6 ans sur PA 

préface: blog que j'ai écrit le 26 octobre 2022, à la veille des six ans de mon compte sur PA. Je l'ai écrit d'une traite, et, comme pas mal de choses que j'écrit, l'ai mis de côté en me disant que je le posterai plus tard. Je l'ai relu aujourd'hui et avais envie de le poster tout de même.



Six années. Ça fait ±25% de ma vie que je suis inscrit sur le site.
J'avais fait un premier, un second, puis un troisième blog anniversaire. Puis trois ans de vide.

Ce nouveau blog vient signifier quelque chose pour moi -- le retour d'un bonheur perdu, inescompté même.
Un bonheur insoupçonné, qui m'a fait à certains moments me dire :"Ah oui, c'est comme ça qu'on se sent quand on est heureux, en fait."

J'avais oublié ce que ça faisait, d'avoir des décharges de bonheur comme ça, sans le demander.

Ce blog, comme tous les autres, sera pour moi une relique d'un état d'âme à une période donnée. Souvenirs accessibles n'importe quand.

Quoique j'arrive pas à relire les précédents blogs tellement je cringe très fort devant mon moi de 18, 19, et 20 ans. J'imagine que ce sera pareil pour celui-ci, dans quelques années. Oh well.



Après presque 4 ans de torture accouphéniques, j'en viens à bout, gentiment. Ça y est, je n'ai plus d'émotions attachées à ces derniers quand j'y prête attention.

Ça y est, je vois le bout du tunnel.
...
Ça y est, j'ai plus envie de me buter.


Ils sont toujours là, attendant le moindre signe de détresse passagère, pour venir comme un coup de massue, comme pour sécuriser le dernier clou pour seller mon cercueil. Mais pour l'instant, je tiens bon.

Il m'est tout de même assez compliqué de ne pas garder une once de d'appréhension pour le futur ; et si ils augmentaient en volume? Et si je commençais à taper de vrais épisodes d'hyperacousie super énervés? Saurais-je outrepasser cela et continuer de vivre?

La notion d'appréhender son futur, se dire que tout peut re-dérailler, sans réelle marge de manœuvre de mon côté, ça me fout une angoisse sans nom.

Mais d'un autre côté, ça y est, je crois que j'ai fait une overdose. J'ai fait une overdose de réflexions sur ce sujet. J'arrive plus à y réfléchir.
D'ailleurs je m'auto-fous le seum à écrire ce passage, mais passons. J'ai un peu l'impression que ça marque les dernières mentions que j'en ferai à l'écrit, en fait.


Aujourd'hui marque le cinquième mois de mon départ de ma région pour m'installer sur Paris. 5 mois que j'ai choisi un sacrifice. Et quelle aubaine, d'ailleurs, que de pouvoir choisir les sacrifices que l'on peut faire. Je m'en suis rendu compte y'a pas longtemps.

5 mois donc, que j'ai décidé que j'en avais marre de rester cantonné à ma région, mes potes, mes soirées tise, les occasionnelles teufs ou concerts. 5 mois que je prends plus trop de nouvelles de tous les amis que j'ai eu pendant des années. 5 mois qu'ils prennent plus trop de nouvelles de moi non plus, d'ailleurs. Oh well.


5 mois qui passent vite, durant lesquels j'ai l'impression de comprendre que tant au niveau social, professionnel ou même amoureux, changer de trajectoire, c'est en fait pas compliqué.
Mais ça implique de devoir choisir des choses à sacrifier, pour un retour sur investissement très peu clair -- mais il me semble que c'est là tout le cœur du problème : ne pas savoir où l'on va précisément. Mais c'est aussi de là que toute l'excitation arrive, je crois. Pour certains, il semble réconfortant d'avoir une routine carrée, une ligne directrice tracée, bien écrite et soignée. Et il m'a semblé être de ces gens là.

Mais je crois aussi que ces dernières années m'auront apprises qu'en fait, je n'ai jamais regretté les changements majeurs que j'ai fait dans ma vie.
Ça veut pas dire que ça sera le cas tout le temps, bien sûr que non.

Mais cela me laisse songeur quant aux précédents choix que j'ai fait -- pourquoi ne suis-je pas allé au bout de mes convictions?
Sûrement à cause de l'inconnu, j'imagine.

Et puis si ça se trouve, tout ce que j'essaye de construire ici se cassera la gueule dans 1 semaine, 1 mois, ou peut-être jamais.
Mais c'est bizarrement cela même, l'inconnu, qui me motive à continuer de cultiver les relations que j'ai ici, mon travail, ou ma propre personne, d'ailleurs.


Et ça y est, je crois que je suis heureux à nouveau. Parce qu'en fait, je ne sais pas ce que je serai demain, ni où je serai. En fait, je n'y réfléchis pas et je vie plutôt que j'appréhende.
Qu'est-ce qu'il est cul-cul ce blog, bordel. Voir même un peu cliché. Oh well.


Je crois que ça y est, je la tiens ma clef a mon bonheur, ou du moins, une partie : il faut absolument que je continue de vivre en faisant ce que j'ai envie, quand l'envie se présente.
Il faut que j'arrête de me poser des limites et des frontières fictives que je créé de toutes pièces.
Il faut que je me saisisse de ma fougue, tant qu'elle est encore là, bien qu'elle puisse disparaître pour laisser quelques fois places à des moments moroses, mornes.

Il faut, pour récapituler, que je continue d'être moi-même, parce que ça y est, après 23 ans, je crois commencer à savoir qui je suis.
Et putain ça fait du bien de l'écrire.

Je vous laisse en musique sur une dinguerie composée par un jeune Canadien de 22 ans.
Bises