À contre courant, j'ai nagé beaucoup dans ma vie. Hors des chemins tracés par la norme, j'ai ouvert mon sentier sans partager les convictions du sens commun.
Cependant, sans avoir d'antennes vertes qui poussent, je me sens encore une extraterrestre : j'aime les dimanches en
descente.
Doux réveil dans des draps partagés, chaud dans les draps enflammés.
La bouche sèche et la tête à l'ouest, les nuages argentés hors des fenêtres et la passion à laver la grisaille brillante d'un froid qui pique la peau en million de frissons escarbilles.
Se coucher ivres et (un peu) défoncés, rentrer une semaine sur deux avec une personne aux facettes différentes. L'instant où on quitte au petit matin les lieux tamisés par le son désormais en sourdine – l'ampli cassé, l'enceinte Bluetooth déchargée et les téléphones sans jacks - en fin de soirée d'afters, quand la sono sérieuse est rangée avec les DJ et groupes partis.
Amarrés dans des apparts spacieux, trouver l'épicerie ouverte sur la route, avancer en meute. Et un lien électrique qui relie à une relation un peu plus qu'amicale sortie des radars.
Le vendredi, première sortie, petit concert et apéro entre amies aux lumières d'une terrasse où la lune se cache dans la brume. Le samedi s'active jusqu'à finir dans
J'aime la nuit, j'aime la fête penchant des jours laborieux.
J'aime la
descente, le dimanche aux heures creuses. L'acide lactique des courbatures dilué dans douche chaude. J'aime cette fatigue de nuit blanche qui me fait piquer du nez sur un bouquin, après que nos routes ont bifurqué suite au croisement vers la prochaine fois.
J'aime les dimanches de
descente, les strobos multicolore de la veille à faire une ombre agréable sous laquelle se reposer. Gerber parfois mais c'est pas grave.
J'aime prendre soin avec ces petits remèdes de ma petite carcasse.
J'aime surtout quand la gueulé de bois ne prend pas le dessous sur la
descente.
J'aime cette mélancolie dominicale à dissoudre dans un film ou dans l'enchainement des lettres dans un carnet.
J'aime la flemme olympique sans une ombre de culpabilité; je rentre en compagnie à l'heure où les mémés sortent leur chien et un vieux monsieur chantonne en jetant ses poubelles.
J'aime amortir ces instants en piochant dans les
opiacés. Je me souviens d'une boulette d'op livré une dimanche de matelas installés sous le vidéo-proj. Douceur qui se rajoute à une une journée doucement épuisée qui démarre après midi.