Comment réduire les problèmes respiratoires liés au cannabis

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Usages « respiratoires » du Cannabis

Le cannabis peut être absorbé par diverses voies mais le plus souvent , il est absorbé par voie pulmonaire. Il peut être fumé en joint ou bang avec ou sans tabac, vaporisé dans un vaporisateur, ou de façon moins connue vaporisé par dabbing ou dans un Vap-pen.

Attention, le dabbing et le Vap-pen ne peuvent être utilisés qu’avec des concentrés très purifiés. Ils ne fonctionnent pas avec les haschich commerciaux par exemple, mais avec le BHO (Butane Hasch Oil) appelé aussi wax, shatter, Oil et avec les Bubble hasch.

Enfin récemment du THC ou des cannabinoides de synthèse ont été utilisés dans des e-cigarettes. Toutefois cet usage, encore « expérimental » , peut entrainer des complications graves et nous ne sommes pas en mesure de définir actuellement des usages « sécurisés » par e-cig.

Toutefois la majeure partie des usagers fument des joints. Nous verrons plus loin que cette pratique est associée à des risques pulmonaires non négligeables et ne constitue pas une pratique de sécurité.

Le joint

Qu’est-ce qu’un joint ? Un joint européen est une cigarette roulée à la main avec du papier à cigarettes et muni d’un embout de carton roulé sur lui-même (toncart ou tonc), de tabac (le marocco) ou de filtre de cigarette en guise de filtre , contenant le cannabis sous forme d’herbe ou de résine.

Aux Etats-Unis, les joints sont roulés sans tabac et sans embout à partir des fleurs du cannabis . Leur forme n’est ni cylindrique ni conique comme en Europe mais est celle d’une cigarette effilée aux deux bouts. Les américains se servent de pinces à épiler ou de pierre trouées à cet effet afin de terminer leurs joint sans se brûler les lèvres et les doigts. On trouve le papier à rouler en deux tailles, en petits livrets de 32 ou 100 feuilles ou en rouleaux de papier permettant d’obtenir des feuilles de la longueur souhaitée.

Voir notamment "Plus Belle la Vie"[1]


Risques Respiratoires du Cannabis

Le cannabis partage une grande partie des effets secondaires respiratoires des autres fumées, notamment le tabac, il n'est donc pas étonnant que des effets néfastes aient été constatés.

La fumée de cannabis dans les voies respiratoires[2]

Malgré le fait que la plupart du cannabis soit consommé par inhalation, il y a relativement peu d’études sur ses effets au niveau du système respiratoire. Cependant, chez les fumeurs de cannabis la fréquence de l’apparition de certaines pathologies telle que les bronchites chroniques, les infections pulmonaires ou encore les cancers du poumon, laisse supposer une relation causale entre la fumée de cannabis et toutes ces maladies.

Environ 160 millions de personnes par le monde consomment du cannabis et la façon la plus répandue est celle de le fumer . En Australie et Nouvelle Zélande, par exemple, le cannabis est inhalé généralement par une pipe à eau. Dans d’autres pays est plus habituel de fumer des cigarettes roulées à la main et appelées communément joints. D’un endroit à l’autre il y a, de plus, des tendances variables à fumer différentes parties de la plante. En Amérique, ce sont surtout les feuilles, appelées marijuana, à être utilisées. En Europe, par contre, on consomme surtout la résine du cannabis, appelé aussi hash, shit, chichon. Cette résine, sécrétée par la plante lors de la saison de la floraison, est mélangée parfois avec du tabac et peut-être coupée avec du henné, du cirage ou d’autres substances plus ou moins toxiques .

Les études épidémiologiques pour établir les dangers de la consommation sont donc particulièrement complexes pas seulement à réaliser mais aussi à interpréter, car il faut tenir compte de toutes ces modalités d’inhalation ainsi que la multitude de cannabis qu’on trouve sur le commerce .

Etonnamment, malgré le fait que le cannabis soit absorbé essentiellement par inhalation, il n’y a qu’une minorité d’études qui décrivent les conséquences du cannabis au niveau des voies respiratoires. La littérature scientifique regroupe à ce propos quelque enquête épidémiologique, menée essentiellement en Australie, Nouvelle Zélande, Afrique du Nord, Amérique du Nord, ainsi que des rapports de cas isolés de personnes ayant développé des problèmes de santé en probable liaison avec la consommation de cannabis .

Même si parfois non conclusives, les différentes recherches dans le domaine laissent entendre que la fumée de cannabis est un facteur de risque dans le développement de maladies respiratoires telles que les maladies pulmonaires obstructives chroniques, comme les bronchites et les emphysèmes, caractérisées par un essoufflement important, une toux chronique et une production accrue de crachat ; le pneumothorax, qui correspond au décollement de la membrane qui entoure les poumons, provoquant de vives douleurs à la poitrine et une difficulté respiratoire ; les infections pulmonaires et, plus grave encore, les cancers du poumon


Sur le risque respiratoire Voir aussi [3][4]

Toutefois ce risque ne semble pas inéluctable, du moins en cas de consommation modérée.[5]

Le Bang

Parmi les méthodes d'inhalation la Pipe à Eau ou Bang (Bong ou Water Pipe en anglais ) est utilisée par une proportion importante des usagers. [6] Voir précisions sur la typologie des usagers du Bang[7][8]

Cette utilisation mène à un rapport au produit souvent différent avec une addiction plus forte, comme le montrent la référence[9] et les témoignages suivants sur Psychoactif.

«

Je me présentes déjà rapidement, je m'appele Dylan ou Brad pour les intimes ;-) J'ai 19 ans et sa doit faire 5/6 ans que je fume du cannabis de temps en temps mais 1 ans que j'en consume quotidiennement et régulièrement. Malheureusement ou heureusement, cet été j'ai coller ma première douille, une douille que j'ai kiffer et dont l'effet m'a plu énormément. Je trouvais l'effet de la douille différent que celle du joint, la claque que l'on se prend au cerveau lors d'une douille trop charger, vous savez? l'impression d'avoir les neuronnes qui brûles un par un d'un coup! Et bien c'est cela que j'ai aimer.

Ma première douille m'avait mit dans un état dans lequel jamais je n'étais rentrer avant, les soirées entres amis se sont enchaînés cette été, et les douilles aussi d'ailleurs ! Et c'est peut-être là où se trouve le problème depuis cette été je colle une en moyenne une dizaine de douilles par jour et quotidiennement donc même lorsque j'ai mes cours. Maintenant, mon sac laisse sa place a la douille cacher sous un pull et la bouteille d'eau au lieu de laisser place a mes affaires d'études. Car oui, cela m'a même rendu feignant, flemmard, l'envie de ne pas travailler, de rester à bader comme un idiot dans sa salle de cours!

Je n'ai pourtant pas envie de me sortir de cette dépendance, je me suis forger un univers, une bulle dans laquelle j'aime être, un style de vie que j'aime et ce monde je ne peux l'atteindre sans l'aide de Marie Jeanne! C'est assez étrange cette sensation de ne pas vouloir sortir de cette dépendance alors que malgrès sa vous savez que celle-ci vous bouffe, que sa soit niveau social que niveau étude. Je ne sais pas ce que vous en pensez, dites vous que moi je suis très bien a être défoncer tous les jours mais que cela ne plait pas a mes proches qui m'en parlent régulièrement !

»
-(Source, Brad, Psychoactif)


«

J'ai usé , et abusé du bambou pendant 10 piges . Les premiers temps juste le week end ,puis assez vite après chaque soirs , et après 2 ans de conso c'était toute la journée , une trentaine de douilles par jour (3-5 g de canna par jour selon la qualité ...) . Dès le lever du matin (ou de l'après midi ) , après chaque repas , des qu'il fallait que j'entreprenne quelque chose , une douille , une grosse douille , et quand je me réveillais la nuit , là c'était le pied , une énorme douillasse et je retournais dans le pays des rèves que je n'aimais pas quitter .... Cette escalade , raconté comme ça , j'en conviens que ça fais un peu cliché ...Mais c'est mon histoire ... M'enfin , bon , j'en ai connu une tripoté qui arrivait à gérer plus sereinement . Moi , je n'allait à vrai dire pas super fort , et je crois qu'avec le Bang , j'essayais de masquer ça ; Je n'arrive pas trop savoir ce qui m'a fait arrêter , quel à été le déclic ? Presque du jour au lendemain , le bang m'a dégoûté , je ne supportait plus l'odeur , mon haleine fétide , les moquettes imbibés de jus de bang , la "flotte" crado qui te rentre dans la bouche pour aller dans les poumons , le souffle rauque , la toux de tubard permanente , le deal pour payer mes consos , l'isolement , la bulle que je me créais , les crachats noirs "coca" ... Pas d'eau pour mettre dans la bang ? je le fais à la pisse ! Plus de shit , et même plus de tabac ? J'me tape un brad aux mégots mouillés de gauloises ! Wala la radine !

Car , plus que du canna , c'était de ce mode d'administration que j'étais accro

»
-(Source, La Lie, Psychoactif)


Risques respiratoires particuliers du Bang

Surtout, cette pratique est associée avec des risques respiratoires particuliers, notamment potentiellement catastrophiques quand le bang est bricolé avec des bouteilles plastiques qui peuvent dégager des fumées acides et autres fumées toxiques. [10]

Mais au-delà de ces risques spécifiques avec certains plastiques, le principe même du bang est associé à des risques plus élevés, comme cela a été montré dans l'utilisation de la chicha avec le tabac.[11][12][13]

Les risques liés à l'utilisation du Bang avec le cannabis sont évalués de façon diverse selon les articles, ce qui rend les avis relativement aléatoires.[14][15]

La conclusion est que le Bang présente des dangers certains quand il est mal construit et mal utilisé mais qu'il PEUT dans certaines conditions se révéler efficace sur la suppression de certains toxiques mais il faut alors des conditions spécifiques (bang en verre spécial, contact entre la fumée et l'eau augmenté en fragmentant les bulles etc..) qui ne sont pas rencontrées en routine. Il ne nous est pas possible actuellement de garantir la sécurité d'usage d'un matériel précisé , nous ne donnerons donc un avis que si nous pouvons donner cette garantie.

Par contre la toxicité, parfois menant à la mort, de bangs bricolés ou mal construits est certaine !!

Comme plusieurs articles l'ont signalé les BANG bricolés avec des bouteilles de plastique alimentaire et un design mal contrôlé peuvent mener à des complications graves, voire mortelles, mais aussi couramment à des symptômes respiratoires gênants et potentiellement porteurs de complications[16][17][18]

Extrait d'une étude[19] Des symptômes respiratoires fréquents et inquiétants

Les auteurs de l'enquête, qui font partie du service de pneumologie de l'hôpital d'instruction des Armées de Brest , ont noté des symptômes respiratoires fréquents chez les utilisateurs de Bang :

  • Une toux inhabituelle pour un fumeur de tabac, dans 33 % des cas ;
  • Un essoufflement aigu, également très fréquent (32 %), ressenti "immédiatement après le Bang" ;
  • Des douleurs thoraciques, qui apparaissent chez 10,5 % d'entre eux ;
  • Des expectorations inhabituelles, présentes dans 19 % des cas.

Ces crachats peuvent être noirâtres, on les appelle dans ce cas des suies (mentionnés par 15 %). Ils peuvent également contenir du sang (7,6 %). Ces crachats de sang, appelés hémoptysies, se retrouvent également chez les utilisateurs de narguilé (14 % d'entre eux). Seul un jeune qui ne fumait que des joints a mentionné une hémoptysie.

Autre risque aigu non mentionné par cette enquête, le pneumothorax, décollement du poumon "favorisé par une inhalation profonde de fumée, à glotte fermée ou par des efforts de toux associés à un blocage respiratoire" . Rappel : le cannabis et ses goudrons peuvent aussi, à terme, provoquer une bronchite chronique ou un cancer du poumon, même s'il est fumé pur, sans tabac, par exemple avec un bang.

Les bangs en plastique, encore plus toxiques ?

Les auteurs ont remarqué que les jeunes qui ont eu du sang dans leurs expectorations se servaient de bangs en matière plastique, avec de l'eau utilisée comme filtre. Est-ce la combustion du plastique qui fait saigner les poumons ? Les pneumologues ont tendance à le penser, s'appuyant également sur le cas d'un jeune de 19 ans, consommateur exclusif de cannabis sous forme de bangs, qui est décédé d'une hémorragie pulmonaire massive à l'hôpital des Armées de Brest en 2005. Son autopsie a montré une que cette hémorragie était d'origine toxique, en raison de la présence d'anhydrides d'acides dégagés lors de la combustion partielle de la bouteille en plastique du Bang utilisé . Il est cependant possible que les saignements mentionnés par ces lycéens soient liés aux produits de coupe, fréquemment utilisés pour gonfler le volume du cannabis vendu : henné, cires, paraffine, colles, huiles de vidange, déjections animales, ou encore microbilles de verre, silice peuvent ainsi se retrouver brûlés en même temps que le cannabis dans le bang ou le joint et agresser les muqueuses respiratoires.


Références