que j'aime tant.
J'ai passé 3 jours d'enfers pour tout stopper. Comment faire pour passer de 2800mg par jours (14 cachets de 200mg) à  0mg/jours ? et reprendre son train-train quotidien, je l'ai fait à  la dure, un peu de rabla pour adoucir l'humeur, du néocodion, du tercian, du rivotril, du seresta, et un peu de fumette, qui m'ont aidé à  surmonter ces 3 jours de sevrage obligatoire entre l'arrêt du Skenan et la reprise du Subutex sans se taper de manque inimaginable du au fait que le sub bloque les récepteur opioïdes..
Puis se remettre les yeux en face des trous.
Revenir à  jeun, et conscient dans ce monde d'inconscients.
Me remettre à  mes pauvres 8mg/jours de Buprénorphine, décompenser un peu sur le rivotril et le tercian, et commencer à  faire le deuil, d'un amour dans lequel je me suis tellement investis, et qui reste, de par mes connaissances à  portée de main et si facilement accessible de façon légale, et de sa disponibilité derrière un comptoir de pharmacie, en échange de ma carte vitale, sans débourser un centime et aller me mettre minable dans mon canapé, drogué aux frais de la société.
Mais même si j'en ai l'envie et les moyens , je sais que si une fois de plus je mêle ton nectar à  mon sang, je vais retomber dans le terrier du lapin.
Mais je ne veux pas décevoir touts ces gens qui comptent sur moi, ni surtout pas abandonner touts ces projets en cours qui me motivent tant. J'ai donné vie à  un projet, je me suis engagé, je doit assurer. J'en suis capable, je le sais, je l'ai déjà  fait.
Mais, chère Morphine, si mon regarde croise le tient de nouveau, je serais incapable de te dire non, et je repartirais avec toi pour la énième dernière fois, m'endormir dans tes bras et peu importe le reste, je retourne ma veste, pour une dernière dance avec toi je ferais n'importe quoi !!!
Même si je suis capable de me remplir les veines de ton nectar à  longueur de journée, et continuer à  avoir une vie sociale et continuer mes projets, je veux qu'on prennent un peu de recul touts les deux, et personne ne sait quand nos routes se recroiseront !
Morphine, je t'aime, il n'y a que dans tes bras que je me sent épanoui, mais la vie m'oblige à  faire sans toi, si je veux réussir et ne pas prendre le risque de revenir en arrière, après 4 ans de rue, 9 mois en psy, 1 an en foyer et depuis 6 mois en appartement propriété du foyer, et que je vais bientôt avoir mon propre appart !
Morphine, toi que j'aime tant, tu me fait tant de bien, mais au fond tu me fait tellement de mal, que je doit choisir de vivre sans toi, en tout cas au quotidien, car je vous garanti que si j'ai l'occasion, une fois de temps en temps, de retourner sur la piste pour passer la nuit à  danser avec toi, la question ne se posera même pas !!!

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Dernière modification par queb69 (24 novembre 2010 à  14:06)