Les outils pour l'injection à moindre risque

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Seringues, filtres, eau, garrot, acide : quel matériel d'injection choisir ?

D'une manière générale, il faudrait avoir toujours du matériel d'injection à disposition. Les situations les plus à risques sont celles ou vous risquez de vous retrouver dans des situations de partage dans l'urgence et le stress. Si vous consommez ailleurs que chez vous, apportez votre propre matériel.

A chaque shoot, son matériel unique !!

Les seringues

  • Ne partagez jamais votre seringue. Même désinfectée à l'eau de javel, elle peut transmettre le virus de l'hépatite C. Si vous ne pouvez pas faire autrement, seule la désinfection de la seringue à l'eau de javel réduit les risques pour le VIH :

- Rincer au moins 2 fois à l'eau courante.

- Puis rincer avec de l'eau de javel (laisser agir au moins une minute)

- Puis, a nouveau, rincer au moins deux fois à l'eau courante.

  • Ne changer que l'aiguille ou réutiliser sa propre seringue ne protège pas des infections.

Les seringues démontables

Si vous utilisez des seringues démontables (2cc et plus) :

  • Monter l'aiguille sans la décapuchonner sur la seringue
  • Si vous utilisez un filtre coton ou de cigarette, toujours filtrer à travers le filtre sans enlever l'aiguille. Cela limite le passage de micro-particules.
  • Éviter d'utiliser le corps et l'embout de la seringue comme "réservoir à coton" : risques de transmission du VIH, du VHC, risques d'abcès, de champignons, de poussières...
  • Ce n'est pas parce que vous changez d'aiguille que vous êtes à l'abri des contaminations VIH/VHC. Les virus sont aussi présents dans le corps de la seringue.

Aiguilles fines ou grosse ?

Concernant les injections en intraveineuse, le fait d’utiliser des aiguilles fines et courtes est très controversé par les spécialistes. Pour piquer une veine, en général, un spécialiste utilisera, de préférence, une grosse aiguille même chez les personnes à capital veineux très difficile. Il faut savoir que les veines elles mêmes sont vascularisées par un micro système veineux (veinum veinorum) qui assure la cicatrisation et la vie de la veine. Chaque veine est également tapissée à l’intérieur par une couche de matière grasse qui garantit la souplesse et favorise la cicatrisation. Ce sont ces veinum veinorum microscopiques et les petites capillaires qui sont en général les premières abîmées et bouchées par les excipients des médicaments injectés. Le stérifilt diminue un peu ce risque mais à la longue, elles s’abîment quand même.

Le problème, lorsqu’on injecte avec une aiguille très fine, c'est qu'on a tendance à blesser plus facilement la paroi interne de la veine, opposée au point d’injection. Ce qui fait que la veine est doublement agressée et le processus de cicatrisation diminue deux fois plus son diamètre à cet endroit. Le risque est encore plus grand lorsque la pointe de l’aiguille est émoussée ou accroche. C’est pourquoi il est impératif de changer d’aiguille après deux ou trois tentatives. Plus l’aiguille est fine, plus sa pointe s’abîme facilement et fait de dégâts. Il est intéressant de comparer à la loupe (x 10) une aiguille qui a tapé 3 ou 4 fois et une aiguille neuve. Cela étant, dans la réalité tout le monde shoote avec des insulines à aiguille fine. Et une fois qu’on a les veines bien abîmées il est très difficile de revenir en arrière. Pour ceux qui tapent dans les petites veines des mains par exemple, ce serait un vœu pieux de chercher à leur faire utiliser une grosse aiguille.

L'eau

Par ordre de préférence des eaux à utiliser : - eau stérile, pour préparation injectable - sérum physiologique (ne doit pas être utilisé systématiquement, en cas de dépannage seulement) - eau du robinet (eau chloré) - eau minérale (n'est pas stérile et contient des minéraux en grande quantité)

  • Ne la prélevez pas dans un récipient commun (pour le rinçage ou pour l'injection), car il suffit qu'une personne l'ai fait avant toi pour que tu risques d'être infecté par le virus de l'hépatite C.

Les cuillères

  • Ne partagez jamais votre cuillère. Même désinfectée (y compris à l'eau de javel et à l'alcool), elle peut transmettre le virus de l'hépatite C. Le mieux est d'utiliser un Stéricup® (Cuillère, tampon sec, filtre en coton) disponible dans les Steribox2® ou dans les programmes d'échange de seringue.

Les filtres

  • Ne réutilisez jamais les filtres. Ils deviennent vite des véritables bouillons de culture, responsable de poussières, d'infections ou de septicémies.
  • Ne prenez jamais les filtres d'un autre. Il peuvent être porteur du VHC.
  • Les filtres de cigarette ne sont pas stériles. Vous pouvez utiliser les filtres en coton, disponibles dans les Stéricup®, ou les Stérifilt® (www.apothicom.org). Ces derniers ont plusieurs avantages sur les autres filtres :

Les filtres à membrane

Depuis quelques années, les associations diffusent également des filtres membranaires, même s’ils ne sont pas encore présents dans les trousses de prévention. Ces filtres contiennent une membrane qui agit comme un tamis et qui retient les particules de taille supérieure à celle de leurs pores. Ils sont plus efficaces que les filtres en coton ou de cigarette et retiennent moins de produits actifs. Les deux outils de ce type actuellement diffusés sont :

  • Sterifilt : il possède une membrane filtrante d’une porosité de 10 microns, beaucoup plus efficace que les filtres en coton en matière de filtration des particules et excipients. En revanche, il n’est pas efficace contre les bactéries et les champignons. Aussi, il faut éviter de toucher sa membrane apparente avec les doigts. Il s’adapte sur tous les types de seringues.
  • Filtre Toupie : il possède une membrane très fine, de 0,45 micron qui permet de filtrer non seulement les particules, les excipients mais aussi les bactéries et les champignons. Sa membrane, entourée de plastique, ne peut être touchée. A l’heure actuelle, les toupies ne sont adaptables que sur le matériel non serti mais des prototypes sont en cours d’essai pour rendre cet outil universel.

Le tampon sec

  • Après l'injection, il est nécessaire de faire le point de compression avec un tampon sec pendant 2 ou 3 mns. Surtout ne JAMAIS utiliser de tampon alcoolisé après l’injection car l’alcool détruit le processus biologique d’auto réparation qui se déclenche dès que l’aiguille est retirée…. De plus, l'alcool va faire saigner encore plus le point d'injection, et vous risquez un hématome.
  • Éviter que quelqu'un d'autre ne fasse le point de compression sur votre veine avec votre doigt. C'est une porte d'entrée pour le VHC.

Les garrots

L'usage du garrot n'est pas nécessaire si les veines sont visibles. Si vous peinez à trouver vos veines, privilégiez la chaleur et un peu exercice. Ce sont 2 facteurs qui s'avèrent tout aussi efficace et même préférable car ils contribuent à l'entretient de votre système veineux.

Si vous utilisez un garrot : Il ne faut pas serrer de telle sorte qu'il n'y ait plus de flux de sang dans votre bras (vous devez sentir le pouls dans votre bras), car les veines deviennent alors plus difficile à trouver. L'important est de ne pas garder son garrot après l'injection. Si vous gardez systématiquement le garrot, vous pouvez avoir de très problème de circulation voir même perdre votre bras par exemple. De plus, un garrot est vite sale et peut être la cause de nombreuses infections.

Ne partagez jamais votre garrot. Il peut être porteur, même de façon invisible, de micro-goutte de sang, responsables de contaminations par l'hépatite C. Voir Comment mettre et enlever son garrot

L'acide

  • Pour diluer l'héroïne "Brown sugar" et le crack, utilisez des petites quantités d'acide ascorbique ou citrique. Le vinaigre et le citron (frais ou en concentré) sont porteurs de germes qui peuvent engendrer des infections, voire des septicémies...
  • Attention, n'utilisez que la quantité nécessaire d'acide citrique ou ascorbique. Une trop grande quantité gâchera votre héroïne (qui se transformera en morphine) et vous brûlera irrémédiablement les veines. Le mieux est de procéder par petite touche (ajout d'une tête d'épingle d'acide, chauffer le mélange...) jusqu'à ce que l'héroïne soit totalement dissoute. Pour plus de confort, il est mieux d'utiliser de l'acide ascorbique, moins fort que l'acide citrique, qui vous garantit une plus grande marge d'erreur.