Tramadol, effets, risques, témoignages
Le tramadol est un analgésique opioïde synthétique utilisé pour prévenir ou traiter la douleur modérée à sévère. On le classe dans la catégorie des antalgiques de niveau 2, comme la codéine et le dextropropoxyphène. Il peut être utilisé pour la douleur aiguë (par exemple après une intervention chirurgicale) et la douleur chronique (comme dans blessure au dos ou le cancer).
Il agit sur le même type de récepteur que la morphine, c'est un agoniste des récepteurs morphiniques. Il est détourné pour ses effets opiacés et/ou stimulant dus à son action sérotoninergique.
Le tramadol n'est délivré en France que sur ordonnance. Depuis le 31 janvier 2011, le tramadol fait partie de la liste des médicaments à surveiller de l'ANMS.
Histoire brève
La molécule a été développée, lancée et commercialisée sous la marque Tramal par la société pharmaceutique allemande Grünenthal GmbH en 1977.
Qu'est ce que c'est ?
Les formes galéniques
Le Tramadol est commercialisé sous forme de cachets seuls (Zamudol, Monoalgic LP, ). L'unité de dosage le plus connu est le comprimé de 50 mg génériques fabriqués par plusieurs fabricants, mais il existe aussi des cachets de 100mg sous la forme LP(Libération Prolongées) qui dure 24heures. Il est aussi communément disponible en combinaison avec le paracétamol sous la forme d'une petite dose de 37,5 mg de tramadol et 325 mg de paracétamol.
Il est également commercialisé en solution buvable (par exemple Topalgic).
Les modes de consommation
Les doses récréatives commencent à partir de 200 mg et peuvent aller jusqu'à 4 000 mg par voie orale.
« | La première fois , j'en ai sniffer 100mg en 2 fois (2 cachet que j avais reduit en poudre, je suis plus sure du dosage mais il me semble bien que c'était ca), franchement je déconseille parce que d'une part ca DECHIRE le nez et d'autre part ca DEFONCE la gorge . j'ai cru que mes naseaux ne s'en remettrai jamais. bon alors certes je me suis sentie un peu plus detendu qu'avant d'en prendre mais rien de transcendant.) | » |
-(Source, eesona, Psychoactif) |
Les effets recherchés
Le métabolite O-desméthyltramadol est responsable des effets morphiniques du Tramadol. Le O-déméthyltramadol est créé à partir du tramadol lors de son passage à travers le foie. Ce processus implique l'enzyme CYP2D6. Parce que le nombre d'enzyme CYP2D6 dans le foie varie d'une personne à l'autre, l'effet morphinique et analgésique du tramadol est également variable.
« | Le tramadol est un opioïde bien étrange... Certaines personnes (la majorité) ne sentent pas ses effets (et j'en fait partit: j'ai déjà testé des doses très élevées, sans ressentir d'effet "opiacé") mais pour d'autres le tramadol c'est la meilleure drogue au monde. Sérieux, j'en connais, (et pas des n00bz qui savent pas reconnaitre un effet placebo) qui adorent ça, et qui en prendraient si ils avaient le choix entre du tramadol et de la morph... | » |
-(Source, Mamon, Psychoactif) |
Selon la dose prise, les effets recherchés pour la consommation récréatives sont des effets typiques des opiacés comme l'euphorie,une stimulation, et les hallucinations visuelles et auditives. Les effets sont proches de ceux provoqués par le dextrométhorphane (DXM) et par le PCP.
En effet, en plus de son effet opioïde, le Tramadol a un effet stimulant du fait que ce soit un IRSN-doux, ce qu'il signifie qu'il inhibe la recapture de la noradrénaline et de la sérotonine. Le métabolite du tramadol, le O-desméthyltramadol est un NRI (inhibition de la recapture de la noradrénaline mais pas la sérotonine).
« | Je ne peu mempêcher de penser que ca ressemble à un opi mélanger avec un petit psyché. Certains trouve que c'est plus euphorique que les autres opiacées mineurs, moi pas vraiment. Mais c'est vrais qu'il y a un petit effet qui change.Franchement je préférais le dextro, il avais un coter moins violent. | » |
-(Source, IPU, Psychoactif) |
« | Pour les effets, tu commences à les ressentir au bout d'un gros quart d'heure environ, le pic plasmatique (le moment où la concentration dans le sang est maximale) est entre une demi-heure et une heure, donc c'est là que les effets sont maximaux en théorie! Je dirais que ça commence à être bien à partir d'une demi-heure et que ça dure facilement 7-8h! C'est assez étrange: personnellement, je plane, avec une sensation de chaleur interne et d'apaisement, je rêve éveillé, puis je m'endors... Et je me réveille en pensant avoir dormi toute la nuit, alors qu'une dizaine de minutes à peine s'est écoulée!! Et ça recommence comme ça... C'est vraiment top je trouve! Le sub me fait le même effet, ce mélange d'insomnie, de rêve éveillé et de sommeil... | » |
-(Source, Phoenix, Psychoactif) |
« | Déjà au niveau des effets ça ressemble bien à la codéine ou plutôt à des infus de pavots en moins fort. Le mélange avec l'alcool permet de faire durer quelques peu les effets. Tu es détendu, désinhibé et en même temps ça te fout bien la pêche. Si tu as des 50mg, une dose correct pour avoir de bons effets est d'en prendre 5. Au bout de 5-6h tu sens que ça descend, tu en reprends 2 ou 3 ce qui fait repartir pour 3h, une dernière prise est possible mais vaux mieux s'arrêter car ton corps s'épuise pas mal au bout de 12-13h de défonce. J'ai testé d'en prendre 10 une fois (500mg) et je me suis à piquer du zen comme en redescende de came, donc ça sert à rien de forcer. Pour la descente, c'est tranquille, tu es juste un peu fatigué durant 2 jours. | » |
-(Source, givodu, Psychoactif) |
« | L'idée était de faire des essais avec une prise d'un comprimé en plus à chaque fois. Donc je réessaie 10 jours après avec 4 comprimés, puis 5 quelques jours plus tard. Les effets étaient comparables mais un peu plus importants. En fait je n'irai pas plus loin dans le dosage car cette dernière prise m'a fait un peu peur lors de la phase de "somnolence" : c'était assez désagréable car je craignais de m'endormir, luttais pour rester éveillé. | » |
-(Source, voyon, Psychoactif) |
Les risques de la consommation
Les effets secondaires
Les réactions indésirables les plus fréquemment rapportées sont celles des opiacés : des nausées, des vomissements, des sueurs, des démangeaisons et la constipation. La somnolence est signalée, même si elle est moins problèmatique que pour d'autres opioïdes
« | Si je l'ai bien supporté, ce n'est pas le cas tout le monde: je connais beaucoup de gens qui sont pris de vomissements irrépressibles avec cinquante pauvres milligrammes de cette molécule... | » |
-(Source, Phoenix, Psychoactif) |
Il peut aussi avoir un effet important sur le sommeil et des doses élevées peuvent provoquer l'insomnie. (Surtout combiné avec de la méthadone)
Crise d'épilepsie
La tramadol abaisse le seuil de la crise d'épilepsie.
« | Effectivement, faut faire vraiment gaffe avec le tramadol !Et même sans interaction: une personne de mon entourage épileptique est allée aux urgences avec 400 milligrammes de tramadol environ (prise étalée sur ~ 4 heures).Et il faut savoir que cette molécule reste assez longtemps dans l'organisme (l'hosto lui on filé des anticonvulsivants à prendre pendant 48h après la prise, elle à zappé 1 prise genre 24 heures après et à retapée de nouveau une crise épileptique !). | » |
-(Source, jhi-dou, Psychoactif) |
« | Et une fois j'ai pris 600mg je me suis taper une sorte de crise d'épilepsie, apparemment ils déconseillent de prendre plus de 400mg par jours à cause justement de la survenue de ces crises épileptiques... et je précise que je n'avais jamais fait de crises avant et je n'en ai plus jamais refait après... mais ça fou les boules, passage par la case urgence et tout. | » |
-(Source, Psycho Morph, Psychoactif) |
Le syndrome sérotoninergique
Les propriétés de modulation sérotoninergique de tramadol lui donne la possibilité d'interagir avec d'autres agents sérotoninergiques. Il y a un risque accru de toxicité sérotoninergique lorsque le tramadol est pris en association avec les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (par exemple, les antidépresseur ISRS).
Même à doses élevées, le tramadol peut également provoquer seul des syndromes sérotoninergiques avec fièvre, transpiration, nausées, vomissements, convulsions. Des convulsions ont été rapportés dans les humains recevant des doses orales uniques excessifs (700 mg). Pour le traitement des convulsions provoqués par la toxicité du Tramadol, on peut administrer diazepam.
« | Depuis quelques jours j'ai une douleur tout juste supportable au dos, donc j'en parle à mon médecin de ville et non à mon addictologue (première erreur), j'avais en tête l'intention de me faire prescrire du tramadol 200 LP, le doc est ce que j'appelle un écrivain (il ne pose aucunes questions il rempli mon ordonnance point). Donc, je me retrouve avec 2 boîtes et mon dos s'en porte bien mieux. Bref, les fêtes passent et je reprend mon travail normalement. Sauf que il m'arrive de prendre 4 cachet d'un coup pour gérer la douleur et tant qu'à y être planer un peu... Je précise que je suis en phase de réduction de méthadone (13mg/j). Et mardi dernier, alors que la veille j'avais déjà bouffé 6 cachets de tramadol 200, voilà que j'enchaîne avec 6 autres vers 9h30... Vers 13h00, alors que tout aller bien, je n'étais même pas stone, je me retrouve d'un seul coup dans un camion des pompiers entrain de chercher à donner la date du jours au pompier qui me pause toutes sorte de questions auxquels je n'ai pas de réponses... je ne sais même pas comment je m'appelle... Pour faire bref, j'apprend que j'ai tapé une crise de convulsion avec arrêt respiratoire etc. | » |
-(Source, Laurent290882, Psychoactif) |
Dépendance, Sevrage
Le tramadol peut entraîner une dépendance. La plupart des gens qui ne prennent qu'une dose prescrite, pour une courte période, ne deviennent pas dépendants et sont capables d'arrêter de le prendre sans difficulté.
L'utilisation à long terme de doses élevées de tramadol peut induire une dépendance physique et un syndrome de sevrage. Le tramadol provoque des symptômes typiques du sevrage des opiacés, ainsi que des symptômes atypiques, y compris des convulsions.
Les symptômes de sevrage atypiques sont probablement liés à l'effet du tramadol sur la sérotonine et la noradrénaline. Les symptômes peuvent inclure ceux de syndrome de sevrage des ISRS, comme l'anxiété, la dépression, l'angoisse, les sautes d'humeur, l'agressivité, le "brain zap", des décharges électriques, des sueurs, des palpitations, le syndrome des jambes sans repos, les éternuements, l'insomnie, les rêves vifs ou des cauchemars, des tremblements, des maux de tête, entre autres.
« | Il y a de ça trois ans, on m'avait prescrit des doses de cheval de tramadol pure, pour des douleurs dentaire. j'en ai chié quelque chose de pas croyable pour arrêter car en plus de l'effet dinde froide, dû à l'arrêt d'un opiacé, tu te tapes des 'brain zap' comme quand t'arrête un ISRS car le tramadol inhibe la recapture de la sérotonine donc tout ça pour dire que quand t'en as plus tu souffres doublement par rapport à l'arrêt du di-antavic. | » |
-(Source, neutritude, Psychoactif) |
Dans la plupart des cas, le sevrage du tramadol apparait entre 12 à 20 heures après la dernière prise, mais cela peut varier. Le sevrage du tramadol dure plus longtemps que celle d'autres opioïdes : sept jours ou plus de symptômes aigus de sevrage peuvent se produire, par opposition à généralement trois ou quatre jours pour les autres analogues comme la codéine.
Tramadol et paracetamol
Les préparations qui combinent le paracétamol et le tramadol (ex Ixprim) sont de l'ordre de 1 pour 10. (1mg de tramadol pour 10mg de paracétmol). Le paracétamol au delà de 4g par jour est très nocif pour le foie.
Tramadol et grossesse[1]
Le tramadol passe le placenta. Les concentrations néonatales et maternelles sont équivalentes. En cas de traitement prolongé jusqu’à l’accouchement, le tramadol peut entraîner un syndrome de sevrage néonatal aux morphiniques survenant dans les jours qui suivent la naissance (irritabilité, trémulations, cri aigu et hypertonie).
Les données publiées chez des femmes exposées au 1er trimestre de grossesse sont peu nombreuses, mais aucun élément inquiétant n’a été signalé à ce jour. Le tramadol n’est pas tératogène chez l’animal.
On préférera utiliser, quel que soit le terme de la grossesse, de la codéine (Codoliprane®), antalgique de palier 2 mieux connu chez la femme enceinte. En cas d’inefficacité de ces options, on pourra avoir recours au tramadol quel que soit le terme de la grossesse.
Allaitement
La quantité de tramadol et de son métabolite actif ingérée via le lait est faible : l’enfant reçoit environ 3% de la dose maternelle (en mg/kg). Aucun événement particulier n’a été observé chez les enfants allaités. Au vu de ces données, l’utilisation du tramadol par voie orale est possible dans les 2 à 4 jours qui suivent l’accouchement. Au-delà de cette période, on préfèrera utiliser un autre antalgique.
Tramadol et mélanges de drogues ou de médicaments
Antidépresseur ISRS et tramadol
Le tramadol est fortement déconseillé en cas de prise d'antidépresseurs (particulièrement ISRS- Prozac, Zoloft, etc.) et de triptans (de par leur activité sur le 5HT) car le risque de syndrome sérotoninergique s'en trouve fortement augmenté.
« | Le tramadol m'a joué un joli tour aussi: comme l'a dit prescripteur, il se marie mal aux ISRS/IMAO (les deuxièmes de façon encore plus probante que les premiers, d'ailleurs); l'association de mes 10mg d'Escitalopram (Séroplex) quotidiens avec 200mg de tramadol m'a valu un syndrome sérotoninergique qui a failli me mettre sur le carreau à cause de la passivité du corps médical face à moi: ils ont pris ça pour une crise de spasmophilie alors que j'avais très bien précisé ce que j'avais consommé, dans quelles quantités, et le fait que je ne sois absolument pas sujet à la spasmophilie (et que mon cadre de vie, à ce moment là, était proche de l'idéal) | » |
-(Source, Phenix, Psychoactif) |
Buprénorphine et tramadol
Si vous êtes dépendant à la buprénorphine, vous risquez de na pas sentir la prise de tramadol (risque de réduction de l'effet antalgique par blocage des récepteurs.) Si vous êtes dépendant au tramadol, il faut attendre au moins 24h avant la dernière prise pour prendre de la buprénorphine. Il y a un risque de syndrome de sevrage !
Alcool et tramadol
L'administration concomitante avec d'autres dépresseurs centraux (opiacés agonistes, benzodiazépines, neuroleptiques) y compris l'alcool déclenche un risque de potentialisation des effets sur le système nerveux central.