Tramadol mon amour

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Anaka femme
Nouveau Psycho
Inscrit le 09 May 2013
81 messages
J ai souvent traine sur ce site pour comprendre ce que je vivais. Peu de retour et de discussion sur l addiction a cet opiacé si particulier qu est le tramadol.
Plus de 15 ans que je le connais.prescrit par hasard pour un lumbago, j etais jeune, rapidement j ai compris et recherche ses effets. J en prenais de façon épisodique, je n avais pas de béquille a l époque. Un jour apres un coup de déprime j ai pris un mélange infructueux. Je le prenais pour un opiacé pur, je ne connaissait pas son action sur la serotonine. Je me suis retrouvée a l hosto certainement avec ce syndrome seroto. Avec du recul c était ça. Ce médoc m a fait très peur par la suite, plus retouche pendant des années.
Aujourd hui, 10, 15 ans apres, suis sous serpolex depuis 5 ans, stilnox depuis plusieurs mois. Je traine un fond dépressif et ça m aide dans ma vie quotidiene, sociale, professionnelle. Je crois aux AD, et n ai pour l instant pas décide de m en passer. Mon problème.....le tramadol. Que je n avait jamais oublie. On n oublie jamais la sensation que procure un opiacé. J en ai repris, repris, acheté sur internet sans aucun pb. jusqu a en prendre tous les jours, depuis desmois. Je contrôle ma Conso, car je le connait bien. En plus suis sous serpolex donc je fais gaffe. J ai une grande tolérance au produit. Je sais quand le prendre, en reprendre, combien, de façon a ne pas être trop stone le lendemain. Je le prends le soir, la dernière prise avec un stilnox potentialise bien. Une claque pour m endormir. Le lendemain, j ai une sale tronche, je suis marquée. J ai 43 animais je sais que ce médoc me marque physiquement. Je sais pertinemment que je vie un pb de toxicomanie avec ça. Même si c est une came soft et qu en gérant, on arrive a vivre et a assurer plus au moins normalement.
Je commence neanmois avoir des pb dans les autres sphères de ma vie. Je manque d' équilibre. Et ça se voit!
Or, le tramadol, je l aime, il fait parti de ma vie, il me détruit aussi. Il faut choisir, mais j ai peur. que vais je découvrir qd je serais a nu. Clean...
Je suis sans depuis 2 jours seulement. C dur, mais j ai qd même les AD et le stilnox le soir. Une chose apres l autre. Je prends trop de choses, ca peut pas durer. J ai honte.
Le seuvrage depuis 2 jours? suées, anxiété. Fatigue.
Et la peur... De voir la vie telle quelle est, de me découvrir telle que je suis. Je ne sais pas encore si je te dis adieu, tramadol mon amour.. C est si dur de décider.


Anaka

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Cosmococcyque homme
Nouveau Psycho
Inscrit le 16 Feb 2013
170 messages
Hello,
même introduction au monde des opiacés pour moi, avec tout ce que cela implique de jouissance et de souffrance. Une prescription de tramadol pour une rage de dent. Je me suis rendu compte que l'action de ces petits comprimés ne se limitait pas aux souffrances physiques. J'avais passé un été merveilleux, complètement libéré de mes entraves psychiques. A, l'époque, je ne savais pas que c'était un opiacé, aussi quand le sevrage est arrivé, je n'ai pas fait le lien et j'ai simplement cru à  un gros rhume conjugué à  un bon coup de blues comme ça m'arrivait fréquemment. Ce n'est que plus tard, après mon premier sevrage du pavot que j'ai réellement compris ce que j'avais vécu...

Enfin, tu connais bien le sujet, alors inutile de te dire de faire attention aux mélanges. J'espère que tu vas trouver une solution qui te permet de vivre sans trop de souffrance. Il ne faut pas avoir honte, une vie sans problème ça n'existe pas. Et en matière de psychotropes, l'imaginaire collectif n'est qu'un palimpseste de matières fécales...

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Anaka femme
Nouveau Psycho
Inscrit le 09 May 2013
81 messages
Oh, ce n est pas que de la honte, c est ne pas arriver a prendre une décision. Être clean ou pas. j ai juste décide de me seuvrer un laps de temps, car ma Conso journalière de tramadol commence a me jouer des tours tant sur le plan psychique que physique.
Je n ai jamais connu que le tramadol ( codeine qqls fois)et je commence a être tentée de tester des opiaces niveau 3, comme l oxycodone.
oui, j y ai pense. Je crains qd même. C est ce qui me fait dire que j ai Au fond, un vrai tempérament de toxico. Et qui s est révèle depuis le phénomène internet. Et oui, plus besoin de se marginaliser pour obtenir ces produits. Sans ça, j en serait pas la, j en suis sûre..

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Cosmococcyque homme
Nouveau Psycho
Inscrit le 16 Feb 2013
170 messages
Je comprend tout à  fait, car c'est pareil pour moi. Incapable de garder durablement la même position par rapport au produit. Un jour je vais ressentir une extrême lassitude vis-à -vis de cette consommation, et le lendemain il suffira de croiser un fumeur dans la rue pour me dire que c'est moins idiot que de consommer du tabac, et me trouver plein de bonnes raisons de ne pas arrêter. C'est vrai que ce yoyo émotionnel n'est pas facile à  vivre, sans parler des sevrages à  répétitions, chacun d'entre eux étant plus rude pour le moral.

D'accord avec toi pour dire que l'internet est à  double tranchant. D'un côté on trouve plein d'informations pour éviter de faire des conneries irréversibles. Mais de l'autre on a accès à  de dangereuses connaissances.... Et ça évite de passer par la rue pour se fournir, ce qui pour beaucoup était l'ultime barrière.

Je n ai jamais connu que le tramadol ( codeine qqls fois)et je commence a être tentée de tester des opiaces niveau 3, comme l oxycodone.
oui, j y ai pense. Je crains qd même. C est ce qui me fait dire que j ai Au fond, un vrai tempérament de toxico.

Je sais pas si on peut parler d'un tempérament de toxico... C'est juste de la curiosité, qu'on qualifiera de malsaine à  cause des représentations biaisées que l'on a de ces produits. N'importe qui à  ta place aurait les même pulsions : quand on connait un produit qui procure beaucoup de plaisir et met en veilleuse les douleurs psychiques, si on entend parler d'un autre qui aurait les même propriétés décuplées, il faudrait vraiment avoir des facultés de renoncement hors du commun pour ne pas le convoiter (et d'ailleurs, si on les avait, on ne serait certainement pas tombé dans le premier piège). C'est donc tout à  fait normal à  mon sens, et les gens qui qualifient péjorativement ce genre de pulsions sont souvent des idiots qui palabrent péremptoirement sur des sujets auxquels ils n'entendent rien. Ce qui est important c'est de, quand on a constaté qu'il y avait problème, essayer de trouver les solutions permettant de vivre le plus harmonieusement avec cette face de sa personnalité. Et surtout, sans pour autant nier les problèmes, essayer de ne pas dramatiser, relativiser les choses, car se complaire dans le mal-être est extrêmement destructeur.

Dernière modification par Cosmococcyque (09 mai 2013 à  15:25)

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Anaka femme
Nouveau Psycho
Inscrit le 09 May 2013
81 messages
Merci pour toutes ces réflexions Cosmo...
tu finis par...surtout ne pas se complaire dans l autodestruction car c extrêmement destructeur...a nos âges, car je pense que tu as plus de 30 ans;) le rapport a la drogue est tout autre que lorsqu on était jeune. J ai ete dans ce processus auto destructeur, de dépendance affective, d' infantilisme au fond. Grandir c est comprendre qu on est seul avec son Moi intérieur. J ai grandi, mais ce Moi reste fragile, je l interroge sans cesse pour comprendre qui je suis. Il m échappe et me revient, il ne m appartient au fond. Quand je prends du trama c est comme si je le retrouvais, je me retrouvais, une sensation de plénitude avec soi même. Donc non, plus d' autodestruction a mon âge, c autre chose..c arriver a se retrouver de temps en temps.. Combler un manque, l incomplétude de soi..

Bien a toi

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mirabelle homme
I'm the danger.
Inscrit le 20 Jun 2013
304 messages
salut anaka, salut

ce que tu décrit dans ton poste sont les effets anxiolytiques des opiacés,beaucoup de gens prennent de la came par exemple,pour soigner leur mal-être au quotidien,leur phobies...
...et doucement rentre dans le cycle de la "défonce" avec tout ce que cela implique,dépendance au produit,besoin de prendre des doses plus fortes pour pouvoir s'anesthésier la tronche et ou l'esprit.
Je comprends ce que tu ressens en prenant même ne serait-ce "que" du tramadol.
Si je peux me permettre,peux être devrait tu aller en parler à  un psychothérapeute de ton mal être,cela peur aider,dans mon cas je me suis refusé pendant de nombreuses années d'aller consulter un psy,je disait c'est pas pour moi et patata et patati...
En gros je veux t'alerter sur le fait que les opiacés c'est bien pour ne pas se poser de questions,se sentir bien,mais cela ne dure qu'un temps,il vaut mieux se pencher sur la source du problème.

Bon courage et j'espère t'avoir donner quelques pistes.

Mirabelle. salut

I'm the ONE who knock's.

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Anaka femme
Nouveau Psycho
Inscrit le 09 May 2013
81 messages
A Mirabelle

Oh mais bien sur que je sais ce que cache ma prise d opiaces depuis des années. J ai pleinement conscience de mon problème. Ce mal être est profond et lointain. Mais je me soigne aussi.. Je vois un psychanalyste depuis plus de 6 mois. Curieusement tout va bien depuis peu de temps.. Je suis heureuse, tout roule dans ma vie, et pourtant.. ma conso ne cesse d augmenter et d évoluer car je suis passée a l oxycodone depuis peu. J ai besoin de me déchirer la tronche tous les soirs, avant de dormir. Je ne peux plus me résoudre au sevrage. C est comme si mon côté "noir" était contenu, enfermé dans ma défonce. Rien ou peu la journée. Que le soir. Ça passe inaperçu, a part bien sur les gros coup de pompe de temps en temps. C est ce que j espere faire passer avec le subutex, éviter les craving, me réguler dans ma conso. C est un grand jour, je vois une addictologue pour la première fois aujourd hui. Je sais pas quoi lui dire. Je veux pas arrêter..les opiaces font partis de ma vie, tout comme pour les antidépresseurs. C est ainsi.. La psychanalyse me fait beaucoup de bien, c est vrai, j ai beaucoup avancé.. Reste le pourquoi de ce manque a combler. Devant mon interrogation quand a mon évolution et mon bien être actuel alors que je prends beaucoup de prods, mon psy m a affirme que je ne vivais pas un leure. J ai bien avancé, beaucoup de choses ont changé dans ma vie, même si je reste dépendante aux opiaces. Maintenant, c est vrai que j ai peur.. Peur d arrêter.. Peur que tout s écroule encore. C est pas le moment.. Je m accorde encore un peu de temps. Le droit d avoir une béquille de plus.

Anaka

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